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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

jeudi 18 juin 2015

DSM : l'addiction aux jeux aussi grave que celle à l'héroïne !

 17/06/2015


Comme à chaque nouvelle édition, la "bible" américaine de la psychiatrie publiée en France va susciter bien des réactions. Interview.


Toutes les addictions font intervenir les mêmes mécanismes cérébraux !
Toutes les addictions font intervenir les mêmes mécanismes cérébraux ! © BEBERT BRUNO/SIPA BEBERT BRUNO/SIPA

Environ deux ans après sa publication aux États-Unis, le DSM 5 (Diagnostic and Statistical Manual) arrive aujourd'hui en France. Il risque de susciter bien des controverses, comme à chaque réactualisation de ce fameux DSM - la "bible" des psychiatres américains depuis plus de soixante ans. Dans chaque domaine de la psychiatrie, de très nombreux spécialistes, réunis en groupes de travail, "planchent" sur les thèmes qu'ils connaissent le mieux. Le Pr Marc Auriacombe, psychiatre, addictologue à l'université de Bordeaux, fait partie des rares médecins étrangers (15 à 20 % du total) à avoir été sollicités, en raison des multiples publications de son équipe de recherche. Il raconte son expérience.

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De si jeunes donneurs d’organes

12/06/2015

L’histoire médiatisée d’un don de reins par un nouveau-né anencéphale en Angleterre, ne doit pas occulter que, jusqu’à récemment, les nouveau-nés étaient généralement écartés du don d’organes et de tissus pour plusieurs raisons, dont l’incapacité d’affirmer un état de mort cérébrale avant 2 mois. L’autorisation de faire des prélèvements aussitôt après un arrêt circulatoire a changé la donne aux USA et dans plusieurs pays européens, dont la France depuis fin 2014. Désormais, les nouveau-nés pour lesquels est envisagé un arrêt des traitements actifs deviennent des donneurs potentiels. Des Unités de Soins Intensifs Néonatales [USIN] ont tenté d’évaluer la portée de ce changement.
Les dossiers de 136 patients décédés dans une USIN des USA entre 1 jour et 1 an, de 2010 à 2013, ont été revus. Soixante patients (44 % des décès), porteurs principalement de lésions cérébrales/ d’encéphalopathie ou de malformations multiples, remplissaient les conditions minimum pour être prélevés, à savoir un poids > 2kg, une dépendance de la ventilation assistée, et une décision d’arrêt des traitements actifs.

Données troublantes de la tractographie dans les troubles de la gestion des émotions

15/06/2015


Il est souvent difficile, en pédopsychiatrie, de différencier certains troubles affectant le comportement ou la gestion des émotions[1]. Pour mieux les départager, on pourrait s’appuyer sur d’autres caractères que le seul tableau clinique, si possible sur des traits physiopathologiques sous-jacents. Désormais esquissée grâce aux nouvelles techniques de neuro-imagerie, en particulier la tractographie[2] (informant sur l’état de la matière blanche et de la connectivité), cette approche a suscité une étude réalisée aux États-Unis chez 90 jeunes (âgés en moyenne de 13,8 ans ± 2,1 ans) avec troubles du comportement ou de la gestion des émotions, et chez 30 sujets-contrôles appariés pour l’âge et le sexe. Objet de cette recherche : déterminer si l’imagerie du tenseur de diffusion appliquée à la tractographie peut identifier des corrélations entre des structures neurologiques et des troubles de la gestion des émotions.

mercredi 17 juin 2015

Une nouvelle structure médico-sociale pour les enfants

17/06/2015

Construit pour héberger le service de psychiatrie infanto-juvénile et pour que les enfants bénéficient des meilleurs soins, l’hôpital de jour de La Rochette sera inauguré le lundi 22 juin à 14 h.

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Le service de psychiatrie infanto-juvénile de l’hôpital de Melun était hébergé par l’unité de psychiatrie Constance-Pascal où se côtoyaient jeunes et moins jeunes. Un système qui n’était plus adapté ! Depuis, le 22 avril, les enfants atteints d’un trouble de psychologie pathologique, disposent d’une structure intérieure bâtie pour eux, neuve, claire, adaptée aux activités qu’ils peuvent pratiquer et également aux soins qu’ils doivent recevoir. Entouré d’un grand jardin extérieur, le bâtiment comprend également de multiples lieux de plein air où ils vont pouvoir jouer où jardiner.
Un havre de paix, proche des rives verdoyantes de la Seine, éloigné du bruit de la ville et où on peut se reconstruire et penser à l’avenir.

Le virtuel peut-il soigner les enfants ?

02/06/2015

G. PICHEROT,
CHU de Nantes
Le virtuel est de plus en plus présent dans le monde de l’enfance et le terme « réalité virtuelle » utilisé sans discernement. Quelle est sa définition et dans quelle mesure peut-il être utile pour les soins de l’enfant ? Avantages et écueils, vraisemblablement relationnels, d’une technologie qui a investi les foyers.

Une définition à préciser

Une première approche du terme « réalité virtuelle » fait référence à la relation entre le réel et le virtuel dans les techniques d’information et de communication.
L’interprétation se focalise sur le virtuel. On évoque alors le « potentiel », le « non actuel » (en principe non visible), le « différent de la présence corporelle » (S. Tisseron). Une autre approche correspond à une définition issue de l’interprétation de l’anglais « virtual reality », mieux traduite par le terme « presque réalité ». Dans ce deuxième axe de définition, la réalité virtuelle est conçue comme une simulation interactive visuelle et sonore avec un objectif – dans le domaine médical – de soins ou d’enseignement. Elle permet une amélioration sensorimotrice et cognitive par l’immersion, l’interaction et l’analyse de ses propres actions. Pour éviter les confusions entre ces deux axes de définition, certains proposent de traduire le terme « virtual reality » par « virtualité réaliste ». On parle aussi de réalité augmentée lorsqu’on superpose avec l’aide des techniques d’information et de communication (TIC) le virtuel au réel. Pour les soins, le modèle de réalité augmentée est représenté par les jeux informatiques utilisés, par exemple en éducation thérapeutique.

SACY-LE-GRAND La psychiatrie repart à l’hôpital

Courrier picard DENIS GIRETTE 16/06/2015

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On oubliait notre pathologie. On était bien.  » Ce mardi 16 juin, dans la matinée, Roselyne a tiré des larmes à l’assemblée. Celle-ci a été réunie par Jean-Philippe Catonné, le directeur du Relais de l’Aulne, pour son départ à la retraite.Roselyne ne fut pas seule à offrir un tel témoignage affectueux à ce philosophe et psychanalyste qui a conduit pendant 14 ans ce site thérapeutique (50 chambres, 60 couverts). Selon Michelle Morin-Bompart, psychiatre, le Relais, qui a fêté ses 20 ans l’an dernier, est une «  expérience unique en France  ».

Une quinzaine de patients, comme Roselyne, travaillent – ce qui est déjà exceptionnel – en cuisine, en salle, en hôtellerie au Relais. Ils sont les voisins d’une ferme thérapeutique de 7 hectares, qui accueille 60 patients. Ces deux sites, à Sacy-le-Grand à l’est de Clermont, appartiennent au Centre hospitalier interdépartemental (CHI) de Clermont. Or, en raison de besoins d’argent, l’établissement veut vendre ces terrains et leurs immeubles.

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Théâtre: fin d'une expérience originale dans un hôpital psychiatrique

GILLES RENAULT 


Le communiqué est tombé lundi. Laconique, il dit: «L’hôpital psychiatrique de Ville-Evrard, à Neuilly-sur-Marne, met fin à la fabrique artistique créée et animée par l’auteur et metteur en scène Frédéric Ferrer. L’établissement public de santé a décidé de ne pas renouveler sa convention avec la compagnie de théâtre Vertical Détour qui a créé et anime depuis dix ans la fabrique des Anciennes Cuisines, un lieu de création et de résidences, soutenu par la région Ile-de-France et le ministère de la Culture – Drac Ile-de-France notamment –, qui a accueilli de nombreux artistes émergents en théâtre, danse et arts de la rue et organise des activités avec les malades et personnels de l’établissement.»
La nouvelle est d’autant plus mauvaise que la culture en général, et ce lieu de Seine-Saint-Denis en particulier, ne pouvait que se féliciter d’une telle initiative, dont Libération avait d’ailleurs rendu compte à diverses occasions, louant la sérénité du cadre, propice à un travail fouillé et sérieux.
Dans une longue lettre ouverte, Frédéric Ferrer ne fait pas mystère de sa consternation face à une telle décision, à l’évidence consécutive à une relation distendue avec la structure qui l’hébergeait. «Cette décision, écrit-il, signifie la fin d’une expérience originale et singulière, dans le paysage théâtral français […] La fin de l’utopie d’un espace artistique de création, de liberté, de rencontre et d’échange. Un "asile" culturel, tout près des chambres et des couloirs, pour questionner le monde ou prendre un café […] La fin d’un lieu qui permettait de porter un autre regard sur l’hôpital, sur ces espaces souvent considérés, et de plus en plus aujourd’hui, comme des lieux de l’enfermement, de la relégation, de l’étrangeté.»

Violences faites aux femmes



Le rapport de l’Assemblée générale des Nations Unies, 1993, définit comme violence faite aux femmes : “[…] tout acte de violence basé sur l’appartenance au sexe féminin, qui a ou peut avoir comme conséquence un dommage ou une souffrance physique, sexuelle ou psychologique pour la femme, ainsi que les menaces de violence, le harcèlement ou la privation arbitraire de liberté, qui se produisent aussi bien dans la sphère publique que dans la sphère privée.” (article 2-ONU,1993).

Des chiffres qui interpellent

Suivant les données statistiques, certainement sous estimées, moins de 10% des femmes déposant plainte, une sur cinq a été victime de violences et un viol se produirait toutes les 2 heures, dont 3 000 par an sur le lieu de travail (enquête INSEE 2007 1).
Une femme décède tous les 3 jours en France sous les coups de son conjoint ou ex-conjoint (ONDRP 2011 2). 20% des victimes de violences physiques et 1/3 des victimes de violences physiques intraconjugales ne portent pas plainte et n’en parlent pas à leur médecin, ni à une association, ni à leurs amis1.
En France en 2011, 122 femmes sont décédées au sein du couple, victimes de leur partenaire ou ex-partenaire de vie (3).
Les violences touchent toutes les couches sociales mais elles sont plus fréquentes chez les moins de 30 ans, essentiellement lors d’une grossesse ou d’une séparation.

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mardi 16 juin 2015

"Fous et alors?" : les malades mentaux défilent contre la discrimination

TV5MONDE 14 JUIN 2015

Défilé à Paris lors de la deuxième Mad Pride, une marche pour dénoncer la stigmatisation et les préjugés sur les personnes atteintes de troubles mentaux, le 13 juin 2015

Quelque 400 personnes ont défilé samedi à Paris et une centaine à Marseille lors de la deuxième Mad Pride, une marche pour dénoncer la stigmatisation et les préjugés dont sont victimes les personnes atteintes de troubles psychiatriques, a constaté un journaliste de l'AFP.
A Paris, au rythme de percussions ou de fanfares, vêtus de ponchos aux couleurs vives, de tenues d'Arlequin, de pyjamas, de chapeaux de fous du roi ou grimpés sur des échasses, les manifestants ont marché dans une ambiance festive de l'hôpital Saint-Vincent-de-Paul dans le XIVe arrondissement jusqu'à la place de la Bastille. Le cortège, accompagné par des chars richement décorés, rassemblait des patients, des proches de malades et des représentants d'associations.

«Fadas» et fiers de l’être

ERIC FAVEREAU ET STÉPHANIE HAROUNYAN À MARSEILLE 



En cette fin de matinée, il est tout chiffon. Dans le train de Caen à Paris, on lui a volé son sac, «avec plein de papiers personnels».Philippe Guérard y pense en boucle : «Je n’aime pas ça, il y avait des choses importantes pour la Mad Pride.» Il vient tout juste d’arriver dans le vieil hôpital à l’abandon de Saint-Vincent-de-Paul, en plein cœur de Paris, où on leur a prêté une salle.
Cette année, c’est lui, Philippe Guérard, 60 ans, président d’Advocacy, qui préside la Mad Pride - ce cortège non identifié initié pour la première fois il y a vingt ans, dans les rues canadiennes de Toronto, sous le nom de Psychiatric Survivor Pride Day. L’objectif est tout simple : d’ordinaire, les troubles mentaux sont cachés, et les malades enfermés dans d’imposants asiles, baptisés aujourd’hui centres hospitaliers spécialisés. Là, pour quelques heures, le monde est à l’envers. Les fous sont dans la rue. Défilé unique, loufoque, courageux surtout. Des malades dehors, non pas parce que c’est drôle d’être malade, mais «parce que nous existons», «et on en a un peu assez que l’on raconte n’importe quoi sur nous». L’année dernière, un premier collectif s’était constitué, et une Mad Pride avait eu lieu devant l’hôpital psychiatrique de Sainte-Anne à Paris. Près de 600 personnes, dans un cortège bariolé et tonique. «Parce qu’on a tous un grain de folie en nous», disait alors une large banderole.

Quelques associations organisatrices de la Mad pride

ADVOCACY FRANCE

L’association Advocacy France est une association d’usagers en santé mentale , médico-sociale et sociale.
Les instances dirigeantes (Conseil d’Administration et Bureau) sont constituées en majorité des usagers ou ex-usagers eux-mêmes et/ou des membres de leur famille. Des bénévoles non-usagers peuvent en faire partie, en nombre minoritaire.L'association a été  crée en octobre 1997.


HumaPsy



LOGO HP rouge en biG version
Notre présence à la mad pride se veut revendicative et non festive, en effet les conditions de prise en charge dans la psychiatrie publique sont désastreuses non seulement du point de vue des moyens mais aussi et surtout dans les pratiques! Les méthodes promues par les autorités ont des visées gestionnaires et « soignent » le plus grand nombre au dépends des plus souffrants, c’est au nom de ceux-ci que nous nous battons. Afin que l’on daigne leur accorder le soin que l’on doit à tout être humain, et qu’ils puissent mener une existence vivable.
humapsy mad pride

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schizoui



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Bicycle
Association d'aide aux familles
d'enfants et d'adolescents ayant un trouble de l'humeur
Hypersensibilité - Cyclothymie - Bipolarité



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ASSOCIATION FRANÇAISE DE PERSONNES SOUFFRANT DE TROUBLES OBSESSIONNELS ET COMPULSIFS

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Happening devant l’Assemblée pour dénoncer les explusions de malades étrangers

16.06.2015


Pour dénoncer les expulsions d'étrangers gravement malades, des militants associatifs se sont allongés devant l'Assemblée nationale, le corps recouvert d'un drap, mardi, quatre ans après la réforme du droit au séjour pour soins. "C'est une action symbolique pour signifier notre mécontentement vis-à-vis de la manière dont l'Etat, les autorités traitent les étrangers malades en ce moment", a expliqué Jean-François Corty, directeur des opérations France au sein de Médecins du Monde. "Ce qu'on défend, c'est que la santé prévale sur les principes de régulation des flux migratoires".

Hôpital, 35 heures à bloc

ERIC FAVEREAU MARIE PIQUEMAL ET AMANDINE CAILHOL 

La négociation est en panne. Notant les blocages qui perduraient, Martin Hirsch, directeur général de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), a proposé dimanche une «autre approche» aux syndicats pour «renouer» le dialogue sur la question des 35 heures et de la réorganisation du temps de travail. Un geste qui intervient après trois jours de grève en moins d’un mois et la menace d’un quatrième. Pour les syndicats CGT et SUD, cela montre que la mobilisation a été «entendue». Ce mardi, l’intersyndicale, très remontée, entre autres, contre l’idée d’une baisse du nombre de jours de RTT, a décidé de maintenir la journée de mobilisation de ce jeudi. Elle demande à Martin Hirsch de retirer la totalité de son projet.
Libération a passé trente-cinq heures d’affilée au cœur de l’AP-HP, dans le pôle de médecine de l’hôpital universitaire du Kremlin-Bicêtre (Val-de-Marne). Trente-cinq heures pour suivre au plus près les équipes soignantes, le temps qui passe, l’activité qui augmente, et ressentir la pression du manque de moyens.

MARDI, 12 HEURES LE BUREAU DU CHEF

Au deuxième étage du bâtiment Françoise Barré-Sinoussi, c’est une réunion régulière entre le chef de pôle, le professeur Philippe Chanson, et sa cadre de pôle, Latifa. Un duo peu banal, entre un mandarin de haut vol et une jeune manager pleine d’allant et de tempérament. Un duo qui se veut à l’image de l’hôpital de demain, alliance entre médecins et cadres de santé. «J’ai pris le parti de susciter des projets plutôt que de les subir», explique Philippe Chanson. L’homme est élégant, chaleureux, diplomate aussi. Mais surtout, il a hissé son service d’endocrinologie dans le petit monde des lieux de soins les plus pointus de France, se spécialisant dans certaines maladies rares. Et depuis deux ans, il a pris la tête de ce que l’on appelle un pôle, un regroupement de services, «pour pouvoir mieux mutualiser les moyens».
Dans un même bâtiment sont ainsi regroupés des services impliqués en virologie, immunologie, maladies infectieuses et métabolisme, mais aussi un service de médecine interne. «Il y a plus de 400 personnels soignants», lâche Latifa, la cadre supérieure de tout le pôle, ancienne infirmière. Philippe Chanson n’est pas malheureux. Son pôle, et son service en particulier, est privilégié. Pourtant, il le reconnaît : «Il y a de l’absentéisme, mais il est difficile à évaluer.» Latifa poursuit : «Ce matin, dans une salle, il devait y avoir trois aides soignantes, l’une n’est pas là, il faut que l’on jongle avec l’équipe de suppléance.» Les raisons ? «Il y a l’environnement social. Le personnel soignant, ce sont des femmes qui vivent parfois seules, avec des enfants. Leur absence n’est pas seulement liée aux conditions de travail, mais aussi à leurs conditions de vie, c’est un mélange des deux», explique Latifa.

"Désir d'enfant" prend la mère


Ana Casas Broda, «El Baño III», 2011.
Ana Casas Broda, «El Baño III», 2011. (Photo Ana Casas Broda)

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Consacrée cette année à l’Amérique latine, la 18e édition du festival madrilène accueille 70 expos. Sélection au féminin de trois artistes qui relatent en images les sinuosités de leurs parcours.

 ANA CASAS BRODA, MÈRE AGITÉE

A toutes celles (et ceux) qui voudraient préserver une vision angélique de la procréation, Ana Casas Broda apporte un témoignage pour le moins ambigu. Durant plus de sept ans, l’artiste a porté (comme on le dirait d’une grossesse) le projet «Kinderwunsch» («désir d’enfant», en allemand) dans lequel, exposition et livre confondus, elle déballe tout, textes et images mêlés. «Insomnie. Mon corps est tendu, mon esprit se perd en pensées, incapable de s’en libérer. Je me réveille toutes les heures. Vieille chair dans le miroir. Seuls mes enfants me rattachent au présent.» Le contexte familial n’est pas simple : la dépression et la mort rôdent. L’enfantement non plus qui, entre autres, décrit par le menu le«cauchemar» d’une insémination artificielle.