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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

mercredi 9 janvier 2019

« Comme elle vient » : la parole à Georges Federmann, psychiatre militant

Le réalisateur Swen de Pauw consacre un deuxième documentaire au médecin et à son engagement politique.
Par Murielle Joudet Publié le 9 janvier 2019
Georges Federmann dans « Comme elle vient », documentaire de Swen de Pauw.
Georges Federmann dans « Comme elle vient », documentaire de Swen de Pauw. PROJECTILE
L’avis du « Monde » – à ne pas manquer
Après s’être immiscé dans l’intimité du cabinet du médecin psychiatre Georges Federmann, le documentariste Swen de Pauw lui consacre son deuxième film. Tourné en une nuit et en 16mm, Comme elle vient part d’un dispositif extrêmement simple : face caméra, Georges Federmann revient sur les grands moments de son parcours et sur sa conception de sa profession. Médecin libéral, il s’est consacré aux soins des blessés de guerre, des toxicomanes et des personnes en situation irrégulière.
Après la sortie du premier documentaire Le Divan du monde (2015), il a consigné dans un livre éponyme sa vision de la psychiatrie et du soin. Très ancré dans sa ville, Strasbourg, il s’est attelé avec l’association Menachem-Taffel, à faire reconnaître les atrocités commises par l’anatomiste August Hirt à la faculté de médecine nazie et à faire rebaptiser certaines rues de la ville. Le psychiatre explique ainsi que la responsabilité des médecins sous le nazisme est envisagée comme une parenthèse sombre alors qu’elle devrait être enseignée comme un moment-clé et encore prégnant de sa discipline.

Niort : les grévistes de l’hôpital ne sont pas désarmés

Publié le 

La porte close lors du dernier conseil de surveillance n’a fait qu’attiser le sentiment de mépris. 
© (Photo archives NR
)

Nous ne lâcherons pas. Au 141e jour de grève et après 121 jours d’occupation du parvis du centre hospitalier de Niort, la détermination des grévistes n’a pas faibli. « Nous sommes en attente de négociations depuis presque trois semaines, depuis le 17 décembre précisément », ajoute Sandrine Fournier secrétaire de la CGT au sein de l’établissement.

Plus que jamais, le sentiment de mépris s’impose dans l’esprit des porte-parole du personnel. « De la part de la direction de l’hôpital mais aussi du président du conseil de surveillance et de l’Agence régionale de santé. » Et la porte close du conseil de surveillance le 21 décembre dernier, alors que les grévistes voulaient y déposer pacifiquement une motion faisant état autant de leur colère que de leurs interrogations, leur est restée en travers de la gorge. Plutôt indigeste.


Addiction à l’alcool, un plan tout en modération

Le texte, qui renforce les actions déjà en place, a été discrètement adopté en décembre.
Par François Béguin Publié le 07 janvier 2019

COLCANOPA
Annoncé depuis bientôt dix mois, reporté à plusieurs reprises, le « plan national de mobilisation contre les addictions 2018-2022 » a été dévoilé, mardi 8 janvier, par un simple tweet. Le texte a été discrètement adopté par le gouvernement en décembre 2018 et envoyé le 27 du même mois aux préfets de région et de département par la mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives (Mildeca), la structure chargée de ce dossier auprès de Matignon.
En préambule de cette feuille de route, le premier ministre, Edouard Philippe, assure que les chiffres de la mortalité imputable au tabac (73 000 décès par an) et à l’alcool (49 000 décès par an) en France « ne sont pas acceptables ». Appelant à « changer nos regards et nos habitudes » sur ces consommations, le chef du gouvernement revendique un « discours public clair sur les risques et les dommages des consommations de substances psychoactives ».

Un suivi psychologique obligatoire pour les jeunes hospitalisés pour coma éthylique

La ministre de la santé, Agnès Buzyn, a annoncé, le 22 octobre, la généralisation de ce dispositif sur tout le territoire. A Pau, une trentaine de personnes en ont déjà bénéficié.
Par François Béguin Publié le 8 janvier 2018

A la suite d’une série de « défis » lors d’une soirée avec ses amis, l’été dernier, à Pau (Pyrénées-Atlantiques), Julien, un adolescent de 16 ans, boit de la vodka. Beaucoup de vodka. « Il s’est très vite retrouvé assommé et a sombré dans un état d’inconscience, c’était très angoissant », raconte Laure, sa mère. Julien est alors transporté aux urgences, où il passe la nuit. Il sera plus tard établi qu’il avait 2,2 grammes d’alcool par litre de sang.

mardi 8 janvier 2019

Hôpital psychiatrique à Évreux : quand la scientologie s’invite dans le débat



Publié le 8 Janvier 2019

Samedi 5 janvier 2019, la CCDH appelait à manifester devant le Nouvel Hôpital de Navarre à Évreux. En l’absence de soutiens, les militants ont semble-t-il prêché dans le vide.

La CCDH appelle régulièrement à des manifestations partout en France, pour "dénoncer les abus de la psychiatrie".
La CCDH appelle régulièrement à des manifestations partout en France, pour « dénoncer les abus de la psychiatrie ». (©CH / La Dépêche Eure Infos)

Ils appelaient à manifester devant le Nouvel Hôpital de Navarre pour dénoncer les « abus psychiatriques ».
Dans leur communiqué, la Commission citoyenne pour les droits de l’homme (CCDH) reprenait des extraits de témoignage d’une ancienne patiente, Elisa*, qui dénonçait dans nos colonnes ses conditions d’hospitalisation à Navarre après un séjour volontaire de seize jours. Patients livrés à eux-mêmes, privations de libertés injustifiées, temps de parole inexistant avec les soignants… le portrait était peu flatteur.
Pourtant, pour Elisa, pas question de s’associer à la CCDH : « Ils ne m’ont pas prévenue, alors que toute leur action repose sur mon écrit. Je ne suis pas solidaire de cette manifestation. Ces gens-là, c’est une secte. »

Une confusion entretenue

Le mot est lâché. Il faut dire que la CCDH est une association créée en 1969 aux États-Unis (et en 1974 en France) par l’Église de scientologie, ouvertement hostile à la psychiatrie et à ses méthodes considérées comme abusives.
La Miviludes, organe ministériel de lutte contre les dérives sectaires, appelle à son sujet à la vigilance :
Cette association est communément désignée par son acronyme CCDH, ce qui lui permet d’introduire une confusion auprès de certains de ses interlocuteurs qui peuvent la confondre avec des organismes comme la Commission nationale consultative des Droits de l’Homme (CNCDH), ou la Ligue des Droits de l’Homme (LDDH), avec lesquels elle n’a bien entendu aucun lien. 


Le bonheur… au regard des neurosciences et de la psychanalyse

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Fondation Européenne pour la Psychanalyse

Le bonheur ? C’est un rêve universel après lequel court le désir. Mais le désir est divisé à l’intérieur de lui-même: il rêve du paradis maternel, tandis qu’il va de l’avant pour s’en débarrasser. Il en résulte d’ailleurs deux pratiques de la cure : ou bien celle de la soumission (le silence régressif) ou bien celle de la libération (que pratiquaient Freud, Lacan ou Dolto, qui parlaient à leurs patients).


MENU EN VIDÉO – À Niort, cet infirmier psychiatrique ouvre les micros d'une radio aux patients de l'hôpital




L’allégorie de la caverne : vivons-nous dans l’illusion ?

LES CHEMINS DE LA PHILOSOPHIE par Adèle Van Reeth
07/01/2019
57 MIN

Une grotte au Portugal
Une grotte au Portugal Crédits : Jose A. Bernat Bacete - Getty
L’allégorie de la caverne est sans doute le texte le plus connu de toute la philosophie occidentale, qu’on redécouvre sans cesse.
Dans une grotte se trouvent des hommes qualifiés de prisonniers, attachés par les jambes et la nuque, divertis par d’autres hommes qui agitent des objets fabriqués : peuvent-ils être semblables à nous ? Se poser cette question est l’un des enjeux de l'allégorie qui intervient au livre VII de La République : existe-t-il un lien avec l’enjeu de celui-ci qui est de s’interroger sur la définition de la justice et réfléchir sur une constitution politique à même de rendre les gens capables de vivre ensemble ?

L'invité du jour :

Dimitri El Murr, philosophe, professeur en histoire de la philosophie ancienne à l’ENS à Paris

Interpréter le mythe de la caverne

Il est très difficile de donner une interprétation unitaire à l’allégorie de la caverne, je pense même que c’est le dessein de Platon que d’avoir produit un texte dont on ne peut pas donner une interprétation unitaire. C’est un texte sur lequel on revient constamment et qu’on relit de manière différente à chaque fois qu’on se le réapproprie.        
Dimitri El Murr

Violences sexuelles : des pistes pour «agir contre une épidémie»

Par Virginie Ballet — 
A Paris, le 24 novembre dernier, lors d'une manifestation contre les violences sexuelles, sous le mot d'ordre «Nous toutes».
A Paris, le 24 novembre dernier, lors d'une manifestation contre les violences sexuelles, sous le mot d'ordre «Nous toutes».Photo Marie Rouge pour Libération



L'association Stop aux violences sexuelles organise ce lundi et mardi à Paris ses sixièmes assises internationales sur les violences sexuelles.

Identifier blocages et tabous, débattre, échanger, pour mieux combattre. Tels sont les objectifs des sixièmes assises internationales sur les violences sexuelles, organisées ce lundi et mardi à Paris par l’association Stop aux violences sexuelles. Pendant deux jours, une quarantaine d’intervenants (médecins, sages-femmes ou encore juristes) se succèdent pour aborder les pistes possibles d’amélioration en matière de lutte contre les violences sexuelles de tous types, et ce dans le sillage de la vague planétaire de libération de la parole via le mouvement #MeToo. Pour Violaine Guérin, gynécologue et endocrinologue, qui préside l’association, il y a urgence : «Une femme sur quatre et un homme sur six est concerné au cours de sa vie, souligne-t-elle. Il semblerait par ailleurs qu’on ait du mal à regarder en face le nombre d’enfants touchés, qui s’élève à un sur cinq en Europe.» Alors pour cette professionnelle, il est grand temps d’agir contre ce qui relève en son sens d'«une épidémie».

Colloque international Le dessin d’enfant en psychothérapie Dessine moi… une énigme…

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Argument

Un enfant dessine en notre présence. Ce dessin qui apparaît sur la feuille nous est adressé : véritable mise en jeu transférentielle. L’enfant et le thérapeute le partagent le temps de la séance, et plus largement. Il restera présent dans le dossier de l’enfant et il pourra être convoqué au gré de la thérapie, et bien après parfois.
La psychanalyse, avec Françoise Dolto, voit s’y représenter des fantasmes, d’où pourra être déchiffrée la structure de l’Inconscient lorsque l’enfant en parle à son analyste. Du coup, certains thérapeutes sont bien plus attentifs au récit que pourra en faire l’enfant qu’au dessin.

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A la télé - L'apprentissage du métier infirmier passionne les réalisateurs

08.01.19

Ce mardi 8 janvier à 21h00, France 4 propose de suivre le quotidien de six femmes et hommes durant leur première année de formation en soins infirmiers. Les deux premiers volets d’une série documentaire de 4x52 minutes, intitulée "A l’école des infirmières".
A la télé - "A l’école des infirmières", apprendre à soigner
Avec leurs parcours et leurs motivations distinctes, ils ont en commun d’avoir fait le choix de se consacrer à la santé des autres.

Gilets jaunes : un désir de démocratie

Par Roland Gori, psychanalyste, professeur honoraire de psychologie clinique à l'université d'Aix-Marseille et Marie-José del Volgo, praticienne hospitalière, maîtresse de conférences honoraire à l’université d’Aix-Marseille— 
Samedi 5 janvier à Bordeaux. Les gilets jJaunes se rassemblent place de la Bourse avant de partir manifester dans les rues.
Samedi 5 janvier à Bordeaux. Les gilets jJaunes se rassemblent place de la Bourse avant de partir manifester dans les rues. Photo Thibaud Moritz pour Libération

Les gilets jaunes sont aussi l’expression d’une demande d’égalité et de participation, de paroles et d’actes symboliques pour sortir les humains du désert qui les guette dans un individualisme de masse.


    Tribune. Face à l’hyperlibéralisme mondialisé et au gâchis humain qu’il produit, des violences radicales s’expriment, elles lui appartiennent. «Les hommes ressemblent plus à leur époque qu’à leurs pères», rappelait l’historien Marc Bloch. La nôtre ne fait pas exception. Qu’il s’agisse des révoltes sociales, des votes antisystème nationalistes et xénophobes, voire d’actes terroristes, la contagion affective d’individus de plus en plus isolés, désolés, joue à pleins tuyaux. L’opinion publique comme les foules numériques agissent par procuration,elles prélèvent sur les réseaux sociaux les informations qui leur manquent pour donner un sens et une cohérence à leur quotidien. Elles cherchent désespérément des moyens de sortir de l’apathiequi menace tous les régimes politiques lorsqu’ils deviennent orphelins des idéologies et des fictions qui font rêver les peuples. Le peuple n’est pas un donné sociologique, c’est un construit politique, un travail politique qui œuvre par des paroles et des actes symboliques pour sortir les humains du désert qui les guette dans les individualismes de masse. Le travail reste à faire, le peuple à se construire. Les gilets jaunes le cherchent désespérément, confusément, non sans se donner préalablement un roi dont ils réclament la destitution. Cela ne suffira pas à faire un peuple, pas davantage que les spasmes et oripeaux des nazillons en carton-pâte auprès desquels les partis conservateurs de droite comme de gauche se déshonorent à prélever des slogans et des thèmes de campagne électorale faute d’idées politiques.

lundi 7 janvier 2019

Salt & Pepper, la success story des papys du rock

Composé de jeunes rockeurs de 70 ans, le chœur tourne depuis presque dix ans dans les maisons de retraite et les prisons de l’Hexagone. Un succès couronné par la sortie de leur premier album.
Par Pascale Krémer Publié le 6 janvier 2018

Salt & Pepper, chorale senior rock de Dunkerque, vient chanter à la maison de retraite « Les Charmilles », le 28 novembre. La chorale est dirigée par Nathalie Manceau et a été créée en 2010.
Salt & Pepper, chorale senior rock de Dunkerque, vient chanter à la maison de retraite « Les Charmilles », le 28 novembre. La chorale est dirigée par Nathalie Manceau et a été créée en 2010. LUCIE PASTUREAU / HANSLUCAS POUR « LE MONDE »
Face à l’Ehpad de Dunkerque (Nord), la petite troupe marque le pas. Un « Sauve-qui-peut ! » rigolard fuse d’un côté, de l’autre une réflexion au canon sur « le droit à mourir dans la dignité ». N’empêche, tous sont venus se produire devant « les vieux » qui n’ont qu’une dizaine d’années de plus qu’eux. ­Rebelles mais solidaires, les Salt & Pepper, chorale rock de retraités – moyenne d’âge 70 ans –, qui préféreraient l’euthanasie plutôt que de chanter du Luis Mariano.

Qu’est-ce qu’une saine colère ?

 



(cc) Unsplash / Christian Sterk

>> Comme toutes les passions, la colère est un angle aveugle de notre tradition philosophique. Elle a été décriée comme déplacée, impuissante, dangereuse… Et pourtant, le mouvement des « gilets jaunes » – mais aussi les expériences libératrices de colère que chacun de nous a pu vivre – montre assez qu’on la sous-estime. Et si la colère pouvait accomplir de grandes choses ? Si elle était parfois moins folle que justifiée ?
>> Fasciné par le guerrier Achille de l’Iliade et auteur d’un essai sur le Non !, Vincent Delecroix nous explique pourquoi la colère part d’une insatisfaction fondamentale quant à l’ordre du monde.

Les migrants sont-ils mieux traités que les S.D.F. ?

Par Elsa Mourgues   08/01/2019

L'accueil des personnes migrantes se fait-il au détriment des S.D.F ? C'est la question au cœur des Idées Claires, notre programme hebdomadaire produit par France Culture et franceinfo destiné à lutter contre les désordres de l'information, des fake news aux idées reçues.
Avec l'arrivée du froid, c'est aussi le retour du refrain selon lequel l'arrivée de migrants privent les S.D.F dits "nationaux" de place dans les centres d'hébergement d'urgence. Un refrain fredonné sur les réseaux sociaux et par certains hommes et femmes politique, insinuant que les migrants arrivés récemment en France seraient mieux traités que les sans-abris. 

Bébés secoués : un diagnostic contesté en Suède

Ces dernières années, une série de décisions judiciaires et un rapport rédigé par plusieurs chercheurs, pour le compte d’une agence publique, remettent en cause les fondements scientifiques du diagnostic du syndrome du bébé secoué.
Par Anne-Françoise Hivert Publié le 7 janvier 2019
La Cour suprême de Suède a acquitté un père accusé d’avoir secoué son bébé
La Cour suprême de Suède a acquitté un père accusé d’avoir secoué son bébé Johnér / Photononstop / Johnér / Photononstop
Pour certains, la décision de la Cour suprême suédoise, en date du 2 novembre 2014, est une victoire inespérée. Pour d’autres, un précédent dangereux aux conséquences dramatiques pour les enfants maltraités. Tous s’accordent cependant sur un point : le jugement, qui a depuis fait jurisprudence, a changé de façon permanente la perception du syndrome du bébé secoué (SBS) et de son diagnostic en Suède.
Le 2 novembre 2014, les cinq juges de la Cour suprême ont annulé la condamnation de « MM » à un an et demi de prison, prononcée en appel, et acquitté ce père de famille, accusé d’avoir mis en danger la vie d’un de ses jumeaux, âgé de 1 mois et demi alors, en le secouant violemment. Quand le SAMU arrive au domicile de la famille, le 14 mai 2009, le nouveau-né est inconscient. Le père dit l’avoir secoué pour tenter de le réveiller, pendant que sa femme appelait les secours.