INFO LE FIGARO- Une enquête d'un syndicat étudiant brise le mythe du plein-emploi dans cette profession.
Des infirmiers qui pointent au chômage. C'est le constat surprenant que dresse la Fédération nationale des étudiants en soins infirmiers (Fnesi). Une enquête réalisée par le syndicat étudiant entre janvier et mars 2014, auprès de 3221 jeunes diplômés depuis 2009, révèle en effet que 14% des sondés étaient à la recherche d'un emploi lorsqu'ils ont été interrogés. Un choc pour une profession considérée jusqu'alors comme un eldorado, où diplôme était censé rimer avec embauche immédiate.
SNPI Syndicat National des Personnels infirmiers 2 juin 2014
Que l’on soit en catégorie A ou B, dans le public ou dans le privé, les conditions de travail sont les mêmes. Le SNPI CFE-CGC, syndicat des infirmières salariées, estime qu’il est aberrant que pour un même métier coexistent des âges de départ à la retraite différents. D’autant plus que les jeunes infirmiers passent régulièrement d’un exercice à l’autre.
Aussi, qu’ils exercent dans le secteur public ou dans le secteur privé, nous réclamons pour les soignants : une majoration de durée d’assurance d’un an pour dix ans, au travers d’un départ anticipé à la retraite, qui reconnait la pénibilité du métier, le bénéfice du « compte personnel de prévention de la pénibilité », car la pénibilité individuelle a aussi sa logique : la pénibilité n’est pas la même pour une infirmière de nuit que pour une infirmière de jour
Nous vous invitons à faire reconnaitre la pénibilité du travail infirmier, que l’on soit dans le secteur privé ou dans la fonction publique : signez et faites signer la pétition en téléchargement !
Pour cela, vous téléchargez la pétition (ci-dessous) pour l’envoyer en pièce-jointe, ou bien vous faites un copier/coller.
Le mail indiqué est celui du Cabinet de la Ministre de la Santé : l’objectif est que des mails de toute la France saturent leur adresse, pour qu’ils sentent la pression. 500.000 infirmières : combien de mails arriveront ?
Les troubles psychiques de la grossesse englobent un large spectre de différents symptômes psychologiques et émotionnels pouvant se manifester à tous les stades, de la grossesse au post partum en passant par l’accouchement. Il s’agit de difficultés émotionnelles, psychologiques, d’anxiété, de dépression, de craintes, tout un éventail de souffrances pouvant perturber la fonction psychosociale. Ces troubles peuvent être liés à un précédent accouchement traumatique, une PMA, une fausse couche, des problèmes de santé mentale, des événements stressants, une faible estime de soi, ou un environnement social inadapté.
Le taux de troubles psychiques pendant la grossesse se situe aux alentours de 10 %. Ils peuvent avoirs des conséquences obstétricales immédiates, et affecter le développement et le comportement des enfants.
Afin de réduire les conséquences des troubles psychiques de la grossesse, il est nécessaire de pouvoir les dépister. Pour améliorer les compétences des sages-femmes dans ce domaine, il faut au préalable savoir à quel point elles sont désireuses de tenir un rôle dans la santé mentale de leurs patientes et la réduction des troubles psychique de la grossesse. Les ambitions des sages-femmes concernant la prise en charge des pathologies mentales et les facteurs pouvant modifier ces motivations sont mal connues.
Les trois hôpitaux pédiatriques parisiens, Necker, Robert-Debré et Armand-Trousseau vont installer des cellules de prévention de la maltraitance sur les enfants.
Depuis le mois de février, 12 des 35 employés du service de santé mentale et dépendance de l'Hôtel-Dieu de Saint-Jérôme ont été congédiés, suspendus ou ont dû prendre un congé de maladie.
Une situation inacceptable, selon le syndicat des infirmières, qui estime que la situation témoigne du climat malsain qui règne encore dans cette aile de l'établissement. Déjà, en 2011, un rapport conjoint du Collège des médecins et de l'Ordre des infirmières du Québec avait critiqué sévèrement la mauvaise gestion du département de psychiatrie de l'Hôtel-Dieu de Saint-Jérôme. «On est en 2014, et rien n'a changé», dénonce le vice-président de la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ), Daniel Gilbert.
A partir de jeudi, patients et infirmiers du CHS de la Sarthe jouent une satire tirée des magazines féminins. Au-delà du théâtre et de la thérapie, une aventure humaine.
Nicole et Joëlle. C'est le titre de la pièce jouée par les infirmiers et les patients du centre hospitalier spécialisé de la Sarthe, qui soigne des personnes souffrant de problèmes psychiatriques.
La police néo-zélandaise fait face à une constante augmentation du nombre d’appels de personnes en détresse psychologique ou suicidaires. Des coups de fil difficiles à gérer, qui nécessitent à la fois du temps et une analyse particulière.
Le centre de tri des appels d’urgence du 111, basé à Wellington, doit gérer, depuis plusieurs années, une augmentation des appels liés à une détresse psychologique.
En tant que forces de l’ordre, les policiers se voient affectés à des missions de toutes sortes. En voici une qui demande patience, analyse et diplomatie. Comment gérer l’appel de détresse d’une personne suicidaire ? De quelle manière conseiller cet homme ou cette femme en proie à une maladie mentale ? Voici un aperçu des questions que se posent les officiers en charge de la ligne du 111, le numéro d’urgence à composer en Nouvelle-Zélande.
Temps. C’est une responsabilité devenue quotidienne pour les officiers néo-zélandais, selon Dave Cliff, commissaire adjoint du pays. « Ce type d’appel est en hausse depuis ces dix dernières années.
Angers 2014 ! Les 8èmes journées de RéH@b’ reviennent à Angers , les 5 et 6 Juin 2014 sur le thème de l’Expérience.
16 ans après notre première rencontre à Angers, le mouvement de la Réhabilitation Psychosociale en France a largement diffusé. Il a revitalisé les pratiques dans le champ sanitaire contribuant largement à construire une psychiatrie de progrès et des dispositifs orientés vers le rétablissement des personnes.
Partie d’un modèle qui s’adressait à des patients installés dans la chronicité des institutions, avec ce que cela suppose d’interventions encore trop inspirées des soins de psychiatrie générale, de références éducatives parfois trop « normalisantes » et de trajectoires standardisées, la Réhabilitation Psychosociale n’a cessé de progresser vers des interventions plus précoces, plus écologiques dans le milieu de vie, plus « utiles " à la qualité de vie immédiate, plus articulées avec les autres intervenants et s’adressant à des publics plus jeunes et présentant des troubles psychiques ne se limitant pas aux troubles psychotiques.
Pour la psychiatre Marie Rose Moro, les attentes très fortes qui pèsent sur les jeunes expliquent l'augmentation des cas de dépression.
Un rapport de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) publié le 14 mai a mis pour la première fois en lumière les effets de la dépression,principale cause de maladie et de handicap chez les ados de 10 à 19 ans à travers le monde.Pour la psychiatre pour enfants et adolescents Marie Rose Moro (photo AFP), la souffrance des jeunes doit être prise très au sérieux.
Combien d’adolescents la dépression touche-t-elle en France?
Les chiffres varient selon les études, mais en moyenne 8% d’une classe d’âge d’ados sont concernés par la dépression. C’est un chiffre énorme. Elle touche aussi bien les garçons que les filles, avec des expressions et des conséquences différentes. Les filles reconnaissent plus facilement qu’elles sont malades et acceptent de consulter, alors que les garçons dénient. Chez eux, la maladie se caractérise par des troubles du comportement dans la famille et à l’école. Heureusement, la dépression ne débouche pas systématiquement sur une tentative de suicide, mais lorsque les garçons passent à l’acte, c’est souvent plus grave.
Le phénomène est-il nouveau?
Il y a quarante ans, on n’avait pas les mêmes études, donc c’est difficile de comparer. Globalement, la dépression chez les ados est en augmentation, mais dans le même temps, on est plus sensible et on la reconnaît mieux aujourd’hui.
Le Sénat a adopté dans la nuit de mardi à mercredi une proposition de loi constitutionnelle visant à modifier la Charte de l’environnement « pour exprimer plus clairement que le principe de précaution est aussi un principe d’innovation ». Le texte voté en première lecture par 290 voix contre 44, doit désormais être examiné à l’Assemblée nationale.
La proposition déposée par le sénateur UMP Jean Bizet et plusieurs de ses collègues, vise à modifier l’article 5 de la Charte de l’environnement de 2005 qui stipule : « Lorsque la réalisation d’un dommage, bien qu’incertaine en l’état des connaissances scientifiques, pourrait affecter de manière grave et irréversible l’environnement, les autorités publiques veillent, par application du principe de précaution et dans leurs domaines d’attributions, à la mise en œuvre de procédures d’évaluation des risques et à l’adoption de mesures provisoires et proportionnées afin de parer à la réalisation du dommage. »
Après avoir été longtemps considéré comme une maladie de la relation mère-enfant, l'autisme est aujourd'hui régulièrement présenté comme une maladie « génétique ». Voici qu'un article paru récemment dans la très sérieuse revue de l'Association américaine de médecine, JAMA, revient sur le sujet et présente des résultats qui suscitent un écho inhabituel. Une bonne occasion pour faire le point sur une question si sensible.
CE QUE DIT L'ARTICLE
Les auteurs s'intéressent aux naissances qui ont eu lieu en Suède entre 1982 et 2006. En croisant un nombre impressionnant de données administratives et médicales (de quoi faire frémir notre Commission nationale de l'informatique et des libertés), ils obtiennent un fichier de près de deux millions d'individus apparentés, atteints ou non d'autisme.
Ils retrouvent un résultat bien connu : en matière d'autisme, les vrais jumeaux présentent simultanément la maladie bien plus souvent que les faux jumeaux. Or qu'est-ce qui différencie les vrais jumeaux des faux jumeaux ? Leur degré de similitude génétique. Conclusion : les gènes jouent un rôle dans la survenue de l'autisme.
Un autre résultat, plus délicat à interpréter, compare la concordance en termes de trouble autistique des paires de demi-frères/sœurs de même mère aux paires de demi-frères/sœurs de même père. En général, les demi-frères/sœurs de même mère ont un environnement familial plus proche que celui des demi-frères/sœurs de même père (les enfants de parents séparés vivent plus souvent avec leur mère qu'avec leur père). Par ailleurs, le degré de similitude génétique des demi-frères ou sœurs est identique, qu'ils soient de même mère ou de même père. Si l'environnement familial jouait dans la survenue de l'autisme, alors on devrait trouver une concordance de diagnostic plus élevé chez les paires de demi-frères/sœurs de même mère que chez les paires de demi-frères/sœurs de même père. Or ce n'est pas le cas. Conclusion : l'environnement familial ne joue pas dans la survenue de l'autisme.
Dans la pratique quotidienne, les raisons qui dissuadent le praticien à aborder avec son patient l’éventualité d’une problématique alcoolique ne manquent pas. Cette rencontre avec le médecin « de famille » reste pourtant une étape déterminante dans la prise de conscience du patient et sa démarche de demande de sevrage, sous réserve de rester à son écoute et d’avancer à son rythme.
Aborder une problématique liée à un mésusage d’alcool ou de toute autre substance reste difficile en pratique de ville pour de multiples raisons.
Le manque de temps et de formation des médecins, deux freins majeurs.
Le manque de temps et de disponibilité du médecin reste certainement un frein majeur. En addictologie, la relation de confiance qui doit s’établir entre le patient et son médecin est primordiale pour que le patient puisse parler librement de ses difficultés, mais cette relation de confiance nécessite du temps pour s’instaurer : « On attend souvent qu’il y ait un problème manifeste pour aborder le sujet, confie le DrGonin, et il est souvent difficile d’aborder la question, quand on sait qu’elle risque de déboucher sur un échange nécessairement long et délicat, alors que la salle d’attente est pleine ! ».
Trente pour cent de la population mondiale présente une ou plusieurs allergies. Les individus souffrant de rhinite, d’asthme ou d’allergies alimentaires se comptent en centaines de millions. Parmi eux, la journaliste italienne Patrizia Marani, qui a mené cette enquête en Europe et aux Etats-Unis afin de répondre à la question : pourquoi le nombre d’allergiques augmente-t-il de 5 % par an, au point que le phénomène a pris des proportions épidémiques ?
Comment vit une oeuvre littéraire sortie des mains de son auteur ? Comment un roman se poursuit-il au-delà de l’imaginaire des lecteurs, dans les images où l’incarnent illustrateurs et adaptateurs ? Ce sont ces questions que pose l’exposition en explorant la destinée de l’un des romans les plus fascinants de Victor Hugo, à travers son illustration et ses adaptations au cinéma, au théâtre et en bande dessinée.
Les dangers des nouveaux produits de synthèse (NPS) se précisent. L'Observatoire européen des drogues et des toxicomanies (OEDT), qui publie, mardi 27 mai, son rapport 2014, alerte sur des « épidémies d'injection localisées et nationales inquiétantes » de cathinones (l'un des principes psychoactifs du khat) de synthèse.
Encore peu présent en France, ce mode de consommation est cependant observé dans les cercles festifs de la communauté gay avec le « slam », qui consiste à s'injecter par voie intraveineuse un stimulant dans un contexte sexuel.
Méphédrone, pentédrone, MDPV, 4-MEC… plus de cinquante dérivés de cathinone ont été détectés dans l'UE, dont sept nouveaux l'an passé. En 2013, ce sont 81 nouveaux produits qui ont été repérés, confirmant l'essor de ces drogues non réglementées, qui copient les stupéfiants illicites. L'OEDT insiste sur les intoxications et les décès liés à la consommation de NPS. En outre, elle s'inquiète de voir le nombre de morts liées aux opiacés de synthèse augmenter, alors que ceux dus à l'héroïne baissent.
Des infirmières et infirmiers de deux cliniques (l'une fermée, l'autre en passe d'être cédée) soutiennent les projets de sociétés coopératives d'intérêt collectif (SCIC) montés par les salariés pour poursuivre leur activité. Une aventure collective motivante et innovante dans le domaine de la santé.
Véronique Distel, infirmière à la clinique SSR Saint-Louis de Rodez (fermée en mars 2014), fait partie de la trentaine d'ex-salariés fondateurs du projet de reprise de la clinique en société coopérative d'intérêt collectif (SCIC).
« Je trouve que c'est bien de relever des défis, explique-t-elle, et de participer à la création d'une structure qui nous appartienne. J'apprécie aussi l'idée qu'on travaille pour nous, d'être propriétaire de son job. »
Après une carrière de 30 ans dans des structures hospitalières, cela constituera une grande nouveauté pour elle !
Le Monde.fr| ParJoseph Tedesco (associé au cabinet de conseil Oliver Wyman)
Le gouvernement a bien pris la mesure du besoin de transformer notre système de santé. Les économies de 10 milliards annoncées en témoignent. La Stratégie nationale de santé qui préconise une révolution des soins primaires par une meilleure coordination, l'atteste. Néanmoins, comme pour toute bonne stratégie, ce qui compte c'est la mise en œuvre, c'est-à-dire l'exécution.
S'il est assez simple de raboter la dépense, il est plus compliqué d'engager la révolution des soins primaires telle qu'annoncée. Comment faire ? De nombreuses expériences existent en France pour réorganiser la médecine de ville mais est-il possible d'aller plus loin ? Est-il possible de repérer, de modéliser puis d'implémenter avec les professionnels de nouveaux modes d'exercice et de construire en parallèle les incitatifs financiers qui équilibrent progressivement mieux la part des revenus liés au volume de patient pris en charge et ceux qui rétribuent la gestion du risque ? D'ailleurs sommes-nous le seul pays qui se pose ces questions ?
Ce qui ce passe aux Etats-Unis est très instructif. Si l'organisation globale du système de santé américain demeure discutable, on y trouve des innovations organisationnelles majeures qui méritent largement l'attention bien au-delà des polémiques. Quelques groupes de médecins visionnaires ont inventé et mis en œuvre des réponses qui devraient largement nous inspirer notamment en ce qui concerne la prise en charge des personnes dites fragiles.
LE MONDE SCIENCE ET TECHNO | Par Par Florence Rosier
A quand le coup d’envoi d’un plan ambitieux contre l’overdose nationale de benzodiazépines, ces médicaments indiqués contre l’anxiété ou l’insomnie, pour l’essentiel ? Sollicité, le ministère de la santé indique au Monde que « des mesures nouvelles seront annoncées après l’achèvement des travaux de la Haute Autorité de santé [HAS]» : celle-ci « mène actuellement un travail de réévaluation des benzodiazépines à visée hypnotique, qui devrait être achevé avant l’été et qui précède un travail sur les benzodiazépines anxiolytiques. »
Les autorités sanitaires ont-elles toutes été victimes d’un abus de somnifères, depuis vingt ans, dès lors qu’il s’agissait de traiter avec vigueur cette consommation frénétique d’anxiolytiques et d’hypnotiques ? « Ce problème n’est pas considéré comme une priorité de santé publique, déplore le professeur Bernard Bégaud, pharmaco-épidémiologiste à l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) et à l’université de Bordeaux. En matière de médicaments, la dépense ne se limite pourtant pas aux coûts directs : il faut prendre en compte les coûts indirects, liés à leurs risques. »
Docteur en génétique cellulaire de formation, moine bouddhiste depuis 1979, proche du dalaï-lama, dont il est le traducteur français, Matthieu Ricard est aussi connu pour ses nombreux écrits et recueils de photographies. Ces dernières années, il est devenu l’ambassadeur d’une nouvelle discipline, les « sciences contemplatives », qui explorent les bienfaits de la méditation et de l’entraînement de l’esprit sur l’organisme et plus particulièrement le cerveau. Matthieu Ricard participe ainsi activement aux recherches de l’Institut Mind & Life, fondé en 1987 par le dalaï-lama, le neuroscientifique Francisco Varela – mort en 2001 – et l’avocat américain Adam Engle, pour développer les échanges entre les sciences cognitives et le bouddhisme.
A quelques semaines des premières rencontres d’été en Europe de cette organisation (du 23 au 29 août à Chiemsee, en Allemagne, voir http://esri.mindandlife-europe.org/), rencontre avec un chercheur-« cobaye » enthousiaste, infatigable militant de la compassion et de l’altruisme, thème de son livre Plaidoyer pour l'altruisme. La Force de la bienveillance (Nil, 2013).
Quels sont les effets scientifiquement démontrés de la méditation ?
Les recherches sur la méditation (entraînement de l’esprit) ont vraiment commencé dans les années 2000, quand s’y sont penchés de grands scientifiques comme le neuro-psychiatre Richard Davidson, de l’université du Wisconsin à Madison, ou Tania Singer, directrice du département de neurosciences sociales de l'Institut Max-Planck de Leipzig, spécialiste de l’empathie. Jusque-là, les grandes revues comme Nature, Science ou PNAS prenaient ce sujet avec des pincettes.
Vivre avec un proche souffrant d’un trouble psychique est une expérience éprouvante. Des solutions pour accompagner les familles voient le jour, mais elles se retrouvent encore souvent en première ligne.
Souffrances, incompréhensions, inquiétudes, culpabilité, isolement, ruptures, ressentiment… Ces mots durs reviennent inlassablement dans les propos des familles des malades atteints de troubles psychiques. Quand il est aussi question d’espoir, c’est bien souvent après un parcours chaotique.«Aujourd’hui on considère qu’entre les premiers signes de la maladie et le diagnostic, près de dix années s’écoulent. Pourtant, on sait l’importance d’un diagnostic précoce pour le devenir des malades», souligne Annick Hennion, directrice de l’œuvre Falret qui lance aujourd’hui sa première campagne d’information sur la santé mentale afin de lutter contre la stigmatisation des personnes touchées par la maladie.
Résumé : Une "Mad pride" à Paris, le 14 juin 2014, première en France ! Les personnes atteintes de troubles psychiques entendent briser les préjugés avec ce cortège joyeux et coloré. A cette occasion, une charte de la dignité en santé mentale sera signée
Partons du principe que nous avons tous un petit grain de folie ! Il fut un temps où les fous du roi réjouissaient la cour. Aujourd'hui, les fous de la République descendent dans la rue pour une « Mad pride » ludique et déjantée. Le vocable anglais « pride », tiré de l'adjectif anglais « proud », signifie « fierté ». Oser dire « J'assume d'être fou » au moment même où les Etats-Unis ont aboli ce terme dans le droit américain, considéré comme trop péjoratif (lire article en lien ci-dessous). Un sacré pied de nez !
Le 14 juin à Paris
La Mad pride débarque en France le 14 juin 2014, à Paris. Ce concept est né au Canada dans les années 90. C'est en effet à Toronto qu'a eu lieu le premier grand rassemblement populaire de ce type baptisé « Psychiatric survivor pride day », en réponse aux préjugés de la communauté locale envers les populations des milieux psychiatriques. C'était il y a tout juste 20 ans. Puis elle s'est répandue dans de nombreuses grandes villes à travers la planète, de l'Angleterre à l'Australie en passant par l'Afrique du Sud, les Etats-Unis…
La folie, les troubles de l’âme, la maladie mentale comme on voudra l’appeler, est un sujet de fascination éternelle pour les artistes. Tant et si bien que certains sont même tentés de la voir partout. Ainsi, le théâtre de l’Odéon propose-t-il une version très inattendue de Cyrano de Bergerac. La célèbre pièce de Rostand se déroule en effet dans un hôpital psychiatrique. Les personnages principaux et les figurants y sont des patients, des fous jouant un rôle. Un tel parti pris, détonnant, impose à la mise en scène de Dominique Pitoiset quelques pirouettes lorsqu’il faut transposer le siège d’Arras dans l’univers asilaire ! Mais l’idée fonctionne plutôt bien et Dominique Pitoiset assure qu’il n’a fait que s’inspirer du texte même d’Edmond Rostand où il est sans cesse fait allusion aux êtres jouant un personnage, tels des fous. Philippe Torreton, quant à lui, qui endosse une nouvelle fois le rôle (mais pas l’habit puisqu’il joue en survêtement, sauf au dernier acte) de Cyrano de Bergerac est également très convaincant et convaincu par cette mise en scène, affirmant qu’elle permet de donner une nouvelle vie au texte.
C’est une colline…
Si la présence de « fous » dans Cyrano peut a priori surprendre, le fait de présenter Hollywood comme le temple des névroses les plus destructrices sera moins étonnant. Cependant, le « Maps to the Stars » de David Cronenberg ne se contente pas de mettre en scène les tourments de quelques actrices en mal de rôles : ses personnages sont viscéralement malades, qu’il s’agisse de la comédienne vieillissante dont plus personne ne veut (interprétée par Julianne Moore), de son ancienne assistante personnelle (dont on apprend qu’elle vient d’être internée) ou encore du fils de celui qui essaye de tirer les ficelles, mi coach mi psy, qui à 13 ans sort déjà de cure de désintoxication. Tous évoluent dans un univers où la folie semble partout présente faisant d’Hollywood une clinique psychiatrique huppée à ciel ouvert.