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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

lundi 8 avril 2024

Rejoyn, le premier traitement numérique contre la dépression (il vient d'être autorisé aux Etats-Unis)

Sihem Boultif  Publié le 

C’est une première : la Food and Drug Administration (FDA) américaine autorise l’utilisation d’un traitement numérique, sur ordonnance, contre la dépression. Il s'agit d'une application pour smartphone, baptisée Rejoyn. 

Pour la première fois, la Food and Drug Administration américaine, chargée de la surveillance des produits denrées alimentaires et des médicaments, autorise l’utilisation d'un traitement numérique sur ordonnance, pour lutter contre les troubles dépressifs majeurs.

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Six livres jeunesse pour aider les enfants récalcitrants à aller au lit

Par  et    Publié le 05 avril 2024

Comme il est parfois (souvent) épuisant de convaincre ses bambins de se glisser sous les draps, on pourra trouver quelques recettes en puisant dans « Bonne nuit, petit nombril ! », « Qui a volé le sommeil ? » ou encore « Peurs du soir ».

Parce que c’est difficile de vous quitter, parce que l’excitation de la journée n’est pas retombée, parce que le noir, ça fait peur... autant de raisons de refuser de dormir. Et rien de tel qu’une bonne histoire pour y remédier...

Comme une couverture qu’on remonte

« Bonne nuit, petit nombril ! », de Lucie Brunellière. 

Comment faire comprendre à un tout-petit qu’il est l’heure de dormir ? Cet album cartonné pourrait bien aider, avec ses pages de formats différents à rabattre progressivement comme on remonte une couverture jusqu’au menton. « Bonne nuit, petits pieds ! »« bonne nuit, petits mollets ! »« bonne nuit, petits genoux ! »… L’adulte répète la même formule comme une berceuse (ou un vœu pieux) jusqu’à ce que le livre suggère de fermer les yeux et d’éteindre la lumière. Et si le sommeil n’est toujours pas là au terme des dix-huit pages, on peut aussi laisser ce livre pratique et maniable entre les mains du bambin, qui prendra grand plaisir à le « relire » tout seul (tandis que vous somnolerez dans le canapé en attendant l’endormissement complet).

« Bonne nuit, petit nombril ! », de Lucie Brunellière (Albin Michel Jeunesse, 18 p.).  Dès 1 an.

dimanche 7 avril 2024

La Borde : une clinique psychiatrique hors-norme

Carte postale du château de la clinique La Borde à Cour Cheverny.

En 2014, pour "Sur les docks" Jeanne Aptekman est allée tendre son micro à la clinique de La Borde, un lieu hors-norme fondé en 1953 par le psychiatre et psychanalyse Jean Oury. Un mois avant sa disparition, ce dernier revenait longuement sur le fonctionnement de ce lieu atypique.

Avec

Jean Oury Médecin, psychiatre et psychanalyste, fondateur de la clinique La Borde

À quatre-vingt-dix ans Jean Oury se montre lucide et combattif, comme aux premiers jours de La Borde, pour rappeler dans quelles circonstances il avait fondé cette clinique, et pour présenter son fonctionnement, cette psychothérapie institutionnelle héritée après-guerre de son passage à l'hôpital de Saint-Alban auprès de François Tosquelles. Dans ce documentaire se mêlent les voix de soignants et de soignés, ou plus exactement de payants et de payés, comme le disait Jean Oury. Ces voix racontaient comment, au début du 21e siècle, la vie suivait toujours son cours à La Borde, en dépit des nombreux bâtons glissés dans ses roues trop libres.

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Les CMPP et demain 2

 Introduction

Un colloque unique en son genre a réuni professionnels et responsables de Centres Médico-Psycho-Pédagogiques, usagers, chercheurs, le temps d’une matinée au Palais du Luxembourg en octobre 2022. Il s’agissait de donner de la visibilité à d’autres articulations et possibilités que le « no alternative » d’une disparition progressive du soin psychique porté en institution. Le projet du film est de faire entendre la parole des acteurs d’un monde professionnel traversé par l’incertitude et celle des usagers. Le film prolongera le vœu d’ouverture sans esprit polémique ni affilié à aucun système qui fut celui de ce colloque à l’heure où il est essentiel de documenter l’histoire des CMPP et de lutter pour leur avenir.

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André Comte-Sponville, philosophe : « La mort ne peut plus me prendre qu’une partie de ma vieillesse, et sans doute pas la plus intéressante »

Propos recueillis par   Publié le 7 avril 2024

André Compte-Sponville dans son appartement parisien le 12/4/2024.

« Avec le temps ». Quelles certitudes garde-t-on à la fin de la vie ? Comment voit-on la mort lorsqu’elle se rapproche ? Dans cette nouvelle série, « Le Monde » interroge des personnalités sur ce qui passe et ce qui reste. Pour ce premier épisode, l’amoureux de Montaigne pose un regard apaisé sur les années vécues et dit ne plus avoir peur de la mort.

André Comte-Sponville est philosophe. Auteur de nombreux ouvrages – sur Montaigne, le bonheur ou la pensée du sage indien Svâmi Prajnânpad –, il a connu un succès fulgurant en 1995 avec Petit traité des grandes vertus (PUF ; rééd. Livre de poche, 2018). Il prône une sagesse matérialiste, sans désespoir, sans Dieu. Il milite pour le droit à mourir dans la dignité. Il est âgé de 72 ans.

Comment envisagez-vous votre mort ?

Je souhaite mourir très tard et très vite. Très tard, parce que j’aime la vie et que je voudrais en profiter le plus longtemps possible ; mais très vite, car je redoute les agonies interminables et les handicaps. En revanche, je n’ai jamais eu aussi peu peur de la mort. C’est normal : je n’ai jamais eu aussi peu à perdre. Mourir à 40 ans, c’est une catastrophe, à 15 ans, c’est une horreur. A 72 ans, c’est beaucoup moins grave !

Roman «L’Origine des larmes» de Jean-Paul Dubois : eau, rage et désespoir

par Virginie Bloch-Lainé   publié le 30 mars 2024

Un héros accusé de parricide post-mortem dans le nouveau roman du prix Goncourt 2019.

La haine va de pair avec l’amour, dit la psychanalyse. Elle est son miroir inversé. Paul Sorensen, 51 ans, hait son père mais sa détestation est vierge d’amour. La psychanalyse explique également que la haine est tout sauf de l’indifférence et que c’est déjà cela, un intérêt bon à prendre, même s’il part d’un mauvais sentiment. C’est vrai, Paul Sorensen est obsessionnel, tout sauf indifférent. L’objet de sa colère ne quitte pas ses pensées. Cinq ans après le beau roman qui lui a valu le prix GoncourtTous les hommes n’habitent pas le monde de la même façon (L’Olivier, 2019), Jean-Paul Dubois publie un réquisitoire contre un géniteur odieux.

Sa vie, celle de son père et celle de sa mère, Paul Sorensen les raconte à un psychiatre chez lequel il est envoyé par la justice. Car après avoir identifié son père à la morgue, Paul a profité du fait qu’il était seul face au cadavre pour lui tirer des balles dans le crâne. Accusé de parricide post-mortem, Paul est condamné à une obligation de soins. Elle consiste à se rendre chez ce psychiatre désigné par le tribunal et à répondre à ses questions. Le médecin, qui porte le nom de Guzman, est atteint d’une maladie chronique à cause de laquelle il pleure constamment.

Billet Mort de Shamseddine à Viry-Châtillon : la faute à tout le monde

par Rachid Laïreche   publié le 5 avril 2024

Le décès de l’adolescent dans l’Essonne vient allonger la longue liste des jeunes qui meurent dans les quartiers. Personne ne doit s’habituer à ces règlements de compte et ces rixes, qui ont besoin d’une réelle politique publique.

Shamseddine est mort. Il avait 15 ans. Il a été frappé à la sortie du collège les Sablons de Viry-Châtillon, dans l’Essonne. C’était jeudi. Le gamin a succombé à ses blessures vendredi. Le maire de la ville, Jean-Marie Vilain, passe sur toutes les télés. Il pleure, impuissant, déboussolé, choqué et malheureux. Comment trouver les mots ? Il pense à la mère de Shamseddine. Comment vivre après ça ? Le gouvernement a réagi. Le président de la République aussi«Nous serons intraitables contre toute forme de violence» et «il faut protéger l’école de ça». Emmanuel Macron a également exprimé son «plein soutien» et sa «compassion» pour l’adolescent. La situation n’est pas nouvelle. Des enfants meurent dans les quartiers. Tout le temps ; toute l’année.

Quels mécanismes peuvent faire de chacun "un monstre ordinaire", dans son livre Jean-Baptiste Dethieux psychanalyste décrypte les mécanismes de la soumission

Écrit par Christine Ravier   Publié le 

Jean-Baptiste Dethieux est psychiatre et psychanalyste à Toulouse (Haute-Garonne). Il publie son cinquième livre intitulé "Les monstres ordinaires, clinique et théorie du conformisme". Dans ce livre, il décrypte, avec les outils de la psychanalyse, les rouages qui amènent certains d'entre nous à commettre des abominations.

Jean-Baptiste Dethieux est psychiatre et psychanalyste à Toulouse. Il publie son cinquième livre intitulé "Les monstres ordinaires, clinique et théorie du conformisme". Un ouvrage dans lequel il éclaire la façon dont des personnes "banales" s'amputent d'une partie d'elles-mêmes et peuvent commettre des abominations.

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Comment les lettres écrites par Van Gogh suggèrent qu'il souffrait de trouble bipolaire

Il est bien connu que l’artiste néerlandais Vincent van Gogh souffrait de problèmes de santé mentale. L'épisode dans lequel il se coupe l'oreille gauche est très célèbre et deux ans plus tard (en 1890), il se suicide. Mais il y a eu de nombreux débats sur la nature exacte de son trouble.

Diagnostiquer un patient décédé depuis des décennies est une tâche compliquée. Cependant, il existe de nombreuses théories sur les maladies dont souffrait Van Gogh.

De nombreuses théories différentes ont circulé sur le diagnostic psychiatrique exact de l'artiste dans les années qui ont précédé son suicide, mais l'une des plus convaincantes est que Van Gogh souffrait de troubles bipolaires.

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Document historique : l'expertise psychiatrique de Klaus Barbie remise à la maison d'Izieu 80 ans après la rafle

Écrit par Alexandra Marie Ertiani , Sandie Goldstein et Vincent Diguat   Publié le 

L'expertise psychologique de Klaus Barbie et les notes d'un des trois psychologues lors de son procès ont été versées aux archives de la maison d'Izieu. Une plongée dans l'esprit du premier homme jugé coupable de crime contre l'humanité en France, l'ancien dignitaire nazi n'a jamais exprimé ni honte ni regret.

"Un bourreau, c'est un homme ordinaire", ce terrible constat tient dans les dizaines de pages rédigées à la main ou la machine à écrire par son mari. Weber a décidé de remettre les écrits de son mari à la maison d'Izieu. Psychologue clinicien, Didier Weber, a participé à l'examen médical, psychologique et psychiatrique de Klaus Barbie en amont de son procès. Des expertises très techniques, des observations et le rapport final remis au juge lors du procès de Klaus Barbie, tous ces documents entrent désormais dans l'histoire, grâce au don de la famille Wéber à la maison d'Izieu.


David Le Breton, sociologue : « Nous sommes de moins en moins ensemble, mais de plus en plus côte à côte, les yeux rivés sur nos écrans, sans plus nous regarder »

Publié le 7 avril 2024

Le mode de connexion à l’œuvre dans nos sociétés, où les visages se dérobent et où les individus se cachent derrière des identités de carnaval, signe la disparition de la chose publique, déplore le professeur de sociologie dans une tribune au « Monde ».

Le visage est le centre de gravité de toute conversation. Le face-à-face est d’abord un « visage à visage » traduisant un principe de considération mutuelle qui implique la réciprocité d’une attention, à moins d’incommoder celui qui ne reçoit rien en retour. On supporte mal celui qui ne nous regarde pas en face en s’adressant à nous. Les individus en présence ne cessent d’orienter leurs propos et leurs mouvements sur ce qu’ils perçoivent des mimiques, des gestes, de la parole et de la voix, du regard de leurs interlocuteurs.

Le visage incarne la morale de l’interaction, sa nudité expose, son expressivité dissimule parfois mal les accrocs ou la satisfaction mutuelle. Il n’est pas une partie du corps comme les autres, il s’en détache par sa position, sa valeur, son éminence dans la communication et, surtout, le sentiment d’identité qui s’attache à lui.

La CGT dénonce le manque de lits en psychiatrie dans le Maine-et-Loire

Publié le 

Dans un communiqué, la CGT dénonce les conditions d’accueil en psychiatrie dans le Maine-et-Loire, la Sarthe et la Mayenne. Le syndicat demande un rendez-vous à l’Agence régionale de santé des Pays de la Loire.

Le Cesame est installé à Sainte-Gemmes-sur-Loire (Maine-et-Loire) dans l’agglomération d’Angers.

Dans un communiqué, la CGT du Cesame (Centre de santé mentale angevin) dénonce la décision de la direction du centre hospitalier universitaire (CHU) d’Angers, « de mettre un terme au fonctionnement de l’Unité paramédicale d’accueil psychiatrique (Upap) le 30 juin prochain ».


Toute pensée est une "cassure" de l'ADN

 Hervé Poirier  Publié 

Depuis quelques années, les neuroscientifiques, ébahis, se rendent compte que les neurones, lorsqu’ils s’activent, brisent le brin d’ADN qu’ils protègent en leur cœur, afin d’accélérer leur réactivité. Et cela vient d’être montré dans l’hippocampe, une région du cerveau, lors de la mémorisation à long terme.

Illustration en 3D de l'ADN. "Pour bien mémoriser quelque chose, il faut casser son ADN, sidérant", expliqueHervé Poirier. (JOSH HAWLEY / MOMENT RF / GETTY IMAGES)


samedi 6 avril 2024

Le billet de Jonathan Bouchet-Petersen Aide sociale à l’enfance : il faut entendre les mots sévères mais justes de Lyes Louffok

par Jonathan Bouchet-Petersen   publié le 5 avril 2024

Auditionné mercredi 3 avril à l’Assemblée nationale, le militant, lui-même ex-enfant placé, a une nouvelle fois sonné la charge en citant des chiffres qui donnent le vertige.

Quand la maltraitance s’ajoute à la détresse d’enfants qu’il s’agit de mettre à l’abri, il y a tout lieu de crier au scandale. Dans un livre, dans la presse, sur les plateaux télé et radio, mais aussi via une fiction et jusque dans l’enceinte de l’Assemblée nationale, Lyes Louffok tire inlassablement la sonnette d’alarme sur la situation de l’Aide sociale à l’enfance (ASE), qui gère le sort de plus de 300 000 mineurs et de quelques dizaines de milliers de jeunes majeurs. Ses mots sont toujours forts pour dénoncer l’incurie d’un Etat trop souvent défaillant, mais ils sonnent juste. Ce mercredi 3 avril au Palais-Bourbon, celui qui a qui a écrit un livre intitulé Dans l’enfer des foyers et qui a été confié à différentes familles d’accueil jusqu’à ses 18 ans, pour le meilleur comme pour le pire, était auditionné devant la représentation nationale. Une nouvelle occasion de sonner la charge, c’est son rôle.

Sébastien Lifshitz, réalisateur : "Madame Hofmann n'est pas un film sur l'hôpital mais un portrait de femme"

Vendredi 5 avril 2024

"Madame Hofmann" de Sébastien Lifshitz - ©AGAT FILMS - ARTE France - 2023

Après Bambi, Emma et Anaïs ou encore Sasha, le réalisateur Sébastien Lifshitz dresse le portrait de Sylvie, infirmière cadre à l'hôpital public, à l'aube de sa retraite après quarante ans de métier. Film documentaire et politique, quels enjeux animent le travail de portraitiste du cinéaste ?

Avec

Sébastien Lifshitz Cinéaste

Sébastien Lifshitz est réalisateur ; enfance, adolescence, vieillesse, il filme tous les âges de la vie, tous ces tournants de l'existence. Comment grandit-on ? Comment vieillit-on ? Comment se produisent ces transformations et comment les saisir ? Des questions d'autant plus brûlantes pour un cinéaste qu'il s'agit de les saisir sans les figer ni les essentialiser, et qu'il s'agit aussi d'en voir la portée universelle sans oublier la singularité de chacun. Car à l'écran, ses films sont avant tout des portraits. Ils et elles s'appellent ainsi Anaïs, Emma, Pierrot, Sasha, Thérèse, Jacques ou Sylvie.

Sylvie Hofmann, c'est l'héroïne de son nouveau documentaire, infirmière cadre qui a dédié quarante années de sa vie à l'hôpital public, et sa vie tout court aux autres.

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Crise de la psychiatrie en Sarthe : le ministre de la Santé lance une mission d'experts

Par France Bleu Maine

De Léa Dubost

La députée Renaissance de la Sarthe, Julie Delpech, a annoncé ce jeudi 4 avril qu'une mission d'experts va être lancée "dans les plus brefs délais" pour tenter de proposer des solutions face à la crise de la psychiatrie en Sarthe.

Le personnel des urgences de l'hôpital du Mans dénonce depuis plusieurs semaines l'absence de prise en charge des patients relevant de la psychiatrie.Le personnel des urgences de l'hôpital du Mans dénonce depuis plusieurs semaines l'absence de prise en charge des patients relevant de la psychiatrie.

Le personnel des urgences de l'hôpital du Mans, et celui de l'EPSM d'Allonnes, dénoncent depuis plusieurs semaines, via des grèves et des manifestations, une situation "catastrophique". Les patients atteints de troubles psychiatriques subissent le manque de lits et de soignants. "Répondant à l'urgence et reconnaissant la gravité de la situation, le ministre délégué en charge de la Santé et de la Prévention, Frédéric Valletoux, a approuvé ma demande de déploiement d'une mission menée par des experts compétents en psychiatrie", annonce ce jeudi 4 avril la députée Renaissance de la Sarthe, Julie Delpech.

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Malades psychiatriques : maltraitance aux urgences


 



Publié 

Des patients attachés plusieurs jours sur leurs lits, quand d'autres dorment sur de simples brancards : des scènes devenues quotidiennes aux urgences, où des malades psychiatriques attendent parfois plusieurs semaines qu’une place se libère dans un établissement adapté. De plus en plus de soignants dénoncent eux-mêmes des situations de maltraitance.

L’enquête commence au centre hospitalier du Mans. Nous entrons dans un secteur où vivent de jour comme de nuit plusieurs dizaines de malades souffrant de troubles mentaux sévères. Certains sont là depuis neuf jours, faute de place en hôpital psychiatrique, d’autres ont passé jusqu'à trois semaines au sein des urgences, mélangés aux autres patients dans la plus grande promiscuité. Des malades souvent agités, parfois dangereux pour eux-mêmes ou pour les soignants et qui doivent être attachés. Dans une des chambres, une patiente que nous rencontrons vient tout juste d'être libérée de sa contention.

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Saint Bandera ou l’obéissance jusqu’à l’absurde des enseignants russes

Par  (Moscou, correspondant)  Publié le 5 avril 2024

L’artiste biélorusse Vladislav Bokhan piège des écoles en Russie en leur demandant d’organiser des événements patriotiques saugrenus, illustration de la soumission à la dictature.

LETTRE DE MOSCOU

Des enseignantes de la péninsule russe du Kamtchatka piégées par l’artiste Vladislav Bokhan, devant les icônes de « saint Stepan » et « sainte Svetlana », qu’elles ont imprimées et encadrées, en février 2024. 

Connaissez-vous saint Stepan et sainte Svetlana ? Les enseignants des écoles numéro 3 et numéro 41 de Petropavlovsk-Kamtchatka, dans l’Extrême-Orient russe, eux non plus, n’avaient jamais entendu parler de ces deux figures, prétendument canonisées par l’Eglise orthodoxe du pays en février de cette année. Cela ne les a pas empêchés de se recueillir pieusement devant les icônes dûment encadrées des deux vénérables… sans remarquer que « sainte Svetlana » avait de faux airs de Svetlana Snejko, une juge biélorusse, et que « saint Stepan » n’était autre que Stepan Bandera, le dirigeant nationaliste ukrainien honni par Moscou.

« Je ne refuserai plus aucune poignée de main… »

Publié le 

« Ecrire, c’est avant tout tisser des liens et oser une autre lecture du monde ». Travailleuse sociale et usagère de la psychiatrie, Véronique Friess poétesse, blogueuse, évoque la difficulté à accepter de l’aide, au travers d’un très joli texte qui révèle avec justesse et délicatesse ses propres résistances et les luttes qui l’accompagnent.

« J’aime. Aujourd’hui j’ai été dans un lieu particulier. Un endroit qui ne m’a pas laissée indifférente, tout en me remuant au point d’en être décousue comme un bouton qui pendouille inlassablement le long d’un veston. Un endroit où viennent les gens qui n’ont pas de place dans notre monde, où les bonnets ne sont en général pas enfoncés jusqu’aux yeux. Un endroit où les barbes mal rasées ne sont pas un effet de style mais celui de l’ennui, où les sourires sont parfois chagrins et les poignées de main un peu fébriles. Un endroit où le café est la tasse qui permet de parler de soi. Un endroit qui rassure mille vies qui se suivent. Un endroit qui pense à panser sans décompenser tout en privilégiant le lien et la parole. La parole de ceux que beaucoup croient sans pensées. Un endroit qui place la spécificité de l’autre dans un respect et une dignité que peu lui concèdent parce que la différence se lit sur un visage ou une démarche qui se reconnaît de loin. Les effacés qui cristallisent nos peurs ont là-bas une place bien à eux. Chacun se retrouve responsable de l’autre. Chacun s’ouvre d’un coup à lui-même puis à cet autre qui n’est plus l’inconnu. Tous reconnaissent dans ce lieu ce formidable sentiment d’existence comme tout un chacun, mais aussi comme cela se devrait avec le reste du monde. Un monde qui préfère détourner les yeux et oublier que la maladie ne prévient pas quand elle happe nos esprits et tourmente nos chairs. Un monde qui n’a d’humain que le nom du peuple qui l’occupe et tend à déshumaniser les liens qui le composent, oubliant la bienveillance envers les plus vulnérables. 

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