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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

mardi 21 juin 2016

Maggie, ne vois-tu pas que je brûle ?

ACF 

Résultat de recherche d'images pour "le forum des psychanalystes"

Salut Maggie,
Permets-moi de te tutoyer. Nous nous connaissons bien. Enfin… tu me connais bien, puisque tu proposes une loi qui va réglementer mon style de vie. En effet, ça fait quelques mois que tu me regardes avec tes lunettes del’Evidence Based Practice (EBP). Tu regardes le champ psy sans être vue. Comme Dieu. Avec tes éminents experts, tu as élaboré un nouveau projet de loi sur les professions de la santé mentale dans le secret absolu, hors de toute transparence. Tu appliques le principe du Panopticon de Bentham. As-tu entendu parler du Panopticon ? Peut-être pas, car après tout, Bentham n’était qu’un philosophe, que des paroles, blabla. C’est du passé. Aujourd’hui nous sommes à l’ère de l’éthique très raffinée de l’EBP. Mais, si tu me lis – je n’en ai pas vraiment l’illusion –, je voudrais te faire remarquer que le principe du Panopticon a été pensé pour des prisonniers et non pour des citoyens dans un pays démocratique.
Je suis franche avec toi. Nous n’avons pas voulu de la loi de Laurette, mais s’il fallait une loi, nous avons considéré qu’elle est la moins pire. C’était une loi complexe. Presque comme la réalité du terrain. Cette loi reconnaissait même l’exception de la psychanalyse. La complexité est bonne pour le désir. Elle donne de l’air, elle implique des failles, des trous où le désir vient se loger. Elle va de pair avec la parole. Mais toi, tu as voulu tout simplifier. Je te comprends. La simplicité fait sans doute ton succès, car elle est populiste. Le peuple aime ça : « au travail ! Je ne veux voir qu’une seule ligne ! J’ai faim ! Je veux manger du charlatan ! » By the way, Maggie, est-ce que tu as déjà vu un charlatan ? Moi pas. Pourtant ça fait trente ans que je suis dans ces affaires psy. Écoute-moi bien, Maggie : le charlatan est un fantôme. Tu agites cette histoire des charlatans face aux foules en leur garantissant une « protection » quand ils viennent consommer du psy. À quel moment les psy sont-ils devenus des ennemis de la société, prêts à tout moment à la charlataniser ?
Einstein ne pensait pas que la science peut tout expliquer. Il considérait qu’à un moment donné, il y a un trou dans le savoir de la science et que, dans ce trou, Dieu loge. Ça, c’est la dignité de la science. Par contre, le scientisme prétend pouvoir tout expliquer par le chiffre. C’est une idéologie, ce n’est pas une science. Dis-moi, Maggie, penses-tu vraiment que le chiffre explique le réel ? Puisque tu aimes la simplicité, prenons un exemple simple. Disons que la statistique dit qu’un pour cent des avions qui décollent s’écrasent avec leurs passagers. Information sans doute importante, mais que dit-elle du réel des passagers de l’avion qui s’écrase ? En quoi cette information précieuse leur est-elle utile ?

L'ADO ET SON MAL-ÊTRE...

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Un adolescent qui perd sa capacité de concentration, sa sociabilité et la cohérence dans ses pensées est-il en train de développer une maladie mentale ? Des pensées délirantes, un imaginaire florissant relèvent-ils d’une sensibilité créative ou annoncent-ils une crise psychotique ? Une nouvelle compréhension de l’adolescence et des troubles psychiques ouvre des perspectives de prévention.

Faut-il craindre la désinstitutionnalisation en psychiatrie ?

20/06/2016

« Ce ne sont pas les murs qui protègent, mais l’accompagnement » rapelle la présidente de l’Unapei[1]. On pense pourtant que la désinstitutionnalisation (promue notamment par des « antipsychiatres » comme Thomas Szasz) semble liée à une augmentation de la proportion de malades mentaux, tant parmi les personnes sans domicile fixe (SDF) qu’au sein de la population carcérale.

Les Infirmiers libéraux pourraient être déconventionnés… s’ils ne sont pas inscrits à l’Ordre

21 juin 2016     Malika Surbled

Les CPAM demandent aux infirmiers libéraux de fournir la preuve de leur inscription à l'Ordre National Infirmier. Sous peine de dé-conventionnement ?

Depuis quelques semaines, les infirmiers libéraux sont prévenus : Leur inscription confirmée à l'Ordre "permettra de garantir leur conventionnement et donc la poursuite des remboursements des soins qu'ils réalisent pour les assurés sociaux" explique une lettre envoyée par plusieurs CPAM  aux professionnels. 

Les orthophonistes en grève le 24 juin pour réclamer une revalorisation salariale

21.06.2016


Les orthophonistes hospitaliers, libéraux et étudiants sont appelés à une nouvelle grève vendredi 24 juin pour réclamer une revalorisation des salaires à l'hôpital. Avec des salaires à peine supérieurs au Smic (1 466,62 euros bruts par mois, ndlr), les orthophonistes hospitaliers sont payés comme des Bac +2 alors que leur niveau d'études a été porté à cinq ans en 2013, et que leur formation se déroulait en quatre ans depuis 1986.

Hôpitaux. Manifestation à l'Hôtel Dieu de Toulouse après le suicide d'un infirmier à Rangueil

20/06/2016

Après le suicide d'un infirmier sur son lieu de travail à l'hôpital de Rangueil, lundi 13 juin 2016, un rassemblement est organisé devant l'Hôtel Dieu lundi 20 juin, à 17h, à l'occasion de la tenue d'un conseil de surveillance de la direction des hôpitaux de Toulouse. En effet, si l'on ignore encore les causes de ce drame, la CGT pointe du doigt la dégradation des conditions de travail suite aux restructurations en cours. 

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« Catch it » : l’appli qui vous aide à surmonter la dépression

catch-it

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« Catch it » est le nom d’une nouvelle application gratuite développée par des psychologues de deux Universités du Royaume-Uni. Son but : vous entrainer à mieux identifier vos humeurs et à modifier vos pensées négatives. J’ai testé cette appli pour vous…
Il est important de vous signaler que la dépression est une maladie complexe, impliquant de nombreux facteurs comme la vulnérabilité biologique ou les évènements de vie et dont la prise en charge doit parfois s’associer à un traitement médicamenteux. Cette application ne peut donc en aucun cas se substituer à une prise en charge auprès d’un professionnel de santé.
Pour bien comprendre comment fonctionne cette appli, il faut d’abord comprendre ce qu’est la dépression et comment on peut la traiter.

Patients en psychiatrie : un jardin pour s’ouvrir aux autres

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A en juger les herbes folles qui poussent entre les allées, le parc, le jardin de la Béchade, à Bordeaux, est bien récent. En réalité, il a été inauguré il y a un an. Dès l’idée de sa création, la ville veut dédier un espace à des jardins partagés, répartis entre cinquante habitants du quartier qui se porteraient volontaires.

« Nous avons tout de suite voulu qu’un espace soit réservé à l’hôpital »
, se souvient Gérald Carmona, président de l’association de quartier, Générations Tauzin, chargé de répartir les parcelles entre les volontaires.« L’hôpital participe aussi à la vie de notre quartier », assure-t-il. Car à quelques encablures de là se trouve l’hôpital Pellegrin.
Pour Dolores Jimenez, infirmière au service psychiatrique de l’hôpital, la localisation du jardin en dehors de l’enceinte hospitalière est un plus.« Cela permet aux patients qui sont en institution depuis longtemps, de se re-sociabiliser, explique-t-elle. Ceux qui sont hospitalisés pour des périodes plus courtes peuvent se projeter dans leur sortie prochaine de l’hôpital, et atténuer leurs angoisses. » Parmi les patients-jardiniers certains sont ainsi institutionnalisés depuis plus de 20 ans.

Bris de vitres contre vie brisée...

 

Madame la Ministre, c’est donc après plusieurs jours d’attente que je prends la plume, espérant comme beaucoup d’autres infirmiers une réaction officielle de votre part à un événement passé presque inaperçu dans les médias, à savoir le suicide d'un infirmier toulousain sur son lieu de travail... Une réaction inaperçue car inexistante...  
Le 14 juin dernier, en marge d’une manifestation contre la Loi Travail, 15 vitres de l’hôpital Necker à Paris volent en éclat, conséquence de la bêtise de casseurs aveuglés par la haine de notre société certainement. Disons-le, cet acte est révoltant, honteux. Le lendemain de cette manifestation, vous vous rendez sur place le midi avec Monsieur le Premier Ministre, et faites part publiquement de votre plus vive indignation et de votre colère devant de tels agissements, et vous avez là bien raison.
Madame la Ministre, là où les choses deviennent incompréhensibles pour bon nombre d’infirmières et d’infirmiers, c’est que deux jours avant, le 13 juin 2016, au CHU de Toulouse,un infirmier de 55 ans se suicide dans son bureau, sur son lieu de travail. Et là, j’ai eu beau chercher, je n’ai pas vu un billet de condoléance sur votre blog, pas un communiqué de presse, pas même 140 caractères sur votre compte twitter pour qu’une enquête soit menée afin de faire toute la lumière sur ce qu’il s’est passé … Pourtant votre compte twitter n’est pas indisponible, preuve en est, le 10 juin, l’équipe de France de football avait eu droit à un tweet d’encouragement de votre part suite à sa victoire contre l’Albanie dans le cadre de l’Euro de football.

lundi 20 juin 2016

L’expérimentation psychologique en crise

Par  le 13/06/16


Y aurait-il quelque chose de pourri dans le royaume de la psychologie ? De plus en plus nombreuses, des voix s’élèvent pour remettre en cause la valeur des expérimentations en sciences humaines, ou plus exactement des conclusions qu’on tire de ces expérimentations. Il est vrai qu’il n’est pas facile de travailler sur les humains, ou même avec des rats. La physique quantique a beau être extrêmement compliquée, au moins les particules élémentaires ont-elles la décence de se comporter en suivant des équations bien définies (même si personne ne comprend vraiment ce que signifient ces équations).

La molécule morale, vraiment ?

Un exemple récent de ce genre de problème a été souligné notamment par le New Scientist et concerne la fameuse “molécule de l’amour”, l’ocytocine. On sait que cette hormone est produite naturellement chez les humains lors de l’orgasme, de l’accouchement, de la lactation. Diverses expériences ont montré qu’elle était censée augmenter la confiance entre les participants d’un groupe. Pour établir l’existence d’un tel effet, on a fait passer -avec succès- aux sujets un “jeu de la confiance”. En voici une des variantes les plus connues : après avoir respiré de l’ocytocine via un spray nasal, on fournit aux sujets une somme d’argent (comme toujours, il existe aussi un groupe placebo), puis on propose à chaque sujet de confier cette somme à un autre membre du groupe. En cas d’acceptation, la somme est triplée. Le sujet récepteur, bénéficiaire de la transaction, pourra alors partager l’argent avec le donateur, mais là encore, seulement, s’il le souhaite. La confiance est donc doublement testée : chez l’éventuel donateur, qui peut toujours refuser cette transaction. Et chez le récipiendaire, qui peut bien entendu choisir de tout garder pour lui. Il existe en psychologie cognitive une infinité de variations autour de ce genre de jeux.
zak
L’ocytocine est vite apparue comme une espèce de remède miracle à nos problèmes de communication, et a même été baptisée la “molécule morale” par le neuroéconomiste Paul Zak, qui est devenu l’évangéliste de ce nouveau traitement, à coup de livres et deconférences Ted.

Un enthousiasme un peu prématuré, peut-être ? Car toutes les expériences n’ont pas donné des résultats positifs. Ainsi, nous explique le New Scientist, une étude effectuée à l’Institut de Technologie de Californie à Pasadena sur les différents travaux effectués avec l’ocytocine est aboutie à la conclusion que l’effet de la molécule sur le comportement se rapprocherait dangereusement de zéro.
La mésaventure arrivée à une équipe de l’université catholique de Louvain, racontée par le New Scientist et de manière plus complète dans Vox, nous montre l’étendue du problème.

Les services d’urgence à l’ère des « trauma centers »

LE MONDE SCIENCE ET TECHNO| Par Pascale SantiSandrine Cabut et Nicolas Bourcier (à Orlando)
A Orlando (Floride), les secours s’organisent pendant l’attaque contre le Pulse, le 12 juin.
A Orlando (Floride), les secours s’organisent pendant l’attaque contre le Pulse, le 12 juin. PHELAN M. EBENHACK / AP
La nuit s’annonçait chaude et belle, elle s’est terminée dans un bain de sang. Il est 2 h 02 du matin lorsque Omar Mateen, armé d’un pistolet automatique et d’un fusil d’assaut, entre, ce dimanche 12 juin, par la porte de service du Pulse, un des hauts lieux de la nuit gay d’Orlando (Floride). Une série de rafales s’abat immédiatement sur la piste de danse. Les premières victimes s’écroulent. Une poignée des jeunes clients du club parviennent à sortir par la porte principale. Mais la grande majorité des quelque trois cents personnes présentes ce soir-là sont prises au piège. L’entreprise macabre de cet Américain d’origine afghane de 29 ans ne fait que commencer.
Dehors, vers 2 h 10, le premier blessé est transporté par des voisins aux urgences du centre ­médical régional d’Orlando. L’hôpital a la particularité d’être le plus important centre d’urgences traumatiques (« trauma center ») de la région. Il ­reçoit chaque nuit en moyenne quatre ou cinq ­patients blessés par balles. Surtout, il est situé à cinq pâtés de maisons du club, moins de deux ­minutes en voiture. Une chance inouïe pour les blessés, mais qui va mettre à rude épreuve les équipes de ce centre ultramoderne, pointant avec une acuité inédite les défis auxquels se trouvent aujourd’hui confrontés les services d’urgence.
Le diagnostic du premier patient ne laisse rien entrevoir de la catastrophe en cours, son état est stable. Au cours des cinq minutes suivantes, deux, trois puis cinq blessés sont amenés à l’hôpital dans un état bien plus critique. « La première véritable vague de blessés est arrivée vers 2 h 30, une vingtaine en tout, explique le docteur Gary Parrish, de permanence cette nuit-là. Normalement, nous recevons des alertes qui permettent au personnel de se préparer. Or, là, il n’y a eu aucune information auparavant, aucun signe, rien. »

Taïwan : un jeune infirmier qui préfère vivre sous un ciel étoilé

La première fois où Eddie est venu à Taïpei, il avait déjà 22 ans. Dans la capitale, il a trouvé que le ciel nocturne comptait beaucoup moins d’étoiles que celui de sa région natale de Taitung, dans le sud-est de Taïwan.
C’était en 2014, et Eddie était alors élève infirmier à Kaohsiung, la grande cité portuaire du sud-ouest de l’île. Son diplôme en poche, il a depuis travaillé quelques mois dans un grand hôpital du nord de l’île, avant de retourner à Taitung au sein d’un établissement de taille plus modeste.

Eddie en habit de travail.
Eddie en habit de travail. (Crédit : D.R.).
Eddie est né dans une famille aborigène pangcah (邦查). Aussi appelésAmis (阿美), les Pangcah sont environ 200 000 à Taïwan – soit le plus nombreux des 16 groupes de population autochtones reconnus par l’Etat. Le petit village du district de Taitung où habite la famille d’Eddie est coincé entre la chaîne de montagnes côtière et le Pacifique. On y vit simplement. A la maison, on parle l’amis, une langue austronésienne. Les samedis sont rythmés par les activités paroissiales de la Véritable Eglise de Jésus, église pentecôtiste bien implantée dans la région.
A l’âge de 16 ans, Eddie quitte le village pour Taitung, le chef-lieu du district, où il est interne au lycée. Il s’inscrit ensuite à l’université à Kaohsiung, dans une filière commerciale. « Après deux années d’études de commerce, j’ai décidé de changer d’orientation, raconte-t-il. Mon camarade de chambrée était élève infirmier et cela m’a donné envie d’apprendre ce métier. Mais cela a été très difficile et stressant car j’ai dû assimiler en deux ans ce que les autres élèves apprennent en quatre ans. Et puis, j’ai été très déçu par mes stages infirmiers. Dans les services des hôpitaux, on est très dur avec les stagiaires et la pression est intense. 

Les fous d'Allah sont-ils malades ?


Face à la menace terroriste, les juges ont pris l'habitude de demander systématiquement des expertises psychiatriques. Premier volet de notre enquête.


Soins palliatifs à l'hôpital, des milliers de lits fantômes

Par Eric Favereau — 19 juin 2016 à 16:48
A l'hôpital Paul-Brousse de Villejuif, en mars 2015.A l'hôpital Paul-Brousse de Villejuif, en mars 2015. Photo Philippe Wojazer. Reuters

Sur les 321 services sollicités, seuls 6 respectaient totalement ou partiellement les critères du dispositif des lits dédiés à la fin de vie, illustrant ainsi la déconfiture du dispositif.

Ce n’est pas un fiasco, c'est peut-être pire. L’étude du Dr Edouard Ferrand, qui a été présentée ce week-end au congrès de la Société française des soins palliatifs, sur l’organisation des soins palliatifs à l’hôpital, pointe une totale inadéquation entre les textes réglementaires et la réalité. Et il en veut pour preuve ce que l’on appelle dans le jargon administratif les lits identifiés de soins palliatifs (Lisp) : créés dans les hôpitaux en 2008 – il y en a formellement plus de 5 000 –, les établissements touchent pour leur existence des budgets supplémentaires, mais dans les faits quasi aucun ne fonctionne selon les critères prévus. «C’est vraiment dommage car c’est un très beau concept, mais il est mal utilisé, non évalué et les résultats sont catastrophiques», lâche le Dr Ferrand.
Dans la galaxie des soins palliatifs, ce médecin anesthésiste-réanimateur est un personnage à part : il a pris l’habitude, depuis plus de dix ans qu’il y travaille, de mettre les pieds dans le plat. Une de ses études avait révélé qu’«un patient sur deux mourait après une décision de limitation ou d’arrêt des thérapeutiques» dans les services de réanimation. Aujourd’hui, il s’est penché sur l’organisation des soins palliatifs à l’hôpital. Schématiquement,  trois types de structures coexistent : les services de soins palliatifs, les unités mobiles de soins palliatifs et, depuis 2008, les lits identifiés de soins palliatifs.
Sur le papier, ces lits se trouvent dans des services, soit de cancérologie, de médecine interne, de gériatrie… Pour en bénéficier, le service en question doit remplir un cahier des charges : avoir un plan de formation, des réunions pluridisciplinaires, un psychologue, des bénévoles, mais aussi une chambre individuelle avec des lits d’appoint pour les proches, des visites libres sans horaires précis… L’idée étant, donc, au sein d’un service, de pouvoir s’occuper au mieux de l’agonie d’un patient. En échange, l’hôpital bénéficie d’un budget spécifique supplémentaire. 
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samedi 18 juin 2016

Ni Foucault 2.0 ni Debord 2.0

La Suite dans les idées
 Sylvain Bourmeau

Entre surveillance et spectacle, la mutation numérique transforme en profondeur nos sociétés et redistribue les cartes du pouvoir : le juriste américain Bernard Harcourt analyse cette évolution à travers son ressort, le désir, et ouvre la voie d'une critique par la désobéissance.
Michel Foucault et Guy Debord mis en réseaux sociaux
Michel Foucault et Guy Debord mis en réseaux sociaux Crédits : Sylvain Bourmeau
Surveillance ou spectacle ? Quel terme, quel concept décrit le mieux la situation dans laquelle se trouvent désormais nos sociétés numérisées. C'est la question que pose, et à laquelle répond par une analyse brillante, nourrie d'une impressionnante collection de faits saisissants, le juriste critique Bernard Harcourt dans Exposed, un essai décisif sur le désir et la désobéissance à l'ère numérique.

vendredi 17 juin 2016

Logiciels d’aide à la prescription : la HAS en fait-elle trop ?

14.06.2016
Le Conseil d'Etat et la Cour de justice européenne pourraient -dans les mois à venir- être amenés à mettre un peu d'ordre dans la règlementation des logiciels d'aide à la prescription (LAP). Avant d’être mis sur le marché français, ceux-ci doivent en effet, depuis le 1er janvier 2015, obtenir une certification de la HAS. Mais cette accréditation pourrait être contraire au droit européen. C’est en tout cas ce que soutiennent le syndicat national de l’industrie des technologies médicales (SNITEM) et la société Philips. Afin de trancher ce point, le Conseil d'Etat a posé, le 8 juin dernier, une question préjudicielle à la Cour de justice de l'Union européenne.

Directrice de prison : mon métier, ma bataille

LE MONDE  | Par Mathieu Ait Lachkar
Marie, 35 ans, est directrice de prison pour hommes. Un difficile métier qu’elle s’est choisi et qui lui coûte, à certains égards, sa vie de femme.
Marie, 35 ans, est directrice de prison pour hommes. Un difficile métier qu’elle s’est choisi et qui lui coûte, à certains égards, sa vie de femme. © SISTER PRODUCTIONS
Eve Duchemin s’intéresse à une directrice d’établissement pénitentiaire qui cherche un équilibre pour poursuivre ce difficile travail.
Il y a parfois des métiers qui suscitent des interrogations. Celui de directrice de prison est de ceux-là. Depuis quatre ans, Marie Lafont est à la tête du centre pénitentiaire pour hommes de Liancourt, en Picardie. Caché dans les hauteurs d’un petit village, il regroupe deux centres de détention, une maison d’arrêt et un quartier pour mineurs. Soit 800 détenus et 400 personnes à gérer.
Entre commissions de discipline, gestion du personnel et entretiens avec les détenus (toujours à visage découvert), la caméra d’Eve Duchemin suit sans relâche le quotidien de Marie dans un univers essentiellement masculin. C’est pourquoi la directrice a dû se forger une carapace, pour se montrer « solide » dit-elle. « Coûte que coûte. » Comme ce jour où elle ­convoque un nouveau détenu. ­Celui-ci conteste sa peine, prenant en ­comparaison celle reçue par un ­pédophile. Marie finit par le recadrer sans agressivité, arguant ne pas être ici pour commenter une décision de justice mais pour favoriser la réinsertion des détenus.