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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

mercredi 16 juin 2021

Les grands évènements source de clusters ?

Bonjour,


Début d'une nouvelle semaine sur le front de la Covid-19. Et si cette fois-ci c'était la bonne ? Serait-on sur la fin de cette épidémie dont nous entendons parler depuis début 2020 ? Impossible de le prédire avec certitude. Les chiffres s'améliorent, les hôpitaux se vident et la vaccination avance. De quoi permettre aux Français d'espérer une amélioration durable.

 

Bonne lecture et bonne semaine


 

En cette période de pandémie, régulièrement dans l’actualité des grands rassemblements font la une. Dernier exemple en date, les fêtes de plusieurs milliers de jeunes sur l’esplanade des invalides ce week-end. Souvent organisés au mépris des gestes barrières, ces évènements font craindre une hausse des contaminations. Analysons quelques évènements pour se faire une idée.

 
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Les chiffres clés au 13 juin

Taux 
d'incidence

Taux de reproduction R

Tension hospitalière

L'évolution de l'épidémie

Cette semaine, la chute du nombre de cas positifs est abyssale (-40% sur 7 jours). La France vient de passer sous l'objectif fixé en novembre de 5 000 cas quotidiens. Dans les hôpitaux, 12 480 personnes sont soignées pour Covid-19 dont 2 106 dans les services de soins critiques. Le nombre de décès quotidiens chute à 55 (-35% sur 7 jours).


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mardi 15 juin 2021

Rance soir Le professeur Éric Caumes "hospitalisé" en psychiatrie : "France Soir" en roue libre

Publié le 

Le professeur Éric Caumes "hospitalisé" en psychiatrie : "France Soir" en roue libre

L'AP-HP et Eric Caumes ont été obligés de démentir l'information selon laquelle le médecin avait été pris en charge pour "décompensation psychiatrique". © PHOTOPQR/LE PARISIEN/MAXPPP

Lundi 14 juin, le « France Soir » a annoncé l’hospitalisation pour décompensation psychiatrique du professeur Éric Caumes, chef du service de maladies infectieuses et tropicales à l'hôpital de La Pitié Salpêtrière. L'information a agité les réseaux sociaux avant d'être vivement démentie.


Tout le monde se souvient de la fâcheuse mésaventure arrivée à Pascal Sevran, en avril 2008. Le présentateur et chanteur avait été déclaré mort par erreur par France 2 et Europe 1. Bien que déjà malade à l’époque, le concerné n’avait absolument pas passé l’arme à gauche. Il décédera finalement quelques semaines plus tard. Treize ans plus tard, le professeur et médecin Éric Caumes a peut-être été victime d'un couac assez similaire.

Tout commence lundi 14 juin, dans la soirée. Vers 20h30, le site France Soirpublie un article qui ne tarde pas à déchaîner les passions sur les réseaux sociaux. Le célèbre chef du service de maladies infectieuses et tropicales à l'hôpital parisien de La Pitié Salpêtrière a - le média se dispense du conditionnel - été hospitalisé pour décompensation psychiatrique. « Les sources proches du dossier nous déclarent qu’il est arrêté pour trois mois à ce jour », peut-on également lire sur le site. En trois lignes, le sujet est évacué au profit d’un CV critique du médecin, notamment d’un mitraillage en règle de son ouvrage concernant la maladie de Lyme.

INSULTE ET COMPLOTISME

Cette hospitalisation présumée donne lieu à un torrent de réactions hostiles sur le réseau social Twitter. Certains ont joué les psychiatres en qualifiant le professeur de « cinglé incompétent », quand d’autres ont témoigné d’une fausse compassion ironique : « Qu’il se repose, il dira moins de conneries ». D'autres internautes ont aussi cédé aux sirènes du complotisme en envisageant un internement dû à ses opinions. Exemple éloquent dans ce commentaire : « Certains découvrent la vérité et sont enfermés en psychiatrie de peur qu'ils dévoilent le scandale Covid ».


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Grève dans les hôpitaux publics francophones : les infirmiers brûlent leurs diplômes de spécialisation

R. Duculot  le 15 juin 2021

BELGIQUE

Le personnel infirmier des hôpitaux publics en colère – CHR NAMUR © RTBF


Le personnel infirmier de nombreux hôpitaux publics wallons est en grève ce lundi. Les travailleurs en colère se sont rassemblés devant leurs établissements respectifs entre midi et 13 heures pour une action symbolique qui ne doit en principe pas perturber le fonctionnement des différents services.

Selon la CSC Services publics qui a lancé l’appel à la grève le mouvement est suivi au CHR de la Citadelle à Liège, au Centre hospitalier du Bois de L’Abbaye Seraing et Waremme et au CHR de Verviers, dans le Hainaut à Ambroise Paré et au CHP Chêne aux Haies à Mons, l’ISPPC et au CHU Montignies-le-Tilleul pour la région de Charleroi, aux "Marronniers" à Tournai, au "Domaine" dans le Brabant wallon ou encore au CHR Namur.

Au cœur du problème, on retrouve encore l’harmonisation des barèmes du public et du privé présentée par le groupe de pilotage IFIC. Elle avait déjà entraîné un mouvement de grogne la semaine dernière à l’hôpital Erasme à Bruxelles.

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En Suède, la pandémie a relancé les débats sur la discrimination des seniors

Par  Publié le 15 juin 2021

Dénoncée depuis plusieurs années, la tendance de la société suédoise à mettre les plus de 67 ans sur la touche a gagné en visibilité pendant la pandémie.

Stig Larsson, 89 ans, reçoit une dose de vaccin Pfizer-BioNTech, à Nyköping, en Suède, le 27 décembre 2020.

LETTRE DE SUÈDE

« On ne peut pas avoir une loi qui protège mieux Britt-Marie, 45 ans, qui passe son temps à la cafétéria, qu’un jeune prêt à travailler dur. » Grosse bourde ou sacré coup de pub pour le Mouvement des jeunes centristes suédois ?

En un tweet, le 18 mai, sa nouvelle présidente, Réka Tolnai, 22 ans, élue quelques jours plus tôt, a montré jusqu’où elle était prête à aller pour défendre les intérêts des jeunes, quitte à heurter le reste de la population – même quadragénaire –, et relancer la polémique sur l’âgisme et la discrimination des seniors, un phénomène jamais autant débattu en Suède que depuis le début de la pandémie de Covid-19.

lundi 14 juin 2021

Santé : la CGT et ses alliés de retour dans la rue mardi

Par Le Parisien avec AFP 

Cet appel à manifester s’inscrit dans une série de grèves lancées en mai sur fond de revendications salariales et d’effectifs.

Paris, le 17 mai. Des infirmiers anesthésistes manifestent. AFP/Anne-Christine Poujoulat
Paris, le 17 mai. Des infirmiers anesthésistes manifestent. AFP/Anne-Christine Poujoulat 

Les professions de santé vont de nouveau descendre dans la rue. Neuf organisations emmenées par la CGT-Santé appellent à une journée de grève et de manifestations, mardi, pour réclamer des hausses de salaires et d’effectifs.

Anesthésiée par le « Ségur de la santé » (une grande conférence tenue en 2020) puis les vagues de Covid-19, la colère des soignants se réveille depuis un mois. Les mouvements de grève se succèdent, d’abord dans les services de réanimation puis chez les infirmiers-anesthésistes, les infirmiers de bloc opératoire, les techniciens de laboratoire, ou encore les diététiciens et préparateurs en pharmacie.

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Le personnel soignant appelé à manifester le 20 juin à Bruxelles

Le 12 juin 2021

BELGIQUE

Le personnel soignant appelé à manifester le 20 juin à Bruxelles

Pour Union4U, les applaudissements qui retentissaient chaque soir au balcon des Belges pendant le premier confinement sont «restés sourds aux oreilles de nos politiciens». Photo News (Illustration)

Le syndicat Union4U appelle les aides-soignants et les infirmières à manifester dimanche prochain, le 20 juin, à Bruxelles.

«Il est impératif de faire comprendre l’importance d’une revalorisation de la profession en lui accordant les moyens humains et financiers nécessaires à son bon fonctionnement», écrit le syndicat autonome belge des praticiens de l’art infirmier dans un communiqué.


Exil forcé «Enfants de la Creuse» : quarante ans d’identité volée

par Lola Breton   publié le 13 juin 2021

Plus de 2 000 mineurs réunionnais ont été envoyés en métropole entre 1962 et 1984 pour repeupler des zones rurales. Début 2021, la liste de ces exilés a été versée aux archives nationales et pourrait relancer le dossier, délaissé depuis quarante ans par les gouvernements.

Pour les désigner, l’histoire a retenu le nom des «enfants de la Creuse». 2 015 mineurs réunionnais exilés vers l’Hexagone entre 1962 et 1984. Transportés vers la Creuse, certes, mais aussi vers 82 autres départements français. Sous l’impulsion d’une politique initiée par Michel Debré, alors député de la Réunion, pour repeupler les zones rurales et répondre aux problématiques sécuritaires et sociales de l’île, tous ont été arrachés à leur environnement et, pour certains, à leur famille. Ils ont grandi – parfois dans l’environnement violent de foyers, parfois entourés de l’amour de parents adoptifs – en pensant avoir été abandonnés, être orphelin ou enfant unique. Trente-sept ans après le dernier exil, et près de vingt ans après la révélation de cette histoire, le dossier semble s’être enlisé dans les préoccupations des gouvernements successifs.

Témoignage Enfant de la Creuse : à la Réunion, «j’étais ému, mais ce n’était plus chez moi»

 



par Laurent Decloitre, correspondant à la Réunion  publié le 13 juin 2021

Envoyé dans la Creuse à 16 ans, Jean-Claude Bret est retourné vivre sur son île natale après «des années d’esclavage et de calvaire». Il demande réparation à l’Etat français.

Jean-Claude Bret n’a toujours pas vraiment de chez lui. Le sexagénaire à la voix douce habite une petite maison près d’un étang salé, dans une commune de l’ouest de la Réunion. Logé gratuitement avec sa compagne, il prend soin de la propriétaire octogénaire. Dans le jardin arboré, deux coqs hauts sur pattes tournent dans leur cage. Petit bout de bonheur tranquille, vie enfin paisible depuis le retour sur son île natale en 2012, après «des années d’esclavage et de calvaire».

"C'est pour nous une double peine" : les personnes en situation de handicap ne veulent plus dépendre financièrement de leur conjoint

Morgane Guiomard Publié 

Un rassemblement est prévu dimanche après-midi à Paris pour demander un changement du mode de calcul de l'allocation adulte handicapé, versée à plus d'un million de personnes. Une proposition de loi pour l'individualiser est examinée cette semaine à l'Assemblée nationale.

Un rassemblement à l'appel d'Act Up devant le Sénat à l'occasion de l'examen en séance publique du texte sur l'individualisation de l'AAH, le 9 mars 2021. (THOMAS PADILLA / MAXPPP)

Manon, 24 ans, étudiante en droit à Tours, aimerait bien habiter avec son petit ami mais elle ne le fait pas pour ne pas perdre ses 903 euros d'allocation adulte handicapé par mois. "On ne peut pas avoir de vie de couple normale pour l'instant, soupire-t-elle. Ce qui nous rajoute une double peine au handicap. Je ne peux pas me permettre de construire des projets avec mon conjoint dans la situation actuelle..." En effet, lecalcul de l'allocation adulte handicapé (dite "AAH") prend en compte les revenus du conjoint et empêche parfois le versement des aides financières.

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Grève, manifestations… La colère des soignants de retour dans la rue mardi

Publié le 

Ouest-France  avec AFP

Neuf organisations emmenées par la CGT-Santé appellent à une journée de grève et de manifestations mardi 15 juin, toujours pour réclamer des hausses de salaires et d’effectifs.

Des personnels soignants lors d’une manifestation à Paris en juin 2020.

Anesthésiée par le Ségur de la santé puis les vagues de Covid-19, la colère des soignants se réveille doucement depuis un mois. Les mouvements de grève se sont succédé en mai, d’abord dans les services de réanimation puis chez les infirmiers-anesthésistes, les infirmiers de bloc opératoire, les techniciens de laboratoire, ou encore les diététiciens et préparateurs en pharmacie.


Déconfinement : une nouvelle étape bénéfique pour la santé mentale des Français

P. Loison - franceinfo  Édition du mardi 8 juin 2021

Mercredi 9 juin, le plan du déconfinement entrera dans une nouvelle phase, notamment avec le décalage du couvre-feu à 23 heures. Sur le plan social, que va changer cette étape ?

Pour l'universitaire Rebecca Shankland, la deuxième phase du déconfinement, qui entrera en vigueur mercredi 9 juin, va contribuer à renouer des liens vitaux. "Il y a une sorte de sentiment de liberté, mais aussi beaucoup d’incertitudes qui persistent, notamment une forme d’angoisse à l’idée de retrouver les foules ou même ses collègues et ses proches. Mais c’est une occasion unique de ne pas retomber dans des automatismes relationnels et de nous appuyer sur nos compétences d’empathie pour nous ajuster au mieux à l’autre", explique la maître de conférences en psychologie clinique à l’université Lyon Lumière (Rhône).

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Niort. Schizophrénie : ProFamille, un programme d’aide pour les parents et les proches

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Le programme ProFamille s’adresse aux familles et aux proches d’une personne souffrant de schizophrénie ou de troubles apparentés. Les inscriptions auront lieu vendredi 11 juin, à 18 heures.

Le réseau Réhab du Centre hospitalier de Niort anime un programme ProFamille à destination des familles ayant un proche souffrant de schizophrénie ou de troubles apparentés. Une nouvelle session de formation débutera mardi 31 août 2021.

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La chronique de Camille : mensonge ou maladie, d'où venaient les hallucinations de Jeanne d'Arc ?

Par Camille Gaubert le 12.06.2021 







Les voix et visions rapportées par Jeanne d'Arc elle-même peuvent être le symptôme de multiples maladies mentales... Ou d'une affabulation totale. La science a enquêté, 600 ans après.

Courageuse, mégalomane et persuadée d'être en contact avec les saints et les anges, Jeanne d'Arc souffrait-elle d'une maladie psychiatrique… Ou tout simplement d'une crise d'adolescence carabinée ?  

Les 5 mois de procès de Jeanne d'Arc

Cela parait ambitieux de chercher à faire son diagnostic avec 600 ans de retard, mais il y a en réalité de la matière, car les 5 mois de procès qui ont mené Jeanne d'Arc au bûcher en 1431 ont été intégralement retranscrits. La jeune fille de 19 ans y raconte toute son histoire, y compris ses hallucinations qui remontent à ses 13 ans. Elle dit entendre des voix, mais aussi voir de la lumière, des anges et des saints, et même pouvoir les toucher ou les sentir - sachez d'ailleurs que d'après Jeanne, sainte Catherine et sainte Marguerite sentaient très bon !

Schizophrénie, épilepsie ou bipolarité

Les propos de Jeanne pourraient coller avec plusieurs diagnostics, explorés par des psychiatres. D'abord, la schizophrénie, maladie souvent associée à des hallucinations des cinq sens et des idées délirantes. Mais les schizophrènes sont également souvent en retrait, avec un discours flou qui ne correspond pas à l'attitude de Jeanne, et des délires moins structurés que ceux qu'elle relate. De plus, la schizophrénie s'accompagne rarement des hallucinations visuelles rapportées par la jeune fille. "Certains [anges] avaient des ailes et il y en avait de couronnés et les autres non", rapporte-t-elle notamment. Des visions qui semblent rassurantes, lorsque les hallucinations associées à des psychoses sont plutôt négatives.

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"Je vais tenter ici de décrire au plus près la souffrance de la dépression"

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Un témoignage de Marie (connue de la rédaction), une des trois référentes pour la Belgique de l'Association française Maman Blues de soutien aux femmes en difficulté maternelle.

Les cartes blanches de professionnels de la santé mentale et des témoignages de parents démunis face à la détresse, voire le suicide de leurs enfants se multiplient et rien ou trop peu ne bouge. Les mots sont dits, répétés, criés – dépression, idées noires ou suicidaires – mais que veulent-ils dire ? C’est compliqué de mesurer ce qu’ils recouvrent quand on ne les a pas expérimentés dans sa chair, même si cela n’empêche ni l’empathie ou la bienveillance. Je vais tenter ici de décrire au plus près la souffrance dont on parle. La personne en dépression en est souvent incapable au moment où elle le vit, le vide abyssal dans lequel elle s’enlise l’y empêche. Ce n’est que quand on ressort la tête de l’eau qu’on peut faire appel à ses souvenirs pour s’y essayer.

"Franchir la porte d’un hôpital psychiatrique"

Deux semaines après la naissance de ma fille, une grossesse idyllique et l’euphorie des premiers instants de vie à cinq, j’ai senti que je sombrais. Le stress s’est installé insidieusement dans tous les pores de ma peau, j’étais de plus en plus nerveuse et agitée. Je voulais lancer une machine et je filais remplir le lave-vaisselle, je commençais des choses sans plus les achever, une vraie poule sans tête. D’habitude si organisée, j’ai commencé à perdre le sens des priorités. Tout devenait urgent et la décision la plus anodine était source d’angoisse.

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Sated 09 et Ariège assistance aident les personnes avec autisme à gagner en autonomie

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Selon les statistiques nationales, 1% de la population serait concernée par un trouble du spectre de l’autisme. Soit, potentiellement, quelque 1500 personnes en Ariège. Un département où les parents ont fait bouger les lignes en créant un service d'accompagnement à domicile. En favorisant ainsi la quête de l'autonomie de leurs proches, ils espèrent passer à la deuxième étape du projet: créer des logements inclusifs partagés. Notre dossier.

Le ton est hésitant mais le sourire timide toujours bienveillant. Lorsqu’il est question  d’Audrey, le visage de Mathis s’éclaire. «Elle est sympa.» Et ça tombe bien, c’est justement Audrey qu’Ariège assistance a envoyée, ce jour-là, pour l’accompagner dans sa lente quête de l’autonomie. Son prénom figure donc en tête du grand tableau blanc accroché au mur du bureau de Mathis. Juste en dessous, Corinne a écrit «Venue de la journaliste» pour préparer son fils à un événement inhabituel dans son quotidien. Mais ce que ce beau jeune homme âgé de 20 ans attend surtout, c’est ce qui vient après, «devoirs», bien plus encore que «jeux» et «sport» écrits ensuite dans la liste des tâches de la matinée.  «Je préfère faire les devoirs (1)», parvient à lâcher Mathis au prix d’un effort à peine perceptible. Corinne sent poindre la nostalgie des années collège, qu’il a dû quitter à 17 ans. Malheureusement, son trouble du spectre de l’autisme ne lui a pas permis d’aller plus loin avec l’Education nationale. Et les copains lui manquent. Mais depuis deux ans, sa  mère n’est plus seule à l’aider. 

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Ciné «Les Deux Alfred», start-up aliénation

par Sandra Onana  publié le 15 juin 2021

Dématérialisation, langage d’entrepreneurs, esprit corporate... Bruno Podalydès réussit à dépeindre les travers de notre société hyper «managérée» au fil d’une comédie soignée.

Avant que le Covid ne nous roule dessus, et que la dématérialisation des rapports au travail ne connaisse une brusque aggravation, Bruno Podalydès avait tout compris. L’aggravation, la logique du pire, c’est le principe de la dystopie. Genre que l’auteur-réalisateur (acteur à ses heures, comme ici) n’a pas besoin d’embrasser à pleine bouche pour planter le décor des Deux Alfred, situé dans un futur que plus rien ou presque ne différencie du présent. Des cadavres de drones jonchent les rues de Paris où les entrepreneurs uberisés se disputent le gain de leur ramassage pour les recharger. Les voitures autonomes envoient des SMS à leurs passagers avant d’aller se garer de leur propre initiative, et l’externalisation des services permet de sous-traiter sa présence en manif via une appli mobile, en envoyant un prestataire pour recevoir des jets de lacrymo et coups de matraque à sa place.