blogspot counter

Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

samedi 28 janvier 2012


Les relations complexes entre l'Etat et l'industrie du médicament

LEMONDE | 25.01.12

Quinze patrons des plus grands groupes industriels de la santé et quatre ministres devaient se rencontrer au ministère de l'économie, à Bercy, mercredi 25 janvier. Les groupes pharmaceutiques Sanofi, Ipsen, Pfizer, Roche, GlaxoSmithKline, Novartis, MSD, et Lilly, les sociétés de biotechnologie LFB et PX'Therapeutics, l'entreprise de diagnostics BioMérieux, et les fabricants de matériels médicaux Becton Dickinson et Sorin, ainsi que Urgo et General Electric France, ont délégué leurs PDG mondiaux, européens ou français. Tandis que les ministres du travail, de l'emploi et de la santé, Xavier Bertrand, de l'économie et des finances, François Baroin, de l'industrie, Eric Besson, et de la recherche, Laurent Wauquiez, participeront aux travaux.

La rencontre est la cinquième du genre, organisée par le Conseil stratégique des industries de santé (CSIS). Ce type de manifestation a lieu tous les deux ans, et a pour objectif de définir les axes de négociations entre les industriels et la puissance publique. Car les relations entre industriels du médicament, d'une part, et gouvernement, d'autre part, sont non seulement stratégiques, mais aussi complexes et sensibles.
Industriels et politiques sont en effet condamnés à s'entendre tant leurs intérêts sont imbriqués. Or, les sujets de friction ont été nombreux en 2011. "Notre dialogue a subi les contrecoups de la suspicion propagée par le monde parlementaire et les médias sur la façon dont les industriels de la santé agissent sur le territoire", accuse Christian Lajoux, président du LEEM, organisation professionnelle représentant les entreprises du médicament en France.
Le scandale du Mediator a terni l'image des industriels comme des politiques, faisant en outre planer le doute sur une éventuelle collusion entre les uns et les autres.
En outre, la conjoncture économique a durci les négociations sur les prix des médicaments. Ceux-ci résultent d'accords entre le Comité économique des produits de santé (CEPS) dépendant du ministère de la santé, et chacun des industriels. Ces derniers se plaignent de la difficulté grandissante à obtenir des conditions satisfaisantes de prix et de remboursement de nouveaux médicaments.
Parallèlement, l'Etat se doit de manier la carotte et le bâton. Le bâton, pourlimiter les dépenses de santé ; la carotte pour inciter les industriels à continuerd'investir sur le territoire, à y ouvrir des centres de recherche, à participer aux travaux de laboratoires publics par des partenariats public-privé (PPP). En 2010, le solde de la balance commerciale de médicaments en France atteignait 7 milliards d'euros, alors que la balance commerciale nationale était déficitaire de 51 milliards d'euros, relève le LEEM.
Les seize industriels du médicament, filiales françaises de laboratoires internationaux ayant une activité de recherche en France, membres de l'association des Laboratoires internationaux de recherche (LIR), ont investi collectivement 709 millions d'euros en France en 2010, pour de la recherche fondamentale et clinique, disent-ils. "Sans les industriels, la recherche publique française ne serait pas au niveau où elle est aujourd'hui", affirme Vincent Genet, directeur de la division santé de la société de conseil Alcimed.
L'Etat dispose d'une palette de leviers pour les inciter à rester. Outre les aides communes à tous, comme le crédit d'impôt recherche, il peut se montrer plus compréhensif vis-à-vis des industriels de la santé investissant en France, lors des négociations sur les prix de médicaments. Même si ce critère n'est pas officiel.
En outre, le CEPS distribue des crédits dits "crédits CSIS", aux industriels méritants. L'enveloppe globale de ces aides s'élève à 70 millions d'euros par an, selon Gilles Johanet, président du CEPS.
A ces incitations financières, s'ajoutent les apports scientifiques mutuels. Si "laFrance accueillait favorablement l'innovation, ce paradigme change. La situation n'est pas satisfaisante", estime Hervé Gisserot, PDG de GlaxoSmithKline France.
Les discussions du CSIS devraient ainsi porter sur l'amélioration de la recherche partenariale. "Aux Etats-Unis, il faut huit jours pour signer un partenariat public-privé. En France, cela prend un an", dit-on au LIR. Les industriels du LIR souhaitent aussi développer la pharmaco-épidémiologie, c'est-à-dire "l'impact d'un traitement dans la vraie vie", explique Guy Eiferman, PDG de MSD France. Mais pour y parvenir, il faut un meilleur accès aux bases de données de la Caisse nationale d'assurance-maladie.
"Il faut que les évaluations de médicaments (nécessaires à la fixation des prix)intègrent les progrès scientifiques et technologiques", estime M. Lajoux.
Donnant donnant, pour éviter que les industriels, leurs investissements et les emplois qui vont avec, ne filent vers d'autres cieux plus généreux.
Annie Kahn

Harcèlement : "l'école va devoir réfléchir à sa mission éthique"

Créé le 25-01-2012 

Philippe Jeammet, professeur de psychiatrie de l’adolescent, réagit au lancement de la campagne de l'éducation nationale contre le harcèlement scolaire. Interview. 

Philippe Jeammet, professeur de psychiatrie de l’adolescent (1), est le président de l’Ecole des parents et des Educateurs d’Ile-de-France, l’un des partenaires de la campagne contre le harcèlement à l’école lancée par l’Education nationale mardi 24 janvier. Il répond aux questions du "Nouvel Observateur". 

L’enquête du sociologue Eric Debarbieux, publiée à l’automne dernier, a montré qu’à l’école primaire et au collège, un élève sur dix est victime de harcèlement.

- En effet, comme s’il fallait que les élèves provoquent les adultes à travers ces comportements extrêmes, à l’instar du "binge-drinking" ou des rites de bizutages. Comme si on ne pouvait plus se contenter de faire ses dents en étant indiscipliné et irrespectueux, et qu’il fallait se valoriser en humiliant, en créant des liens aux dépens d’un plus faible. Quitte à le détruire. Les sentiments de peur, de menace, de solitude, nés du harcèlement ont des effets délétères. Ils détruisent le sentiment de sa valeur. Ils empêchent d’existe.

Pour la première fois, l’institution fixe des limites…

- Elle affirme clairement, sans ambiguïté, qu’agir ainsi est inacceptable, intolérable, criminel. Jusqu’à présent, les adultes, les professeurs en particulier, prêtaient peu attention à ces conduites de persécution, au nom de la liberté de chacun. Mais éviter de prendre parti n’était pas neutre. C’était déjà une réponse éducative qu’ils faisaient aux adolescents. Cela revenait à laisser faire, à cautionner en somme. En ne fixant pas de repères, l’école pratiquait une forme d’abandon. Elle signifiait aux adolescents : "A vous de vous débrouiller". Désormais, l’école va devoir réfléchir à sa mission éthique.

Peut-on espérer éradiquer le harcèlement scolaire ?

- C’est un horizon à atteindre. Les professeurs devront affirmer haut et fort que l’école n’est pas là pour démolir les plus fragiles. Et ils devront l’enseigner à leurs élèves. L’empathie et la bienveillance sont des conduites qui ne s’inventent pas. Elles s’apprennent. Aujourd’hui, l’homme s’est éloigné du règne animal, il a pu déréguler son lien à ses instincts, mais en contrepartie, il est devenu un être de valeurs, qui se construit dans l’échange avec l’autre, et dans un nécessaire rapport à ce qui fait autorité.
Propos recueillis par Caroline Brizard
(1) Auteur de "Pour nos ados, soyons adultes" (Odile Jacob, 2008)


Les milliers de médecins étrangers pourront continuer à exercer en France

LEMONDE.FR avec AFP | 25.01.12
Près de 4 000 praticiens, médecins, pharmaciens, chirurgiens-dentistes et sages-femmes étrangers sont concernés par cette autorisation d'exercer. AFP/KENZO TRIBOUILLALe Parlement a définitivement adopté un texte de loi autorisant les milliers de médecins titulaires d'un diplôme obtenu hors de l'Union européenne à exercerjusqu'à fin 2016. Théoriquement, ils ne pouvaient plus exercer dans les hôpitaux en France depuis trois semaines, sans déroger aux règles d'assurance ou de responsabilité professionnelle, puisque le dispositif qui les encadrait était arrivé à terme le 31 décembre 2011.

Le Parlement a définitivement adopté un texte de loi autorisant les milliers de médecins titulaires d'un diplôme obtenu hors de l'Union européenne à exercerjusqu'à fin 2016. Théoriquement, ils ne pouvaient plus exercer dans les hôpitaux en France depuis trois semaines, sans déroger aux règles d'assurance ou de responsabilité professionnelle, puisque le dispositif qui les encadrait était arrivé à terme le 31 décembre 2011.




Le Conseil constitutionnel avait en effet censuré, à la mi-décembre, un article du projet de budget de la Sécurité sociale 2012 qui autorisait une prolongation d'activité jusqu'au 31 décembre 2014.
ÉPREUVE DE VÉRIFICATION DES CONNAISSANCES
Mardi 24 janvier, les sénateurs ont ratifié à l'unanimité une proposition de loi du député UMP Jean-Pierre Door prolongeant du 31 décembre 2014 au 31 décembre 2016 la date butoir pour valider une épreuve de vérification des connaissances et donc pour pouvoir continuer à exercer. Le texte est donc adopté définitivement, après son vote le 18 janvier par l'Assemblée nationale.
Selon le rapport de la commission des affaires sociales de l'Assemblée, près de 4 000 praticiens, médecins, pharmaciens, chirurgiens-dentistes et sages-femmes étrangers sont concernés par cette autorisation d'exercer. Venus souvent d'Afrique noire francophone ou du Maghreb, ces praticiens pallient depuis de nombreuses années les difficultés de recrutement des hôpitaux français, où ils représentent parfois jusqu'à 30 % du personnel.


Avant-première de FORT INTERIEUR de Chris Pellerin aura lieu le mardi 07 février à 19h30 à la SCAM, 5 avenue Vélasquez 75008 Paris. 
Pensez à réserver vos places en nous envoyant un mail à contact@oeilsauvage.com.

Fort intérieur

Auteur(s) - réalisateur(s) : Chris Pellerin

Durée : 42/52 minutes
Année : 2012
Format de diffusion : 4/3 - Betanum & DVcam
DVD disponible
Montage : Luc Plantier Image & Son : Chris Pellerin
Coproductions : Grand Ouest & Candela Production & CVB avec les soutiens des Régions Bretagne et Basse Normandie, de la Procirep et de l'Angoa, de la Bourse SCAM "Brouillon d'un rêve"
Trois femmes en milieu carcéral se livrent à l’exercice de l’autoportrait dans la contrainte de l’interdiction de filmer leurs visages. Le temps de l’imaginaire se juxtapose à celui de l’enfermement. À la fois masquées et révélées, Louise, Titit et Enza se confrontent à leurs propres images et questionnent nos « prisons intérieures ».
J’ai animé un atelier d’arts plastiques sur l’autoportrait auprès de femmes en prison pendant deux ans. L’autoportrait renvoie au modèle et dans l’univers de la prison, celui-ci ne peut-être désigné nommément. C’est une contrainte incontournable liée au règlement pénitentiaire.

Cinq femmes se sont engagées dans ce groupe de recherche et trois sont les protagonistes du film : au fil de nos rencontres, elles se sont baptisées Louise, Titit et Enza.
Elles s’aventurent et se risquent dans cette proposition en poussant l’autoportrait dans ses retranchements. Dans les dispositifs proposés lors des séances d’atelier, elles se dévoilent. Pendant le temps du dessin, elles se racontent, apparaissent, disparaissent. Rires, digressions, rêves font affleurer un autre temps, parfois éphémère.

FORT INTERIEUR retrace les chemins de résistance que chacune a trouvé en s’échappant du temps carcéral par l’imaginaire. Chris Pellerin

jeudi 26 janvier 2012


Un nouveau pôle psychiatrie aux Murets


Le Centre Hospitalier Les Murets de la Queue en Brie a inauguré hier matin ses nouvelles unités d’hospitalisation psychiatrique. Sur plus de 2600m², le nouvel édifice ouvre 45 lits supplémentaires aux patients, dont 3 chambres adaptées aux personnes à mobilité réduite.

Le bâtiment est découpé en quatre zones distinctes : l’accueil  et les consultations, l’unité de soins pour les « patients entrants » (Manet), l’unité ouverte de « patients pré-sortants » (Corot), et, à l’étage, les lieux d’activités communes comme par exemple la salle d’ergothérapie.
Le bâtiment est entourée d’espaces verts clôturés par des panneaux en treillis soudés. L’architecture de l’unité a été pensée pour s’inscrire dans la continuité stylistique du pôle 94G01 (Fontenay-sous-Bois et Vincennes) inauguré en 2007. Il aura fallu 19 mois de travaux pour mettre sur pied cette nouvelle structure, pour un coût global de 10,6 millions d’euros. Les premiers  patients des unités Manet et Corot pourront s’y installer mi-février.
Ces nouvelles unités dépendent du 3ème secteur de psychiatrie adulte du Val-de-Marne (Commune de Champigny-sur-Marne). La gestion des soins psychiatriques est en effet découpée en secteurs en fonction du lieu d’habitation. Opérant sur cinq secteurs, le Centre Hospitalier Les Murets couvre  440 000 habitants, soit près de 33% de la population du Val-de-Marne.  Avant ces nouvelles unités, le troisième secteur disposait déjà du Centre « La Tourelle » et de l’hôpital de jour « La Maison du Parc », mais le dispositif d’hospitalisation datait des années 60, au moment de la création des Murets, et ne répondait plus aux besoins du secteur, ni aux normes de confort et de sécurité en vigueur.










CH Les Murets

Ville : La Queue-en-Brie - Région : Ile de France

Renouveau de l'hospitalisation en psychiatrie adulte à Champigny-sur-Marne

25.01.12 
Le CH Les Murets à La Queue-en-Brie dans le Val-de-Marne inaugure ce 25 janvier un nouveau bâtiment d'hospitalisation de psychiatrie adulte sur la commune de Champigny-sur-Marne. La vétusté du dispositif d'hospitalisation temps plein de ce 3e secteur nécessitant une mise aux normes actuelles de confort et de sécurité, explique cette opération.
Le cabinet Sextant Architecture a donc conçu ce projet qui accueille 45 lits sur deux niveaux et une surface de 2 807 m² hors œuvre nette. L'écriture architecturale est inscrite dans la continuité stylistique du bâtiment d'hospitalisation du secteur 1 inauguré à Fontenay-sous-Bois en 2007, annonce l'établissement dans un dossier de presse. La structure comprend quatre zones distinctes : une zone centrale au rez-de-chaussée pour l'accueil, l'administration et les consultations; une unité de soins dite "patients entrants" baptisée Manet (30 lits en rez-de-chaussée); une unité ouverte dite de "pré-sortants" appelée Corot (15 lits sur deux niveaux) et enfin une zone de locaux d'activité communs pour les patients et le personnel située à l'étage.
L'entreprise Campenon Bernard Construction (CBC - Vinci Construction) s'est chargée de la réalisation. Et la direction départementale de l'équipement du Val-de-Marne a assuré l'Assistance à la maîtrise d'ouvrage (AMO). Des groupes de travail se sont penchés sur la question dès 2006; le permis de construire a été délivré le 19 juin 2009; les travaux ont débuté en mars 2010 et ont duré 19 mois; l'ouverture des unités est programmée à la mi-février.
Quelque 10,6 millions d'euros ont été investis dans cette opération, dont 9,3 millions pour les travaux. L'ensemble a été financé à hauteur de 80% par emprunts, 20% par autofinancement et a reçu une aide du Plan régional d'investissement en santé mentale (PRISM) de 320 000 euros annuels pendant 20 ans, soit 6,4 millions au total pour couvrir une partie des surcoûts d'exploitation.
P.H.