SANTÉ. Le Centre hospitalier de La Candélie fait appel à des infirmières retraitées pour pallier des problèmes d'effectifs
A Agen, des infirmières reprennent du service
http://www.sudouest.com/lot-et-garonne/actualite/article/692585/mil/5049101.html
L'hôpital public est confronté depuis quelques années à des problèmes d'effectifs, notamment en ce qui concerne le personnel infirmier, un métier dificile et souvent peu valorisé. Selon un rapport de la Cour des comptes datant de 2005, la « pénurie d'infirmières » serait accentuée dans les secteurs de la gériatrie et de la psychiatrie, moins attractifs.
L'hôpital départemental de La Candélie n'échappe pas au problème. Pour faire face aux besoins de personnel, le centre de soins psychiatriques fait appel à d'anciennes infirmières nouvellement retraitées. « Dans la fonction publique hospitalière, le personnel infirmier part à la retraite à 55 ans. Un décret gouvernemental nous permet désormais de faire appel à des infirmières retraitées, qui peuvent travailler dans la limite du salaire précédemment perçu. Il s'agit de travail très ponctuel, qui nous aide à renforcer nos équipes de soins, surtout la nuit », précise Mme Poujoulet, représentante syndicale CGT à La Candélie.
A l'origine du problème, se trouvent des besoins en effectifs accrus ces dernières années, en raison d'une augmentation de la demande de soins, mais aussi de départs massifs à la retraite qui ont frappé la fonction publique hospitalière. De plus, « les infirmières ne font plus carrière à l'hôpital. Elles y passent dix ans en moyenne, puis vont exercer dans le secteur libéral », ajoute la syndicaliste.
Un recrutement insuffisant
Ces besoins accrus en personnel infirmier ne sont toutefois pas comblés, faute d'un recrutement suffisant parmi les jeunes diplômés. Pourtant, il semble qu'il ne manque pas d'infirmiers sur le marché du travail. Dans le Lot-et-Garonne, qui compte trois instituts de formation aux soins infirmiers, à Agen, Marmande et Villeneuve-sur-Lot, la Direction départementale des affaires sanitaires et sociales (DDASS) recense 189 infirmiers diplômés enregistrés auprès de ses services en 2008.
Dans ce cas, comment expliquer la pénurie d'infirmiers ? Selon Mme François, la directrice de l'Institut de formation aux soins infirmiers d'Agen, « il n'y a plus de stabilité dans la profession. A titre d'exemple, parmi la dernière promotion de diplômés au mois d'avril 2009, un tiers travaille à temps partiel. Nombreux sont ceux aussi qui choisissent de partir exercer en libéral. C'est un métier difficile et lourd. Les jeunes ne souhaitent plus s'engager, ils travaillent au jour le jour, ils ont davantage besoin de mobilité. »
Un manque de valorisation
Si les jeunes infirmiers sont moins nombreux à briguer la carrière en hôpital, c'est aussi parce que la profession reste peu valorisée, notamment au niveau salarial. « Etre payé 1,2 fois le Smic après trois ans de formation en école et compte tenu des contraintes du métier, cela n'est pas très attractif », souligne Mme Poujoulet.
Surtout, la syndicaliste met en évidence « un manque de transparence au niveau des emplois sur l'hôpital. Le nombre d'infirmiers fluctue fortement. C'est surtout un problème de budget. Dans le secteur de la psychiatrie, plus de 80 % du budget est consacré aux dépenses de personnel. Le budget 2009 au niveau des effectifs est inférieur à celui de l'année précédente. Il est évidemment plus facile et moins coûteux de recourir à des embauches ponctuelles. »
En attendant de nouveaux recrutements, le centre hospitalier de La Candélie, comme de nombreux hôpitaux publics en France, fait donc appel à des infirmières retraitées pour consolider les effectifs. La question du budget et du chevauchement des équipes sera soulevée lors de la prochaine réunion des représentants syndicaux avec la Direction des ressources humaines de l'hôpital, le 10 septembre.
Auteur : Aurélie Abadie
A Agen, des infirmières reprennent du service
http://www.sudouest.com/lot-et-garonne/actualite/article/692585/mil/5049101.html
L'hôpital public est confronté depuis quelques années à des problèmes d'effectifs, notamment en ce qui concerne le personnel infirmier, un métier dificile et souvent peu valorisé. Selon un rapport de la Cour des comptes datant de 2005, la « pénurie d'infirmières » serait accentuée dans les secteurs de la gériatrie et de la psychiatrie, moins attractifs.
L'hôpital départemental de La Candélie n'échappe pas au problème. Pour faire face aux besoins de personnel, le centre de soins psychiatriques fait appel à d'anciennes infirmières nouvellement retraitées. « Dans la fonction publique hospitalière, le personnel infirmier part à la retraite à 55 ans. Un décret gouvernemental nous permet désormais de faire appel à des infirmières retraitées, qui peuvent travailler dans la limite du salaire précédemment perçu. Il s'agit de travail très ponctuel, qui nous aide à renforcer nos équipes de soins, surtout la nuit », précise Mme Poujoulet, représentante syndicale CGT à La Candélie.
A l'origine du problème, se trouvent des besoins en effectifs accrus ces dernières années, en raison d'une augmentation de la demande de soins, mais aussi de départs massifs à la retraite qui ont frappé la fonction publique hospitalière. De plus, « les infirmières ne font plus carrière à l'hôpital. Elles y passent dix ans en moyenne, puis vont exercer dans le secteur libéral », ajoute la syndicaliste.
Un recrutement insuffisant
Ces besoins accrus en personnel infirmier ne sont toutefois pas comblés, faute d'un recrutement suffisant parmi les jeunes diplômés. Pourtant, il semble qu'il ne manque pas d'infirmiers sur le marché du travail. Dans le Lot-et-Garonne, qui compte trois instituts de formation aux soins infirmiers, à Agen, Marmande et Villeneuve-sur-Lot, la Direction départementale des affaires sanitaires et sociales (DDASS) recense 189 infirmiers diplômés enregistrés auprès de ses services en 2008.
Dans ce cas, comment expliquer la pénurie d'infirmiers ? Selon Mme François, la directrice de l'Institut de formation aux soins infirmiers d'Agen, « il n'y a plus de stabilité dans la profession. A titre d'exemple, parmi la dernière promotion de diplômés au mois d'avril 2009, un tiers travaille à temps partiel. Nombreux sont ceux aussi qui choisissent de partir exercer en libéral. C'est un métier difficile et lourd. Les jeunes ne souhaitent plus s'engager, ils travaillent au jour le jour, ils ont davantage besoin de mobilité. »
Un manque de valorisation
Si les jeunes infirmiers sont moins nombreux à briguer la carrière en hôpital, c'est aussi parce que la profession reste peu valorisée, notamment au niveau salarial. « Etre payé 1,2 fois le Smic après trois ans de formation en école et compte tenu des contraintes du métier, cela n'est pas très attractif », souligne Mme Poujoulet.
Surtout, la syndicaliste met en évidence « un manque de transparence au niveau des emplois sur l'hôpital. Le nombre d'infirmiers fluctue fortement. C'est surtout un problème de budget. Dans le secteur de la psychiatrie, plus de 80 % du budget est consacré aux dépenses de personnel. Le budget 2009 au niveau des effectifs est inférieur à celui de l'année précédente. Il est évidemment plus facile et moins coûteux de recourir à des embauches ponctuelles. »
En attendant de nouveaux recrutements, le centre hospitalier de La Candélie, comme de nombreux hôpitaux publics en France, fait donc appel à des infirmières retraitées pour consolider les effectifs. La question du budget et du chevauchement des équipes sera soulevée lors de la prochaine réunion des représentants syndicaux avec la Direction des ressources humaines de l'hôpital, le 10 septembre.
Auteur : Aurélie Abadie