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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

jeudi 26 novembre 2020

Etats-Unis : une première preuve directe de consommation d’hallucinogènes dans un site d’art rupestre

Par Bernadette Arnaud le 25.11.2020

Des preuves d'ingestion d'hallucinogènes sur un site d'art rupestre ont été découverts en Californie, aux Etats-Unis. Une première.

Pinwheel Cave

Art rupestre: représentation d'une fleur de Datura sur le plafond de la grotte de Pinwheel Cave, en Californie. 

CRÉDITS: DEVLIN GANDY


Pour la première fois, une preuve sans équivoque de consommation de plantes hallucinogènes dans un site orné d’art rupestre vient d’être révélée aux Etats-Unis. Elle a été effectuée en Californie, dans l’abri sous roche de Pinwheel Cave, au sud de Bakersfield, en bordure du territoire traditionnel du peuple amérindien Chumash.

Des vestiges de "chiques" séchées

Les archéologues avaient noté de longue date la présence, sur le plafond de ce site, d’une figure en forme d’hélice dessinée à l’ocre rouge. Celle-ci est caractéristique de l’ouverture de la fleur de datura, une plante rencontrée au Mexique et dans l’Ouest des Etats-Unis, connue pour ses puissantes propriétés psychoactives. Mais, surprise, les archéologues viennent de découvrir des vestiges de "chiques" séchées, des boulettes végétales mâchouillées, coincées dans les fissures de la cavité, à la façon de vieux chewing-gum collés !

 

Peinture d'une fleur de datura sur le site de Pinwheel Cave (Californie) (A gauche). Fleur de datura wrightii telle qu'elle se referme aux heures chaudes du jour (A droite). ©Rick Bury/ Melissa Dabulamanzi / PNAS

Dans un article publié dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS), l’équipe de chercheurs a présenté l’analyse de ces substances par la méthode de la chromatographie en phase liquide couplée à la spectrométrie de masse (LC-MS). Les chiques se sont avérées contenir des alcaloïdes hallucinogènes (atropine et scopolamine) propres à la datura wrightii. Les fibres de cette délicate fleur blanche hautement toxique ont également été repérées lors d’examens réalisés à l’aide d’un microscope électronique à balayage.

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mercredi 25 novembre 2020

Le rire, formidable « pompe à endorphines » pour temps de crise

Par 

Publié le 23 novembre 2020

IN*Portrait jeune homme riant, extérieur



Rire au temps du Covid-19 ? Rire pour conjurer l’angoisse ? Les ravages du SARS-CoV-2 ont ravivé ces questions : pourquoi rions-nous ? D’où vient cette étrange réaction stéréotypée qui nous fait montrer les dents, émettre des sons inarticulés, expirer de façon saccadée, le visage saisi de convulsions, le thorax secoué de soubresauts ? Pourquoi cette curieuse vocalisation, cette mimique baroque – entre grimace et arme de séduction ?

« Faire rire, c’est faire oublier. Quel bienfaiteur sur la terre, qu’un distributeur d’oubli ! », s’écrie Hugo (L’Homme qui rit, 1869). La recherche du mot français « blagues », sur Google, a connu un pic entre le 29 mars et le 4 avril 2020, soit peu avant l’acmé du nombre de décès quotidien durant la première vague de Covid-19 en France. Un reflet de l’ennui lié au confinement ? Pas seulement. Qui d’entre nous n’a pas trouvé un certain réconfort dans les dessins d’humour, histoires drôles et vidéos circulant de façon virale sur les réseaux sociaux ? Tel ce (faux) chef d’orchestre qui, tout en dirigeant une musique endiablée, se lave frénétiquement les mains. Le second confinement, malgré la lassitude, n’a pas épuisé ce besoin d’humour.

« Le monde est vieux, dit-on, je le crois ; cependant – Il le faut amuser encor comme un enfant. » Dans Le Pouvoir des fables (1678), La Fontaine confie ce qu’est pour lui une fonction essentielle du rire : offrir, face à l’âpreté du monde, un bref éclair récréatif. Un divertissement, au sens pascalien. Mais le rire a bien d’autres raisons d’être. Rire fédérateur ou séducteur, rire libérateur ou cathartique, rire antalgique ou apaisant, rire réparateur. Mais aussi rire forcé ou nerveux, rire ironique et moqueur, rire insoumis et subversif, rire destructeur parfois. D’emblée apparaît l’ambivalence constitutive du rire, dont témoigne l’étymologie. Pour désigner cette hilarité, le grec utilise deux termes : gêlan (le rire joyeux) et katagelân (le rire agressif ou moqueur). L’hébreu aussi : sâhaq et lâhaq.

PASCAL QUIGNARD : «JE ME FAIS PLEURER D’AVANCE»




Par Frédérique Roussel  — 

Dans son bureau blanc lumineux du XIXe à Paris, l’univers à trois cordes de Pascal Quignard se voit d’entrée : une importante bibliothèque, un piano et des partitions, des dessins sur les murs. Encore que certains soient partis le temps de l’exposition Pascal Quignard, fragments d’une écriture à la Bibliothèque nationale de France prévue jusqu’au 29 novembre. L’écrivain a donné de son vivant ses archives à l’institution. Un legs a priori paradoxal. Seul la totalité de Boutès (2008), sous vitrine au milieu de la salle, a réchappé au feu grâce à Irène Fenoglio, spécialiste en génétique (1). Les enveloppes qui contenaient ses autres manuscrits et des feuillets rescapés, affichés sur les murs, ont un côté pictural et charnel : le texte est rehaussé d’aquarelles colorées ou de peintures plus sombres. Sur le geste de l’abandon, dirigé par Mireille Calle-Gruber, montre bien ces variations langagières et imagières de l’œuvre. Lui ne se revendique ni peintre, ni musicien, ni philosophe. Son existence a été remplie de lecture et d’écriture. Son grand œuvre, «Dernier Royaume», ouvert en 2002 avec les Ombres errantes (prix Goncourt), se poursuit avec ce onzième tome, l’Homme aux trois lettres, périphrase pour désigner le voleur, fur en latin. Ecrire, c’est d’abord dérober, dit l’auteur de l’essai formé de récits courts, d’éclats autobiographiques, de citations de lectures, de formules contemplatives, dans un parcours erratique, poétique et onirique. Entretien.

Pourquoi mêler littérature et vol ?

Dans les Petits traités, j’avais trouvé une formule créée par Montaigne, qui dit que dans un traité, il faut deux thèmes. De même là, lorsqu’il y a la littérature, il y a aussi le vol. Un mouvement et un autre, ça les enrichit. Dès que j’ai l’ensemble de ces deux mouvements, tout le reste tombe et tout ce que j’ai lu se regroupe un petit peu comme de la limaille autour d’un morceau d’aimant.

«J’aime les livres», commencez-vous. Etiez-vous un grand lecteur déjà très jeune ?

La façon de pouvoir être seul dans une famille nombreuse lettrée, c’est de lire ou même de faire semblant de lire. C’était vital pour moi. Je crois que c’est vrai de beaucoup de vrais lecteurs.

«Je pense que je n’aurais pas survécu s’il ne s’était pas trouvé des livres pour tromper le désespoir.» C’est une autre raison ?

Sans Schubert par exemple, je crois qu’on peut mourir. Il y a des musiques qui permettent de vivre, qui empêche d’avoir envie de mourir. Même chose pour la littérature. Les Hauts de Hurlevent a dû faire du bien à des tas de gens.

Les Consultations poétiques et musicales par téléphone

 Théâtre de la Ville, Théâtre des Abbesses - Paris


Les Consultations se poursuivent par téléphone

Tous les jours du mardi au samedi entre 10h à 19h. INSCRIPTIONS VIA CE LIEN.

Imaginées par Emmanuel Demarcy-Mota, Fabrice Melquiot et le collectif artistique, les consultations poétiques se sont réinventées pour s'adapter à la situation que nous vivons tous. A ce jour, plus de 100 artistes français et de plusieurs pays sont réunis pour proposer un échange inattendu, sous la direction d'Emmanuel Demarcy-Mota. Les Consultations poétiques et musicales se poursuivent par téléphone.

Une proposition innovante et inédite pour des rencontres individuelles entre des artistes et une population. La consultation débute par une première question : « Où êtes-vous ? », puis "Comment allez-vous ?" Une discussion suit pour proposer un remède poétique : un poème est lu, une chanson est chantée ou un morceau de musique est joué. Une prescription poétique peut être délivrée à la fin de la consultation.


CONSULTATIONS POÉTIQUES ET MUSICALES PAR TÉLÉPHONE :

Tous les jours du mardi au samedi entre 10h et 19h. INSCRIPTIONS VIA CE LIEN.

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A la brigade de protection des mineurs, la parole pour faire émerger les affaires d’inceste


 






C’est le dernier grand tabou de notre société : les violences sexuelles faites aux mineurs dans le cadre familial. Ces dossiers arrivent à la section « intra » de la BPM, là où les policiers se battent pour les sortir de l’ornière judiciaire du parole contre parole. « Le Monde » a pu y passer plusieurs jours.

Par  Publié le 23 novembre 2020


Elle a de longs cheveux bruns attachés par un élastique, remontés par des barrettes roses. Une veste beige, une robe, des collants violets et des baskets blanches. Ce jour de septembre, la caméra de la salle d’audition de la brigade de protection des mineurs (BPM) de la police judiciaire de Paris filme Louise (tous les prénoms des victimes ont été modifiés) en gros plan. Elle a 5 ans. Sa mère, qui soupçonne des agressions sur sa fille, l’a accompagnée. L’enquêtrice commence : « Tu sais pourquoi on est là Louise ? » « Non, je ne sais pas », répond-elle, un peu évanescente. « On est là pour avoir une discussion, pour que tu dises la vérité. Tu sais ce que c’est la vérité ? », poursuit la policière. « C’est dire ce qui est vrai, et le mensonge ce n’est pas vrai », explique Louise. « Qu’est-ce que tu fais comme activités Louise ? » « Du cirque, de l’escalade, de la danse, de la chorale », énumère l’élève de grande section de maternelle, presque souriante. Ses mains cherchent le mur auquel elle est adossée. Ses jambes se croisent et se décroisent.

« Comment c’est ta chambre à Paris ? », continue l’enquêtrice. « J’ai ma chambre, et il y a un tapis multicolore, comme ici », décrit-elle en montrant le tapis chatoyant qui tente de réchauffer une pièce où des faits si traumatisants sont verbalisés. « Est-ce que tu t’entends bien avec maman ? » « Oui. » « Et avec papa ? Tu peux me dire des choses. S’il y a des choses qui te dérangent ?…  », esquisse la policière. La petite fille se cambre, puis se balance sur le banc. Elle dit : « Tu vois les chaises là, eh bien j’ai les mêmes à la maison. » Premier changement de sujet de Louise.

mardi 24 novembre 2020

Violences faites aux femmes : «On n’a pas à rougir du budget que nous investissons»

Par Virginie Ballet, photo Marie Rouge — 

La ministre déléguée chargée de l’Egalité entre les femmes et les hommes, Elisabeth Moreno, lundi à Paris.

La ministre déléguée chargée de l’Egalité entre les femmes 

et les hommes, Elisabeth Moreno, lundi à Paris. 

Photo Marie Rouge pour Libération

Accueil en commissariat, 3919, hébergement d’urgence… A l’occasion de la journée mondiale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, Elisabeth Moreno, qui a succédé cet été à Marlène Schiappa au ministère de l’Egalité, fait un bilan du Grenelle.

#Jesuismaltraitante : le cri d’alerte de la sage-femme Anna Roy (Les maternelles) pour une naissance respectée

Le Smartsititting : des babysitters pas comme les autres !

20/11/2020

La sage-femme Anna Roy, chroniqueuse dans La Maison des maternelles, a lancé un cri d’alerte pour réclamer de meilleures conditions d’accouchement en France. Elle dénonce une “maltraitance institutionnalisée”. Son appel a donné lieu à une pétition.

#Jesuismaltraitante : le cri d’alerte de la sage-femme Anna Roy (Les maternelles) pour une naissance respectée© istock

Anna Roy, sage-femme libérale et ancienne sage-femme hospitalière, autrice du podcast Europe 1 Studio "Sage-Meuf" et chroniqueuse à la Maison des maternelles sur France 4, a récemment poussé un véritable coup de gueule. Sur le plateau de l’émission de France 4 ainsi que sur Instagram, la sage-femme dénonce des conditions d’exercice de la profession si déplorables qu’elles conduisent à de la maltraitance. Elle accompagne son ras-le-bol d’un hashtag fort : #jesuismaltraitante.

Avec beaucoup de franchise, elle raconte comment elle a, elle-même, sans le vouloir maltraité des patientes, parce qu’elle devait s’occuper d’autres femmes enceintes en même temps. Césarienne d’urgence, forceps par-ci, péridurale par-là… Les sages-femmes “jonglent” en permanence avec plusieurs patientes à suivre et à prendre en charge en même temps. Une situation qui conduit inévitablement à des manquements, à une prise en charge inadéquate, imparfaite, voire à des violences obstétricales. “C'est parce que j'aime ma profession au-delà de toute raison que je ne veux plus de conditions de travail dégradées. Je ne veux plus entendre des femmes me dire ce qu'elles ont parfois subi. Il faut que les femmes, les bébés et leurs familles aient toujours et en tous lieux le respect qu'ils méritent”, indique Anna Roy en commentaire d’une vidéo publiée sur son compte Instagram (ci-dessous).

Dans son dernier podcast “Sage-Meuf” d’Europe 1 Studio, la sage-femme a donné la parole à Adrien Gantois, actuel président du Collège national des sages-femmes. Il a alors raconté ce jour où il avait été contraint de laisser une femme seule accoucher de son enfant mort, dans le cadre d’une interruption médicale de grossesse, parce qu’il devait s’occuper d’autres patientes.

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Libérer l'éducation sexuelle

LE 23/11/2020

À retrouver dans l'émission

ÊTRE ET SAVOIR

par Louise Tourret

A l'occasion de la publication du livre "Le sexe et l'amour dans la vraie vie" Etre et savoir se penche sur la vie sexuelle des adolescents et la juste manière de l'aborder avec eux, sans tabous ni clichés.

Eduquer pour une sexualité librement choisie
Eduquer pour une sexualité librement choisie Crédits : bortonia - Getty

Ce soir nous parlons de l’éducation sexuelle dans la vraie vie. "Dans la vraie vie", cette expression vient du titre du livre dont il est question justement dans cette émission : Le sexe et l’amour dans la vraie vie, il est signé Ghada Hatem- Gantzer, gynécologue et fondatrice d’un lieu important, La Maison des femmes de Saint Denis, et Clémentine du Pontavice, co-autrice et illustratrice de l’ouvrage, dans lequel elle représente des sexes masculins et féminins comme de petits personnages sympathiques.

La vraie vie, il faut dire qu'elle manque un peu à l’heure des confinements qui empêchent les rapprochements et isolent une partie des adolescents et des étudiants. Enfin, "vraie vie" s’entend ici comme opposée aux clichés, stéréotypes et discours imposant des normes et des dominations dans les relations, ainsi qu’à une sexualité idéalisée qui complexe et nous coupe de nos véritables désirs.

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Les jeunes médecins sont-ils des idéalistes ?

Paris, le lundi 23 novembre 2020 – Selon un sondage publié dans la revue de psychiatrie l’Encéphale, les jeunes médecins auraient surtout des motivations altruistes et scientifiques…selon eux en tout cas.

Que vous soyez jeune médecin, praticien chevronné ou à la retraite, vous vous êtes sans doute tous demandé un jour pourquoi vous aviez choisi, à la sortie de l’adolescence, de vous embarquer dans ces études longues et difficiles et d’embrasser la carrière médicale. Et lors de vos réflexions, il vous a peut-être été difficile de mettre un mot sur la raison réelle de votre choix. C’est à cet exercice d’introspection qu’ont été invités par le CEReSS (Centre d’étude et de recherche sur les services de santé et la qualité de vie) 2003 jeunes médecins et futurs médecins, de la 4ème année d’étude de médecine jusqu’à 2 ans après leur thèse, à qui il a été demandé ce qui les motiver à faire médecine.

Dans cette étude, publiée dans l’Encéphale, onze motivations possibles étaient proposées aux médecins et étudiants. Parmi elles notamment l’amour de la science, l’intérêt pour les relations humaines, sauver des vies mais aussi l’argent et le prestige social. Les choix multiples étaient possibles.

Les généralistes plus désintéressés que les chirurgiens

A en croire leurs réponses, les jeunes médecins et étudiants sont avant tous motivés par des considérations nobles et désintéressés. Ils sont ainsi 86 % à avoir choisi la médecine par intérêt pour la science et la biologie, 85 % pour le contact humain et 68 % pour sauver des vies. A l’inverse, ils ne sont que 45 % à être attirés par la promesse de hauts revenus et 43 % par le prestige attaché à la qualité de médecin.

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Épisode 1 : La science de la pauvreté

LE 24/11/2020

À retrouver dans l'émission

ENTENDEZ-VOUS L'ÉCO ?

par Tiphaine de Rocquigny et Mathilde Thon-Fourcade

SERIE L'ECONOMIE AU CHEVET DES PLUS PAUVRES (3 EPISODES)

La crise fera basculer jusqu'à 150 millions de personnes sous le seuil de l'extrême pauvreté selon un rapport de la Banque mondiale. C'est un enjeu important auquel seront confrontées les sciences économiques, souvent accusées de s'intéresser plus à la croissance qu'à lutte contre la pauvreté.

Des personnes dormant dans les rues de Genève, une des villes les plus chères d'Europe
Des personnes dormant dans les rues de Genève, une des villes les plus chères d'Europe Crédits : FABRICE COFFRINI - AFP

Avec la pandémie de la Covid-19, la planète connaît sa plus grave crise économique depuis l’entre-deux-guerres. Explosion du chômage, insécurité alimentaire ou encore décrochage scolaire, si les effets du « grand confinement » se font ressentir partout, ils sont démultipliés dans les pays pauvres, où le secteur informel, par définition dénué de protection sociale, tient une place prépondérante, comme l’analyse le professeur Gilbert Achcar dans un article paru en novembre dans le Monde Diplomatique et intitulé Dans le Tiers-Monde, un “grand confinement” dévastateur.

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