Carine, 25 ans, n’a ni domicile fixe ni travail. « En 2011, après plusieurs tentatives de désintoxication, elle a confié à sa mère la garde de ses deux enfants, pour rejoindre des compagnons d’infortune, confie avec pudeur sa tante, Isabelle. Mais elle est toujours revenue pour fêter les anniversaires de ses enfants et leurs Noëls. »
Fin 2014, cela n’a pas été le cas, et sa famille s’est inquiétée. « Début janvier, sa mère et moi sommes allées au commissariat de police de Cannes pour signaler sa disparition. Malgré une après-midi d’attente, aucun officier ne nous a reçues. L’employée de l’accueil, auprès de laquelle nous avons protesté, a téléphoné à un supérieur. Elle nous a dit ensuite que le commissariat ne pouvait prendre notre plainte au motif que “Carine est majeure et qu’elle fait ce qu’elle veut”. »
Isabelle a alors demandé de l’aide à l’association Assistance et recherche de personnes disparues (ARPD). Son président, Thierry Coulon, explique que « ce genre de refus est courant », depuis que la procédure de « recherche dans l’intérêt des familles » (RIF) a été supprimée, par une circulaire du 26 avril 2013, lorsque Manuel Valls était ministre de l’intérieur. « La RIF avait été créée à la fin de la première guerre mondiale, pour aider les civils à retrouver des poilus », dit-il.