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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

lundi 5 septembre 2022

Les marque-pages oubliés dans les livres d'une bibliothèque au cœur d'une exposition



Par Le Figaro avec AFP  Publié le 4 septembre 2022

L'exposition «raconte l'histoire des habitants d'ici, de notre ville d'une manière différente, inattendue et liée à la bibliothèque», explique la bibliothécaire.

L'exposition «raconte l'histoire des habitants d'ici, de notre ville d'une manière différente, inattendue et liée à la bibliothèque», explique la bibliothécaire. BRITTANY HOSEA-SMALL / AFP

Une bibliothécaire américaine s'est prise de passion pour les petits bouts de papier retrouvés dans les ouvrages empruntés. Photos de famille, liste de courses ou dessins enfants «racontent l'histoire des habitants» de la commune d'Oakland.

Photos de famille, ticket de concert, poèmes et listes de courses... Une bibliothécaire américaine a collecté pendant des années des marque-pages de fortune oubliés dans des livres empruntés, un kaléidoscope de vies inconnues désormais exposé au grand public. Cet ensemble «raconte l'histoire des habitants d'ici, de notre ville d'une manière différente, inattendue et liée à la bibliothèque», s'enthousiasme Sharon McKellar, à l'origine de l'exposition dans son établissement public d'Oakland, près de San Francisco, en Californie.

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Attentat du 14-Juillet à Nice : itinéraire d’un psychopathe devenu terroriste


 



Par    Publié le 4 septembre 2022

Mohamed Lahouaiej Bouhlel, qui a tué 86 personnes sur la promenade des Anglais avant d’être abattu, ne sera pas jugé au procès qui s’ouvre lundi. Mais la personnalité de cet homme très perturbé psychologiquement hantera les débats.

Le camion conduit Mohamed Lahouaiej Bouhlel, le lendemain de l’attentat commis sur la promenade des Anglais, le 15 juillet 2016.

Le 5 septembre 2011, une patrouille de police appelée pour régler un « violent différend familial » s’arrête devant une barre d’immeubles du quartier du Ray, à Nice. Une mère de famille franco-tunisienne de 26 ans, Hajer K., vient de téléphoner en pleurs depuis la chambre de sa fille dans laquelle elle s’est enfermée pour échapper à la furie de son mari. Mohamed Lahouaiej Bouhlel, qui est aussi son cousin germain, lui a donné des coups de poing et l’a traînée au sol par les cheveux parce qu’elle n’avait pas fait le ménage.

Trisomie 21 : découverte d'un potentiel traitement des troubles cognitifs

Vendredi 2 septembre 2022

Provenant du podcast

Le Journal des sciences

Cette étude comporte deux volets : une étude chez la souris et un essai pilote chez l'humain. - nicolas_

Résumé

Une étude franco-suisse publiée dans Science hier soir fait état d’un potentiel traitement des troubles cognitifs chez les personnes porteuses de trisomie 21, et d'autres actualités scientifiques.


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Une étude franco-suisse publiée dans Science hier soir fait état d’un potentiel traitement des troubles cognitifs chez les personnes porteuses de trisomie 21

Le syndrome de Down, ou trisomie 21, se traduit par un éventail de manifestations cliniques, parmi lesquelles un déclin des capacités cognitives et de l’olfaction à partir de la puberté. Le traitement envisagé ici est une hormone, la GNRH, produite naturellement par le corps et donnée dans ce cadre-là en quantité physiologique. C'est un traitement prometteur puisque sans effet secondaire important. Attardons nous un peu sur cette étude pour la comprendre.

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Comment juger la folie ? (4/4) Irresponsabilité pénale : «Se focaliser sur les crimes perpétrés par des fous amène à les réprimer davantage»

par Chloé Pilorget-Rezzouk  publié le 3 septembre 2022

Pour le juge Bruno Sansen et l’expert psychiatre Manuel Orsat, la réforme de l’irresponsabilité pénale, entrée en vigueur fin janvier, est très «éloignée des réalités de la pratique», ne concerne que «des situations anecdotiques» et risque d’alourdir encore les procédures.

Comment juger la folie ? Les «fous» deviendraient-ils des justiciables comme les autres ? Régulièrement, le principe fondateur du droit selon lequel «on ne juge pas les fous» revient au cœur du débat politique et juridique. L’émoi suscité par l’affaire Sarah Halimi, l’an dernier, a donné lieu à une réforme promulguée en janvier. Alors, cet été, Libé a souhaité raconter comment la justice s’empare du cas de ces malades mentaux, auteurs de délits ou crimes, et déclarés irresponsables pénalement. Il y a eu l’histoired’Imed H. jugé en comparution immédiate, ballotté entre la prison et l’hôpital depuis quinze ans. Un parcours kafkaïen, symptomatique de la difficile articulation entre psychiatrie et justice. Il y a eu André G., diagnostiqué schizophrène dans sa jeunesse, qui a tué sa mère parce que «des voix» lui ont ordonné. Devant la chambre de l’instruction, ce vieux garçon a dit ses regrets et confié sa «peur» de la maladie. Puis, il y a eu Mohammed Taha E., ce revenant de Syrie atteint d’une «psychose schizophrénique», qui a agressé deux surveillants en détention. Son cas montre qu’un crime peut être à la croisée du terrorisme et du délire.

Récit Covid-19: derrière le retard à reconnaître la transmission par l’air, le poids de l’histoire de la médecine

par Olivier Monod   publié le 3 septembre 2022

Un soupçon d’histoire, une pincée de mauvaise foi, et une littérature scientifique mal digérée, c’est la recette expliquant la réticence des autorités pour reconnaître la transmission du Covid par voie aérienne selon l’enquête scientifico-historique d’une petite bande de chercheurs.

Le Covid-19 se transmet par voie aérienne. Un fait admis mais qui a été nié avec force au début de la pandémie par les autorités les plus reconnues. Leur réticence à reconnaître ce fait s’explique par la difficulté à se dédire mais aussi par l’histoire de notre compréhension des mécanismes de transmission des maladies, selon un article scientifique publié dans la revue Indoor Air le 22 août. C’est le fruit d’une véritable enquête historico-scientifique, d’un petit groupe de chercheurs qui s’est confronté très directement au dogmatisme de l’Organisation mondiale de la Santé.

Magie ou arnaque? La pilule anti-gueule de bois, une fausse bonne idée?

 

par Julie Renson Miquel  publié le 19 juillet 2022 

Déjà en rupture de stock à peine mise sur le marché, le comprimé présenté comme «100% naturel et végan» de l’entreprise suédoise Myrkl fait un carton au Royaume-Uni. Mais son efficacité, et donc son utilité, restent encore à prouver.

Après les boissons détoxles sérums en tout genre ou encore les pastilles réhydratantes, c’est au tour de la pilule préventive, qui se prend avant de boire, de s’ajouter à la longue liste des produits prétendument miracles du business de la gueule de bois. Début juillet, l’entreprise suédoise Myrkl a mis en vente sur son site un remède probiotique «miracle» mis au point par le laboratoire Faire Medical. «100 % naturelle et végane», cette pilule, composée de bactéries issues de son de riz (bacillus coagulans et bacillus subtilis), de L-cystéine (un acide aminé) et de vitamine B12, permettrait de décomposer «jusqu’à 70 % de l’alcool consommé en soixante minutes». Une manière d’aider les «buveurs réguliers modérés à se réveiller en se sentant le plus en forme possible le lendemain» explique dans un communiqué Hakan Magnusson, le PDG de l’entreprise. Exit, en principe, la bouche sèche, les migraines, les nausées, fatigue, anxiété et autres désagréments de lendemain de cuite.

« Il est temps de considérer l’enfermement mental induit par certains réseaux sociaux comme une question majeure de santé publique »

Philippe Bernard

Publié  le 4 septembre 2022

Etudes et témoignages s’accumulent pour démontrer la dangerosité d’un usage immodéré des réseaux sociaux, pour les jeunes en particulier. Un phénomène dans lequel les géants du Web ont une grande responsabilité, explique dans sa chronique Philippe Bernard, éditorialiste au « Monde ».

C’était à la mi-août juste après le dîner dans un refuge de montagne des Hautes-Alpes. Les bols de soupe en Duralex avaient été empilés et le gratin de crozets raclé jusqu’à la dernière miette dans les plats en inox par des randonneurs affamés. La nuit allait tomber, mais, avant de gagner les dortoirs, les occupants du lieu posé dans un site somptueux sont restés un moment autour des tables de bois, comme pour goûter encore un peu le plaisir d’être ensemble dans cet endroit hors du monde.

samedi 3 septembre 2022

Valerio Bispuri : "Mes photographies sont une anthropologie de la folie"

Mercredi 31 août 2022

Provenant du podcast

Par les temps qui courent

Une femme venant d’avoir une crise psychiatrique. Centre d’accueil psychiatrique de Tokan, Bénin, 2021. - Valerio Bispuri

Résumé

Rencontre avec le photojournaliste italien Valerio Bispuri, à l'occasion son exposition "Dans les chambres de l’esprit" présentée au Couvent des Minimes, du 27 août au 11 septembre dans le cadre du festival Visa pour l’image de Perpignan.


avec :

Valerio Bispuri (Photojournaliste italien).


Centre d’accueil psychiatrique d’Avrankou, Bénin, 2021.



Centre d’accueil psychiatrique d’Avrankou, Bénin, 2021. 
- Valerio Bispuri


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Antipsychiatries no 8. Interview de Marcel Sassolas









Psychiatrique. Marcel Sassolas, vous avez été, avec Jacques Hochmann, l’un des pionniers du « secteur » de Villeurbanne, qui a la caractéristique d’avoir pratiqué, au tout début des années 68, une psychiatrie dans la cité, longtemps sans lien voire en opposition avec l’hôpital. Maintenant, alors que vous êtes toujours président du conseil d’administration de l’association « Santé mentale et communautés » qui gère ces diverses structures[1], il y a plusieurs conventions avec le secteur hospitalier de rattachement à l’hôpital du Vinatier. Vous-même, semblez moins « anti » mais nous avons l’idée que certaines critiques persistent et nous aimerions connaître les filiations éventuelles entre vos réalisations et la position critique des diverses antipsychiatries des années soixante-dix.

Comment avez-vous été en lien avec l’antipsychiatrie ? Dans votre formation, votre pratique, vos conceptions ?

Marcel Sassolas. À l’époque des antipsychiatries, l’équipe de « Santé mentale et communautés » comportait une dizaine de personnes, psychiatres, psychologues, infirmiers, et un directeur administratif. Je ne crois pas que les antipsychiatres aient eu pour nous une grande importance théorique, idéologique mais ils nous ont beaucoup influencés d’un point de vue pratique.

La première fois où nous sommes allés les voir à Londres, en 1978, cela faisait 10-12 ans que je travaillais à Villeurbanne. Je n’étais pas attiré ou influencé par leurs idées, j’étais plutôt critique de leur manière de concevoir un patient comme l’expression d’un problème familial, telle qu’elle se développe dans le film emblématique Family Life de Ken Loach. On ne considère pas le patient en lui-même mais comme le symptômed’autre chose, ce qui me paraît tout aussi contestable que l’approche biologique où les troubles ne sont pas l’affaire du patient, mais quelque chose qui se passe en lui, dans ses cellules, dans son cerveau… ou encore comme la psychiatrie sociale actuelle en Italie où la société serait responsable de tout : on ne tient pas compte du fait qu’il est lui, avec sa manière à lui de répondre à des questions essentielles. Cela représente, pour moi, des façons de le déposséder… donc je n’étais pas particulièrement fasciné ou adepte de cette idéologie. Par contre j’étais très intéressé par leur audace, par le fait qu’ils osent proposer des lieux de vie en ville à ces patients : c’était aussi notre projet. Dans l’association de Villeurbanne créée depuis 1966, nous avions des consultations en ville, nous allions fréquemment à domicile, nous proposions des groupes de paroles, nous élaborions divers projets… Tout ce qui concernait la vie du patient dans la cité nous semblait un outil intéressant.

IP. Comme des alternatives à l’hôpital psychiatrique ?

MS. Oui, mais pas seulement : nous réalisions des soins en centre de crise en alternative à une hospitalisation au moment où la pathologie apparaît, mais nous proposions aussi des prises en charge relationnelles pouvant permettre une évolution de la personne dans la cité, lorsqu’il y avait moins besoin de structures médicales ou hospitalières.

Bien sûr, nous avions lu les divers livres de Cooper (Psychiatrie et anti-psychiatrieMort de la familleUne grammaire à l’usage des vivants…) et Laing (Politique de l’expérience ; Soi et les autres ; Nœuds…) et nous en discutions… En même temps, des gens du groupe de patients développaient l’idée qu’il serait bien d’avoir une maison dans laquelle on pourrait se rencontrer, ou quand quelqu’un ne va pas bien il pourrait venir et puis… Pourquoi ne pas habiter ensemble ? Cela se discutait dans le « groupe du lundi » attenant à la consultation. On peut, bien sûr, interpréter ce projet comme le désir d’un lieu idéal, merveilleux, une sorte de défense contre les problèmes vécus au sein du groupe à ce moment-là ; mais nous ne nous sommes pas placés sous cet angle-là et avons décidé de soutenir les patients dans leur projet de création commune. C’est comme cela qu’est né le premier foyer du Cerisier ; avec les patients, nous nous sommes mis en quête d’un lieu, mais surtout des financements auprès de banquiers, de mécènes. Nous avons d’abord fait des demandes à la Sécurité sociale, notre interlocuteur officiel, qui ne voulait pas participer parce que, pour la région lyonnaise, tout l’argent attribué à cette psychiatrie hors les murs allait vers un seul foyer de post-cure, “la résidence Jean-Dechaume” qui était un très grand bâtiment, plutôt genre caserne, avec la conception d’une rééducation hospitalière… qui avait au moins 50 places, mais où existaient d’énormes problèmes qui conduisaient les psychiatres à ne plus s’en servir. Quand on demandait de l’argent pour des petites structures, la Sécu répondait que ce foyer n’était pas plein… donc il fallait innover mais aussi chercher de l’argent. Les patients ont participé et cela nous a beaucoup occupés pendant plusieurs années pour trouver finalement une maison, un ancien magasin que nous avons rénové. Ce qui nous importait, c’était l’idée de créer un lieu résidentiel et nous cherchions des modèles, des exemples ; le premier mouvement a été de connaître la structure qui avait été créée par Racamier, qui nous intéressait dans ses fondements théoriques. Nous sommes allés le visiter…

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Jacques Hochmann, une vie traversée par la psychiatrie

Talmudiques, le dimanche de 9h10 à 9h42 sur France Culture

À propos de la série












Deux émissions consacrées à l'importance du soin psychique dans nos vies, mis à mal pendant la pandémie de Covid-19, avec Jacques Hochmann, psychiatre et psychanalyste.


« La malle aux souvenirs » pour se reconstruire

Dans le cadre du projet culture-santé, l’équipe soignante et les patients du CATTP de Bourgtheroulde projettent leur court-métrage « La malle aux souvenirs » le mardi 6 septembre 2022 de 14h à 16h au cinéma Pathé d’Evreux. Au total, 5 courts-métrages seront diffusés : Le Souvenir, le Masque, Le Mur, Le Bagage et La Malle aux souvenirs. Ce film a été réalisé en 2019-2020 et les patients ont été accompagnés du musicien, compositeur et bruiteur Jean-Carl Feldis et par l’artiste Bérénice Palier. Ce court métrage nous amène, au travers de la découverte d’une malle oubliée et des rencontres qui en découlent, à prendre la mesure de tout le potentiel créatif de la (re)construction identitaire.

L’équipe infirmière et psychologique du CMP-CATTP de Bourgtheroulde a répondu à l’appel à projet Culture-Santé 2019 en présentant un projet de création d’une œuvre audiovisuelle par les patients du CATTP.

Ce projet a été élaboré en partenariat avec l’association culturelle Normandie Image, dans le cadre de son dispositif d’éducation artistique à l’image « Passeurs d’Images ».

Le projet s’inscrit dans un contexte de développement de soins ambulatoires en santé mentale en vue de lutter contre l’isolement psychique et social induit par la pathologie psychique.

Il s’agit également de déstigmatiser les soins en psychiatrie au bénéfice des personnes souffrant de troubles psychiques et de restaurer l’estime de soi ainsi que le lien à l’autre mis à mal par la pathologie.

Enfin, la mise en lumière de l’œuvre réalisée au cœur du territoire permettra d’inscrire les prises en charge en santé mentale au sein même du tissu social de la personne soignée.

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Le business du bonheur

Durée :

88 min

Disponible :

Du 23/08/2022 au 25/02/2023

La psychologie positive, conceptualisée aux États-Unis à la fin des années 1990, s’est imposée en Europe par le biais du management d'entreprise. Enquête sur une discipline contestée, proche du développement personnel.

Trouver son "moi authentique", cultiver ses forces intérieures, juguler ses émotions négatives, développer son optimisme… Les préceptes du développement personnel s’appuient sur la psychologie positive, une discipline apparue dans la recherche universitaire aux États-Unis à la fin des années 1990 qui présente le bonheur comme un choix ne dépendant pas de contingences extérieures (Dieu, le destin...) mais d’une initiative proactive. Une hypothèse réfutée par de nombreux sociologues, dont Nicolas Marquis, qui y voit un terreau favorable à la culpabilisation et une alliée de l’idéologie méritocrate. Pour son confrère suédois, Carl Cederström, la psychologie positive fait même le lit du conservatisme qui tend à normaliser les inégalités sociales, l’antienne du : "si vous êtes pauvre, c’est que vous l’avez choisi"

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La vidéo choc de SPS pour alerter sur le suicide des soignants

 02.09.22

Le chiffre fait frémir : "trois soignants se suicident tous les deux jours". Une estimation à laquelle est arrivée l'association de Soins aux Professionnels de la Santé (SPS). Dans le cadre d'une campagne de prévention, elle sort un spot fictionnel au message sans détour, qui, espère-t-elle, interpellera professionnels de la santé et grand public.

 

Le message de cette campagne a été mûrement réfléchi. Faut-il choquer, montrer des images crues ou au contraire, s'en tenir à sensibiliser sans violence ? Cette question, l'équipe de SPS l'a retournée dans tous les sens. C'est finalement la première option qui a été retenue, sans toutefois opter pour un parfait réalisme. L'association a fait appel à un réalisateur et scénariste français, créateur de courts et longs-métrages, récompensé par plusieurs prix, Marc Gibaja, qui l'explique : Pour que le sujet passe, il faut arriver à créer un petit spot qui soit à la fois choc mais pas totalement réaliste parce que sinon, on plombe. Dans son film, très court, il met ainsi en scène 3 professionnels de santé autour d’une patiente. Les soignants s'enquièrent de son état, avant que la situation ne bascule et qu'ils mettent fin à leurs jours, sous les yeux de la pauvre femme, horrifiée. Une dureté assumée, explique Eric Henry, médecin généraliste et président de l'association SPS : les images sont un peu trashes, oui, mais nous avons tout de suite rattrapé cette impression (avec un rembobinage qui symbolise le retour en arrière possible) pour dire aux gens que c'est ça qui risque d'arriver si personne ne se réveille, si la société française n'entend pas le cri de douleur des soignants. Et ce fils de suicidé de l’Éducation nationale des années 1970 de rappeler le rôle de lanceur d'alerte que s'est donné l'association. 


Les priorités du gouvernement en matière de santé


 



 02.09.22

A la suite d’un séminaire qui s’est tenu le 31 août, le Gouvernement a publié la liste des 60 politiques prioritaires à mettre en œuvre en début de mandat. Y apparaissent entre autres les enjeux en matière de santé et les axes à développer pour y répondre.

Dans ses promesses de campagne, Emmanuel Macron ciblait la santé comme l’un des chantiers majeurs du futur quinquennat. Si les luttes contre le réchauffement climatique et pour le pouvoir d’achat figurent en tête des ambitions mentionnées par Elisabeth Borne, la Première ministre, la santé et la prise en charge de la dépendance y occupent également une bonne place.

Parmi les défis auxquels le gouvernement doit répondre : une persistance des inégalités sociales et territoriales de santé, avec encore 4 millions de Français qui résident dans des déserts médicaux, une perte de sens chez les soignants épuisés par deux ans de pandémie, et des enjeux en matière de prévention, parente pauvre des politiques de santé. S’y ajoute le vieillissement croissant de la population, corrélé à une augmentation des maladies chroniques, les plus de 65 ans en représentant 20% à l’heure actuelle.

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Un été aux urgences de l’hôpital d’Argenteuil, « le dernier endroit où la porte est toujours ouverte »

Par  Publié le 2 septembre 2022

Aurelie, aide soignante s’entretient par téléphone pour trouver une place pour un des patients des urgences du Centre Hospitalier d’Argenteuil.

REPORTAGE L’hôpital public traverse une crise marquée par une pénurie de soignants et la saturation des services d’urgence. « Le Monde » s’est rendu pendant deux mois dans cet établissements aux portes de Paris, celui qui enregistre le plus de passages aux urgences de la région.

« Argenteuil, ça n’a pas bonne presse, ce n’est pas bourgeois, c’est populaire. Les médecins, en tout cas, préfèrent aller à Auvers-sur-Oise, L’Isle-Adam, Enghien-les-Bains, juste à côté, avec le casino. » La cheffe de service des urgences de l’hôpital d’Argenteuil (Val-d’Oise), Catherine Legall, donne, en deux chiffres, la clé de l’afflux sans cesse croissant de malades aux portes du centre hospitalier : « Notre territoire, c’est 400 000 habitants autour de nous, pour 100 médecins généralistes, ça fait très peu. »

Dans le prolongement de la boucle de la Seine, aux portes de Paris, le Val-d’Oise figure parmi les départements où la croissance de la population est la plus forte, mais aussi parmi ceux qui ont perdu le plus de médecins de soins primaires.

C’est à Argenteuil, dans ce service d’urgences sous tension, que Le Monde a choisi de se rendre pendant deux mois. Au départ de ce projet, la catastrophe annoncée avant l’été, alors que plusieurs services d’urgence fermaient. Ici comme ailleurs, le service a tenu. Non sans difficultés.