Combattantes et combattants de la résistance grecque, en 1944.Photo Dmitri Kessel. The Life Picture Collection. Getty Images .
Ce n’est pas le premier conflit mondial qui, ces derniers temps, a retenu l’attention de l’histoire des femmes et du genre, mais le second, comme le suggèrent quatre ouvrages. Ces derniers sont nés d’un même constat : le peu de place accordé aux femmes dans l’histoire des luttes antifascistes, et donc leur manque de traces mémorielles. Ils sont pareillement traversés par une interrogation : comment comprendre cette minorisation alors même que des travaux ont prouvé l’implication féminine d’alors et son indispensabilité ? On s’est longtemps contenté d’avancer pour seules explications la modestie des femmes, leur refus de glorifier leur «simple» devoir patriotique ou républicain, leur retour dans la sphère domestique. Les quatre études refusent cette lecture partielle et, à l’aune du genre, en prouvent la partialité.
De fait, s’il a fallu du temps pour identifier dans les «malgré-nous» des victimes du nazisme, cette reconnaissance a oublié les «malgré-elles», pas même ainsi nommées. Nina Barbier analyse une souffrance venue s’ajouter à celles endurées par ces Alsaciennes et Mosellanes happées, à peine sorties de l’adolescence, dans la machine de guerre nazie, dépouillées de leur nationalité, voire de leur prénom, travailleuses de force dans une Allemagne en manque de bras, auxiliaires d’une armée qui tue les leurs.