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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

jeudi 9 avril 2015

Gestion des risques L'événement indésirable constitue désormais le squelette du programme national de sécurité des soins

Le programme national de sécurité des patients a discrètement fêté ses 2 ans avec une première réunion du réseau de référents en ARS. Ce 31 mars, un comité de pilotage a toutefois marqué l'événement. Désormais dans une approche intégrée, le PNSP cible la réduction en fréquence et en gravité des événements indésirables évitables associés aux soins.
Il y a deux ans, le 14 février 2013 exactement, à l'occasion de la quatrième édition des états généraux des infections nosocomiales, Marisol Touraine, ministre des Affaires sociales, de la Santé et des Droits des femmes, lançait le premier programme national pour la sécurité des patients (PNSP) pour la période 2013-2017. Une construction en partenariat entre la DGOS, la Direction générale de la santé (DGS) et la Haute Autorité de santé (HAS) pour un programme orienté autour de quatre axes et décliné en quatre-vingt-dix actions. Un an plus tard, lors d'un point presse, la DGOS ne fournissait pas de bilan précis de l'état d'avancement du programme. À peine annonçait-elle lors des Salons de la santé et de l'autonomie en mai 2014, que 10 à 15% des actions étaient réalisées. Sollicitée parHospimedia, au lendemain d'un comité de pilotage du programme ce 31 mars, la DGOS conforte cette idée de bilan qualitatif et non quantitatif. En effet, "beaucoup d'actions sont entreprises et des évolutions comportementales sont perceptibles mais tout n'est pas mesurable à brève échéance", indique Michèle Perrin, chargée de mission au bureau qualité et sécurité des soins à la DGOS.

Ressources humaines Manuel Valls confirme la création d'un compte personnel d'activité pour chaque salarié début 2017

Ce 8 avril, à l'issue d'un séminaire gouvernemental, le Premier ministre Manuel Valls a confirmé la création au 1er janvier 2017 d'un compte personnel d'activité, comme évoqué par le chef de l'État le 3 avril dernier. Incorporée au projet de loi relatif au dialogue social, présenté au Conseil des ministres le 22 avril prochain, cette mesure vise à regrouper en un seul et même compte pour chaque salarié l'ensemble des comptes et droits récemment créés. Elle concerne le compte personnel de formation, le compte pénibilité, les droits rechargeables à l'assurance chômage, etc. En effet, ces droits permettent à chaque actif "de construire et sécuriser son propre parcours professionnel (...)" mais "sont encore trop cloisonnés, reflet de leur construction par "sédimentation"", a souligné le Premier ministre dans son discours. L'objectif de ce compte personnel d'activité, qui suivra les salariés tout au long de leur vie professionnelle, est d'être "un outil souple, organique, modulable, qui permette aux salariés de connaître moins de périodes de rupture professionnelle et de bénéficier plus facilement de formation pendant les périodes de chômage". Les contours du compte (droits pouvant être rendus fongibles, conditions de mobilisation) seront débattus avec les partenaires sociaux et précisés courant 2016, a indiqué Manuel Valls.

Egalité hommes-femmes : «Supprimer la négociation salariale est infantilisant»

ELSA MAUDET

La PDG par intérim du site communautaire Reddit, Ellen Pao, a décidé de supprimer les négociations salariales à l’embauche. Objectif : réduire les inégalités de salaire entre hommes et femmes, puisque les femmes seraient souvent de piètres négociatrices. Une décision qui met en lumière une réalité, mais apporte une réponse complètement inadaptée, estime Marie Donzel, consultante en innovation sociale et auteure du blog consacré à l’égalité des sexesLadies et Gentlemen.

mardi 7 avril 2015

Nous sommes tous des schizophrènes !

(MISE À JOUR : )

La galerie Christian Berst nous permet de découvrir jusqu’au 11 avril, des dessins de malades internés dans des hôpitaux psychiatriques espagnols au siècle dernier. La maladie psychiatrique est-elle la cause de l’activité créatrice et de son style ? Cette question semble encore peser sur notre manière d’appréhender la différence ténue, et pourtant vivace entre l’art psychopathologique et l’art brut.
Ces œuvres n’auraient sûrement pas été «sauvées du désastre» d’une psychiatrie soumise à la politisation franquiste de cette discipline, durant les années de la dictature, sans la perspicacité de deux psychiatres collectionneurs.
Comme le rappelle, Graciela Garcia commissaire de l’exposition :
« Les dessins présentés dans la galerie Christian Berst se composent majoritairement des d’œuvres de la collection de Gonzalo R. Lafora des années 20 et 30, avant son exil forcé par la guerre civile espagnole. Le psychiatre Lafora chercha à constituer une collection inspirée de celle de Hans Prinzhorn, qu’il réussit à exposer à deux reprises : la première fois en Espagne, en 1935, lors d’une exposition sur l’art psychopathologique ; la seconde à Paris, en 1950, à l’occasion de l’Exposition internationale d’art psychopathologique à l’hôpital Sainte-Anne. »
Gonzalo R. Lafora incarne une figure « progressiste » de la psychiatrie à l’instar de celle de Tosquelles qui franchira les Pyrénées pour jeter les bases d’une approche institutionnelle de la maladie mentale. Lafora poursuit l’idéal de l’homme de la Renaissance dont la vaste culture et la sensibilité artistique sont tout autant attirées par la science que par la peinture, la littérature et la musique.
Alonso Ruiz Pedro, paranoïaque paraphrénique. Etat prolongé 46 ans. Forgeron. Asile de Tolède. Encre, aquarelle et crayon sur papier, 32x45 cm


Projection débat « Le prix à payer » Évasion fiscale : l'urgence d'un sursaut international


dimanche 19 avril 2015 à 11h


Résultat de recherche d'images pour "le prix à payer"

La Fédération de Paris de la LDH vous invite à la projection du film "Le prix à payer",documentaire réalisé par Harold Crooks (Canada, 1h33, VOSTF)

L'évasion fiscale à grande échelle creuse l'écart des revenus entre les privilégiés et le reste du monde, appauvrit les classes moyennes, et affaiblit les fondations de nos sociétés. Et si le prix à payer était la mort des démocraties ?

Ce film choc sur la face cachée de la mondialisation, où la rigueur de la démonstration n'a d'égale que l'indignation qui la motive, éclaire les tenants et les aboutissants d'un espace financier déréglé, et alerte sur l'ultime effet collatéral du creusement catastrophique des inégalités, la montée des partis d'extrême-droite.

Puissent les peuples parvenir à imposer à leurs gouvernements d'autres règles que celles de la concurrence sociale et fiscale « libre et non faussée ».

La projection sera suivie d'un débat avec

Patrick Chaussepied, économiste et membre de la Commission Europe d'Attac"

Sur le thème : Évasion fiscale, l'urgence d'un sursaut international


Tarif unique 6 euros



Un licenciement symptôme à Marseille

 |  PAR SOPHIE SIRERE

La lettre postée du SAMSAH
Tout part d'une lettre, un courriel (car nous ne sommes plus au temps d'Edgar Poe), un courriel d'alerte rédigée par une équipe soucieuse de son travail et du devenir des personnes souffrant de handicaps psychiques (personnes souffrant de troubles psychiatriques) qu'elle accompagne au quotidien, un courriel d'alerte décrivant dans le détail l'état des lieux de leur travail, évoquant comment une direction impose un changement de projet de service, s'inquiétant des risques liés aux conséquences sur la santé physique et psychique des bénéficiaires, refusant la disparition de leur principal outil de travail.
Et cette lettre ne fait que dire ce que la direction méconnait du travail accompli, ce que la direction méconnait des troubles psychiatriques sévères, ce que la direction crée comme climat d'insécurité en maintenant une incertitude sur le devenir des personnes handicapées accompagnées par le service...
Il n'y pas un responsable originaire de cette lettre, c'est l'équipe dans son entier qui pense, se positionne, écrit, signe et envoie.
A qui appartient la lettre ? A ceux qui l'écrivent ? A celui qui l'adresse ?
A celui à qui elle s'adresse ?
Alors, à ne vouloir rien savoir de ce que dit une équipe, on choisit l'élimination. Et à l'ère du management néo-libéral, même au sein des associations médico-sociales, l'élimination de ce qui fâche c'est le licenciement et la dislocation d'une équipe.
La personne dans l'équipe qui a eu la charge de diffuser ce courriel, celle qui a posté la lettre donc, a été licenciée pour diffusion d'informations confidentielles et propos diffamatoires à l'égard de sa direction.
Comment en est-on arrivé là ?

Comment une direction utilise une politique managériale d'exclusion, exclusion des personnes souffrant de pathologies psychiatriques les plus invalidantes, exclusion des salariés qui amènent la contradiction.

L'augmentation des demandes d'AAH accroît à cinq mois le délai de traitement des dossiers

 - HOSPIMEDIA
Dans ses repères statistiques de mars, la Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie (CNSA) s'est penchée sur les chiffres de l'Allocation adultes handicapés (AAH). En ressort une augmentation marquée, notamment sur 2013.

En hausse de 56,5% entre 2007 et 2013, l'évolution des demandes d'attribution d'AAH a fait un bon considérable entre 2012 et 2013 (+16%) après plusieurs années d'augmentations "relativement modérées" (+6,8% en moyenne entre 2008 et 2012). De 336 000 en 2007, le nombre de demandes se montait ainsi à 526 000 six ans plus tard.

A Niort, le chant choral sur ordonnance

01/04/2015




La chorale en répétition pour son spectacle. - La chorale en répétition pour son spectacle. - (Photo NR, Jean-André Boutier)  

Le chant choral comme antidépresseur, prescrit une fois par semaine. Tous les patients qui, pour un burn-out, une dépression ou toute autre forme de trouble psychique ou de maladie mentale, intègrent l'unité psychiatrique de l'hôpital de Niort se voient délivrer sur ordonnance des séances de chant. La posologie est d'une fois par semaine, le mardi, sans limitation de traitement, ni contre-indications.


Internet a-t-il créé de nouvelles maladies mentales ?

Traduit par Catherine Rüttimann 
30.03.2015



<a href="https://www.flickr.com/photos/darronb/8816785772">Photo</a> par Darron Birgenheier via FlickrCC <a href="https://creativecommons.org/licenses/by-sa/2.0/">License by</a> 



Les psychiatres américains sont divisés sur la question.

Garnett Spears a passé une grande partie de sa courte vie dans les hôpitaux. Lacey, sa mère, l’a trimballé de ville en ville et de docteur en docteur à mesure que la mystérieuse maladie dont il était atteint s’aggravait. L’année dernière, il est mort à l’âge de 5 ans. Au début du mois, Lacey a été condamnée pour meurtre au second degré pour sa mort. Les procureurs ont établi qu’elle avait empoisonné son fils avec de hautes doses de sodium inoculées par le biais d’un tube intestinal, l’emmenant ensuite à l’hôpital pour s’attirer la sympathie des médecins et des amis.

«Münchhausen par procuration par Internet»

En 1951, un médecin britannique du nom deRichard Alan John Asher a inventé le terme de «syndrome de Münchhausen» pour évoquer les patients qui feignent une maladie ou qui se rendent eux-mêmes malades sans raison apparente (à distinguer de la «sinistrose», où une personne feint une maladie ou l’induit chez autrui dans un but tangible, comme celui de convaincre un médecin de leur prescrire un certain médicament ou de s’attirer un verdict favorable dans un procès). En 1977, des chercheurs avaient identifié une nouvelle permutation du syndrome –«Münchhausen par procuration»– le fait pour un sujet de feindre une maladie chez quelqu’un d’autre; l’un des premiers cas enregistrés impliquaient une mère qui, comme Lacey Spears, avait empoisonné son bébé avec du sodium. Mais Lacey Spears n’a pas juste empoisonné Garnett; elle a aussi tweeté et bloggé à ce propos («Garnett’s Journey»), documentant le tout avec des photos postées sur MySpace.

L'hystérie, la démence... pour accabler les femmes, toutes sortes de maladies ridicules ont été inventées dans le passé

 |  Par Charlotte Arc


HYSTERIE

Hystériques, folles à lier, désaxées, névrosées... : parce qu'elles sont considérées comme instables et émotives, les femmes ont longtemps été soupçonnées par le corps médical d'être sujettes aux maladies mentales. La preuve avec ces 6 pathologies "typiquement féminines" et totalement invraisemblables inventées pour maintenir les femmes à leur place, comme le révèle le site américain Mic.


L’Assemblée nationale vote l’expérimentation des «salles de shoot»

AFP

L’Assemblée nationale a adopté mardi soir, après plus de 4 heures de vifs débats entre la gauche et l’UMP, le principe de l’expérimentation de salles de consommation de drogue à moindre risque, communément appelées «salles de shoot», pendant six ans maximum.
Soutenu par tous les groupes de gauche, l’article 9 du projet de loi de modernisation du système de santé, porteur de cette mesure, a été adopté par 50 voix contre 24, en première lecture.
«Aidez plutôt les toxicomanes à guérir qu’à s’autodétruire», a lancé le député UMP de Paris Philippe Goujon, son collègue Yannick Moreau déclarant que, «si on osait, on pourrait même appeler "antichambres de la mort"» ces «salles de shoot».
Ces salles, déjà expérimentées dans une dizaine d’autres pays (la plus ancienne en Suisse a été créée il y a trente ans), sont destinées à des toxicomanes majeurs précarisés, qui se droguent dans des conditions d’hygiène précaires, souvent dans la rue ou des halls d’immeuble, selon la majorité.

LES INDEGIVRABLES de XAVIER GORCE

«Des patients maintenus en pyjama» contre leur volonté

Pierre Bienvault 07/04/15 Unité pour malades difficiles (UMD) Henri-Colin de l’hôpital psychiatrique Paul-Guiraud, à Villej...




Unité pour malades difficiles (UMD) Henri-Colin de l’hôpital psychiatrique Paul-Guiraud, à Villejuif, pavillon des patients non stabilisés  Thierry DUDOIT/EXPRESS/REA

Les juges ne sont aujourd’hui pas les seuls à introduire un regard extérieur au sein des hôpitaux psychiatriques. Régulièrement, les équipes du contrôleur des lieux de privation de liberté visitent aussi des établissements d’hospitalisation libre ou sous contrainte. 
Et elles découvrent parfois des pratiques qui, sans relever du juge, peuvent constituer des atteintes aux libertés ou à la dignité. «Dans de nombreux hôpitaux visités, les patients sont maintenus en pyjama, le plus souvent celui fourni par l’institution, manifestement sans prendre en compte la dignité des personnes et l’impact dépersonnalisant de cette tenue», souligne le contrôleur dans son rapport 2014. «La plupart des patients entendus disent vivre ces pyjamas comme une humiliation», ajoute l’institution dirigée par Adeline Hazan.

Les soins psychiatriques sous le regard des juges

Pierre Bienvault et Marie Boeton 07/04/15


Depuis 2011, toute hospitalisation sous contrainte doit être examinée par un magistrat qui peut ordonner la sortie du patient. Une avancée majeure, même si, sur le terrain, les obstacles restent nombreux.

Les droits des patients en psychiatrie ? «Il y a trente ans, quand on évoquait le sujet, on vous regardait avec des yeux ronds. Et un patient qui demandait son dossier pour se défendre courait le risque d’être réhospitalisé pour rechute paranoïaque !», raconte André Bitton, président du Cercle de réflexion et de propositions d’actions sur la psychiatrie (CRPA). Très engagé, ce militant associatif mesure le chemin parcouru. «Même si elle comporte des imperfections, la loi de 2011 a permis de vraies avancées», observe-t-il.



lundi 6 avril 2015

Santé : Il faut enfin choisir un cap

Le Monde.fr 
Par Jean-Marie Spaeth, président de l’Institut de la protection sociale européenne, (Ipse) et président honoraire de la Caisse nationale d’assurance maladie et de l'école nationale supérieure de la sécurité sociale

Une loi santé est en débat au Parlement. Depuis plusieurs décennies, tous les gouvernements qui se sont succédé ont fait voter des réformes sans jamais indiquer explicitement le cap pour les 30 ans à venir. La santé, l’accès au soin sont des sujets sociétaux majeurs car il s’agit de la vie et de la mort de nos citoyens et d’enjeux économiques sans nulle comparaison : 247 milliards d’euros dont 93,5% sont financés par des prélèvements obligatoires ou mutualisés dans des complémentaires. Le fond du dossier est connu mais il faut toujours le rappeler.

On n’est pas malade par plaisir. La maladie est un épisode, un état unique comparable à nul autre dans la vie d'un être humain. Quand on souffre, le concept de liberté individuelle ou du libre arbitre n’a pas de sens. S'agissant de l'offre de soins, la médecine n'est pas un art, mais une science nécessitant de longues études, une science bien sûr évolutive mais précise, définie au travers de protocoles de soins, de références médicales ou encore de parcours médicaux déterminés par les sociétés savantes et la Haute autorité de santé (HAS). Le nombre de professionnels de santé, le contenu et les pratiques médicales sont réglementés. Les produits médicaux, les médicaments nécessitent un agrément de l'État. En France la quasi-totalité des dépenses de santé résulte d'une prescription dûment signée par un médecin.

Il est évident que, quel que soit l'angle d'approche des questions de santé et d'accès aux soins de nos concitoyens, la gestion et la régulation du système ne rentrent dans aucun standard de l'économie de marché ou de la libre concurrence.

A chaque réforme, ce sont surtout les lobbys et les corporatismes qui se font entendre au nom d’un consommateur qui évoluerait dans un univers économique parfait. Or, c’est bien le patient qui doit être au centre du système de soins. Cela nécessite donc des réformes qui s’inscrivent dans un axe stratégique porté sur la durée et qui respecte notre dispositif fondé sur la solidarité. Deux axes stratégiques implicites inspirent aujourd’hui les décideurs, qu'il s'agisse des acteurs de la société civile ou des politiques : la mise sous critère de ressources de l’assurance maladie d’une part et l’approche médico-économique d’autre part.