Mieux vieillir sans médicaments
LE MONDE SCIENCE ET TECHNO |
Dans la salle à manger de l'unité Alzheimer de l'hôpital privé gériatrique Les Magnolias (HPGM), à Ballainvilliers (Essonne), une résidente s'approche de Laurinda Figueira, aide-soignante, et l'embrasse. Cette dame de 78 ans, qui a la maladie d'Alzheimer, sourit, elle revient de la chorale. Le docteur Laurence Luquel, médecin-chef de l'établissement, lui caresse doucement le bras en s'adressant à elle, bien en face (c'est mieux que de parler de côté). Elle rejoint les autres résidents, une vingtaine, dans cette pièce à vivre. Un monsieur répète inlassablement la même histoire : "Vous connaissez mes fils ?"
Ces gestes, qui relèvent de la pure bienveillance, peuvent sembler naturels, mais ici l'ensemble du personnel (456 salariés) a été formé à la méthode appelée "humanitude", une philosophie de soins portée par sa directrice générale, Evelyne Gaussens. "Lorsque je suis arrivée en 2003, explique-t-elle, la prise de médicaments et notamment de psychotropes pour les personnes âgées ayant des comportements d'agitation pathologique semblait être la seule solution. Cela s'explique par le fait que la formation initiale des soignants est axée principalement sur le soin et non sur le "prendre soin"."