Si l'hôpital est un terrain favorable au burn out, les urgences en sont un coefficient multiplicateur avec un très fort risque suicidaire et addictif. Comme évoqué au congrès de la SFMU, ce sujet bien que connu de tous reste pourtant tabou. Et les urgentistes semblent ne pouvoir compter que sur eux-mêmes pour se protéger les uns les autres.
Si 75% des urgentistes avouent aimer leur métier, 60% se disent en burn out et 20% veulent arrêter – un taux qui culmine à 85% chez ceux affichant moins de cinq ans d'ancienneté, selon une récente enquête de l'Association des médecins urgentistes de France (Amuf, lire ci-contre). Ce constat, fourni ce 4 juin lors du congrès de la Société française de médecine d'urgence (SFMU) par le Dr Maurice Raphaël, chef des urgences de l'hôpital Bicêtre (AP-HP), confirme que si l'hôpital est un terrain favorable au burn out, les urgences en sont à elles seules un coefficient multiplicateur. Pressions du soin, du flux et de l'efficience, les spécificités de ces services sont connues avec des soignants qui changent de lieu toutes les 2-3 minutes et les médecins toutes les 4-5 minutes.