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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

samedi 11 février 2023

Interview Camille de Toledo : «Le vertige dissout l’identité, et cette expérience peut être très lumineuse ou très sombre»

par Thibaut Sardier et Sonya Faure  publié le 10 février 2023 

Le vertige est la condition de l’homme moderne. En inventant sans répit des fictions et des codes pour mieux s’attacher au monde, «Sapiens narrans» a perdu pied avec la Terre. Mais cette perte d’équilibre est peut-être aussi le chemin de notre réconciliation avec ce qui nous entoure.

«Des années plus tard, quand tout se mettra à tomber, il devra pourtant se mettre à l’écoute de ce qui se trame sous la peau, dans les os, là ou sont enfouis les mémoires avec le frère, les rires avec le père, les moments de tendresse avec la mère.» Dans Thésée, sa vie nouvelle, paru en 2020, Camille de Toledo racontait un chemin. Celui qui lui permit de retrouver l’équilibre après le suicide de son frère, et les morts rapprochées de sa mère et de son père. «Tout chute.» Le «frère survivant» entamait alors une quête dans une généalogie parfois fantasmée pour trouver à quoi se tenir dans le passé, ainsi que des appuis dans l’avenir.

La chercheuse franco-iranienne Fariba Adelkhah, arrêtée en 2019 en Iran, est sortie de prison

Le Monde avec AFP  Publié le 10 février 2023

L’anthropologue franco-iranienne avait été condamnée en mai 2020 à cinq ans de prison pour atteinte à la sécurité nationale, des accusations qu’elle avait toujours rejetées.

La chercheuse franco-iranienne Fariba Adelkhah, prise en photo en septembre 2012.

Un peu plus d’un an après sa nouvelle incarcération, l’anthropologue franco-iranienne Fariba Adelkhah a été libérée vendredi 10 février, a fait savoir dans un tweet Sciences Po, où elle travaillait. L’information a ensuite été confirmée par le ministère des affaires étrangères français qui demande qu’elle « recouvre l’ensemble de ses libertés ».

Toulouse : l'hôpital Marchant va fermer son pavillon dédié aux jeunes gens qui décompensent, le personnel crie au scandale

Publié le 

Faute de personnel suffisant, la direction de l'établissement est dans l'obligation de fermer l'APJA.

Faute de personnel suffisant, la direction de l'établissement est dans l'obligation de fermer l'APJA.

La direction de Marchant est contrainte de fermer son pavillon dédié aux jeunes gens qui sortent des urgences psychiatriques. Le personnel soignant dénonce cette situation. Il va être affecté à d'autres services pour pallier les congés de leurs collègues.

« Je ne mène pas cette bataille pour sauver mon job. J’ai décidé de quitter la profession. L’idée que les ados qui décompensent ne puissent être correctement soignés m’est insupportable », alerte Sophie, infirmière au pavillon d’admission pour jeunes adultes (APJA) du centre hospitalier Gérard-Marchant à Toulouse. La soignante ne comprend pas la décision de la direction de l’établissement de fermer du 26 juin au 10 septembre, cette structure unique en Occitanie qui accueille des jeunes gens âgés de 15 à 25 ans en grande détresse psychologique.  « Généralement, ce sont les urgences psychiatriques qui nous envoient ces patients. Cela peut être des ados qui souffrent de troubles alimentaires, de dépression, d’idées suicidaires voire de troubles compulsifs du comportement mais la plupart du temps on a affaire à des gamins qui viennent de vivre un premier épisode psychotique sévère.

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Cahiers de l'enfance et de l'adolescence


Un peu plus près des étoiles : vie et mort des stars de l’espace

par Alice Clair  publié le 9 février 2023

Comment naissent les étoiles ? Qu’est-ce qui les fait briller puis s’éteindre ? Et après, que deviennent-elles ? Depuis les nuages de gaz et de poussières des origines jusqu’à l’explosion en supernova, les étapes de vie des étoiles en infographies.

Origine des étoiles et principale période de vie

La création des étoiles se produit dans d’immenses nuages de gaz, de molécules et de poussières. Elles naissent en groupe, à partir de l’effondrement de ce nuage. Cette pouponnière d’étoiles se contracte et des fragments de matière se compriment formant ainsi des «cœurs protostellaires». Au centre de ces derniers, les atomes se rapprochent les uns des autres, entraînant une hausse de la température. Lorsque celle-ci atteint 10 millions de degrés, des réactions de fusion thermonucléaire s’enclenchent. Les protoétoiles deviennent alors des étoiles.

Les porte-mentaux





Une rencontre-choc entre huit comédiens et des textes d’art brut écrits dans un hôpital psychiatrique.

 [...] Les porte-mentaux est le fruit d'une rencontre : celle de Stéphane Baroux et du livre « Sous les stylos la page », recueil de textes écrits dans le cadre de l’atelier d’écriture Papiers de soi, à l’hôpital psychiatrique de Montfavet.


Dans ces lignes, des femmes et des hommes, par-delà les symptômes qui les ont conduits à l'hôpital, se révèlent autrices et auteurs de textes libres et libératoires. La fulgurance des phrases, des idées et des sentiments nous saisissent dès la première lecture.


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Histoire des maladies : la génétique retrace 10 000 ans d’évolution de notre immunité

Lundi, 06/02/2023 

Histoire des maladies : la génétique retrace 10 000 ans d’évolution de notre immunité

C'est une révolution génétique qui remonte à l'âge du bronze en Europe : il y a 4500 ans, notre système immunitaire a commencé à muter pour mieux résister à une propagation de maladies infectieuses, au détriment de notre protection contre d'autres types de maladies. Une étude réalisée par des scientifiques de l’Institut Pasteur, d’Université Paris Cité, du CNRS et du Collège de France, a retracé, grâce à la paléogénomique, 10 000 ans d’évolution du système immunitaire humain, à savoir depuis la période néolithique où les chasseurs-cueilleurs ont abandonné leur mode de vie nomade pour développer l'agriculture et l'élevage.

Les scientifiques ont analysé l'ADN ancien de 2300 individus européens, retrouvés au cours de diverses fouilles archéologiques, et déjà entreposé dans une base de données. Ils ont combiné ces échantillons à 500 génomes modernes et développé une méthode pour détecter et dater les variations génétiques survenues au fil du temps. Une approche fondée sur la paléogénomique, discipline qui a valu le prix Nobel de médecine 2022 au biologiste suédois Svante Pääbo.

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vendredi 10 février 2023

XLIVe COLLOQUE DU RPH: Devenir père entre Imaginaire, Symbolique et Réel

Réseau pour la psychanalyse à l’hôpital

Samedi 1er avril 2023 
de 9h00 à 16h30



























Devenir père ne se réduit pas à l’acte biologique de reproduction, mais désigne plutôt la position qu’occupe l’homme auprès de son enfant et de la mère. La théorie freudienne nous enseigne combien cette position du tiers qui sépare possède une valeur fondamentale pour la vie future de l’enfant.

Si dans Totem et Tabou1 le père est tué, mangé par sa progéniture, c’est pour qu’il instaure la loi au sein de la société par-delà la mort. Dans la continuité des travaux de Sigmund Freud, pour Jacques Lacan « le vrai père, le père symbolique, est le père mort. »2 Et qu’en est-il des pères bien vivants ?  


IMAGINATION ET SCIENCES : LA RÉVOLUTION QUANTIQUE

 Chaire de Philosophie à l'Hôpital

Philippe Jaccottet

Ce séminaire est ouvert à toute personne intéressée. Pour vous inscrire, envoyer un mail à hocinif@gmail.com.

La révolution quantique a été l’occasion d’une ré-ouverture de l’imaginaire, créant une rupture considérable par rapport aux paradigmes de la modernité où, depuis les théorisations copernico-galiléennes, tout est mathématisation de la matière. Le monde microphysique n’est pas seulement soumis aux lois mécaniques et locales mais est également traversé par des actions qui agissent à distance, c’est-à-dire de façon non-locale, non mécanique et non causale. Alors qu’auparavant on pouvait précisément situer un objet macroscopique dans les coordonnées d’un repère temporel et spatial, on réalise tout à coup que le simple fait d’observer un objet microphysique modifie son comportement.

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En Chine, aux bons soins des médecins de campagne

Par   Publié le 10 février 2023

Près d’un quart des 4 millions de praticiens qui exercent dans le pays, rémunérés par l’Etat, n’ont pas terminé leurs études secondaires. Loin des villes, ils soignent leurs patients avec des remèdes « faits maison », perpétuant la médecine traditionnelle.

Le docteur Cheng Shanquan dans son cabinet à Zhu (Chine), le 27 janvier 2023.

Puisque la quasi-totalité des habitants du village s’appellent Jiang – ils affirment descendre de Jiang Ziya, un stratège militaire qui a vécu il y a environ 3 000 ans – , le village s’appelle tout simplement « le village des Jiang ». A environ 500 kilomètres au sud de Pékin, ce bourg sans charme de 1 400 habitants, situé dans le nord de la province du Henan, coule des jours aussi paisibles que le majestueux fleuve Jaune qui le borde et charrie des blocs de glace qu’on imagine venir du lointain Tibet.

19èmes journées de Pédopsychiatrie de la Fédération Française de Psychiatrie

par Fédération Française de Psychiatrie


 Du 27 au 29 mars 2023

19èmes journées de Pédopsychiatrie de la Fédération Française de Psychiatrie "Les enfants et leurs familles face à l’adversité : place de la pédopsychiatrie"

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5ème journée de la Fédepsychiatrie « Pépites de la psychiatrie française


 


par Fédération Française de Psychiatrie


 Le 25 mai 2023

La Fédération Française de Psychiatrie a effectué (et continue de réaliser) un “tour de France” des lieux de soins psychiatriques (hôpitaux, cliniques, dispositifs libéraux…). Ces visites sont structurées sur l’axe suivant : recenser des dispositifs simples et concrets, originaux, créatifs et enthousiasmants proposés par des services de psychiatrie (dont on entend parfois peu parler).


Quid de la question de l’abolition des soins sans consentement en psychiatrie

Publié le 

Faut-il abolir les soins sans consentement en psychiatrie ? Michel David, pédopsychiatre honoraire des hôpitaux, Président sortant de la Fédération française de psychiatrie (FFP), publie un éditorial sur ce sujet. Nous publions ici le début de son analyse, à retrouver en intégralité sur le site de la FFP. 

La première chambre civile de la Cour de cassation a rendu deux arrêts le 26 janvier 2023 à retrouver dans la rubrique 
« Soins sans consentement, isolement et contention », transmettant ainsi deux questions prioritaires de constitutionnalité relatives à l’isolement et à la contention. La complexité de ce sujet échappe au sens commun et ne peut être appréhendée, sur le plan théorique que par de rares spécialistes. De quoi s’agit-il dans ces deux arrêts ? La règlementation ne prévoit pas :
– l’obligation pour le directeur ou le médecin d’informer le patient, dès le début d’une mesure d’isolement ou de contention, de la voie de recours qui lui est offerte pour contester la décision ;
– l’intervention systématique d’un avocat à côté du patient lors du contrôle des mesures d’isolement et de contention.
Ces omissions ne respectent pas certains principes essentiels constitutionnels (à lire dans les arrêts) et ne permettent pas un procès équitable. L’argumentation est très juridique et une personne peu au fait de la psychiatrie ne percevra pas qu’il s’agit de « décisions » (et non plus de prescriptions) pour des personnes hospitalisées parce qu’elles sont malades : le tribunal et ses procédures plutôt que l’hôpital et les soins. En revanche sur le terrain, que ce soit pour les patients, les soignants ou les administratifs hospitaliers, les modifications incessantes ne facilitent pas les soins et elles ne semblent pas avoir fait diminuer drastiquement les mesures d’isolement ou de contention. La maladie mentale grave résiste à l’idéal juridique. Évidemment, quelques psychiatres surdoués affirment pouvoir se passer de ces mesures. Malheureusement, les psychiatres désertent de plus en plus l’hôpital et forcément aussi les plus doués d’entre eux…

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Parcours de soins psychiatrique, projet de vie : engagement du patient et place des aidants

Publié le 

Le Comité éthique de la Fédération hospitalière de France (FHF) poursuit son cycle de webinaires en 2023 pour répondre l’intérêt grandissant pour les sujets éthiques et propose début mars un thème sur le parcours de soin en psychiatrie.

Ces sessions courtes, autour de thèmes d’actualités, ont pour ambition de valoriser une éthique de terrain et de répondre aux problématiques des professionnels de santé (personnels administratifs ou soignants) et des représentants d’usagers. Elles convoquent des experts pluriprofessionnels et pluridisciplinaires très complémentaires dans leur approche.


ChatGPT, l’outil d’IA va-t-il chambouler la santé ?



Christophe Gattuso   1er février 2023

Il peut écrire des poèmes, rédiger des lettres de motivation, proposer des recettes de cuisine et répondre à toutes les questions ou presque qui lui sont posées… Mis en ligne en novembre dernier, le nouvel agent conversationnel ChatGPT, développé par l’entreprise américaine OpenAI et dans lequel a massivement investi Microsoft, pourrait ouvrir d’importantes perspectives dans le domaine de la santé.

Après la chirurgie, la découverte de la pénicilline ou de la vaccination, se souviendra-t-on de ChatGPT comme d’une grande avancée dans le domaine de la médecine ?

Il a fallu moins de trois mois pour que ce modèle de machine learning affole les amateurs de nouvelles technologies. Selon eux, les robots conversationnels, capables de comprendre le langage naturel et de répondre intelligemment aux questions des utilisateurs, pourraient révolutionner certains usages et de transformer de nombreux métiers.

« Depuis environ quatre ans, les "géants du web" comme Google, développent des modèles massifs de langage, tels BERT ou GPT, qui facilitent la mise en œuvre de techniques de traitement automatique de la langue naturelle, comme le résumé de texte, les systèmes de question-réponse, la génération automatique de textes ou le dialogue. Ces derniers surprennent par leur qualité de leur répartie », explique à Medscape édition française Jean-Gabriel Ganascia, spécialiste de l'intelligence artificielle, ex-Président du comité d'éthique du CNRS, président du comité d'orientation du CHEC (Cycle des Hautes Études de la Culture) et membre du Conseil scientifique de l'Observatoire B2V des mémoires.

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Prisons : « Loin des fanfaronnades populistes, instaurons au plus vite un numerus clausus “inversé” »

Publié le 9 février 2023

Le chef d’entreprise Sylvain Lhuissier et l’avocat Dominique Raimbourg proposent, dans une tribune au « Monde », que, dans les maisons d’arrêt déjà occupées à 100 %, le condamné le plus proche de la sortie bénéficie d’une mesure d’aménagement afin de pouvoir sortir lorsqu’un nouveau détenu est incarcéré.

Le 5 janvier, le garde des sceaux présentait son « plan d’action pour la justice ». Si le plan est global et ambitieux, les réponses à la surpopulation carcérale ne sont pas à la hauteur. Il y a pourtant un moyen efficace et sans risque pour résorber la surpopulation : le numerus clausus « inversé ».

Le 1er décembre 2022, 72 836 détenus s’entassaient dans les 60 698 places de prison disponibles. Jamais il n’y a eu autant de personnes détenues en France : triste record.

Adoptions internationales en France : une étude révèle l’ampleur des dérives

Par    Publié le 9 février 2023

Un rapport-choc, produit par deux historiens et publié lundi 6 février, s’interroge sur le caractère « systémique » des irrégularités qui ont perduré dans une vingtaine de pays, pendant plus de trente ans.

En février 2004, Christian Jacob (second depuis la gauche), alors ministre français de la famille, visite un orphelinat dans la province de Hoa Binh, au nord du Vietnam.

La boîte de Pandore est ouverte. Si, ces dernières années, la multiplication des témoignages de Français affirmant avoir été adoptés illégalement à l’étranger laissait penser que les dérives étaient nombreuses dans l’Hexagone, l’« Etude historique sur les pratiques illicites de l’adoption internationale en France », publiée lundi 6 février par les historiens Fabio Macedo et Yves Denéchère, dresse un état des lieux encore plus glaçant.

Parents « alternants », vous n’êtes pas seuls !

 

Darons daronnes

Par Clara Georges

Ce matin, au petit-déjeuner, ma fille aînée, âgée de 7 ans, m’a demandé ce que j’allais faire aujourd’hui. Je lui ai répondu que j’allais écrire un article sur les parents séparés, « une semaine chez papa, une semaine chez maman ». Ma fille a alors dit : « Oui, enfin c’est rare. En général, le système, c’est plutôt : “Tout le temps chez maman, et des week-ends chez papa.” Parce que les pères, ils sont débordés. » Tandis que je m’étranglais avec une fraise lyophilisée de mes Special K, elle a rectifié d’elle-même : « En fait, ce n’est pas toujours parce que les pères sont débordés. C’est parce que c’est comme ça. »

C’est comme ça : une excellente manière de résumer cet état de fait, que l’on peut vérifier par les chiffres. En France, seuls 12 % des enfants de parents séparés vivent en « alternance », c’est-à-dire une partie du temps chez l’un, une partie du temps chez l’autre. Cela représente 480 000 enfants en 2020, soit 3,4 % des mineurs. Les autres enfants de parents séparés résident donc majoritairement ou exclusivement chez un seul de leurs parents, le plus souvent leur mère (86 %). La loi instituant la résidence alternée en France date de 2002, et le pourcentage de ceux qui la pratiquent augmente très lentement depuis vingt ans.

Il se trouve que cette semaine j’ai croisé à vélo une de mes amies de longue date. Cela fait un bon mois qu’on se répète par SMS qu’il faut qu’on se voie. Tandis que nous nous hâtions chacune vers une école, elle m’a proposé de boire un verre « lundi ou mardi ». Le même jour, une autre amie de ce même groupe de copines m’a écrit, en me donnant des dates auxquelles elle serait libre la semaine suivante. Mes deux amies sont « alternantes », et décalées : l’une est sans enfants les semaines paires, l’autre les semaines impaires. Ce qui pimente les conversations lorsqu’on essaie d’organiser un dîner ensemble.

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Isabelle Lafon : "Penser le théâtre, c’est peut-être poser des questions un peu à côté"


 


Lundi 6 février 2023

"Je pars sans moi", création d'Isabelle Lafon, Théâtre de la Colline, 2023 - Laurent Schneegans

Isabelle Lafon met en scène "Je pars sans moi", visible jusqu’au 12 février au Théâtre National de la Colline. Le texte du spectacle est inspiré des œuvres du psychiatre Gaëtan de Clérambault et des écrits de Fernand Deligny. Entretien.


Avec

A partir des mots d’une femme internée en 1882 à Saint-Anne, parus dans la revue l’Encéphale sous le titre Impressions d’une hallucinéeIsabelle Lafon et Johanna Korthals Altes nous dirigent aux frontières du désarroi mental. Imprégnées de ces écrits et de rencontres avec des psychiatres, des enfants ou des adultes hospitalisés, elles font de ces récits une traversée personnelle et délicate vers la folie, d’où surgissent des confidences, subversives et furieuses. Un spectacle ou folie et normalité se mêlent pour apprendre à s’écouter et à se rencontrer.

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“Féminicide non intime” : les femmes sont-elles toujours tuées parce que femmes ?

Juliette Bénabent  Publié le 08/02/23 

Marche contre les violences conjugales (et toutes les formes de violences sexuelles), à l'appel du collectif #NousToutes, le 23 novembre 2019 à Paris.

Marche contre les violences conjugales (et toutes les formes de violences sexuelles), à l'appel du collectif #NousToutes, le 23 novembre 2019 à Paris.

Photo Corentin Fohlen/Divergence

L’avocate Nathalie Tomasini, spécialisée dans la défense des femmes victimes de violence, milite pour l’inscription du féminicide dans le Code pénal. Et l’extension de la notion, aujourd’hui limitée au contexte conjugal.

Aux assises d’Aix-en-Provence, un homme est jugé jusqu’au 10 février pour le meurtre de Marie-Bélen Pisano, étudiante de 21 ans, en mars 2019. Alors que le procès s’est ouvert lundi 6 février pour « vol avec violences ayant entraîné la mort », la justice estimant que l’agression avait pour motif le vol du portable de la jeune fille, la famille et l’avocate de celle-ci évoquent un « féminicide non intime », c’est-à-dire le meurtre d’une femme en raison de son genre, commis par un auteur qui n’avait pas de lien intime avec elle. Quel est le sens de cette notion ? Quelle valeur peut-elle avoir, alors que le féminicide lui-même n’est pas inscrit dans notre Code pénal ? Décryptage avec Nathalie Tomasini, avocate qui a notamment défendu Jacqueline Sauvage et Valérie Bacot, qui avaient tué leurs conjoints violents, et fondatrice dès 2011 du premier cabinet spécialisé dans la défense des femmes victimes de violences.