Dans une tribune au « Monde », l’ancienne députée (PS) Anne-Yvonne Le Dain estime que la récente décision de la Cour de cassation revient à autoriser, sans débat politique, une marchandisation des enfants et du corps de la femme.
LE MONDE | | Par Anne-Yvonne Le Dain (Ancienne députée de l'Héraut, 2012-2017)
TRIBUNE. « Un enfant né par GPA pourra être adopté par le conjoint du père biologique. » Ainsi en a décidé la Cour de cassation, en l’absence de toute réponse politique depuis longtemps, et en jonglant avec les textes pour motiver les neuf décisions prises mercredi 5 juillet. Décisions qui ne tiennent en rien compte de la position prise tout récemment par le Comité consultatif national d’éthique, clairement hostile à cette pratique.
La conséquence de cette décision est que, si vous contrevenez à la loi française en faisant produire un bébé par une mère porteuse à l’étranger, vous serez récompensé en France parce que votre « filiation » – génétique – sera reconnue, et que votre conjoint – homme ou femme – pourra l’adopter. Mais si vous n’avez pas l’argent pour acheter un nouveau-né à l’étranger, alors vous n’aurez pas d’enfant à adopter. Point final.