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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

dimanche 12 novembre 2017

Les fantasmes autour du « Viagra féminin »

La chroniqueuse Maïa Mazaurette démonte l’idée d’une « pilule rose » qui alignerait le désir des femmes sur celui des hommes. Comme si la libido féminine était une maladie !

LE MONDE  | Par 

A l’occasion d’un concours de sculpture de sable à Bakou, en Azerbaïdjan, en 1997.
A l’occasion d’un concours de sculpture de sable à Bakou, en Azerbaïdjan, en 1997. REZA / WEBISTAN  

C’est un Graal qui passe et repasse dans les espoirs des chimistes, et plus encore dans les radars des actionnaires : un jour, quelqu’un créera la parfaite pilule du désir féminin… ou un boîtier magique, ou des implants cérébraux, ou des cures hormonales. Contrairement aux tentatives passées, l’innovation sera efficace. Elle se vendra comme des petits pains au chocolat. Les femmes deviendront des hommes comme les autres. Nos problèmes d’asymétrie seront résolus et, dans la foulée, la croissance reprendra. Nous vivrons en paix pour toujours, dans la fornication et la joie. Amen ?

Le « Viagra féminin » fait fantasmer, on en questionne pourtant rarement les sous-entendus : si les femmes doivent rattraper les hommes, c’est bien qu’on considère la libido masculine comme normale – le masculin est neutre. De fait, une solide quantité de littérature scientifique dépeint des hommes à la vie fantasmatique plus riche, aux partenaires plus nombreuses, aux masturbations plus fréquentes, etc.


Les pères danois incités à pouponner et à prendre leur congé paternité

La loi danoise accorde aux parents 32 semaines de congé à se partager après la naissance d’un enfant. Le gouvernement a lancé une campagne pour encourager les pères à en profiter davantage.


M le magazine du Monde  | Par 

Les Danois passent 97 semaines de leur vie sur les toilettes, 142 au volant, 490 au travail… Mais 30 jours en moyenne seulement à pouponner, contre dix fois plus pour leurs compagnes. Afin de changer les choses, le gouvernement libéral a lancé, vendredi 3 novembre, une campagne nationale, avec le soutien du patronat, des syndicats et d’une dizaine de grosses entreprises, pour inciter les pères à prolonger leur congé paternité, sous le slogan « Prends-le comme un homme ! »


Dans le premier clip, diffusé sur les réseaux sociaux et dans les entreprises partenaires, un jeune père, barbe de hipster, hot-dog à la main, assiste – avec bébé accroché sur son ventre – à un match de foot. « Comme un homme, donc ! » Le film se termine sur cette mise en garde : « Le travail ne part nulle part, les enfants si, avant même que vous ne vous en rendiez compte. »





Et le phallus d'or 2017 est attribué à... l'ensemble des jurys littéraires


Par Elisabeth Philippe



Cette année, les grands prix littéraires ne récompensent que des hommes. Un palmarès 100% viril qui pose question.

Toujours ça que les féministes n'auront pas. D'accord pour reconnaître qu'Harvey Weinstein n'est pas exactement un gentleman. Faire le ménage toutes les années bissextiles passe encore. Mais elles ne voudraient pas en plus qu'on reconnaisse le talent d'une poignée de romancières qui ont dû trouver le temps d'écrire, entre un rôti et un cours de fitness ?


Ecriture inclusive : "En français, la langue reste attachée au phallus"


Par Chloé Delaume


Alors que le débat s'enflamme sur l'écriture inclusive, "l'Obs" a demandé à plusieurs écrivain·e·s ce qu'ils en pensent. Chloé Delaume, romancière exigeante et audacieuse, s'exprime sur le sujet.

Ce qui n'est pas nommé n'existe pas: l'invisibilisation des femmes passe d'abord par la langue. Or depuis quelque temps, les leurs, partout, se délient. Souvent, en se libérant, leur parole éclabousse les consciences de gras de porc, un haut-le-cœur collectif. La possibilité que le réel se modifie, que les comportements cessent de tremper dans l'huile. Pour décrire ces violences, leurs formes et leurs manifestations implicites comme explicites, il existe tout un tas de mots dans le dictionnaire. Ils circulaient depuis longtemps, jusqu'ici en privé, pas dans l'espace public.
L'espace public, en France, le bon esprit de la gaudriole, la possession par droit de cuissage, l'invocation de l'œuvre de Rabelais et de la truculence nationale pour palper tranquillou la chatte de la voisine: en marche pour l'exorcisme. En cela, réjouissons-nous. Et profitons, surtout, de ce moment propice pour imposer dans la foulée une réforme de la langue française, et l'annexion de l'Académie française par le secrétariat d'Etat chargé de l'Egalité femmes-hommes.

vendredi 10 novembre 2017

L’intersyndicale de l’établissement de santé mentale se mobilise contre la fuite des psychiatres

Par Audrey Halford | 
L’établissement public de santé mentale (EPSM) Val de Lys Artois à Saint-Venant peine à recruter des médecins. Les internes en psychiatrie lui préférant les établissements de métropole lilloise, la relève n’y est pas et le seuil critique a été franchi. L’intersyndicale appelle à la mobilisation le 16 novembre. Décryptage.

Les quatre syndicats réunis en intersyndicale appellent à la mobilisation le 16 novembre.
Les quatre syndicats réunis en intersyndicale appellent à 
la mobilisation le 16 novembre.

Un constat alarmant

Depuis des années, l’EPSM de Saint-Venant perd ses médecins et depuis quelques mois, le phénomène se précipite. De quoi alarmer les quatre syndicats du seul établissement de santé mentale du Pas-de-Calais, rayonnant sur un bassin de 600 000 habitants. Secteur où on souffre un délai de quatre mois pour une consultation en centre médico-psychologique. «  On est passé sous le seuil critique du nombre de médecins, surtout en psychiatrie adulte hospitalière. La direction dit qu’elle essaie par tous les moyens de recruter, notamment en augmentant le salaire des médecins, en améliorant l’accueil des internes, qui sont l’avenir de la psychiatrie hospitalière dans la région. »


La suppression du pécule des enfants placés, un grave recul !

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C'EST CHAUD JEUDI 9 NOVEMBRE 2017

#TRIBUNE Ce mercredi 8 novembre, un amendement a été adopté en commission des affaires sociales au Sénat : il supprime le pécule, voté en mars 2016, en faveur des enfants placés par l’aide sociale à l’enfance. Une décision que juge scandaleuse, Lyes Louffok, lui-même ancien enfant placé et membre du Conseil national de Protection de l’Enfance.
Les ennuis des enfants placés ne s’arrêtent pas avec la fin de prise en charge de l’Aide Sociale à l’Enfance. Ce qui pourrait ressembler à une émancipation, l’accès à la majorité et à l’âge adulte, ne l’est pas en réalité car être libre, lorsqu’on a rien, sauf sa peur au ventre, ça n’aide pas. Pour entrer dans notre nouvelle vie, nous manquons du minimum : nous n’avons ni famille, ni soutien, ni appartement, ni même diplômes. Et de l’espoir, encore moins. Alors nous n’avons d’autre choix que de compter sur l’État, les élus et leur mission républicaine d’égalité des chances afin qu’ils nous aident à devenir des citoyens comme les autres.

Rapport de l'OCDE : le système de santé français reste performant mais ...

10.11.2017

Prescriptions quasi records d’antibiotiques, couvertures vaccinales plus basses que la moyenne, prescriptions génériques à la traîne ou encore consommation d’alcool et de tabac élevées… Dans son « Panorama de la santé 2017 » rendu publique aujourd’hui, l’OCDE (Organisation de Coopération et de Développement économiques) met en exergue les points faibles de la France en matière de santé. Tout en saluant un système et des résultats globalement bons par rapport aux autres états membres.
Publié tous les 2 ans, ce rapport passe au crible toute une série de données portant sur l’état de santé des populations, l’accès aux soins, les facteurs de risques, la qualité et les résultats des soins, etc.

« La grève de la faim des agents doit cesser », clame le chef des urgences de l'hôpital de Bastia

Bayle-Iniguez
| 10.11.2017



centre hospitalier Bastia
Crédit Photo : AFP

Le centre hospitalier de Bastia vit une situation de blocage sans précédent depuis la fin du mois d'octobre. Depuis douze jours, des personnels sont en grève de la faim pour réclamer une aide financière à l'État.
L'établissement est en déficit de 50 millions d'euros. Après prise en otagede plusieurs cadres de l'agence régionale de santé en début de semaine, point d'orgue de la grogne, une délégation devait être reçue ce vendredi à Ajaccio à la préfecture.
Chef du service des urgences, le Dr André de Caffarelli, 53 ans,  s'inquiète de la tournure des événements et appelle à la fin du mouvement. Témoignage.
LE QUOTIDIEN : Plusieurs agents ont entamé une grève de la faim pour dénoncer les conditions de travail à l'hôpital de Bastia. Quelle est la situation ?
Dr ANDRE DE CAFFARELLI : Il y a eu jusqu'à neuf grévistes, ils sont désormais deux agents à poursuivre le mouvement, dont la déléguée CGT de l'établissement, mobilisée depuis le début. La grogne est légitime tant nous avons besoin de financements ! Vous ne trouverez aucun médecin à l'hôpital de Bastia vous assurant le contraire. Mais cette situation financière délicate est également vraie dans tous les hôpitaux français. Cela étant dit, les soins sont loin d'être en danger à Bastia.

Des patients anglais hébergés chez des particuliers

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Face au manque criant de chambres en hôpital en Grande-Bretagne, les autorités du comté de l’Essex prévoient de loger des patients convalescents chez des particuliers.

Londres
De notre correspondant
En manque de chambres depuis des années, le système hospitalier britannique souffre. De plus en plus, les établissements poussent les patients en convalescence à rentrer chez eux. Parfois trop tôt : 529 318 réadmissions en urgence ont été enregistrées l’an passé, soit + 23 % sur cinq ans.

À défaut de construire de nouveaux hôpitaux, le comté de l’Essex, au nord-est de Londres, s’apprête à expérimenter une autre voie. Sur une partie du territoire, l’organisation publique responsable du système de santé, en coopération avec les autorités politiques, va faire appel à une société privée pour louer des chambres chez l’habitant, destinées aux convalescents ne nécessitant plus de traitement hospitalier spécifique.

Amnésie traumatique : « Deux minutes après m’être allongée sur le divan, j’ai revécu la scène »

Témoignage. Pour survivre au traumatisme des viols dont elle fut victime, Mie Kohiyama les a enfouis dans son inconscient. Jusqu’à ce qu’ils ressurgissent, trente-deux ans plus tard.

LE MONDE  | Par 

Il y avait bien des signes de mal-être, comme ces troubles alimentaires survenus à l’adolescence, mais aucun souvenir d’une quelconque agression sexuelle. Plutôt une « course en avant », un « malaise insidieux », et une existence consacrée au travail, se rappelle Mie Kohiyama. Puis, à la fin de 2008, il y a eu ce « choc émotionnel » lié à une rencontre avec une femme.


La journaliste doit alors faire face à « une explosion de souvenirs très précis liés à la petite enfance » : « Je me voyais au parc en train de jouer aux billes, je me souvenais tout à coup de poèmes que j’avais appris à l’école. C’était presque cinématographique. Je n’ai pas compris ce qu’il m’arrivait. »

Les facultés de médecine se dotent d’une charte éthique

Epinglés en janvier pour leur manque d’actions contre les conflits d’intérêts avec les laboratoires pharmaceutiques, les doyens des facs de médecine et d’odontologie ont voté un texte commun.

LE MONDE  | Par 


La charte promeut un renforcement des enseignements d’éthique et de déontologie pour les étudiants.
La charte promeut un renforcement des enseignements d’éthique et de déontologie pour les étudiants. GUILLAUME SOUVANT / AFP


« L’indépendance de la formation médicale à l’égard des intérêts particuliers ne se négocie pas, c’est un enjeu de santé publique », affirme, dans son préambule, la charte éthique et déontologique adoptée le 7 novembre par les doyens des facultés de médecine et d’odontologie. Ethique professionnelle, conflits d’intérêts, formation à la déontologie des étudiants, financements reçus des industries, etc. : ce texte paraît neuf mois après que l’association Formindep a révélé que seules neuf facultés sur trente-sept avaient pris des initiatives pour garantir à leurs étudiants l’indépendance vis-à-vis des laboratoires pharmaceutiques. Le document doit maintenant être voté dans chaque faculté française.

À 98 ans, une Anglaise part vivre en Ehpad pour suivre son fils de 80 ans

[International] C'est une histoire touchante que nous livre le Liverpool Echo, rapidement reprise par les médias français. Ada, britannique de 98 ans, a choisi de quitter son domicile de Wavertree pour rejoindre son fils Tom, 80 ans, institutionnalisé un an plus tôt. Tous deux ne s'étaient jamais quittés. Ils ont aujourd'hui retrouvé leur routine au sein de l'établissement de Liverpool. "Et nous voulons évidemment faire du temps qui leur reste à deux aussi spécial que possible", glisse le directeur de la structure.
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Les personnes handicapées et victimes du travail connaissent mal leurs droits et renoncent aux soins

Manque d'information, impossibilité d'accéder au dossier médical, méconnaissance des procédures de recours, renoncement aux soins, l'enquête de l'association des accidentés de la vie (Fnath) montre que les personnes handicapées et victimes du travail n'ont pas encore pleinement accès à tous leurs droits en tant qu'usager du système de santé.
À l'occasion des rencontres dans ses permanences, l'association des accidentés de la vie (Fnath) a interrogé ses adhérents sur leur connaissance et leur perception du respect de leur droit en tant qu'usager dans le système de santé. Et le constat n'est pas brillant.

Quelles sont les obligations légales relatives au travail en Esat ?

Les établissements ou services d'aide par le travail (Esat) proposent des activités professionnelles aux personnes handicapées. Si elles ne disposent pas d'un contrat de travail, des obligations légales rattachées au travail s'appliquent néanmoins à ces établissements médico-sociaux à propos notamment du congé de formation et de la rémunération.
Si les établissements ou services d'aide par le travail (Esat) sont des établissements médico-sociaux qui sont soumis au Code de l'action et des familles (CASF), un certain nombre de leurs obligations dépend du fait qu'ils proposent une activité professionnelle à des personnes en situation de handicap. Ces dernières font leur demande d'orientation à la Commission des droits et de l'autonomie des personnes handicapées (CDAPH). Cette commission décide ensuite d'une orientation en Esat, tout d'abord pour une période d'essai avant une admission définitive. Cette admission vaut reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé.

L'Unafam et le CH de Brive veulent renforcer les liens entre patients et professionnels

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Le CH de Brive (Corrèze) a signé ce 8 novembre un partenariat avec l'Union nationale des familles et amis de personnes malades et/ou handicapées psychiques (Unafam). Cette convention vise à renforcer les liens entre usagers et proches, et les professionnels du pôle psychiatrie du CH.

« C’est la vie » : paroles de parents « orphelins à l’envers »

Mohamed El Khatib a écrit sa pièce à partir des témoignages de Fanny Catel et Daniel Kenigsberg qui ont chacun perdu un enfant.

LE MONDE  | Par 

Daniel Kenigsberg et Fanny Catel dans « C’est la vie », de Mohamed El Khatib.
Daniel Kenigsberg et Fanny Catel dans « C’est la vie », de Mohamed El Khatib. JOSEPH BANDERET

En 2014, Mohamed El Khatib a fait un très beau spectacle sur la mort de sa mère, Finir en beauté. Fanny Catel et Daniel Kenigsberg sont venus le voir. Ils ne se connaissaient pas, mais l’une et l’autre connaissaient Mohamed El Khatib. Ils ont passé une soirée ensemble, à parler. Tous les deux sont comédiens, et ils ont perdu un enfant : elle, une petite fille, Joséphine, morte à 5 ans d’une maladie orpheline ; lui, un fils, Sam, qui s’est suicidé, à 25 ans. A la suite de cette première rencontre, Mohamed El Khatib a proposé à Fanny Catel et Daniel Kenigsberg de les revoir, et de mener ensemble un travail sur la disparition de leur enfant. Ainsi est né C’est la vie. Plutôt qu’un spectacle, c’est un moment qui n’appelle pas la critique, mais pose des questions.