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dimanche 8 mai 2011

Québec

Le CHUS utiliserait souvent les électrochocs

Publié par Vincent Franche-Lombart
05 mai 2011 

Le CHUS-Hôtel-Dieu aurait réalisé 717 électrochocs pour l'année 2009.

C'est du moins ce qu'affirme le porte-parole du comité Pare-chocs, Ghislain Goulet.

Ces chiffres classeraient le CHUS au deuxième rang des hôpitaux ayant offert le plus souvent ce genre de traitement au Québec.


Monsieur Goulet déplore l'absence de documentation en lien avec cette pratique qu'il juge dangereuse.


Il mentionne également qu'une étude commandée par le Ministère de la santé en 2003 avait proposé des solutions qui n'ont pas été appliquées.


Le CHUS confirme avoir recours régulièrement aux électrochocs

Publié par Vincent Franche-Lombart
06 mai 2011

Le département de psychiatrie du CHUS Hôtel-Dieu confirme que des traitements d'électrochocs sont données à certains patients, mais elles se font dans un cadre sécuritaire.


Le psychiatre Claude Arbour signale qu'on est toutefois bien loin des méthodes utilisées dans les années 40 ou 50 alors que la personne était consciente.

Il précise qu'aujourd'hui, les patients qui reçoivent des électrochocs sont endormis et l'objectif est de les soulager des symptômes de dépression majeure qu'ils éprouvent.


Le docteur Arbour souligne que le CHUS prend toutes les mesures nécessaires pour diminuer les risques associés aux électrochocs pour les patients.


Les patients du CHUS qui reçoivent des électrochocs doivent signer un formulaire de consentement.


Depuis 2005, le comité Pare-chocs questionne de façon continue le ministre de la santé afin d'obtenir les chiffres exacts et les détails des méthodes utilisées, mais sans succès.



Un robot au service de la psychiatrie
Strasbourg, le 11 avril 2011.

La société Axilum Robotics annonce la labellisation, par le pôle Alsace BioValley, de son premier projet de R&D collaboratif, baptisé « TMS-Robot ». La vocation de la société est le développement et la commercialisation de solutions robotisées destinées à assister le corps médical dans la mise en œuvre de gestes techniques.

Le premier projet d'Axilum Robotics est le développement d'un robot d'assistance à la Stimulation Magnétique Transcranienne (TMS) destiné aux neurologues et aux psychiatres.

La TMS consiste à stimuler des zones du cortex cérébral par l'application sur le crâne d'une bobine délivrant des impulsions magnétiques brèves et de forte intensité, totalement indolores. La TMS est utilisée comme outil de recherche afin d'améliorer nos connaissances des mécanismes neurophysiologiques et cognitifs. Ses applications thérapeutiques potentielles sont nombreuses, en particulier dans le domaine psychiatrique : la TMS fait actuellement l'objet d'études cliniques dans les domaines des épisodes dépressifs majeurs résistants aux médicaments et des hallucinations auditives de la schizophrénie, où elle apparait comme particulièrement prometteuse.


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Répondre aux affects négatifs en psychothérapie
Publié le 20/04/2011

Dans la rubrique « études de psychiatrie » de The American Journal of Psychiatry, deux psychiatres universitaires à New York (John C. Markowitz et Barbara L. Milrod) livrent leur vision des psychothérapies, en alternant conceptions théoriques et vignettes cliniques, parfois avec humour, quand le psychothérapeute dit sobrement ‘‘Uh-huh’’ (euh hein) au patient.

Destiné notamment aux psychiatres en formation, cet article souligne l’intérêt de « répondre aux affects négatifs dans les psychothérapies » où le thérapeute est censé « offrir un support et un modèle. » S’il peut lui-même affronter des émotions et des sentiments désagréables renvoyés par autrui, comme « un flot de dépression, d’angoisse ou de panique », cela permet de l’endiguer chez le patient. Pour les auteurs, les psychiatres doivent donc travailler aussi sur ces affects négatifs, mieux les comprendre et les intégrer à une thérapie, dans une dynamique de changement. De même que le confident « sympathique » est (pour l’étymologie grecque) « celui qui souffre avec », l’empathie attendue du thérapeute implique un « partage des affects négatifs » avec le patient, car leur gestion a une incidence perceptible non seulement dans le discours du thérapeute, mais aussi dans « ses réactions non verbales » (regards, expressions faciales ou postures). Et surtout, le psychiatre doit montrer son intérêt pour le patient, être capable de « se représenter son état mental » (mentalizing the patient’s mind).

Or une difficulté concerne la formation des psychiatres, de plus en plus « submergés par la paperasserie, au détriment du contact clinique ». Désormais, le temps presse et les traitements médicamenteux tendent à supplanter les psychothérapies, jugées trop lentes. La « maîtrise comptable » des dépenses de santé implique une réduction croissante de la durée moyenne des hospitalisations, et cette évolution compromet une formation « à l’ancienne » : quand cette durée se comptait en mois, les futurs spécialistes avaient alors le temps de « se familiariser avec des patients et avec leurs propres réactions. » Pour compenser ce « manque à apprendre », les auteurs préconisent de revaloriser ce que les psychanalystes appellent « l’analyse didactique », c’est-à-dire la pratique d’une thérapie personnelle, présentée comme une bonne école de psychothérapie.                 

Dr Alain Cohen

Markowitz JC et Milrod BL : The importance of responding to negative affect in psychotherapies. Am J. Psychiatry 2011; 168-2 : 124-128.
Burn out des médecins : un modèle différent chez les hommes et les femmes
Publié le 27/04/2011

Le phénomène existait-il déjà chez nos prédécesseurs ou est-il récent ? Toujours est-il que l’on ne peut plus parler des conditions de travail des professions médicales sans évoquer le syndrome d’épuisement professionnel autrement dit du burn out.

Les médecins généralistes semblent particulièrement touchés. Une étude réalisée en Hollande indiquait récemment qu’ils étaient, parmi toutes les personnes exerçant un emploi, les plus affectés par le burn out. D’autres travaux révèlent que la prévalence de celui-ci a augmenté chez eux de façon significative au cours des dix dernières années. L’organisation et les horaires de travail, les pressions auxquels ils sont soumis de la part des patients et des autorités de tutelle, les difficultés à concilier travail et famille sont autant d’explications avancées.

Mais une autre question apparaît, suscitée par la féminisation croissante de la profession : femmes et hommes sont-il égaux devant le burn out ? C’est ce qu’a voulu savoir une équipe hollandaise, en suivant 212 médecins généralistes, dont 128 hommes, interrogés à trois reprises, en 2002, 2004 et 2006. Le Malasch Burnout Inventory’s est utilisé comme échelle de mesure.

Il apparaît qu’environ 20 % des médecins interrogés sont victimes du burn out, tout en continuant à travailler. Une diminution de la prévalence est toutefois notée en 2004, ce que les auteurs rattachent à des changements dans l’organisation du système de gardes, mais qui n’est que provisoire, les indicateurs étant à nouveau à la hausse en 2006. Si le burn out touche aussi bien les médecins hommes que les femmes, le processus ne se déroule pas de la même façon dans les deux sexes.

Les femmes semblent d’abord affectées par l’épuisement émotionnel, vient ensuite la dépersonnalisation, cet état d’esprit qui leur fait adopter une attitude distante, négative, voire méprisante vis-à-vis des patients, et finalement une baisse du sentiment d’accomplissement. Cette évolution semble donc conforme au modèle décrit par Leiter et Maslach. Alors que les hommes manifestent d’abord la dépersonnalisation, qu’ils pourraient utiliser comme une barrière contre l’épuisement émotionnel qui n’apparaît qu’ensuite. Leur sentiment d’accomplissement personnel semble beaucoup moins affecté que celui des femmes.

Ces différences sont importantes à considérer et devraient avoir des implications théoriques, mais aussi pratiques pour la prévention et le dépistage précoce du burn out. Elles laissent entrevoir l’existence possible d’autres différences, peut-être culturelles, dont l’exploration ne manquera pas d’intérêt.

Dr Roseline Péluchon

Houke I et coll.: Development of burnout over time and the causal order of the three dimensions of burnout among male and female GPs. A three wave panel study.
BMC Public Health 2011, 11:240 doi:10.1186/1471-2458-11-240