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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

samedi 27 décembre 2014

Rapport sur l'évolution des urgences au Québec - Santé mentale : 1 lit sur 3 est occupé par un patient en attente d'hébergement

MONTRÉAL, le 19 sept. 2014 /CNW Telbec/ - L'Association des médecins psychiatres du Québec (AMPQ) souhaite ajouter sa voix aux conclusions du rapport du Commissaire à la santé et au bien-être, Robert Salois, quant à la situation des urgences au Québec et rappelle que 30 % des lits en psychiatrie sont occupés par des patients qui n'ont pas accès à un hébergement adapté à leurs besoins.
Si le portrait des urgences dressé dans le rapport du Commissaire est alarmant, la situation des patients qui souffrent de problèmes de santé mentale l'est tout autant.
« Il n'est pas normal qu'un patient sur trois en psychiatrie occupe un lit, alors qu'il n'a pas besoin de soins actifs, mais qu'il attend simplement une ressource d'hébergement. Pendant ce temps, d'autres patients qui ont véritablement besoin d'être hospitalisés croupissent sur des civières à l'urgence », a déclaré Dre Karine Igartua, présidente de l'AMPQ.
Prévenir une seconde vague de désinstitutionnalisation
En plus du rapport du Commissaire, c'était au tour du Protecteur du citoyen de déposer son rapport annuel, dans lequel il déplore que les résidences ne soient soumises à aucune certification. De son côté, l'AMPQ tient à ajouter qu'en plus de manquer d'encadrement, celles qui sont mises en place ne sont pas toujours adaptées aux besoins de la clientèle.

De fait, l'AMPQ recommande le développement de ressources intermédiaires plus structurées et de type familial, répondant aux besoins réels des clientèles avec des troubles plus sévères. Bien que les logements autonomes subventionnés avec équipes de suivi sont indéniablement nécessaires et ont démontré leur efficacité et leur efficience, ils ne répondent pas à tous les besoins. L'AMPQ est d'avis que de prioriser uniquement cette formule d'hébergement pourrait mener à une deuxième vague de désinstitutionnalisation.
« Plusieurs de nos patients présentent des déficits qui rendent leur vie autonome en logement excessivement stressante et génératrice de crises ou encore carrément impossible pour des raisons de sécurité. Si le gouvernement n'investit pas dans des solutions adaptées pour ces patients, ils continueront d'occuper des lits à l'hôpital, privant ainsi d'autres patients d'une hospitalisation nécessaire et urgente », a ajouté Dre Igartua.

L’incontournable psychopathologie

 26/12/2014

Pour les éditorialistes du British Journal of Psychiatry, la psychopathologie devrait constituer « le cœur de la psychiatrie. » Son enseignement devrait être un passage obligé de la formation des professionnels de santé mentale et un « élément-clef », partagé par les cliniciens et les chercheurs dans ce domaine. Ce primat de la psychopathologie s’impose, argumentent les auteurs, pour « au moins six raisons » :

Sexe ou non-sexe du cerveau ?

JEAN-FRANÇOIS BOUVET BIOLOGISTE ET ESSAYISTE


> Jean-François Bouvet sera au Forum «Le corps, quel engin !» organisé par Libération à Montpellier les 8 et 9 novembre. Plus d’informations ici
Jean-François Bouvet
D’un côté, des neuroscientifiques pur(e)s et dur(e)s n’hésitant pas à parler de sexe du cerveau et faisant la part belle au déterminisme biologique. De l’autre, celles et ceux qui, sans totalement nier l’existence de différences cérébrales entre hommes et femmes, les cantonnent strictement au domaine sexuel – toute autre dissemblance n’étant que réponse individuelle à la pression du milieu, à l’apprentissage, à l’éducation, au conditionnement... au bourrage de crâne.

Le credo des médecins cathos


Ils ne sont peut-être pas nombreux, mais actifs. Leur croyance et leur militantisme classent les médecins catholiques un peu à part. Parfois, jusque dans la façon de mener le colloque singulier… Les généralistes que nous avons rencontrés évoquent leurs attentes du nouveau pontificat et ils soulignent la place qu’a la réflexion éthique dans leur pratique. IVG, contraception, fin de vie… Témoignages de confrères catholiques et interview du Dr Bertrand Galichon, leur chef de file.

Fehap et AFDS analysent les ressemblances et dissemblances du sanitaire et du médico-social




L’Institut de formation supérieure des cadres dirigeants (IFSCD) de la Fehap, en collaboration avec l’Association française du droit de la santé (AFDS), ont organisé jeudi un colloque sur le thème "La distinction entre le sanitaire et le médico-social a-t-elle encore un sens ?" Une occasion de faire le point sur un sujet de plus en plus actuel.

Les secteurs sanitaire et médico-social ont-ils vocation à se rapprocher dans les années voire les décennies qui viennent ? Cette question n’est pas nouvelle et le sujet mille fois débattu. Pourtant, devant les évolutions des besoins, notamment des personnes âgées dépendantes et l’apparition des maladies chroniques, la prise en charge par le "cure" qui se limite à l’intervention d’un professionnel qui soigne une maladie et celle par le "care" qui implique l’accompagnement sur la durée d’une personne fragilisée par un handicap, son âge ou une situation d’exclusion, montrent aujourd’hui leurs limites. C’est ce que confirme Robert Lafore, professeur de droit public à l’Université de Bordeaux et qui intervenait lors du dernier colloque organisé par la Fehap sur ce thème. "De plus en plus de personnes se situent dans une situation intermédiaire qui réclame une intervention mixée entre le sanitaire et le médico-social, l’un ne pouvant fonctionner sans l’autre. Dès lors, une réflexion autour d’une plus grande cohérence entre les deux secteurs est plus que nécessaire."

Cybercultures

Le développement extensif des pratiques numériques induit des changements profonds dans nos modes de vie et nos relations sociales. L'émergence de la cyberculture modifie également les environnements de vie de nos enfants et entraîne des remaniements, parfois importants, de la parentalisation et de l'éducation. Les effets de cette mutation sociétale sont observables dans nos pratiques cliniques. Il devient nécessaire de mieux comprendre ses différentes dimensions, sans préjugés passéistes, ni engouements irréfléchis, mais avec discernement et raison. C'est l'objectif de ce numéro qui en offre une présentation critique à destination des cliniciens et des praticiens de l'enfance.


vendredi 26 décembre 2014

Bruno Decharme Art brut / Collection abcd

Bruno Decharme
Art brut / Collection abcd

Encore 25 jours : 18 octobre 2014 → 18 janvier 2015
Pour sa douzième exposition de collection privée, la maison rouge invite le Français Bruno Decharme à présenter son exceptionnelle collection d’art brut.
Devenu un phénomène de mode ces dernières années, en France et dans le monde, avec un marché qui s’emballe, des foires et des galeries spécialisées plus nombreuses, des expositions d’art contemporain qui intègrent des œuvres d’art brut comme notamment la dernière Biennale de Venise (commissaire Massimiliano Gioni), l’art brut questionne. La maison rouge présente régulièrement au public des œuvres de ce corpus de l’art; Antoine de Galbert, son président le collectionne. Depuis sa création en 2004, nous cherchons à établir des ponts entre les différents champs de la création, proposant des expositions, qui mêlent art brut et art contemporain : La collection d’art brut d’Arnulf Rainer, Les inspirés, Elmar Trenkwalder et Augustin Lesage ou, qui revisitent des œuvres majeures comme celles de Louis Soutter ou Henry Darger. Il nous a semblé que le moment était venu dans le cycle dédié aux collections privées de porter notre attention sur la plus importante collection privée d’art brut au monde.
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Lubos Plny, Sans titre, 2011
© Collection abcd/Bruno Decharme
Depuis plus de trente ans, Bruno Decharme assemble sa collection. Celle-ci compte aujourd’hui 3 500 pièces, recense 300 artistes du milieu du XIXème siècle à nos jours. Elle réunit des œuvres de nombreux pays, produites dans un cadre asilaire ou dans la solitude des villes et des campagnes, des productions dites médiumniques et des objets populaires qui échappent à la norme des traditions.


  


«L’accumulation est un pouvoir, un signe de réussite sociale»

CATHERINE MALLAVAL


On s’est empiffrés comme des empaffés. On s’est rués sur les cadeaux (huit en moyenne par Français) dont on a délacé les rubans avec un soupir d’aise. Hum, encore un objet. Encore de quoi assouvir notre inextinguible soif d’accumulation. Car oui, nous avons beau patauger dans la crise économique, rien ne semble limiter notre appétit d’amonceler, quitte à en passer par le marché en pleine expansion de l’occasion. Et qu’importent les discours ambiants qui louent à l’envi le développement durable, le tri, le recyclage, le partage (covoiturage, partage d’outils, couchsurfing…) on s’échine encore à acquérir jusqu’à plus soif. Même à l’heure du numérique et de la dématérialisation, on en redemande. Mais pourquoi ce besoin de jouer les petits cochons stockeurs ? C’est ce que tente d’analyser un ouvrage collectif qui convie la sociologie, l’anthropologie, l’histoire… Intitulée Boulimie d’objets : l’être et l’avoir dans nos sociétés, cette somme tombe à pic en cette période encore plus orgiaque que d’ordinaire.
Entretien avec Valérie Guillard, 40 ans, maître de conférences à l’université Paris-Dauphine, spécialiste en marketing et déjà auteure en 2013 deGarder à tout prix : décryptage d’une tendance très tendance, qui a dirigé cet ouvrage.
Sommes-nous à ce point devenus des accumulateurs ?
Observez votre lieu de vie, vos placards, vos caves… Ils sont remplis d’objets. On les oublie car chacun a sa place, mais il suffit d’un déménagement ou d’un emménagement avec une autre personne pour mesurer à quel point nous accumulons. Même ceux qui affirment tout jeter gardent certaines pièces «parce que, elle, c’est pas pareil, elle est spéciale». Difficile d’avoir une idée quantitative du phénomène, mais il y a des indices qui ne trompent pas. On assiste à une multiplication des espaces de stockage, du plus banal comme les sacs (à main ou en plastique que l’on distribue à 100 milliards d’unités par an) aux espaces physiques comme les box de stockage et les garde-meubles qui affichent de forts taux de remplissage. Sans compter la prolifération des conseils en management de l’espace.

L’Acédie, le vice de forme du christianisme De Saint Paul à Lacan





Paru en : Septembre 2009
L'acédie ? Tout d'abord, que veut dire ce mot quasiment inconnu du grand public et absent de la langue courante comme de ses dictionnaires ? Eh bien absolument tout et n'importe quoi dans son opiniâtre confusion avec la tristesse, la paresse, la mélancolie et même... la dépression, chevauchant des domaines aussi distincts que la théologie, la philosophie, la littérature et la psychologie. 

jeudi 25 décembre 2014

Samah Jabr : les « traumatismes cachés » de la vie sous occupation


Emmanuela Eposti 4 décembre 2014


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Samah Jabr est née et a grandi à Jérusalem. Après avoir suivi ses études de médecine en Palestine et en France, elle s’est ensuite spécialisée en psychothérapie à l’Institut israélien de psychothérapie psychanalytique
Samah Jabr, l’une des premières femmes psychiatres de Palestine et une psychothérapeute qualifiée en psychanalyse, a passé sa vie à témoigner et à traiter les effets psychologiques de l’occupation israélienne sur la population palestinienne.

Non contente de s’en tenir simplement à la pratique de la médecine, Jabr est aussi une militante déclarée, une femme écrivain et une universitaire faisant campagne pour une plus grande reconnaissance de la situation désespérée des Palestiniens. Elle se bat aussi pour une approche plus holistique [considérant la personnalité comme formant un tout - NdT] des soins de santé mentale dans les territoires occupés.

Nous nous nous sommes rencontrées au Child Health Institute à Bloomsbury, qui fait partie de l’University College London (UCL), où elle participait à un atelier de quatre jours dans le cadre du Harvard Global Clinical Scholars Research Training Programme. Bien que seulement à Londres pour un court moment, Jabr a cependant trouvé le temps non seulement de parler à Middle-East Monitor, mais aussi de donner deux conférences sur le bien-être psychosocial des Palestiniens, une à la SOAS et une au Tavistock and Portman Trust - un signe certain de sa passion et de son engagement pour la cause de la santé mentale.

« L’un des reproches que j’ai reçus [du public], c’est que je parle seulement de la perspective palestinienne . Bien sûr, c’est ce que je veux. Je ne suis pas là pour représenter le point de vue israélien, » me dit-elle alors qu’elle boit lentement un thé chaud pendant une pause durant la conférence.

Née et ayant grandi à Jérusalem, Samah a suivi ses études de médecine en Palestine et en France, et elle s’est ensuite spécialisée en psychothérapie à l’Institut israélien de psychothérapie psychanalytique. Elle déplore le sous-développement du champ de la santé mentale en Palestine, surtout depuis qu’elle en est arrivée à considérer que le bien-être psychologique est lié à d’autres facteurs sociaux et politiques.

« J’ai une vision affirmée de la santé mentale. La santé mentale ne peut pas être garantie à quiconque sans justice et sans droits. Donc cela fait aussi partie de mon engagement. J’essaie de mettre en lumière les violations en matière de droits et l’absence de justice pour les Palestiniens, parce que je les considère comme des éléments importants pour que la nation palestinienne accède au bien-être », affirme-t-elle.

En particulier, son propre statut en tant que Palestinienne de Cisjordanie qui vit maintenant et travaille à Jérusalem-Est, lui donne un aperçu de la souffrance et des traumatismes psychologiques infligées par l’occupation à la population. Des questions telles que l’absence de liberté de mouvement, l’emprisonnement systématique et la négation de l’identité nationale font toutes partie de la réalité quotidienne des Palestiniens vivant sous le regard constant des forces de sécurité israéliennes.