Vincent Dodin, psychiatre, chef de service à l’hôpital Saint-Vincent de Paul à Lille, vient de sortir un roman, « Victor et ses démons ». Un roman qui nous entraîne dans le monde méconnu de la psychiatrie.
L’espérance de vie continue de progresser dans les pays de l’OCDE pour s’établir à 80 ans et demi de moyenne pour 2013. Selon un rapport publié mercredi dans l’étude annuelle "Panorama de la santé 2015", elle a progressé de plus de dix ans depuis 1970. Elle "continue d'augmenter régulièrement" de trois à quatre mois par an en moyenne et "rien ne laisse présager un ralentissement", commente l'OCDE. Des gains en longévité expliqués par "l'amélioration des modes de vie", une meilleure éducation et des "progrès effectués en matière de santé".
Malgré tout, de forts écarts persistent entre les pays. Le Japon, l'Espagne, la Suisse, l'Italie et la France font figure de pays les plus vertueux: l'espérance de vie à la naissance des hommes et femmes confondus (calculée pour 2013), y dépasse les 82 ans avec la palme pour le Japon (83,4 ans) et l'Espagne (83,2 ans). Petit bémol pour la France, l’espérance de vie globale pour les hommes n’est que de 79 ans. En cause des "taux de mortalité plus élevés chez les hommes jeunes et d'âge moyen".
Un de nos confrères rapporte qu'un médecin anglais vient de faire de curieuses recherches au sujet de l'influence de la nourriture sur le caractère de l'homme. Voici ses principales conclusions, sous toutes réserves, bien entendu :
En tant que médecine douce complémentaire souvent efficace (ou pas), l’écriture pourrait trouver sa place dans les facultés. Beaucoup ont confié combien jeter sur le papier leurs souffrances, physiques ou psychologiques, leur permettait de trouver une échappatoire, sans doute pas une guérison mais tout au moins un apaisement.
Pour Laure Limongi, parallèlement à l’accompagnement de ses praticiens et à des traitements médicamenteux, certes efficaces mais aux lourds effets secondaires, ce fut la seule thérapie valable. La jeune femme souffre d’algie vasculaire de la face, maladie qui est l’héroïne de son dernier roman : Anomalie des zones profondes du cerveau. La jeune femme raconte comment après avoir épuisé toutes les autres méthodes qui s’offraient à elle, elle comprit que l’écriture serait son unique rempart. Grâce à son petit carnet, qu’elle conserve en permanence, elle mène une enquête sans scrupules et sans indulgence sur ses activités et ses comportements, afin de traquer le moindre facteur déclenchant « desmilliers de vers traversant le cerveau » ou encore le « pic à glace enfoncé derrière l’œil». Ainsi, son roman est-il le récit non pas d’une guérison, inaccessible, mais d’une guerre avec pour arme la plus solide, l’écriture.
QUEBEC Michaël Nguyen | Agence QMI 10 novembre 2015
La maladie mentale de Guy Turcotte a été comparée au «rhume de la psychiatrie» par un expert de la Couronne, mardi au procès pour meurtre de l’ex-cardiologue.
«Le trouble de l’adaptation n’empêche pas de réfléchir, d’être responsable de ses actes, c’est comme le rhume de la psychiatrie», a affirmé le Dr Pierre Bleau, psychiatre expert de la Couronne.
Le psychiatre est le premier témoin présenté par la Couronne en contrepreuve, alors que la défense a clos la sienne.
Philosophe, psychanalyste, membre du comité d’éthique,
enseignante à l’X et à Sciences Po, Cynthia Fleury accorde à l’individu une
place centrale dans sa réflexion, fil rouge de son dernier ouvrage, « Les
Irremplaçables ». Un concept qui se décline si bien au colloque singulier. Dans
l’entretien qu’elle nous a accordé, elle évoque les rapports entre la technique
et la clinique, la relation médecin-patient. Elle revient aussi sur le débat
sur la fin de vie.
La revue HEY! modern art & pop culture fondée en 2010 par Anne & Julien est de retour à la Halle Saint Pierre, après deux premières éditions (2011 et 2013) accueillies avec enthousiasme par le public. Ce troisième volet, HEY! modern art & pop culture / Act III, poursuit l’exploration et la diffusion des différents expressions artistiques de la contre-culture : lowbrow art, art outsider, bande dessinée et plus largement les médias porteurs d’une culture de rue.
L’association APCOF organise sa 47e soirée, le mercredi 25 Novembre, 2015, 20h30, Amphithéâtre Raymond Garcin, au CH Sainte-Anne. Cette soirée porte sur : « La dépendance ‘hypnotique’ au travail ». Entrée libre, gratuite, sans préinscription.
Séduit par l’étendard d’un travail plus libre, au service d’un management désincarné et d’un impératif de performance toujours plus astreignant, le salarié se découvre alors un (contre)maître implacable qui œuvre au cœur de son symptôme : la pulsion, lieu où la psyché s’articule au corps, dans les signifiants de la demande, à distinguer du besoin. Elle précipite le sujet à se faire objet ou instrument de pression dans le lien fonctionnel aux autres pour satisfaire aux « dieux obscurs » de la productivité, au gré de la culture d’entreprise. La clinique révèle donc l’élément pulsionnel, la fascination du sujet pour son implication dans le groupe et la servitude devant ce leader, signifiant désincarné, qu’est le logo.
La fiction du meurtre et l’indicible Le procès est une mise en texte, une fiction du meurtre. C’est parce qu’il répond à la dimension étrangère de tout acte que le procès s’évertue à faire entendre raison de cet indicible. Cette part même lorsque tout est dit semble échapper au sujet [...] Lire la suite ...
AsPiAssociation scientifique de Psychiatrie institutionnelle
Assises 2016
23 & 24 juin 2016
AU PROGRAMME
Sous le patronage de Patrick Gohet, adjoint au défenseur des droits, chargé de la lutte contre les discriminations.
Après Marseille, Lille, Nîmes, ces 4èmes assises nationales du médico-social rassemblent à Paris l’ensemble des professionnels de santé œuvrant dans le secteur médico-social et le secteur sanitaire, les personnes accueillis dans les différentes institutions et leur familles.
Fidèle à notre organisation nous allons associer des séances plénières dans lesquelles des intervenants ouvriront des questions qui seront reprises en leur présence dans des ateliers où, avec le support d’expériences présentées (vidéos, témoignages oraux…), les échanges se poursuivront avec les participants. Certains ateliers permettront une expérimentation des liens interinstitutionnels à travers jeux d’écriture ou jeux de rôles.
À l'attention : De l'Agence Régionale de Santé Rhône-Alpes
Les soins psychiatriques sont avant tout des soins de proximité car il est nécessaire de maintenir un lien familial fort, notamment pour pouvoir garder le patient dans son environnement. Vouloir délocaliser à la Roche-sur-Foron la grande majorité des lits existants est un contre-sens qui va couper le patient de ses liens, avec un risque fort d’une rupture de soins ne pouvant qu’aggraver sa situation.
Dans une logique de décloisonnement et afin d'éviter les ruptures de parcours pour les personnes handicapées, le CH Philippe-Pinel (CHPP, Somme) et l'Établissement public social et médico-social (Epsoms, Somme) — qui accompagne des adultes présentant une déficience intellectuelle — ont signé le 4 novembre 2015 une convention de partenariat. Une démarche réalisée en cohérence avec le plan régional de santé 2012-2017, indiquent les partenaires dans un communiqué. Cette convention "vise à marquer la volonté des signataires, par un engagement mutuel, d'encourager, de développer et d'optimiser toute forme de collaboration concourant à la réalisation du projet de vie de la personne accompagnée", ajoutent-ils. D'une durée d'un an, elle est renouvelable par tacite reconduction.
Les 8es rencontres du management des pôles de la FHF ont permis d'évoquer plusieurs changements en ressources humaines induits par l'installation des GHT : la création des pôles interétablissements et d'équipes de territoires. Un chantier "immense", pour essayer notamment d'apporter des réponses aux problématiques de démographie médicale.
À l'occasion des 8es rencontres du management des pôles, organisées ce 5 novembre par la FHF, les enjeux rencontrés par les pôles, à l'heure de la mise en place prochaine des groupements hospitaliers de territoire (GHT) prévue dans le projet de loi de Santé, ont été évoqués. En préambule, le président de la FHF, Frédéric Valletoux, a évoqué cette "révolution silencieuse" qu'est la création de ces groupements. Silencieuse pour les patients mais qui va changer "beaucoup de choses" pour le monde hospitalier. Il a indiqué que cette réforme n'est pas que l'affaire "des administratifs, des technos" mais aussi celle de la communauté médicale. "Les projets médicaux de territoire (PMT) seront le cœur battant des GHT, ils devront les précéder ou être concomitants à leur création car sans cela nous raterons le rendez-vous des GHT", a poursuivi Frédéric Valletoux, évoquant "un chantier immense".
Clermont. La CGT se mobilise, ce vendredi, à Erquery, pour dénoncer les conditions de travail et la prise en charge « dégradée » à la maison d’accueil spécialisée. Ils s’insurgent aussi contre la fermeture du centre médico-psychologique de Liancourt. (LP/E.G.)
Dégradation de la prise en charge des patients, personnels en burn-out… La maison d’accueil spécialisée (MAS) d’Erquery a quatre ans et « va déjà très mal, » selon les délégués CGT du centre hospitalier intercommunal (CHI) de Clermont qui gère cette structure.
Une mobilisation est organisée devant l’établissement d’Erquery ce vendredi, à 11 heures, à l’appel du syndicat qui dénonce une « politique de soins à bas coût ». « Nous constatons une perte d’autonomie chez les patients, note la CGT. Les personnels sont contraints d’être polyvalents. Parfois, ce sont les aides médico-psychologiques qui distribuent les médicaments ! La nuit, un seul agent a la charge de deux maisonnées, soit vingt patients. »
Dans ce numéro, Le Coq-Héron pose la question des rapports actuels de la psychanalyse avec la science, en tenant compte de leurs anciens liens : rapports féconds ? ambigus ? ou bien dangereux ? La psychanalyse est-elle elle-même une science, une praxis, une technique, ou encore un art ?
Cyril Teste dépeint la perversité et la violence du management contemporain, sous la forme d’une performance filmique minutée et anxiogène réussie.
Dans «Nobody», les acteurs sont filmés derrière leur baie vitrée. Le résultat est projeté au-dessus de la scène. Photo Simon Gosselin
Nobody ne se présente pas comme une pièce classique. Entre le public et la scène se dresse une paroi de verre. Derrière, un univers de bureaux, avec des employés et leurs ordinateurs portables, une salle de réunion, une photocopieuse. Au-dessus de la baie vitrée, un écran. Dès les premières minutes, Nobody annonce la couleur.
Pour l'Union nationale des familles et amis de personnes malades et/ou handicapées psychiques (Unafam), "l’isolement et la contention constituent des zones d’ombres de la psychiatrie". Elle signale à cet égard dans un communiqué du 3 novembre que des observations communiquées par ses représentants dans les commissions départementales des soins psychiatriques (CDSP) "font état de situations indignes dans certains établissements". L’Unafam indique ne pouvoir "accepter cette situation et souhaite que le corps médical s’oriente vers la suppression de ces pratiques". Elle avance notamment que "les rares études réalisées mettent l’accent sur les nombreux effets indésirables de la contention mais ne permettent pas de prouver son efficacité thérapeutique".
Intitulé "Psychogenocide", le livre du psychiatre Erik Thys revient sur le génocide nazi de 300 000 malades et handicapés mentaux entre janvier 1939 et août 1941, une opération secrète qui formait l'aboutissement d'une idéologie fanatique et eugénique. Entretien.
Quelle est la pertinence de votre livre aujourd'hui?
Erik Thys : "Je ne veux pas brosser un tableau trop sombre de la psychiatrie actuelle, mais il faut rester attentif à certains phénomènes. Les nazis ont fait une nette distinction entre les patients que l'on peut traiter et les cas désespérés. C'est toujours le cas aujourd'hui - avec d'autres conséquences évidemment. La pensée utilitaire - 'à quoi servent ces gens' - , l'une des pierres angulaires du psychogénocide, n'a jamais totalement disparu des soins de santé mentale."
L’académicien René Girard est mort, ce mercredi 4 novembre 2015, à 91 ans. Penseur du désir et de la violence, il a bâti une “science des rapports humains”.
« Il y a donc chez l’homme une espèce de spirale ascendante de rivalité, de concurrence et de violence »,affirmait René Girard, dans l’entretien qu’il nous accordait en octobre 2008. Le penseur du « désir mimétique », de la violence et du sacré, est mort ce mercredi 4 novembre 2015, aux États-Unis.
La maire de Paris Anne Hidalgo a dessiné les contours d’une protection maternelle et infantile (PMI)« moderne et efficace, notamment en matière de réduction des inégalités sociales de santé », lors de la clôture ce 3 novembre des états généraux de la PMI, lancés en janvier 2015.
Seule compétence sanitaire décentralisée, la PMI est face à de nombreux défis, comme celui d’assurer une mission de prévention et de soins universelle tout en protégeant les publics fragiles, et trouver sa place dans la future réforme territoriale. « Alors qu’elles sont incontournables, je sais que les PMI rencontrent depuis plusieurs années des doutes quant aux limites de leur rôle et à l’étendue de leurs missions », a déclaré Anne Hidalgo. Il y a un an déjà, le Syndicat national des médecins de PMI déplorait« une situation d’instabilité ».
Fallait-il se réjouir ou frémir ? Mercredi 4 novembre, tandis que l’Insee publiait des chiffres sur une fécondité française triomphante au sommet de l’Europe, Le Parisien tirait au même moment la sonnette d’alarme et titrait en une : « Les Français ont le bébé-blues ». Il y avait de quoi être déboussolé. En réalité, à y regarder de plus près, tandis que l’Insee parlait torchon, le journal parlait serviette. Ou l’inverse. Et, a priori, il n’y a pas de quoi soulever des inquiétudes.
Selon les indicateurs de l'OCDE du panorama de la santé en 2015, publié en novembre, la rémunération des infirmiers travaillant à l'hôpital en France était en 2013 sensiblement inférieure au salaire moyen perçu par les français. Parmi les pays de l'OCDE, la France se situe notamment en avant-dernière position en termes de rémunération des infirmiers par rapport au salaire moyen de la population.
Les infirmiers en France moins bien payés qu'ailleurs
Les infirmiers français moins bien payés que leurs homologues étrangers ? Exact, selon une étude de l'OCDE, qui situe la France en avant dernière position (sur 24 pays), devant la Hongrie, en fonction du salaire moyen de la population.
Une place qui remonte néanmoins à la 21 e position (sur 29 pays cette fois) quand il s'agit de comparer les rémunérations effectives. C'est le Luxembourg qui arrive en tête du tableau de la meilleure rémunération ( 88 000 $ PPA* par an en moyenne pour un infirmier à l'hôpital). Viennent ensuite les Etats-Unis (71 000 $ PPA par an), l'Irlande (62 000 $ PPA), l'Australie (59 000 $ PPA), mais aussi le Danemark, la Belgique, le Canada, la Norvège, le Chili... Puis, la France, loin derrière donc, avec une estimation de rémunération des infirmiers à 37 000 $ PPA, tout comme la Turquie ou la Grèce.
En dernière position en termes de salaire, la Hongrie encore, avec 20 000 $ PPA pour ses infirmiers.
La Grêce, connaît quant à elle, la plus forte baisse de rémunération des infirmiers entre 2009 et 2013.
Certains observateurs attentifs de l’actualité des derniers millénaires l’avaient déjà noté : la religion n’est pas toujours un gage de concorde et de fraternité. Une étude publiée jeudi 5 novembre dans la revue Current Biology suggère que le mode de transmission des valeurs et des pratiques religieuses d’une génération à l’autre risque de faire perdurer cette situation. Menée dans six pays auprès de 1 170 enfants de cinq à douze ans, elle montre que l’altruisme n’est pas la chose la mieux partagée chez ceux issus de familles pratiquant une religion. Ils présenteraient aussi une prédilection pour l’application de châtiments plus sévères que les rejetons de familles se définissant comme « non religieuses ».
Conduite au Canada, en Chine, en Jordanie, en Turquie, aux Etats-Unis et en Afrique du Sud, cette étude dirigée par Jean Decety (Département de psychologie de l’université de Chicago) avait pour objectif de mesurer si la religion, ainsi qu’on le croit fréquemment, renforce les comportements dits « prosociaux ».
L’enquête est financée par une bourse de la Fondation américaine John Templeton.
D’inspiration chrétienne, celle-ci avait en 2007 remis son prix (mieux doté que le Nobel) au philosophe canadien Charles Taylor, qui défend l’idée selon laquelle les sociétés laïques occidentales ne sont pas aptes à satisfaire la quête humaine de sens.
L’agence régionale de santé de Rhône-Alpes a inauguré mardi l’organisation d’une véritable filière d’urgences psychiatriques dans le département du nouveau Rhône et la métropole de Lyon. « Cette organisation est une de nos priorités au niveau de l’agence, explique Véronique Wallon, directrice de l’ARS Rhône-Alpes. Nous estimons à environ 90 000 le nombre de passages aux urgences psychiatriques chaque année. Auparavant, nous observions des points de saturation fréquents. Grâce à cette nouvelle filière, nous voulons mieux orienter les patients, réduire les hospitalisations inopportunes ou peu utiles et réduire le temps d’attente aux urgences. Il s’agit également d’éviter l’errance thérapeutique des patients. » Concrètement, l’ARS a mis sur la table deux millions d’euros pour structurer cette filière autour de 3 établissements de premier recours : le CH de Saint-Cyr-au-Mont-d’Or, le CH Saint-Jean-de-Dieu et le CH Le Vinatier. « Nous avons également renforcé l’équipe d’infirmiers des urgences de l’hôpital Édouard Herriot, grâce à un budget permettant de recruter sept équivalents temps plein (ETP) », précise-t-elle. Hubert Meunier, directeur du CH du Vinatier, explique que l’unité médicale d’accueil de son établissement s’est transformée en Unité d’urgences psychiatriques Rhône métropole (UPRM).
L’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) a publié mercredi 4 novembre le panorama annuel de la santé parmi ses Etats membres. Grâce à de nombreux indicateurs, elle donne ainsi un portrait évolutif de l’état de santé dans 34 pays, dont la France. Nous avons sélectionné quelques chiffres parlants.
Alors que l’imaginaire sexuel moderne dominant représente un corps blanc, sain, valide, mince, actif, autonome et reproductif, le corps handicapé est souvent représenté comme a-sexuel et in-désirable. Le mouvement «handiqueer» refuse, lui, la pathologisation des différences corporelles.
Vous serez sans doute d’accord avec moi pour dire que la vie sexuelle d’un citoyen occidental consiste (indépendamment de son orientation sexuelle) en 90 % de matériel discursif (images ou histoires, sur supports physiques ou simples émanations mentales) et (s’il a de la chance) 10 % d’événements (laissons de côté, pour cette fois, le problème de la qualité de ces derniers). De plus, ainsi que le très peu féministe Guy Debord l’a démontré, dans la société du spectacle ce matériel discursif croît exponentiellement et rend l’événement en lui-même de plus en plus fugace et volatile. Lutter pour la «libération sexuelle» implique un double travail, d’émancipation non seulement pratique, mais aussi discursive. Une révolution sexuelle est toujours une transformation de l’imaginaire, d’images et d’histoires qui mobilisent le désir.
La Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (MIVILUDES) n’a cessé de rappeler dans ses derniers rapports à quel point la santé représentait un secteur à risque. La vulnérabilité des patients les expose en effet peut-être plus encore que les citoyens non malades à la tentation de suivre certains préceptes dangereux et sectaires. Cet enrôlement peut avoir des conséquences néfastes non seulement pour la vie sociale et financière des victimes, mais également pour leur santé physique, si la poursuite des traitements conventionnels est discutée par les "gourous" et autres charlatans.
Thèses de fasciathérapie
Cette introduction des mouvements sectaires dans le secteur sanitaire est facilitée par la défiance actuelle vis-à-vis de la médecine "classique", mais également par l’ouverture des institutions officielles à un certain nombre de pratiques ésotériques. Ainsi, les facultés de médecine accueillent de plus en plus de formations où la rigueur scientifique est souvent totalement absente.
On se souvient comment en novembre 2012, un reportage publié par Sciences et Avenir avait révélé que quelques 17 thèses sur la fasciathérapie étaient en cours dans les universités françaises chargées de former les futurs médecins. Rebondissant sur ce phénomène, quelques mois plus tard, un groupe de sénateurs avait considéré comme une priorité l’encadrement et de l’évaluation des 2 600 diplômes universitaires existant en France et dont le contenu pédagogique demeure peu contrôlé.