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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

jeudi 29 janvier 2015

Michel Serres, l'ordinateur et la tête de Saint Denis


Le Monde.fr | 24.01.2015


Dans cette vidéo de la série Corpus, Michel Serres explique que la légende de Saint Denis – dont on raconte que, décapité, il se promena sa tête à la main – peut servir à décrire l'ordinateur comme une extension de notre cerveau, rassemblant en un seul objet mémoire, images et logique.


Spéculations sur l’Encyclopedia Galactica

Par  le 28/01/15

Oubliez le “manuel de la civilisation” de Stewart Brand : c’est une médiathèque municipale, tout au plus. L’effrayante “Singularité” et le remplacement de l’espèce humaine par des intelligences artificielles ? Un petit événement local sans conséquence, tout juste bon pour la rubrique de chiens écrasés. Parfois il faut savoir prendre un peu de hauteur, pas vrai ?
L’un des thèmes les plus classiques de la SF est celui de l’Encyclopedia Galactica, un document qui serait le compendium de toutes les connaissances des civilisations d’une galaxie (le Guide du voyageur galactique de Douglas Adams en est une version, la plus “fun”, sans doute possible). Les choses deviennent intéressantes si on s’empare de cette idée fictionnelle et qu’on commence à la prendre au sérieux, à en faire objet de philosophie. Cela nous amène à nous demander ce qu’est une civilisation, comment l’intelligence et la connaissance peuvent se développer sur des laps de temps immenses, et quelle est la place de l’humanité au sein de la “grande histoire” comme on l’appelle maintenant (la “Grande histoire” est une expression de l’historien David Christian pour designer un courant historiographique qui intègre l’histoire de l’humanité dans le contexte plus global de l’histoire de la Terre et même de l’univers).
Cette “philosophie fiction”, c’est précisément à cela que s’est livré Nick Nielsen dans le blogCentauri dreams qui se consacre aux spéculations sur le voyage interstellaire.
D’où vient l’idée de l’Encyclopedia Galactica ? Pas d’un roman, semblerait-il, mais plutôt du célèbre Carl Sagan qui imaginait ainsi une telle institution dans sa série Cosmos : “Imaginez un ordinateur galactique énorme, un dépôt plus ou moins mis à jour des informations sur la nature et les activités de toutes les civilisations de la Voie Lactée, une grande bibliothèque de la vie dans le Cosmos.”
Sagan était convaincu que la galaxie devait contenir un grand nombre d’espèces intelligentes. A noter cependant, remarque Nielsen, que l’idée d’une multitude de civilisations spatiales est envisageable même s’il s’avère que nous sommes, au jour d’aujourd’hui, seuls dans l’univers. On peut très bien imaginer que dans un lointain avenir la race humaine essaime un peu partout dans la galaxie, chacune de ses colonies se développant séparément en oubliant ses origines, jusqu’au jour ou elles se rencontrent à nouveau (à noter que ce n’est pas une idée neuve : un épisode de Star Ttrek New Generation évoque justement cette hypothèse pour expliquer le fait que la plupart des races rencontrées par les héros soient humanoïdes, justifiant ainsi le bas prix des effets spéciaux). Mais quelle serait la structure d’une telle encyclopédie ? Commet stocker un savoir universel concernant une multitude d’intelligences ?
Deux modèles sont en fait possibles. L’un est un système unidirectionnel. Une civilisation se contente d’envoyer ses propres connaissances à l’espace infini, dans l’espoir qu’une autre pourra tomber sur ces messages et en faire bon usage : c’est l’idée qui est derrière le projet SETI.

Les urgences de Pompidou font mieux avec du neuf

ERIC FAVEREAU
L'entrée de l'hôpital Georges Pompidou à Paris.
L'entrée de l'hôpital Georges Pompidou à Paris. (Photo Thomas Samson. AFP)
ANALYSE

L’organisation menée par le nouveau chef du service de l’hôpital parisien a amélioré les conditions d’accueil, et donc de soin.


«Cela va mieux, les urgences à l’hôpital européen Georges-Pompidou ne sont plus un scandale», lâche Claire Compagnon, représentante des usagers dans l’établissement parisien. Le changement est de taille : ces dernières années, les patients y attendaient des heures, s’entassaient sur des brancards dans des couloirs, traînaient sans beaucoup de soins. Un comble, dans l’établissement le plus moderne des hôpitaux de Paris. «Aujourd’hui, les délais d’attente sont réduits, poursuit cette militante. Ce qui reste problématique, c’est le lien avec les services de l’hôpital pour trouver un lit.»

«Tu n’as pas laissé de message, mais nous devons déchiffrer ta mort»

Eric FAVEREAU 26 JANVIER 2015

CHRONIQUE «AUX PETITS SOINS»

On en parle peu, ce sont en majorité des hommes, et les causes de leur acte sont, bien sûr, multiples et intimes. On estime que le nombre de suicides de médecins est trois fois supérieur à celui de la population générale. Le 5 janvier, par exemple, selon la Voix du Nord, un gynécologue obstétricien de l’hôpital privé de Villeneuve-d’Ascq (Nord) s’est donné la mort dans son cabinet : âgé de 55 ans, il a été découvert par des collègues dans son bureau, où il s’était enfermé au petit matin. L’homme s’est suicidé en se tirant une balle de fusil de chasse.
Jean Pellet, lui, est vivant. Cardiologue au sein du Groupe hospitalier mutualiste de Grenoble, il a mis en mots le suicide de ses confrères, en se mettant à la place de l’un d’entre eux ; puis en écrivant un très beau monologue, comme une longue lettre qu’on laisse sur le bureau (1) :«Un homme seul, assis, au bord du lit. Il se tient le bras gauche où apparaît un dispositif de perfusion… Sur la table de nuit, une seringue remplie d’un liquide blanc est prête, une boîte de comprimés ouverte. Il y a également des ampoules cassées et plusieurs seringues vides. Sur la table de nuit de l’autre côté du lit, un réveil numérique ; 2 heures. Une bouteille de whisky largement entamée, un verre. Il y a quelques livres ouverts.»

Harcèlement de rue au Pérou : tous sur sa mère

27 JANVIER 2015

Une campagne publicitaire met en scène des hommes qui, après avoir abordé leur mère (sans la reconnaître) dans les rues de Lima, se prennent une volée de bois vert. Drôle et efficace, l'idée pose cependant des problèmes de fond, rapporte Slate.fr.

Les hommes qui invectivent les femmes dans la rue à base de «hey ma jolie» ou de «sale pute» – c’est selon – se le permettraient-ils si ces femmes étaient leur mère ? C’est la question que pose une campagne publicitaire réalisée par une marque new-yorkaise, au Pérou, et qui met en scène des femmes, pomponnées, perruquées et habillées différemment de leur habitude afin de ne pas être reconnues. Elles se baladent devant leur fils, harceleur notoire. A tous les coups, ça ne manque pas : les fils balancent une grossièreté à leur mère, lesquelles retirent leur perruque et leur envoient une volée de bois vert, à base de «ce n’est pas comme ça que je t’ai éduqué».

La frousse aux trousses

VIRGINIE BLOCH-LAINÉ


CRITIQUE

L’anxiété comme ressort comique, un récit d’Andrea Canobbio

Andrea Canobbio, écrivain, éditeur, né à Turin en 1962, est un habitué des crises de panique. Débarquent la tachycardie, «un sentiment de culpabilité virtuelleune crainte générale de tuer et de mourir», le grand classique. 
A l’approche de la quarantaine, entre mars et septembre 2001, il en collectionne les assauts. Ce sont les voyages en train ou en avion qui mettent le feu aux poudres. Or, responsable des romans étrangers pour Einaudi, Canobbio se déplace souvent. La crise qui clôt ce bref récit autobiographique, écrit en 2007, est contemporaine de la chute des Twin Towers de New York. Canobbio séjourne dans la ville à ce moment-là. Que les choses soient claires, il n’y a aucun lien de cause à effet : «J’ai fait croire que le sentiment d’angoisse si intime que j’éprouvais faisait partie de l’angoisse collective ressentie par tous, un sentiment que je n’étais par ailleurs guère disposé à percevoir, concentré sur moi-même comme je l’étais
Amulette. Pressentiment, grâce à sa drôlerie, envoie promener le narcissisme inhérent à une poussée d’angoisse. Par contre, le ridicule, les superstitions, le comique de situation produit par l’anxiété, sont au menu de cette anatomie du mal. Pas de jérémiades chez Canobbio, mais de longues minutes passées dans les toilettes d’un ferry en hurlant qu’on le délivre alors que la porte est ouverte, et un attachement fort à son tranquillisant : «une amulette qui fonctionnait par contact, par contagion». Canobbio l’adore, mais ne l’avale pas à la légère : «Prendre un médicament est comme de coucher avec une femme : c’est excitant, inquiétant et lourd de conséquences.» Il y a bien la valériane, moins engageante, mais Canobbio y renonce :«Quand je repense aujourd’hui à ma réticence à avaler cette inutile valériane, me vient à l’esprit un personnage de Pastorale américaine, une camarade de classe de Zuckerman qui regrette de ne pas lui avoir permis de lui toucher les nichons quand ils avaient quatorze ans et qui lui propose de le faire, à l’occasion de la quarante-cinquième réunion des anciens élèves de l’école.» L’esprit d’escalier est le complément d’objet direct de la crise de panique.

Des mesures pour lutter contre le suicide dans la police


  • 2014 est à marquer d'une pierre noire pour la police qui a enregistré dans ses rangs pas moins de 55 suicides en douze mois, contre une quarantaine en moyenne les trois années précédentes. Lors d'une réunion exceptionnelle, Bernard Cazeneuve a dévoilé mercredi une batterie de mesures.

    2014 est à marquer d'une pierre noire pour la police nationale qui a enregistré dans ses rangs pas moins de 55 suicides en douze mois, contre une quarantaine en moyenne les trois années précédentes. Ce mercredi, une femme de 43 ans, affectée à «L'Évêché», le commissariat central de Marseille, s'est donnée la mort avec son arme de service à son domicile.

    Ce terrible bilan a été révélé à l'occasion d'une réunion «exceptionnelle» organisé par le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve avec les représentants des organisations syndicales pour définir les voies et moyens de faire baisser ce chiffre dans la durée. Insistant sur un «triste constat», l'hôte de la place Beauvau a observé que «chaque semaine en 2014, un policier s'est donné volontairement la mort» sachant qu'il faut remonter à 1998 pour trouver un nombre de suicides plus important dans la police nationale (59 suicides).
    Alors que le taux de suicide en France est de 18 pour 100.000, selon rapport de l'Observatoire national remis à Marisol Touraine en décembre 2014, celui qui touche la police nationale a franchi le cap des 38 pour 100.000 l'année dernière. Soit plus du double. Ce chiffre a en outre bondi de 10 points par rapport à 2013, ce qui en fait une des profession les plus exposée au suicide de ses agents.

    Psychologues cliniciens et médecins recrutés

    90 % des suicides dans la police nationale concernent les hommes, avec taux record de 45 cas pour 100.000. Face à ce constat dramatique, le directeur général de la police nationale, Jean-Marc Falcone, avait réuni, le 5 novembre dernier, tous les syndicats pour recueillir de premières observations.

    Insultes, menaces, humiliations : une mère raconte le suicide de sa fille Marion, harcelée à l'école

    28/01/2015


    Le livre "Marion, 13 ans pour toujours" 
    Nora Fraisse a perdu sa fille Marion le 13 février 2013. L’adolescente de 13 ans s’est suicidée après avoir subi de nombreux harcèlements scolaires. Pour tenter de comprendre ce qui s’est réellement passé, cette mère courage a décidé de publier un livre, Marion, 13 ans pour toujours, qui sort ce mercredi en librairie.
    Dans cet ouvrage, Nora Fraisse raconte comment un jour, alors qu’elle rentrait chez elle avec ses deux autres enfants, Clarisse et Baptiste, elle a découvert sa fille Marion pendue avec un foulard. « J'ai crié "Marion, Marion, réveille toi". Je lui ai fait du bouche à bouche. J'ai fait ce que je croyais un massage cardiaque. Une heure après, elle était décédée » confie-t-elle. Ce jour-là, Marion avait affirmé qu’elle était malade. Elle n’était donc pas allée au collège.
    Dans un premier temps, la mère de Marion n’a pas du tout compris ce qui avait poussé sa fille à se donner la mort. Nora n’avait jamais imaginé que sa fille, une brillante élève qui avait même un petit copain, puisse être aussi mal dans sa peau. « Je croyais tout savoir de toi (…) Mais les brimades, les humiliations, les insultes, tu les as passées sous silence comme si tu ne voulais pas nous souiller, comme si ça ne devait prospérer que dans le monde d’Internet » écrit cette mère, qui a découvert la vérité dans une lettre laissée par Marion à l'intention de ses camarades de classe.

    Marisol Touraine garantit à la communauté hospitalière de ne pas « diluer la notion de service public »

    28/01/2015

    La ministre de la Santé a tenté de répondre aux récentes inquiétudes de la communauté hospitalière sur l’évolution du service public dans le projet de loi de santé.
    « Les échanges et la concertation qui ont été engagés sur cette mesure, qui ont permis de lever des malentendus, ne conduiront en aucun cas à diluer la notion de service public, pas plus qu’ils ne provoqueront un démantèlement de celui-ci », affirme Marisol Touraine dans une lettre adressée à la Fédération hospitalière de France (FHF), aux conférences des directeurs de CH et de CHU et à l’ensemble des présidents de CME.
    Ces derniers redoutaient notamment que le service public hospitalier soit« automatiquement attribué à toute clinique commerciale exerçant une activité d’urgence ».

    LIMOUSIN > CREUSE > SAINT-VAURY Près de 14 postes pourraient être créés au CHS de La Valette

    29/01/15

    . Patrick Martin, directeur du CHS, était entouré de nombreuses personnalités. - Roberge Christelle
    Patrick Martin, directeur du CHS, était entouré de nombreuses personnalités. - Roberge Christelle
    Le directeur du CHS La Valette de Saint-Vaury, Patrick Martin, a présenté ses v'ux, à son équipe soignante ainsi qu'aux nombreuses personnalités.
    Il a ensuite rappelé les soucis financiers du CHS : « Après avoir dû réaliser une économie d'exploitation de l'ordre de 400.000 , les dotations de crédits provenant de l'Assurance-maladie ont encore chuté de 518.000  l'an dernier. Au printemps dernier, ce sont 903.000  qui manquaient pour le fonctionnement annuel ».
    Réalité sociologique
    De fait, la manière d'appréhender les calculs économiques ignore totalement la réalité sociologique de la région, de la Creuse en particulier. Ici, la psychiatrie publique, est en situation de quasi-monopole.
    D'autres facteurs, plaident pour le maintien d'une psychiatrie active en Creuse. C'est en effet le département le plus vieillissant de France, le deuxième plus faible en densité métropolitaine. Il y a également une forte ruralité. La Creuse fait aussi partie des dix départements les plus pauvres. Les indicateurs de santé sont synonymes de surmortalité significative, par suicide, conduites addictives prégnantes et un fort niveau de dépendance psychique.
    Face à ce constat et grâce à la pertinence de la réalité sociologique, l'Agence Régionale de Santé, très réceptive à cette situation financière, a été sollicitée ainsi que Philippe Bayol, président du conseil de surveillance, et les parlementaires creusois.