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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

dimanche 3 juin 2012

"La justice des mineurs a été broyée"

LE MONDE CULTURE ET IDEES | 

La justice des mineurs est une nouvelle fois au coeur d'une polémique politique. Accusations de répression aveugle d'un côté, d'angélisme de l'autre, le sujet est de ceux qui opposent profondément la droite et la gauche. Le texte qui fonde la justice des mineurs, l'ordonnance du 2 février 1945 signée par le général de Gaulle, était pourtant le fruit d'un consensus social et politique. Quels en étaient les principes ? Qu'est-ce qui les inspirait ? Pourquoi et depuis quand ce consensus s'est-il fissuré ? Denis Salas, magistrat, auteur de nombreux essais sur la justice, secrétaire général de l'Association française pour l'histoire de la justice et directeur scientifique de la revue trimestrielle Les Cahiers de la justice, nous apporte ses réponses.
La particularité de la justice des mineurs est le contexte dans lequel elle a été élaborée. Comment, en février 1945, dans un pays encore en guerre, l'urgence d'une ordonnance sur l'enfance délinquante s'est-elle imposée ?
L'ordonnance gaulliste du 2 février 1945 sur l'enfance délinquante fut l'un des premiers symboles du rétablissement de la "légalité républicaine". Les troupes russes n'étaient pas arrivées à Berlin et les Allemands tentaient une dernière offensive dans les Ardennes. Alors que la capitulation n'interviendra que le 8 mai, la question de l'enfance délinquante est considérée comme une priorité nationale. Elle exprime le refus de la négation totalitaire de l'homme, mais aussi une confiance dans les peuples dont les Lettres à un ami allemand de Camus se faisaient l'écho. Sous l'égide du gouvernement provisoire du général de Gaulle, deux grandes réformes marquent cette époque : le refus de la prison pour les mineurs et l'objectif de réhabilitation pour les prisonniers.
L'ordonnance du 2 février 1945 parie sur le potentiel des enfants, avenir de la nation, et sur la foi en l'Etat éducateur. Dans un entretien accordé le 6 mai 1945 au premier directeur de l'éducation surveillée, Jean-Louis Costa, de Gaulle confiait ceci : "Nous reconstruirons la France avec sa jeunesse, toute sa jeunesse ; vous avez carte blanche ; et n'oubliez jamais qu'un mineur, quel que soit l'acte qu'il ait commis, quels que soient ses méfaits, mérite une mesure ou une sanction éducative."
Les gardes des sceaux qui sont en poste en 1945 et 1946, François de Menthon et Pierre-Henri Teitgen, incarnent cette politique pénale délibérément compréhensive et inclusive. Le premier est fondateur des Jeunesses ouvrières chrétiennes (JOC). Le second est président du MRP (Mouvement républicain populaire) de 1952 à 1956. Un trait commun unit ces hommes : anciens déportés, gaulliste ou chrétien, ils sont convaincus de la nocivité de l'enfermement. Ils relèvent un défi à la hauteur d'une mission spirituelle de l'Etat : le droit de punir avec comme finalité la rédemption - ou, en termes juridiques, l'amendement - de l'homme. A la jeunesse déviante, il est dit : "Tu vaux mieux que tes actes." Pour les plus inéducables, l'Etat fait le pari de l'éducabilité.
D'où vient cette vision de la primauté de l'éducatif sur le répressif ?
Depuis longtemps, les professionnels avaient préparé le terrain. Le souci de remédier à la misère de l'enfance vagabonde et ouvrière date des années 1880. Le scandale des bagnes d'enfants dans l'entre-deux-guerres avait ému l'opinion. Un siècle d'"éducation" pénitentiaire avait peu à peu persuadé une minorité active de la nécessité d'un changement de modèle. De nouveaux savoirs médico-psychologiques avaient conçu une approche clinique des adolescents et ouvert les voies à leur "traitement moral". Le passage à l'acte est, selon eux, un faux pas plus ou moins grave dans une trajectoire de vie. L'essentiel est de conduire ces jeunes pauvres vers un salariat fortifié par un emploi stable. Plus utiles que la peine sont l'intervention dans le milieu familial et la recherche concrète d'une formation au plus près d'une enfance qu'on appelait alors"irrégulière".
Cette vision fonde les deux principes de l'ordonnance de 1945 sur la justice des mineurs : la spécialisation des juridictions - les enfants ne peuvent pas être jugés par les tribunaux de droit commun, mais uniquement par une juridiction spécialisée, le tribunal pour enfants ; et l'obligation de prononcer une mesure éducative avant toute peine d'emprisonnement. Exceptionnellement, une peine peut être prononcée, mais uniquement à partir de l'âge de 13 ans.
Ces deux principes ont résisté pendant près de quarante ans à toutes les évolutions de la société. Qu'est-ce qui explique leur remise en cause à la fin du XXe siècle ?
A partir des années 1980, un regard moins bienveillant est porté sur cette jeunesse. Avec la poussée d'une délinquance d'appropriation (revers de la société de consommation), le phénomène des violences urbaines vient recouvrir celui de l'enfance délinquante au sens où l'entendait l'ordonnance de 1945. Une délinquance expressive et massive, liée aux territoires dits de relégation (les "cités"), dominés par un chômage endémique, devient un thème majeur du discours politique. La délinquance des mineurs est perçue en termes d'insécurité. Le passage à l'acte et ses conséquences sur les victimes passent au premier plan.
Face à ces violences collectives et aux peurs qu'elles suscitent, le consensus se fissure. On reproche à la justice des mineurs son "angélisme". A-t-elle su s'adapter à la réalité sociale ?
Si la justice des mineurs est façonnée pour traiter l'enfant délinquant, elle ne l'est nullement pour des violences collectives. Que peut-elle faire quand le sous-emploi devient chronique et que l'école ne parvient plus à intégrer ? Comment peut-elle agir sur une délinquance d'exclusion, elle qui est outillée pour traiter les pathologies adolescentes ? Ce qu'il est convenu d'appeler la "politique de la ville", menée par les parquets, va ouvrir le champ de l'action judiciaire. Les mesures de réparation en direction des victimes, impensables en 1945, font leur apparition.
Reste une certaine confusion entre violences urbaines et délinquance des mineurs, les premières devant appeler des politiques publiques alors que la seconde relève du traitement individuel. Ce malentendu pèsera lourd dans les attentes à l'égard d'une justice des mineurs pensée pour une tout autre finalité. Une grande part de sa "délégitimation" dans l'opinion viendra de là, ce qu'un certain discours politique saura exploiter.
Au début des années 2000, cette nouvelle vision de la justice des mineurs va trouver sa traduction législative. En quoi marque-t-elle une rupture avec les principes de l'ordonnance de 1945 ?
Trois textes, en 2002, 2007 et 2011, vont démanteler le droit des mineurs conçu en 1945. La loi Perben I du 9 septembre 2002 crée des "sanctions éducatives". Beaucoup ont salué ce changement de cap, "responsabilisant" pour les jeunes, sans voir que le contrôle du comportement s'oppose à la rencontre éducative. La contrainte réduit au silence et à l'immobilité mais en elle-même ne produit rien.
Lors du quinquennat de Nicolas Sarkozy, le démantèlement s'accélère. Avec la loi du 10 août 2007 sur les peines-planchers, le dogme de la dissuasion s'impose : la diminution de peine (excuse de minorité) pour les 16-18 ans n'est plus de droit ; en cas de seconde récidive, il faut apporter des "garanties exceptionnelles" de réinsertion pour échapper à la peine-plancher. Pour ces mineurs endurcis, la peine devient prioritaire par rapport à l'action éducative. Une idée simple, voire simpliste, guide cette législation inspirée de l'utilitarisme : augmenter la pénalité pour montrer qu'il est plus coûteux de frauder la loi que de la respecter. La loi devient un message, le crime un mauvais calcul et la peine le prix à payer. Cette logique va broyer l'édifice institutionnel mis en place à la Libération.
Enfin, la loi du 10 août 2011 qui crée des tribunaux correctionnels pour mineurs achève ce processus. Présidés par un juge pour enfants mais composés de magistrats non spécialisés, ces tribunaux jugent les mineurs comme des adultes au nom de l'idée qu'un excès de compréhension paralyse la fermeté nécessaire pour des jeunes de 16-18 ans déjà condamnés. Cette fois, c'est le second pilier de l'ordonnance de 1945 qui s'effondre : l'idée de spécialisation.
La nouvelle garde des sceaux, Christiane Taubira, a annoncé la suppression des tribunaux correctionnels pour mineurs et celle des peines-planchers, conformément aux engagements de François Hollande pendant la campagne présidentielle. Mais dans votre dernier essai, "La Justice dévoyée", vous évoquez les "temporalités inconciliables" de la politique, qui a besoin de réponses rapides, visibles, et de l'action éducative, qui ne se mesure que sur le long terme. Croyez-vous que la nouvelle majorité résistera à ce dilemme ?
Ce qui a été annoncé par le président nouvellement élu ne suffira pas. Il va lui falloir tenir une ligne politique ferme malgré l'écho médiatique donné à la délinquance des mineurs. Pour cette jeunesse minoritaire et oubliée, refuserons-nous tout effort d'éducation ? Se résignera-t-on à les placer dans des prisons rénovées, faites pour eux et, surtout, pour notre tranquillité ? Pour affronter ce défi, il faudra penser l'avenir d'une nation avec sa jeunesse sans oublier celle qui a le plus besoin d'être protégée y compris de la justice des adultes. François Hollande n'a pas encore dit ce qu'il entendait par cette "jeunesse" et ce "contrat entre générations" qu'il place au coeur de son mandat. Il devrait méditer ce que disait de Gaulle en mai 1945 : "Nous reconstruirons la France avec sa jeunesse, toute sa jeunesse."

À LIRE
"LA JUSTICE DÉVOYÉE. CRITIQUE DES UTOPIES SÉCURITAIRES"
de Denis Salas (Les Arènes, 220 p., 19,80 €).
"LA JUSTICE DES MINEURS : UNE NOUVELLE ÈRE ?"
Dossier publié dans Les Cahiers de la justice, revue trimestrielle de l'ENM (Dalloz, mars 2011, 30 €). www.dalloz-revues.fr
"LA JUSTICE DÉVOYÉE. CRITIQUE DES UTOPIES SÉCURITAIRES"

Sevrage tabagique : la varénicline efficace chez les schizophrènes

lequotidiendumedecin.fr 01/06/2012



« Les patients schizophrènes ont une forte dépendance à la nicotine, explique le Pr Jill Williams, psychiatre à la Robert Wood Johnson Medical School du New Jersey et auteur principal de l’étude. Ils ont besoin d’un programme de traitement plus fort que la population générale. Il reste néanmoins important que les médicaments du sevrage tabagique n’entraînent pas de problèmes psychosociaux ou d’interactions médicamenteuses avec les psychotropes. »
L’équipe du Pr Williams vient de montrer au cours d’une étude de vingt-quatre semaines que la varénicline améliore le sevrage tabagique sans modifier la symptomatologie schizophrénique. Dans l’étude, les patients schizophréniques désirant arrêter de fumer étaient randomisés dans le groupe contrôle ou dans le groupe varénicline. Après une phase de douze semaines de traitement, suivait une période de suivi de douze semaines. À la fin de la première phase, 19 % du groupe traité ne fumaient plus par rapport à 4,7 % dans le groupe contrôle. À la fin de l’étude, la tendance persistait, même si le taux d’abstinence était faible.
› Dr I. D.
« Journal of Clinical Psychiatry », publié le 25 mai 2012

BELGIQUE

Un service d'aide à la détresse psychiatrique à domicile instauré à Tournai

REGIONS | vendredi 1 juin 2012 
Trois ministres Rudy Demotte, Eliane Tillieux et Laurette Onkelinx inaugurent ce vendredi à Tournai une permanence téléphonique, celle du réseau 107, un nouveau service ouvert sept jours sur sept, vingt-quatre heures sur vingt-quatre à l’attention des patients psychiatriques et de leurs proches.

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Drogues : l'échec des politiques répressives chez les jeunes

LE MONDE | 
Chez les spécialistes des drogues, l'information circulait depuis plusieurs jours: les chiffres révélant le niveau d'addiction des jeunes Français sont mauvais. De fait, selon l'enquête European school survey project on alcohol and other drugs (Espad) qui a été publiée jeudi 31 mai en fin de matinée, la consommation de tabac, d'alcool mais aussi de cannabis des jeunes Français scolarisés de 16 ans s'affiche nettement à la hausse entre 2007 et 2011 (lire l'étude en anglais en PDF).
Le classement de la France se détériore par rapport aux autres pays européens, qui contrairement à elle, sont souvent en progrès. Une bombe, alors que le plan 2008-2011 de la Mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie (Mildt) fixait pour objectif de faire reculer les consommations de drogues illicites et celles excessives d'alcool.
L'EXPÉRIMENTATION DU CANABIS EN HAUSSE DE 25 %
L'enquête réalisée par le Conseil suédois pour l'information sur l'alcool et les autres drogues, compare 36 pays. Selon des chiffres provisoires queLe Monde s'est procurés par un biais non officiel, l'évolution sur le cannabis est particulièrement problématique: l'expérimentation est en hausse de 25 %, le nombre de jeunes ayant consommé au moins une fois le produit passant de 31 % à 39 % en quatre ans. L'augmentation est même de 60 % pour la consommation au moins une fois par mois (de 15 % à 24 %).

Infographie Le Monde

Sur le cannabis, la France reprend donc la première place du classement et retrouve ses niveaux de consommation du début des années 2000. Pour l'alcool, c'est un retour parmi les dix premiers pays : 67 % des jeunes de 16 ans ont consommé de l'alcool dans le mois, contre 64 % en 2007. En outre, 41 % déclarent avoir été ivres au moins une fois dans l'année. Certes, c'est moins que les 48 % constatés outre-Manche. Mais en quatre ans, le Royaume-Uni a fait des progrès, passant du premier au quatrième rang, alors que la France arrive désormais dans le top 15.
Pour le tabac, la situation se dégrade aussi. Les jeunes Français de 16 ans étaient 38 % à avoir fumé au moins une cigarette dans le mois en 2011, contre 30 % en 2007. La France arrive désormais au 6e rang, rejoignant le camp des pays où les jeunes sont fortement consommateurs de tabac parmi lesquels la République tchèque, la Lettonie, la Croatie.
Etienne Apaire, le président de la Mildt jusqu'à ces derniers jours aurait-il crié victoire trop tôt? Ce magistrat nommé en 2007 affirmait en janvier dans la lettre d'information de l'instance, que l'objectif de faire baisser "le nombre des entrées en consommation" avait "été atteint"Un satisfecit réitéré en mai, dans son éditorial d'adieu.
Il se basait sur une enquête réalisée auprès des jeunes, française, dite Escapad (ici en PDF). Publiée en février, elle montrait une baisse des expérimentations d'alcool et de tabac, et une stabilisation de la diffusion du cannabis. Surtout, elle relevait une baisse des usages de cannabis dans l'année et au cours du mois, qui confirmait une tendance constatée depuis 2003.
Mais en avril, sans grand bruit, l'Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT) rendait publique une troisième enquête, intitulée Health Behaviour in school-aged children et réalisée auprès des 11, 13 et 15 ans (ici en PDF). Cette étude décrivait plutôt une stabilisation des consommations. L'heure ne semblait en tout cas pas à la baisse.
Les chiffres européens Espad publiés jeudi décrivent au contraire une hausse de la consommation sont à considérer avec prudence - ils devront notamment être confirmés dans la durée. Mais ils relancent le débat autour de la politique française de lutte contre la toxicomanie, qui a été marquée sous l'ancien gouvernement, par une option répressive.
"L'ENVIRONNEMENT ADDICTOGÈNE" DES ADOLESCENTS
"Je sais que nous pouvons être accusés de partialité, car nous n'étions pas d'accord avec la politique menée, mais l'enquête Espad montre bien que celle-ci n'a pas fonctionné", relève Jean-Pierre Couteron, président de la Fédération addiction, une fédération d'intervenants du secteur. Il estime que la Mildt a faussement fait croire que la France, grâce à l'accent mis sur la répression des usages de cannabis, réussissait à résister. Résultat, elle est surtout, selon lui, passée "à côté de ce qui constitue le gros problème""l'environnement addictogène" dans lequel évoluent les adolescents dans une société qui favorise les sensations fortes et l'hyperconsommation (jeux vidéo, "binge-drinking", etc.).
"Le problème est que l'objectif a été d'éviter à tout prix le premier usage, alors qu'essayer le cannabis est un signe d'identification chez les jeunes, sans suivi après. Il est pourtant primordial de détecter précocement les usages réguliers", commente Jean-Michel Costes, directeur de l'OFDT de 1995 à 2011. Il critique "une politique qui n'a rien donné sur le cannabis et qui a laissé filer les consommations des drogues légales". Une focalisation sur le cannabis critiquée par les spécialistes, alors que le tabac est une porte d'entrée vers cette substance, et que les jeunes sont des polyconsommateurs.
Laetitia Clavreul
Polémique autour de la ligne Tabac info service
A la veille de la Journée mondiale sans tabac, jeudi 31 mai, une polémique s'est déclenchée à propos de l'attribution de la gestion de la ligne téléphonique Tabac info service à la société Direct Medica.

Son concurrent malchanceux, l'Office français de prévention du tabagisme, structure associative qui gérait auparavant une partie de la ligne, l'estime sans expérience en matière de sevrage tabagique et proche de l'industrie pharmaceutique, dénonçant un conflit d'intérêts. "Le juge, qui a statué vendredi 25 mai, (...) a confirmé la décision de l'Inpes [Institut national de prévention et d'éducation pour la santé] de choisir l'offre de Direct Medica", a souligné l'Institut dans un communiqué.


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COMMUNIQUE DE LA COMISSION REGIONALE PSYCHIATRIE
HALTE AUX VIOLENCES !


Le collectif psychiatrie régional Rhône – Alpes de La CGT, réuni le 24 Mai 2012 constate une recrudescence des violences dans nos services :

.  Agression au Vinatier (UMA, USIP…)
 Agression de l’équipe soignante aux urgences du CHU de Grenoble
.  3 agressions successives à St Jean de Dieu
   Agression de 5 soignants au CHS de St Egreve

Sans compter toutes celles non relayées par les médias !
Tous les services sont touchés, et rencontrent cette violence.

La mise en commun des vécus des soignants montre que ce sont toujours les mêmes ingrédients délétères qui amènent ces situations :
Manque d’effectifs, formation insuffisante, disparition de l’expérience, insécurité, manque de lits, industrialisation des soins, organisations de travail néfastes…

Nous tenons à apporter notre soutien à tous les soignants victimes de ces violences.
Nous dénonçons la banalisation de ces situations, le manque de soutien des agents par leurs directions, l’individualisation des responsabilités…
La politique sécuritaire et économique qu’on nous impose ne permet pas une prise en charge humaine des patients, et vide notre travail de son sens. C'est là que réside la vraie violence.

La CGT demande, encore et toujours, les moyens de pouvoir travailler correctement, par l’abrogation de la loi HPST, de la T2A (tarification à l’acte), de la loi du 5 juillet 2011.

NOUS VOULONS :

·         la réouverture des lits fermés (plus de 43% ces dernières années), et qui font cruellement défaut aujourd’hui,
·         un vrai développement des structures extrahospitalières, au sein d’un secteur psychiatrique réaffirmé
·         une formation initiale de psychiatrie digne de ce nom
·         une augmentation du numerus clausus des médecins
·         une augmentation des effectifs
·         la suppression des plans de retour à l'équilibre budgétaire qui asphyxient les hôpitaux

Nous soutenons l’action de nos camarades de Saint Jean de Dieu qui seront en grève le 29 Mai 2012 en solidarité avec leurs agents victimes d’agression, et pour dénoncer la dégradation de leurs conditions de travail.

Faim et malnutrition touchent une personne sur sept dans le monde

lequotidiendumedecin.fr 30/05/2012

Près d’un être humain sur 7 souffre de sous-alimentation a indiqué José Graziano da Silva, le directeur général de l’organisation onusienne pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). Ce constat, établi en amont du sommet sur le développement durable qui se tiendra du 20 au 22 Juin à Rio de Janeiro (Brésil), devrait orienter le cours des discussions. Le développement ne pourra être durable que si la faim et la malnutrition sont éradiquées, a indiqué la FAO. « Le Sommet de Rio nous offre une occasion unique d’examiner la convergence entre les programmes de sécurité alimentaire et de durabilité pour garantir la réalisation de ces objectifs » a estimé M. da Silva, qui veut faire de la quête de la sécurité alimentaire « le fil conducteur » du Sommet Rio+20 (en référence à la conférence internationale de rio sur l’environnement et le développement de 1992). « Il est capital d’améliorer les systèmes agricoles et alimentaires si l’on veut créer un monde plus sain, tant pour les individus que pour les écosystèmes », peut-on lire dans le rapport intitulé « Vers l’avenir que nous voulons ».
La FAO préconise des systèmes de consommation et de production alimentaires qui aboutissent à « plus avec moins » : « Nous devons passer à des régimes alimentaires nutritifs ayant une empreinte écologique mineure, et réduire les pertes et gaspillages d’aliments tout au long de la filière alimentaire ».
Concrètement, la production doit éviter l’appauvrissement des sols, eaux et nutriments, les émissions de gaz à effet de serre, la pollution et la dégradation des écosystèmes naturels. Quant à la consommation, l’enjeu est de réduire les pertes et gaspillages alimentaires, qui s’élèvent à 1,3 Milliard de tonnes par an à l’échelle mondiale, soit plus de 10 % des apports caloriques mondiaux. Autant d’urgences pour un monde qui devrait compter en 2050, 9 Milliards d’habitants ... parmi lesquels 300 millions pourraient souffrir de faim chronique.
› C. G.

L’Ordre infirmier a supprimé 112 postes en un an

Paris, le vendredi 25 mai 2012 - Le plan de restructuration porté par Didier Borniche, président de l’Ordre infirmier, pour permettre à cette structure de survivre en dépit d’un déficit de 6,6 millions d’euros en 2011 supposait notamment la suppression de plus de la moitié de ses salariés. C’est aujourd’hui chose faite : si certaines personnes ont souhaité démissionner d’elles-mêmes, soixante neuf ont été directement « remerciées ». Au total, 112 postes ont été supprimés en un an et l’Ordre ne conserve aujourd’hui que 44 équivalents temps plein. Autre impératif pour redresser les comptes de l’Ordre : le déménagement du bureau national vers des locaux moins dispendieux. Dans un entretien à Soins cadre, Didier Borniche évoque un changement de siège avant la fin de l’année. Ces différents efforts devraient permettre pour la première fois à l’Ordre d’atteindre l’équilibre financier. Ainsi, l’instance pourra-t-elle plus sereinement effectuer ses missions et notamment convaincre les infirmières encore réticentes de son utilité. Didier Borniche a voulu en donner deux confirmations. D’une part, les recensements réalisés par les ordres départementaux suggéreraient un nombre total d’infirmiers bien moins important que celui affiché à partir du répertoire par le fichier Adeli. Par ailleurs, des députés prépareraient une proposition de loi visant à élargir le champ de la prescription infirmière, position depuis toujours défendue par l’Ordre.
M.P.




Ordre infirmier : Première prise de position de Marisol Touraine

Saint Jean de Dieu en grève

Créé le 29/05/2012
Une partie du personnel de l'hôpital psychiatrique Saint Jean de Dieu débrayera ce mardi entre 13 h et 14 h 30. Les syndicats ont appelé les infirmiers à descendre dans la rue et à manifester route de Vienne (8e) pour dénoncer un manque de moyens et la multiplication des agressions. « Selon le bilan social de l'année 2011, le taux de gravité des agressions (des patients envers le personnel soignant) a augmenté de 71 % en un an, assure Jeanine Guilhen, du syndicat Sud. Et les agressions en elles-mêmes se sont accrues de plus de 60 %. » Plusieurs propositions ont été formulées par la direction vendredi lors d'un comité d'entreprise, parmi lesquelles l'arrivée d'un infirmier dans les huit unités de soins cet été. « Les projets présentés sont intéressants mais ils sont à moyen terme, reconnaît Jeanine Guilhen. Or, nos besoins sont immédiats. La situation ne peut plus durer. » Une délégation devrait être reçue par la direction à 14 h. Bien que n'ayant déposé aucun préavis de grève, quelques infirmiers du Vinatier pourraient venir soutenir leurs collègues ce midi.C. G .

Déserts médicaux : l'ordre des médecins prône des mesures contraignantes

Le Monde.fr avec AFP | 
Le conseil national de l'ordre des médecins (CNOM) a présenté mardi 29 mai ses recommandations pour faciliter l'accès aux soins, visant à mieux répartir les médecins sur le territoire, y compris par des mesures contraignantes. Le conseil recommande également de limiter les dépassements excessifs d'honoraires. Les "questions relatives à l'accès aux soins posent problème depuis des années", a souligné son président, Michel Legmann, évoquant les "contrées sous-médicalisées" et "la question des honoraires avec des dérives inacceptables".
"Il faut prendre ses responsabilités", a-t-il martelé, conscient que ces propositions, issues du séminaire annuel du CNOM qui s'est tenu du 10 au 13 mai, allaient "faire des mécontents". L'Ordre constate "l'échec" des mesures incitatives prises jusqu'à présent et estime que l'augmentation du numerus clausus, qui fixe un quota de médecins à former à partir de la deuxième année des études, "n'est pas la solution".
Pour la première fois, le CNOM préconise de remédier aux déserts médicaux, ces zones souvent rurales ou périurbaines où l'on manque de médecins, par la contrainte. Il s'agirait d'obliger un jeune médecin, à la sortie de ses études, à s'installer pour cinq ans dans la région où il a été formé. Les lieux d'exercice seraient déterminés à l'intérieur de chaque région sous la conduite des agences régionales de santé, "en liaison étroite avec le conseil régional de l'ordre""Des mesures d'accompagnement, d'incitation et de promotion de carrière" devraient nécessairement être mises en place pour les médecins contraints de s'installer en zone déficitaire, selon le CNOM.
LIMITER LES DÉPASSEMENTS D'HONORAIRES
Le conseil a également décidé de s'attaquer aux dépassements d'honoraires en définissant plus clairement la mesure préconisée par le code de déontologie pour les médecins pratiquant des tarifs supérieurs à ceux de la Sécurité sociale. Le CNOM recommande désormais aux médecins en secteur 2 (honoraires libres) de réserver "au moins 30 %" de leur activité au secteur 1 (tarif de la Sécurité sociale), y compris pour l'activité libérale des praticiens hospitaliers du public. Par ailleurs, ces honoraires "ne sauraient dépasser 3 ou 4 fois le montant opposable" de la Sécurité sociale, précise également pour la première fois le conseil.
Le médecin, lorsqu'il fixe ses honoraires, doit le faire "dans le respect de certaines règles", détaille le CNOM, en tenant compte de sa notoriété, de la difficulté de l'acte, des exigences éventuelles du patient, mais également des capacités financières de celui-ci. Toutes ces recommandations ont été envoyées au gouvernement, a souligné M. Legmann, qui a sollicité un rendez-vous auprès de la ministre de la santé, Marisol Touraine.