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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

mercredi 27 juin 2012

Une biographie pour tourner la page

24 juin 2012

GRAND ANGLE A Marseille, l’association Lire la Ville propose aux malades ou aux sortants de prison d’écrire leur vie pour faire émerger leurs compétences. Et les remettre sur le chemin de l’emploi.


Par OLIVIER BERTRAND Correspondant à Marseille Dessin Sylvie Serprix
La pièce est petite, à peine la taille d’une cellule. Une lumière crue d’après-midi entre par la fenêtre, qui filtre à peine les bruits de la ville. Une table en bois, deux chaises. Claire, l’intervenante, prend des notes et relève parfois la tête pour relancer Kamel (1), lui demander une précision, l’encourager à poursuivre. Le garçon, 30 ans, est en train de lui raconter en détail sa vie de trafiquant de drogue, dans l’import-export de haschich. Le récit passionnerait n’importe quel magistrat, policier ou journaliste. Mais ce n’est pas une enquête, ni une interview. Kamel raconte sa vie à Claire pour qu’elle en tire un livre, qu’il sera à peu près le seul à lire.
La démarche permet de dégager des compétences de son parcours pour l’aider à trouver sa voie, dans une branche légale cette fois. L’expérience existe depuis douze ans à Marseille, au sein de l’association Lire la ville. Une sorte d’atelier littéraire d’insertion professionnelle pour personnes très éloignées de l’emploi : malades de longue durée, mères au foyer, sortants de prison, etc. «Nous essayons de découvrir, même dans ce que l’on considère d’ordinaire comme des accidents de vie, ce qui crée de la valeur, du savoir-faire, résume Chantal Deckmyn, architecte et sociologue qui a monté et dirige l’association, en difficulté financière ces temps-ci.L’idée est de construire à partir de ce qui existe plutôt que d’essayer de corriger ce qui manque. Les personnes que l’on dit non qualifiées sont souvent des personnes que l’on ne sait pas qualifier. Tout le monde a quelque chose qu’il ne peut s’empêcher de bien faire !»
Au premier entretien, Claire, l’une des dix intervenants de l’association, a expliqué à Kamel les règles du jeu. Il avait entendu parler de Lire la Ville en prison par une éducatrice, était un peu méfiant. Ici, lui a-t-elle dit, il pouvait mentir, garder ce qu’il ne voulait pas confier. La vérité n’a pas grand intérêt. Seule compte la mise à plat d’un parcours et des représentations qu’on s’en fait, pour dénicher des compétences qu’on ignore souvent.

Pas de morale

Les intervenants (rarement des travailleurs sociaux, plutôt des philosophes, des auteurs) suivent un protocole précis pour sortir le récit de sa gangue d’affects, de dévalorisation. Ils suivent la chronologie, comme un fil, et ramènent constamment le sujet à lui-même. Le récit fait office de tierce personne. Il permet à l’intervenant de rester en recul, de lutter contre l’habitude qui endort l’œil, empêche de dénicher des qualités là où l’on ne voit souvent que des sorties de route.
La première fois, Kamel a raconté son enfance dans le nord de la France. Sa famille, leur appartement, l’école, un drame familial, le premier boulot, commerçant sur le marché. Il n’était pas assez sérieux, c’était peu rémunérateur. Ensuite les premiers trafics dans sa ville, puis sa région, comment il est vite monté dans la hiérarchie, jusqu’à sa première incarcération, à 22 ans. Il s’était fait tirer dessus avec l’un de ses frères. Les risques du métier. S’est vengé en séquestrant l’agresseur.
Claire lui demande de préciser l’arrivée en prison, les lieux.«L’incarcération, ça reste un choc, même si j’étais conditionné, dit-il. Je connaissais, j’allais y voir mes frères. Mais être enfermé à l’intérieur, c’est autre chose. L’exutoire, ç’a été le sport, les footings, les pompes, les barres.» Claire insiste : «Quelle a été votre appréhension de l’espace ?» Il hoche la tête, réfléchit : «C’était petit, austère, avec des cris partout.» Il y est resté un mois et demi puis, en ressortant, des vacances sur la Costa Brava lui ont fait découvrir l’Espagne. Il s’est installé là-bas. Claire, encore une fois, le ramène aux lieux, aux appartements qu’il a habités.«Les faits s’accrochent au temps et à l’espace, décrypte Chantal Deckmyn. Cela permet de soutenir le retour imaginaire dans le passé, d’aider la remémoration
Kamel a commencé à importer du cannabis du Maroc vers la France, via l’Espagne. «Je travaillais avec des Espagnols, des Marocains, des Italiens. J’étais jeune mais ils ont vu que je tenais la route, que j’avais les couilles bien vissées.» Claire prend en note, ne réagit pas à l’expression. Pas plus quand il dit qu’on ne peut pas avoir «le beurre, l’argent du beurre et le cul de la crémière». Ou lorsqu’il détaille ses trafics. L’approche n’est ni morale, ni pénale. Il ne s’agit pas de redresser, de changer les gens, mais d’adapter leur parcours à ce qu’ils savent faire. En écoutant Kamel, cela devient bientôt lumineux. Il explique techniquement chaque étape de son métier d’importateur et l’on pourrait entendre un négociant international en n’importe quoi de légal, ou un transitaire en douane.
Presque tout le haschich venait du Maroc ( «Pour eux, c’est un commerce comme les autres») puis transitait par la région parisienne avant de repartir vers les grandes villes françaises. Kamel gérait la logistique, investissait. Sur les gros coups, il allait vérifier lui-même la production avant d’acheter. «J’étais exigeant dans le travail, dit-il. Je savais que la qualité fait le marché.» Une fois le prix négocié, le haschich était pressé, à froid ou à chaud, puis conditionné selon la forme qu’il voulait, en fonction du mode de transport retenu. Là, il fallait «inventer, être imaginatif pour sortir le produit».

Ecrit à la première personne

Lui travaillait plutôt à l’ancienne, avec des convois légers, des petits camions, des camping-cars. Il soudoyait au Maroc, en Espagne : «Dans ces pays, avec du fric, on fait des miracles.» En France, c’est plus compliqué. «Mais en même temps, la valeur de ta marchandise dépend du risque que tu prends, rappelle-t-il. Au Maroc, le chichon ne vaut rien. C’est en passant les frontières qu’il devient intéressant. Quand il arrive en France, il a déjà triplé de prix.»
Les enjeux financiers rendaient le métier dangereux, la concurrence féroce. «C’est un monde à part, il y a des codes, il faut être costaud, dit-il. J’étais en affaire avec des gens plus âgés, de l’âge de mon père. Ils me transmettaient le savoir, l’expérience. C’est comme dans tout, il faut du relationnel, savoir sentir les gens, marcher droit sinon vous ne faites pas long feu. C’est un milieu où ça va vite, les gens sont pressés. Si vous avez rendez-vous à une heure, il ne faut pas venir cinq minutes en avance ou en retard.»
Après chaque séance, Claire tape le texte. «J’essaie d’être au plus près de la parole, explique-t-elle. J’ajoute seulement de la syntaxe, je remets de la chronologie si on a fait des digressions, j’enlève les répétitions.» Puis elle imprime et il lit cela au rendez-vous suivant. Et progressivement, les compétences émergent. «Avec Kamel, c’est assez facile, remarque Claire.Il a une capacité à dire les choses avec distance, avec beaucoup de simplicité. Cela rend son parcours facile à lire et les compétences évidentes : dans la gestion commerciale, le relationnel, la capacité à diriger, à animer une équipe. Surtout, il a beaucoup de force mentale, une vraie capacité à encaisser, à se relever et renaître. C’est précieux professionnellement.»
Le livre fera une centaine de pages, écrites à la première personne. Un exemplaire restera à l’association, soigneusement enfermé dans une armoire qui contient déjà des centaines de récits de vie, objets littéraires précieux et secrets. Les personnes concernées en reçoivent quelques exemplaires et, si elles le souhaitent, une version expurgée, pour leur famille ou un travailleur social, un médecin. Les autres intervenants de l’association lisent également le livre complet, avant une séance de brainstorming au cours de laquelle ils «écartent le texte» pour «déplier les compétences» cachées dans les plis, les accidents de vie. Chacun avance des pistes d’emploi ou de formation, que l’intervenant propose ensuite à la personne concernée. Ils en tirent un curriculum vitae qui ne ment pas, occulte peu, mais valorise des épisodes d’ordinaire refoulés. Un long séjour en prison peut ainsi devenir une «solide expérience de la vie en communauté». Sur son CV, Kamel précise notamment : « En matière de logistique, je recherche l’innovation. Je ne laisse rien au hasard. Je suis extrêmement calculateur. J’ai appris les lois de transits régissant le transport de marchandise entre les territoires marocain, espagnol, français, belge et hollandais.»

«J’estime avoir payé ma dette»

Lire la Ville affiche un taux «de retour vers l’emploi ou une formation adaptée» de 80 %. Mais les temps sont difficiles. Des financements en retard ont mis les comptes dans le rouge vif. L’association passe cette semaine devant le tribunal, et risque le dépôt de bilan. Des collectivités locales s’emploient à l’aider mais il est compliqué de financer une structure très hybride (2), au fonctionnement atypique. L’expérience peut-elle cependant être reprise, développée ? Son coût n’est-il pas un obstacle dans cette époque de vaches maigres. «Bien sûr, faire entrer de force les demandeurs d’emploi dans des cases coûte moins cher à court terme, répond Chantal Deckmyn. Mais sur le long terme, je suis persuadée qu’il est plus durable, moins coûteuxde comprendre ce que les gens possèdent, de partir de ce qu’ils sont, pour adapter leurs recherches à leurs compétences.»
Il arrive que la démarche conserve la trajectoire professionnelle initiale. Michel par exemple était cameraman, et sortait d’une longue maladie. Le livre lui a permis de comprendre qu’il était fait pour ce métier, mais devait l’exercer autrement. «J’ai réalisé, explique-t-il, que j’avais une faculté à bricoler avec des bouts de ficelle, peu de moyens. Il fallait que je développe cela. Souvent, on pense que nos différences professionnelles sont des handicaps. J’ai apprivoisé ces particularités au lieu de les cacher.»
Kamel confie de son côté que la démarche lui a déjà permis de «poser[son] sac». Lors d’une séance, il a confié à Claire : «Je vous parle parce que j’estime avoir payé ma dette. Je n’avais jamais parlé de tout ça aux gens. C’est un poids que j’enlève. Après, on verra bien les compétences qui ressortent.» Il a marqué un silence, jeté un regard vers la rue puis ajouté : «Je veux essayer de mettre toute ma détermination dans le légal.»
(1) Le prénom a été changé.
(2) L’association s’occupe aussi d’urbanisme, avec la même approche, en partant de l’existant pour conseiller des collectivités sur leurs aménagements.

Vos patients ont la parole : « Si la médecine est une marchandise, supprimons le serment d'Hippocrate »

Le débat sur la régulation des dépassements d’honoraires enflamme la profession. Mais pas seulement. Les patients s’invitent aussi dans la discussion, avec parfois un regard très sévère sur les médecins. Selon un sondage réalisé au mois d’avril dernier, un Français sur trois est favorable à l’interdiction des dépassements.
Les courriers qui parviennent à la rédaction du « Quotidien » se font aussi l’écho de ce malaise. L’un d’eux se montre excessivement virulent à l’égard de la profession, pour ne pas dire caricatural. Mais il a le mérite de rappeler les problèmes d’accès aux soins auxquels sont confrontés de nombreux Français.
« Le Quotidien » le reproduit dans son intégralité et vous invite à réagir. La médecine est-elle devenue marchandise ? Certains de vos patients se montrent-ils aussi critiques à l’égard de la profession ? Quelle est à votre avis leur perception des médecins et de la médecine dans le contexte de crise auquel nous sommes confrontés ?
Á vous de débattre...
« Je suis effarée par le contenu des commentaires des médecins.Alors, un petit rappel : l'accès à la médecine n'est pas un luxe dont on peut se passer si les fins de mois sont difficiles, c'est pour beaucoup une triste nécessité. Nous ne venons pas vous voir par plaisir, comme on va (ou pas si on en n'a pas les moyens) chez le coiffeur ! Quand en consultant la liste des ophtalmos en secteur 1, je constate qu'il n'en reste plus qu'une petite dizaine dans le département, qu'il me faudra faire 50 km pour y aller et attendre trois mois mon rendez-vous, je me dis que la situation nécessite un rééquilibrage ! Quand je contacte le centre anti-douleur de l'hôpital pour mon enfant migraineuse et qu'on m'annonce : “Vous avez le choix entre la consultation "publique" dont le délai d'attente est 6 mois (authentique !) et la consultation "privée" dont le délai n'est plus que de 8 semaines mais qui coûte 80 euros”, vous croyez que j'appelle ça un choix ! Alors, soyons pragmatiques, si la médecine est devenue pour vous une marchandise comme les autres, supprimons le serment d'Hippocrate (d'hypocrites) et devenez officiellement des marchands. »

Courrier reçu le 22 juin 2012

lequotidiendumedecin.fr 26/06/2012


Même en institution, les personnes âgées ont droit à une vie sexuelle


Les personnes âgées placées dans des institutions devraient pouvoir continuer à avoir des relations sexuelles consenties, même lorsqu’elles présentent des signes d’Alzheimer, estiment des spécialistes du grand âge. « Le manque d’attention apporté par les institutions réservées aux personnes âgées aux besoins sexuels de leurs résidents est préoccupant, alors même que la sexualité et l’intimité jouent un rôle central dans la santé et le bien-être des individus jusqu’à un âge avancé », expliquent Laura Tarzia et coll.
Dans l’article qu’ils publient dans « Journal of Medical Ethics », une revue du groupe britannique BMJ, les auteurs australiens soulignent que le personnel des établissements pour personnes âgées, pris entre le respect des droits des patients et leur devoir de soins, ont souvent une attitude négative quant aux relations sexuelles des pensionnaires âgés, surtout lorsqu’ils sont atteints de démence dont la maladie d’Alzheimer, qu’ils sous-estiment, ignorent ou découragent.


Crainte des réactions
« Les recherches montrent que les personnes âgées veulent une reconnaissance de leur sexualité et pensent que les professionnels devraient s’enquérir de leurs besoins », notent les auteurs. Les établissements australiens mettent généralement en avant la sécurité des patients, des locaux peu adaptés (chambres qui ne ferment pas à clé ou dotés de lits simples), ou la crainte d’éventuelles réactions négatives des familles ou de procédures judiciaires. Selon Laura Tarziaet coll., les droits des patients atteints de maladie d’Alzheimer à prendre des décisions concernant leur vie sexuelle ou leurs relations intimes devraient être mieux respectés.
Certaines données montrent que les risques physiques sont minimes, avec un taux d’abus sexuels de 0,3 % dans les établissements accueillant des malades atteints d’Alzheimer, contre 2 à 4 % pour les autres types de violences, mais ces statistiques restent probablement sous-évaluées.
La situation n’est guère différente en France. Interrogée par l’AFP, lePr Françoise Forette, directrice de la Fondation nationale de gérontologie, souligne que « les enfants ont toujours beaucoup de difficultés à imaginer l’activité sexuelle de leurs parents. Quand ce sont des parents malades, voire atteints d’Alzheimer, c’est encore pire ». Les patients atteints d’Alzheimer représentent 70 % des pensionnaires des maisons de retraite en France.
Le manque d’adoption des locaux est l’autre frein, selon Mme Forette, qui cite l’exemple du Québec où on trouve des « chambres d’amour »qui ferment à clé dans certaines maisons de retraite. « On voit de plus en plus de nouveaux couples dans les maisons de retraite, et même si la plupart se forment sur le mode de l’amitié et de l’affection, il faut leur laisser la liberté d’avoir des activités sexuelles s’ils le souhaitent et si tout s’y prête », poursuit la spécialiste.
› Dr LYDIA ARCHIMÈDE
lequotidiendumedecin.fr 26/06/2012


Touraine sur France Culture fait des déserts un « grand défi »


lequotidiendumedecin.fr 26/06/2012
La ministre des Affaires sociales et de la Santé, Marisol Touraine, a réaffirmé ce mardi sur France Culture qu’elle n’était pas favorable à la contrainte pour résoudre le problème des déserts médicaux. Elle a toutefois une nouvelle fois laissé entendre que le gouvernement pourrait revoir sa position si la concertation n’aboutissait pas sur ce dossier.
« Je crois qu’il doit y avoir des contraintes pour ce qui est du prix que payent les Français (...), donc la contrainte, elle est de ce côté-là. En revanche, pour ce qui est de l’installation [des médecins], aujourd’hui, je joue la carte de la négociation, de la concertation et du dialogue », a déclaré la ministre. « Si nous n’aboutissions pas, nous serions amenés sans doute à revoir les choses », a-t-elle aussitôt ajouté.
Reconnaissant que la question des déserts médicaux est « un des grands défis et une des grandes inégalités (...) apparus au cours des dernières années », Marisol Touraine a estimé que « la première mesure à prendre, c’est de revoir les études médicales ».
Selon elle, « il faut évidemment multiplier, imposer les stages », les jeunes médecins formés dans les hôpitaux en centre-ville ayant peu l’occasion de pratiquer en zone rurale. « Il faut aussi répondre aux préoccupations des jeunes médecins », donc « nous devons mettre en place des pôles de santé de proximité », a ajouté la ministre.
Au chapitre des dépassements d’honoraires, Marisol Touraine a répété que l’objectif du gouvernement était de parvenir à « un encadrement des dépassements (...) qui ont complètement dérapé ».





Déserts médicaux : le ton monte entre les jeunes médecins et le président de la conférence des doyens
lequotidiendumedecin.fr 19/06/2012
Les deux syndicats, qui expriment leur « totale incompréhension », ne voient dans de tels propos qu’« une provocation de plus vis-à-vis des jeunes médecins ». Ils rappellent « l’inefficacité des mesures coercitives dans les pays étrangers où elles ont été mises en place », et jugent qu’à leurs yeux, les mesures incitatives « ne peuvent être qu’intergénérationnelles ».
Les deux syndicats contre-attaquent : « Le Pr Perrotin oublie la responsabilité des doyens dans la situation démographique médicale actuelle, notamment au niveau de la formation initiale. » Ils jugent que l’enseignement médical est aujourd’hui cloisonné dans les CHU,« occultant complètement la médecine de proximité et le mode d’exercice libéral ». Ils accusent enfin les hospitalo-universitaires de limiter les possibilités de stage hors CHU « pour conserver les internes dans leurs propres services ».
L’ISNIH et l’ISNCCA invitent donc le Pr Perrotin à « revenir rapidement sur ses propos », et à consulter les structures représentatives des jeunes médecins « afin de ne pas débuter son mandat de façon conflictuelle ».
› H.S.R.

Qualité de soins et enquêtes de satisfaction : une étude internationale fait le point






L'Essai et la revue du jour

Syndiquer le contenupar Jacques MunierLe site de l'émission
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Le suicide en France au XVIIIe siècle / Revue Genesis

26.06.2012 - 06:35 Ajouter à ma liste de lectureRecevoir l'émission sur mon mobile
Dominique Godineau : S’abréger les jours. Le suicide en France au XVIIIe siècle (Armand Colin) / Revue Genesis N° 34 Dossier Brouillons des Lumières (PUPS)

Dominique Godineau : S’abréger les jours. Le suicide en France au XVIIIe siècle (Armand Colin)

La période choisie est décisive, d’abord parce que le suicide change de statut juridique, passant de l’incrimination à la dépénalisation, parce qu’il s’agit d’une époque d’évolution rapide des mentalités et l’enquête de Dominique Godineau se présente aussi comme une histoire culturelle et politique des sensibilités, mais également parce que les contemporains ont eu le sentiment, à tort ou à raison, que l’époque connaissait une recrudescence de l’homicide de soi-même, en particulier sous la Révolution, et enfin parce que le mot suicide, importé d’Angleterre, un pays réputé terre d’élection de la mort volontaire, fait son entrée dans le vocabulaire français à cette époque. Le néologisme, forgé à partir du latin au XVIIe siècle, assemble sui, de soi et caedes, devenu cide, meurtre, le suffixe qu’on retrouve dans homicide, parricide ou régicide.
A écouter ici
« Le suicide, un tabou français » – nouveau livre de Michel Debout
19/06/12

Le professeur Michel Debout, initiateur de l’appel pour un observatoire des suicides, vient de publier un nouvel ouvrage, « Le suicide, un tabou français » aux éditions Pascal (coll. « Tapages »), le fruit de plusieurs années de réflexion et d’engagement en faveur de la prévention notamment comme président de l’Union nationale de prévention du suicide.

Présentation de l’éditeur :
« La France est parmi les pays les plus touchés par le phénomène complexe du suicide. Ainsi, chaque année, 11 à 12 000 personnes mettent fin à leurs jours, soit trois fois le nombre de morts sur la route, et 120 000 font une tentative. En dépit de ces chiffres terribles, la recherche dans le domaine reste rare, la prévention quasi absente, alors même que les expériences menées à l’étranger montrent que le suicide peut être évité. Faute d’outils pertinents d’observation, le « meilleur système de santé du monde » se contente de données approximatives, le plus souvent livrées avec retard, et d’une politique de santé aussi myope qu’indigente. Si, désormais, les médias abordent frontalement la question du suicide en prison ou en entreprise, le suicide des vieillards, banalisé, sous-évalué, continue de se produire dans l’indifférence générale et les pouvoirs publics conservent leur attitude de mutisme. Analyse d’un tabou français à la peau dure, cet ouvrage tord le coup aux idées reçues et plaide pour une politique de prévention rénovée. »

Slavoj Žižek à la croisée de Hegel et de Lacan
[mardi 19 juin 2012 - 08:00]

PHILOSOPHIE
Couverture ouvrage
LE PLUS SUBLIME DES HYSTÉRIQUES, HEGEL AVEC LACAN
Slavoj Žižek
Éditeur : PRESSES UNIVERSITAIRES DE FRANCE (PUF)
464 pages
Résumé : Le philosophe slovène - sous la houlette de Lacan - pulvérise ici les interprétations canoniques de Hegel, propose une autre vision de Marx et renouvelle toute notre conception de la culture, de l'histoire et de la politique.

Imagerie cérébrale en psychiatrie : indications et résultats


Sous presse. Épreuves corrigées par l'auteur. Disponible en ligne depuis le jeudi 21 juin 2012

Résumé


L'imagerie cérébrale apporte des connaissances de plus en plus complexes dans le champ de la psychiatrie. La multiplication des approches dans ce domaine (imagerie anatomique, fonctionnelle, biochimique, etc.) a permis de tester de nombreuses hypothèses portant sur les pathologies psychiatriques. Les nouvelles techniques d'imagerie fonctionnelle cérébrale ont ainsi ouvert de nouvelles voies d'investigation, permettant de mieux appréhender les dysfonctionnements cognitifs et la physiopathologie de ces pathologies.

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Que faire contre la dépendance à l'alcool ?

Que faire contre la dépendance à l'alcool ?

Par figaro icon Bertrand Nalpas - le 25/06/2012
AVIS D'EXPERTS - Les réponses de Bertrand Nalpas, directeur de recherche Inserm (U1016) et du Pr Oliver Cottencin professeur de psychiatrie CHRU Lille.
L'abstinence totale et définitive est la condition à un possible rétablissement de la personne dépendante de l'alcool, mais elle ne suffit pas si elle ne s'intègre pas dans un nouveau mode de vie acceptable. Le fait que les addictions et en particulier l'alcoolo-dépendance ont des causes multifactorielles conduit à penser qu'il est vain de traiter cette maladie sans l'appréhender dans sa globalité.
En particulier, les re­cherches de ces dernières années ont montré une association complexe entre alcool et troubles psychiatriques. En effet, chez les personnes alcoo­lo-dépendantes, une comor­bi­dité psychiatrique est observée dans 30 à 50 % des cas. À l'inverse, une proportion identique des patients admis en psychiatrie en Europe présente un trouble mental associé à un abus de substance (alcool, sédatifs, cannabis). L'important pour les spécialistes est de pouvoir porter chaque diagnostic, trouble lié à l'alcool et trouble psychiatrique, in­dépendamment l'un de l'autre et d'identifier si le second est, ou non, conséquence du premier.
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lundi 25 juin 2012

Croisade anti-contraception des catholiques américains



Quarante-trois diocèses, universités et autres organisations catholiques ont déposé lundi douze plaintes à travers les Etats-Unis pour protester contre le remboursement de contraceptifs par les assurances-maladie. Les organisations catholiques estiment que ces remboursements prévus dans la réforme de Barack Obama sur la santé violent la liberté de religion. Les plaignants demandent à la justice de ne pas soumettre les organisations religieuses à cette mesure en vertu du premier amendement de la Constitution sur la liberté de religion. Parmi lesplaignants figurent les Archevêchés de Washington, New York, Pittsburgh, Dallas et St Louis ainsi que des universités et des organisations caritatives. La conférence des évêques catholiques américains avait déjà fait part de son opposition à la réforme de Barack Obama qui prévoit que les contrats d'assurance-maladie incluent à partir du 1er août les contraceptifs. Le président des Etats-Unis Barack Obama avait annoncé un compromis, également rejeté par les évêques au nom de la liberté religieuse.
Une meilleure humeur pour les végétariens ?

Les grands consommateurs de poisson seraient moins à risque de dépression que les consommateurs de viande rouge et de volaille. Les acides éicosapentaénoïque (EPA) et docosahexaénoïque (DHA) présents dans le poisson, seraient protecteurs à cet égard, grâce à leur action anti-inflammatoire  dans les régions concernées du cerveau. Cependant une étude transversale récente a révélé que les végétariens étaient encore moins à risque de dépression que les consommateurs de viande, de volaille et même de poisson malgré un apport négligeable en EPA/DHA.

BL Beezhold  et coll. ont entrepris de confirmer ces résultats dans un essai randomisé et contrôlé.

Trente-neuf personnes omnivores sans antécédent psychiatrique, ont été randomisées en 3 groupes :

1) le groupe contrôle (GC) devait continuer à consommer au moins une fois par jour de la viande ou de la volaille,

2) le groupe poisson (GP) devait consommer du poisson au moins 3 fois par semaine en évitant toute viande ou volaille,

3) le groupe végétarien (GV) devait éviter tout produit animal à part les produits laitiers.


L’humeur a été évaluée par deux tests validés, le DASS (Depression Anxiety Stress Scales) et le POMS (Profile of Mood States) en début puis en fin d'étude (2 semaines).

Plus de 95 % des participants ont parfaitement observé leur régime (EPA/DHA fortement augmentés dans le GC, identiques dans le GP et inexistants dans le GV en fin d’étude).

Les scores de l'humeur étaient inchangés dans le GC et le GP, par contre plusieurs scores, notamment ceux relevant de l’anxiété et de la détresse psychologique étaient significativement améliorés dans le GV en fin d'étude.

Selon les auteurs, la restriction de viande, de volaille et de poisson améliorerait l’humeur à court terme. Ces résultats seraient en partie dus au fait que seul le régime végétarien est dépourvu d'acide arachidonique, un acide gras dont l'action pro-inflammatoire provoquerait des changements dans le cerveau susceptible de perturber l'humeur des omnivores.

Aucune conclusion ne peut être tirée de cet essai, certes original, mais de faible niveau. Il justifie cependant  la réalisation d’études plus puissantes et à plus long terme sur le sujet. En attendant, réduire sa consommation de viande, c’est probablement bon pour la santé et certainement bénéfique pour l’environnement !
Dr Rodi Courie
Beezhold BL et coll. : Restriction of meat, fish, and poultry in omnivores improves mood: a pilot randomized controlled trial. Nutr J., 2012; 11: 9.
Le plus humain des humains
L’intelligence artificielle peut-elle nous apprendre ce que c’est qu’être humain ? C’est la question qu’a posé Brian Christian, dans son livre Le plus humain des humains, qui a obtenu de figurer dansle top des essais du New Yorker pour l’année 2011. Récemment, l’auteur (qui possède à la fois des diplômes en sciences de l’information et en poésie) a donné une conférence au Santa Fe Instituteau cours de laquelle il a exposée bon nombre de ses idées.
Le titre étrange de son ouvrage vient d’une caractéristique du fameux Loebner Prize. Tout le monde connait le “test de Turing”. Mais alors que le scientifique britannique l’envisageait comme une expérience de pensée, les organisateurs du prix Loebner essaient chaque année de le mettre en pratique. Au cours de cette compétition, on met côte à côte un certain nombre de bots capable de suivre une conversation, et un groupe d’individus qui, eux aussi, peuvent discuter par tchat avec des jurés, mais ignorent quand ils conversent avec une machine ou avec un véritable humain. A la fin de chaque discussion, les jurés attribuent une “note d’humanité” à leur interlocuteur invisible. Au final, le “bot” qui a la meilleure note cumulée gagne le prix. Il devient “le plus humain des robots”. Mais il y a un effet secondaire ! Comme les juges ignorent à qui ils ont affaire, ils notent aussi les humains. Et celui qui remporte le plus de suffrages devient du coup “le plus humain des humains”.
Brian Christian, pour poursuivre son étude, a été un de ces humains testés lors du Prix Loebner.
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Lors de sa conférence, il a insisté sur le “paradoxe de Moravec“, du nom d’un des plus célèbres roboticiens de l’université Carnegie Melon. Celui-ci peut se résumer, a-t-il expliqué, par “ce qui est difficile est facile, et ce qui est facile est difficile”. Autrement dit, il est bien plus simple pour une machine de gagner un championnat d’échecs que de reconnaître un chien sur une photo.



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