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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

mercredi 28 décembre 2022

Le traitement de l’anxiété chez les adultes plus âgés pourrait réduire le risque de démence

À retenir 

  • Plus de deux tiers des adultes plus âgés présentant un trouble anxieux probable ont présenté une amélioration fiable de leur anxiété grâce à la psychothérapie.
  • Ces adultes plus âgés présentaient des risques réduits de démence toutes causes confondues, de démence vasculaire et de maladie d’Alzheimer.

Pourquoi est-ce important ?

  • Les interventions visant à prévenir et traiter la démence sont limitées.

Méthodologie

  • Une étude de cohorte prospective a porté sur 128 077 adultes plus âgés au Royaume-Uni, de 65 ans ou plus, sans démence et atteints d’un trouble anxieux probable, qui avaient eu recours à des services de psychothérapie fondés sur des données probantes pendant la période 2012–2019 (Programme d’amélioration de l’accès aux traitements psychologiques).
  • Critère d’évaluation principal : la démence toutes causes confondues, à l’exclusion des cas diagnostiqués au cours de la première année suivant la fin de la psychothérapie.
  • Financement : Société de la maladie d’Alzheimer (Alzheimer’s Society) ; autres.


Smartphone, GPS, Google… À force d’assistance, la mémoire humaine flanche

Olivier Tesquet  Publié le 25/12/22

Perpétuellement assistés par des mémoires externes, nous n’exerçons plus la nôtre. Au point de la perdre ? Jean-Gabriel Ganascia, professeur à la faculté des sciences de la Sorbonne, et Francis Eustache, neuropsychologue et professeur à l’École pratique des hautes études, en débattent.

1965 : Gordon Moore, docteur en chimie et futur cofondateur du géant de l’informatique Intel, énonce la loi du même nom. Il prédit que le nombre de transistors dans un circuit intégré double tous les dix-huit mois. En d’autres termes, la puissance de calcul des ordinateurs croît de manière exponentielle. Cinquante ans plus tard, nous sommes effectivement capables de stocker des millions de livres dans des disques durs de la taille d’un galet, ou d’externaliser nos photos de vacances dans un cloud qui semble sans limites. Nos smartphones sont des bibliothèques miniatures et nous vivons entourés de mémoires externes, à qui nous déléguons notre mémoire biologique. Jusqu’à la perdre ?

Jean-Gabriel Ganascia, professeur à la faculté des sciences de la Sorbonne et président du comité d’éthique du CNRS, rappelle que ces béquilles technologiques, omniprésentes mais fragiles, tendent « à la fois vers l’hypermnésie et vers l’amnésie ». Quant à Francis Eustache, neuropsychologue et professeur à l’École pratique des hautes études, il s’interroge en introduction d’un ouvrage collectif auquel ces deux scientifiques ont participé : « Essence-même de notre élan vital et de notre libre arbitre, [notre mémoire] est-elle menacée face à des mémoires externes de plus en plus puissantes et invasives ? » (1). Cette question vertigineuse se pose avec d’autant plus d’insistance que le modèle des grandes plateformes de la Silicon Valley ambitionne de transformer nos expériences en signaux informatiques, et que les milliardaires qui la peuplent, comme Elon Musk ou Mark Zuckerberg, rêvent d’accroître ou de numériser nos capacités cognitives.

mardi 27 décembre 2022

Pourquoi ces médecins du Maine-et-Loire ont fait interner un confrère en psychiatrie

Publié le 

La chambre disciplinaire de l'ordre des médecins a débouté un médecin du Maine-et-Loire qui voulait que des confrères soient sanctionnés pour l'avoir fait interner en psychiatrie.

La chambre disciplinaire de l’ordre régional des médecins a débouté un professionnel addictologue des centres hospitaliers d’Angers et Saumur (Maine-et-Loire), qui voulait que deux de ses confrères soient sanctionnés pour l’avoir fait interner contre son gré en psychiatrie.

Dr C. avait en effet été hospitalisé « sans consentement » le 25 août 2021 au Centre de santé mentale angevin (CESAME) de Sainte-Gemmes-sur-Loire sur la base d’un certificat médical du Dr J.

Il présentait « des troubles mentaux »

Ce dernier est un médecin généraliste installé sur la commune. Il rappelait dans ce document que son confrère était « suivi pour trouble(s) bipolaire(s) » et qu’il présentait des « troubles mentaux » qui rendaient « impossible » une hospitalisation de son plein gré.

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Ça fait tâche Sur TikTok, les petites amies au foyer sont premières de corvées

par Katia Dansoko Touré  publié le 31 décembre 2022

Depuis cet automne, de nombreuses jeunes femmes, sans emploi et vraisemblablement dépendantes de leurs compagnons, filment avec enthousiasme leurs activités quotidiennes et leurs travaux domestiques sous le hashtag #StayatHomeGirlfriend.

On connaissait les «femmes au foyer», voici venu le temps des «petites amies au foyer» ou, en version originale, «Stay at Home Girlfriend». Merci qui ? TikTok, l’application chinoise prisée des ados (et qui pourrait être bannie aux Etats-Unis par peur d’une surveillance de Pékin) sur laquelle est née cette énième tendance à l’automne. Au menu : des vidéos dans lesquelles des jeunes femmes (pas plus de 25 ans pour la plupart) partagent leur routine – sport, rangement du domicile, préparation des repas – en attendant leur petit ami parti travailler.

Sur l’une d’elles, une internaute se prépare dans son dressing – où s’entassent sacs, chaussures de luxe mais aussi dollars en grande quantité –, avant de filmer sa promenade du matin, ses séances de manucure, son shopping puis son passage au resto (1,8 million de vues). «Tout ce que je fais pour mon petit ami dans la journée», écrit une autre sur une vidéo où elle prépare le café et fait à manger (4,5 millions de vues). «J’adore être une petite amie qui reste à la maison et qui n’a pas à travailler toute la journée», assume une tiktokeuse de 25 ans (3,2 millions de vues).

La tentation de l'occulte


© Getty

À propos de la série

Dans le cadre de la quinzaine "L'étrange Noël de France Culture", une série pour explorer l'influence et le pouvoir de ces croyances à mi-chemin entre science, religion et superstition. Quelle place ont-elles dans la société ? Quelle influence ont-elles dans la sphère politique ?

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Témoignage Harcèlement scolaire : «Dès les premières insultes, j’ai cessé de m’aimer»

par Cécile Bourgneuf et photo Emma Burlet   publié le 26 décembre 2022

Injuriée, frappée, aspergée d’essence et menacée de mort : Anne-Liz Deba a vécu un véritable calvaire au collège, aggravé selon elle par l’inaction de l’équipe pédagogique. Durablement traumatisée, elle tente aujourd’hui d’aider d’autres victimes à se reconstruire.

700 000 élèves sont en moyenne victimes de harcèlement chaque année, soit deux à trois enfants par classe. Ils en resteront durablement marqués, quand les conséquences ne sont pas encore plus dramatiques. Chaque mois, Libérationaborde ce phénomène majeur chez les mineurs.

Elle ne peut plus bouger. Tétanisée. Elle en est certaine, elle va mourir devant son collège, tuée par ses harceleurs. Ils viennent de vider deux bidons d’essence. L’un dans l’allée, jusqu’à ses pieds. L’autre, sur elle. «Brûle-la ! Brûle-la !» scande le groupe de garçons hilares tandis qu’un élève s’approche avec un briquet. Il l’allume, l’éteint puis brandit la flamme devant ses yeux. Anne-Liz a 13 ans.«Au moins tout ça s’arrêtera enfin», se dit-elle. «Tout ça», ce sont des années de harcèlement scolaire dont témoigne aujourd’hui Anne-Liz Deba dans les écoles, dans les médias et dans son podcast Smile. Lorsqu’on rencontre la jeune femme de 21 ans dans un café de l’Est parisien, on est d’abord frappé par son sourire.

lundi 26 décembre 2022

Antidépresseurs : quels sont ceux qui exposent le plus à un risque de syndrome de sevrage ?

Caroline Guignot    8 nov. 2021

Messages principaux

  • L’analyse de la base de données de pharmacovigilance de l’OMS montre que les antidépresseurs à courte demi-vie exposent les patients à un risque plus élevé de syndrome de sevrage que ceux à demi-vie longue.



Freud : pourquoi cette "inquiétante étrangeté” quand je me vois dans le miroir ?

Lundi 19 décembre 2022

Provenant du podcast

Sans oser le demander


Inquiétante étrangeté ©Getty - Chris Clor

L’"unheimliche" ou "inquiétante étrangeté" est une sensation d'angoisse face à quelque chose qui nous est familier. Quelles sont, selon Freud, les situations qui provoquent ce sentiment ? Et quelle est l'origine de ce concept ? 

Avec
  • Paul-Laurent Assoun psychanalyste, professeur émérite à l'Université Paris 7, membre du Centre de recherches psychanalyse, médecine et société

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Emmanuel Macron invité des « Rencontres du Papotin » le 7 janvier

20 Minutes avec AFP  Publié le 20/12/22

SANS FILTRE  Le président répondra aux questions d’une cinquantaine de journalistes atteints de troubles du spectre autistique

Emmanuel Macron, le 15 décembre 2022.

Emmanuel Macron, le 15 décembre 2022. — 

NICOLAS MAETERLINCK / BELGA / AFP

Exercice d’interview inédit à la télévision et coup de com' garanti pour Emmanuel Macron. Le président sera le prochain invité de l’émission « Les rencontres du papotin », programmée le 7 janvier sur France 2. Diffusée dès 20h30, l’émission préenregistrée montrera le chef d’Etat français répondre aux questions de la rédaction du Papotin, composée d’une cinquantaine de journalistes atteints de troubles du spectre autistique.

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A lire en BD – Freud : le moment venu

Publié le 

Âgé de 67 ans, atteint d’un cancer en raison de son addiction aux cigares, Sigmund Freud subit les affres de l’âge, de la maladie et de la montée du nazisme … L’histoire nous est racontée en bande dessinée …

En 1923, Sigmund Freud, âgé de 67 ans et fumeur invétéré de cigares, découvre qu’il est atteint d’un cancer de la bouche. Longtemps, les médecins lui avaient caché la vérité, persuadés qu’il n’est pas prêt à entendre la nouvelle. Durant plus de 15 ans, Freud luttera contre sa maladie… tout en refusant d’arrêter de fumer, persuadé que le cigare augmente sa productivité et lui permet de garder une meilleure maîtrise de lui-même. Dans le même temps, un mal tout aussi redoutable ronge l’Europe : en 1933, Adolf Hitler accède au pouvoir en Allemagne. Cinq ans plus tard, il annexe l’Autriche. Freud n’a alors d’autre choix que de fuir Vienne pour Londres …

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Journée mondiale de l’orgasme : pourquoi parle-t-on de "petite mort" ?

Ariane Schwab  Publié 

En cette journée mondiale de l’orgasme, mercredi 21 décembre, attardons-nous sur l’expression "petite mort". On la doit, semble-t-il, à un chirurgien autodidacte du XVIe siècle, Ambroise Paré.

  (RICHARD VILLALON / MAXPPP)

Formé sur le tas à l’hôtel Dieu et sur les champs de bataille, Ambroise Paré est devenu premier chirurgien du roi Charles IX au XVIe siècle, à la demande de Catherine de Médicis. C’est à lui et à son autodidaxie du corps humain qu’on doit l’expression "petite mort" que s’est appropriée le langage érotique courant. Il a en effet observé l’état de syncope, ou d’étourdissement et les frissons nerveux qui accompagnent l’orgasme. D’où le terme de "petite mort". D’ailleurs, l’orgasme a aussi pour synonyme l’expression "le grand frisson" qui est également utilisée pour parler de la mort, "le dernier grand frisson". Bref Thanatos (la mort) et Eros, l’amour (comme pulsion de vie) sont rarement dissociés. 

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Sélection Top 2022 : le meilleur du féminisme

par Johanna LuyssenMarlène ThomasVirginie BalletSandra OnanaJuliette Debordeet Cécile Daumas

publié le 18 décembre 2022

Livres, documentaires, films, podcasts : «Libération» a sélectionné les titres les plus pertinents de l’année, de la masculinité flexible de Timothée Chalamet aux joies du célibat !

Au-dessus de la pile, il y a les évidences : le best-seller Cher connardde Virginie Despentes ou les essais de Titiou Lecoq ou de Lauren Bastide. Mais la production féministe, très riche en 2022, ne s’arrête pas là. Films, documents, podcasts, livres, Libération vous livre ses coups de cœur de l’année.

A lire

«Féminicides, une histoire mondiale»

Le mot est désormais partout : sur les murs des grandes villes, dans les manifestations féministes, dans le langage politique ou le dictionnaire. Mais que recouvre précisément «le féminicide» ? Quelles en sont les origines ? Que dit-il du sort réservé aux femmes à travers l’histoire ? Le passionnant ouvrage publié sous la direction de l’historienne Christelle Taraud, spécialiste du genre et enseignante à l’université Columbia, agit comme un révélateur, qui permet de revisiter l’histoire à l’aune du féminisme, de la Préhistoire aux meurtres de masse, en passant par les «chasses aux sorcières», pour prendre conscience du continuum des violences. «Quand un homme tue une femme, en particulier celles qui lui sont apparentées et qu’il considère comme sa propriété, c’est toujours le produit d’une longue articulation de violences plus ou moins visibles», analysait l’historienne en septembre auprès de Libé.

► Féminicides. Une histoire mondiale, de Christelle Taraud, éd. La Découverte.

En 2006 avec les footballeurs SDF de la coupe du monde des sans-abris

Dimanche 11 décembre 2022

Provenant du podcast

Les Nuits de France Culture

L'Allemand Marc Fuellenbach, Sebastian Timmerman et les Français Daniel Kwiatkowski et Toussain Bagou de dos lors de la Coupe du monde des sans-abris en 2006. ©AFP - Rodger BOSCH

L'émission "Sur les docks" proposait en 2006 une série intitulée "Histoires de footballeurs" avec deux épisodes sur les "Footballeurs SDF". Le volet 1/2 s'intéresse à l’équipe française pour la Coupe du monde de football des sans-abris tenue en 2006 au Cap en Afrique du Sud.

Ce numéro de "Sur les docks" de Sacha Guillaume diffusé pour la première fois en octobre 2006, est le premier d’une série de deux épisodes consacrée aux footballeurs SDF, il donne à voir une autre face du football. Avant d’être une source de profits pour les ultra-riches, le football est un vecteur de lien social et un jeu universel. Loin de la lumière des projecteurs, loin des transferts records et des grandes institutions corrompues, c’est un sport simple qui a pour vocation de tisser des liens entre les individus. Jouer au football, c’est faire partie d’une équipe, d’un bloc collectif qui se doit de travailler ensemble pour réussir.

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Over the rainbow En Californie, Madeline, 6 ans, a très officiellement le droit d’élever une licorne

par Sascha Garcia  publié le 12 décembre 2022

Le département de Los Angeles chargé de la protection et du contrôle des animaux a délivré, vendredi, son tout premier permis de possession d’une licorne à une petite fille de 6 ans.

Personne n’a jamais réussi à en capturer une, mais bon, sait-on jamais… Créature légendaire fantasmée pendant des siècles, la licorne est aujourd’hui symbole du merveilleux et de l’imaginaire. Et son existence, passée ou présente, n’a jamais pu être prouvée. Qu’à cela ne tienne ! Madeline, jeune Californienne de 6 ans, désire en posséder une.

Le département du comté de Los Angeles chargé de la protection et du contrôle des animaux a reçu, vendredi, une lettre manuscrite inédite. Sur un bout de papier plié, ces quelques mots : «Cher comté de Los Angeles, j’aimerais avoir votre accord pour avoir une licorne dans mon jardin si j’en trouve une. Veuillez m’envoyer une lettre en réponse». Signé Madeline.

Loire-Atlantique. Violation du secret médical : le Conseil d'État rejette le pourvoi d'une psychiatre

Par Hervé Pinson   Publié le 

La psychiatre était devenue l'amante du mari de sa patiente et avait été condamnée au pénal, sanctionnée aussi par la Chambre disciplinaire de l'Ordre des médecins.

Le Conseil d'État a rendu sa décision le 23 décembre : le pourvoi de la psychiatre a été rejeté.

Le Conseil d'État a rendu sa décision le 23 décembre : le pourvoi de la psychiatre a été rejeté. ©Hervé PINSON

L’affaire avait été jugée en avril 2022 pour des faits commis en 2017, avec une décision du tribunal correctionnel de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique) rendue le 31 mai.

Reconnue coupable de violation du secret professionnel, une psychiatre exerçant dans le pays de Retz avait été condamnée à trois mois de prison avec sursis. Son ex-patient, devenu son amant, avait écopé, lui, d’une amende de 2000 € dont la moitié avec sursis.


Espoir Covid-19 : la mémoire immunitaire laisse entrevoir la fin de la pandémie

par Yoanna Herrera  publié aujourd'hui

Le passage du stade pandémique au stade endémique du Covid-19 serait en train de se faire dans les pays avec une population fortement immunisée. Mais la violente vague qu’affronte la Chine invite à la prudence.

A la une de l’un des plus gros journaux allemands, le virologue allemand Christian Drosten, figure emblématique de la gestion sanitaire du pays, suggère que l’Allemagne serait en train de vivre la première vague endémique de Sars-Cov-2. Dit autrement : le plus dur est passé. «A mon avis, la pandémie est terminée, a déclaré Drosten dans le Tagesspiegel lundi. On voit que le nombre de cas graves diminue de plus en plus. Je ne pense pas que nous subirons de nouveau retour en arrière.» En France, le dernier point épidémiologique de Santé publique France a souligné un ralentissement du virus au niveau national mais «le nombre de nouvelles hospitalisations restait élevé» durant la semaine du 12 au 18 décembre.

Job de reine : coucher et accoucher

par Agnès Giard  publié le 24 décembre 2022

Dans l’histoire de France, le rôle des reines se cantonne souvent à celui de génitrice. Dans son livre «le Corps des reines», l’historien Stanis Perez invite à redécouvrir l’histoire sensible et stratégique de ces femmes couronnées.

Dans la France de l’Ancien Régime, le corps du roi permet de penser l’autorité, celui de la reine, la fécondité. La reine est tenue d’enfanter les princes. Elle doit coucher et accoucher, ce qui fait d’elle l’objet d’une surveillance obsessionnelle. Ses rapports, ses bains, ses promenades, son alimentation : tout est contrôlé, en vue d’optimiser les chances qu’elle tombe enceinte d’un enfant mâle vigoureux. Le destin du royaume est «directement relié» à son ventre. Chercheur spécialisé dans l’histoire de la médecine, Stanis Perez signe avec le Corps de la reine (1), la suite logique d’ouvrages consacrés à la Santé de Louis XIV et à la Mort des rois, c’est-à-dire au statut ambigu des monarques : ils souffrent de caries ou de fistules anales mais leur statut reste celui d’êtres privilégiés, apparentés au surnaturel. Dans le cas des reines, l’ambiguïté corporelle est d’autant plus troublante qu’elle touche aux fonctions intimes.

Le spleen de la femme au foyer

par Clémentine Mercier    publié le 22 décembre 2022

Les photographes Elsa & Johanna adaptent un traité d’éducation féminine du XIXe siècle. Les ménagères ont-elles vraiment changé ?

Elles se nomment Michelle, Janice, Claudia, Thelma ou Judith… Dans des clichés noir et blanc façon roman-photo, ces femmes fictives, incarnées par le duo de photographes Elsa & Johanna, évoquent les autoportraits de Michel Journiac de 1974 («Vingt-quatre heures dans la vie d’une femme ordinaire»). Dans des intérieurs bourgeois type – le salon, la chambre de bonne, la cuisine, la salle de réception, le jardin –, ces desperate housewivessont perdues dans leurs pensées, on les voit s’ennuyer ferme, fumer une clope, étreindre un chat ou esquisser quelques pas de danse devant l’objectif. Serre-tête sur le crâne, habillées sagement, elles se fondent dans le décor, assignées au rôle de femme modèle dans une journée sans fin… C’est parce qu’elles ont en tête un étrange guide, Ce que vaut une femme : traité d’éducation morale et pratique des jeunes filles, ouvrage publié grâce au ministère de l’Instruction publique sous la plume d’Eline Roch en 1893.