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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

jeudi 22 décembre 2011






LUNDI 21 NOVEMBRE 2011


Philosophies des possessions

Didier Debaise
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Décembre 2011 – Presses du Reel
Tout au long du XXe siècle, une série de théoriciens, plus ou moins minoritaires, introduisent un nouveau genre de questions, faisant directement communiquer la philosophie avec les sciences sociales, la psychologie et l'esthétique.
Comment un individu se constitue-t-il par des activités possessives? Avec quelle intensité un être en possède-t-il un autre ?

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LUNDI 21 NOVEMBRE 2011


Art et éthique

Carole Talon-Hugon (dir.)
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Novembre 2011 – PUF
Des oeuvres d'art moralement transgressives défrayent régulièrement la chronique.
Inversement, un certain nombre d'artistes contemporains affirment poursuivre, par leurs œuvres, des buts éthiques. Critiques et spectateurs s'interrogent sur la place de cette dimension éthique, négative ou positive, dans la valeur globale de l'œuvre. Est-elle légitime ? 

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mardi 20 décembre 2011


Plus que d’une pénurie de lits, la psychiatrie souffre d’une mauvaise organisation

LEMONDE | 20.12.11
En trente ans, le nombre de lits d'hospitalisation complète en psychiatrie a chuté de plus d'un tiers.
En trente ans, le nombre de lits d'hospitalisation complète en psychiatrie a chuté de plus d'un tiers.AFP/PATRICK BERNARD
Le plan "Psychiatrie et santé mentale" a été lancé début 2005 par l'ancien ministre de la santé Philippe Douste-Blazy à la suite de l'émotion soulevée par le meurtre, en 2004, d'une infirmière et d'une aide-soignante par un patient schizophrène de l'hôpital de Pau, alors en rupture de soins. Le plan avait pour objectif premier de décloisonner la prise en charge en psychiatrie, en évitant, dans la mesure du possible, l'hospitalisation à temps complet pour privilégier la prise en charge en extra-hospitalier. "Or, le recours à l'hospitalisation est demeuré excessif, notamment faute de solutions d'aval, mais aussi de possibilités suffisamment développées de prises en charge alternatives en amont", note la Cour des comptes.
Dans leur rapport, les magistrats financiers déplorent ainsi un usage disproportionné des hospitalisations à temps complet en rappelant qu'ils entraînent "une forte coupure du patient avec son milieu social et familial". Les structures extra-hospitalières alternatives à l'hospitalisation existent – appartements thérapeutiques avec présence intensive de soignants, atelier ergothérapeutique avec activités ludiques et sportives, prises en charge alternatives à la gravité de la pathologie du patient – mais "restent insuffisamment nombreuses au regard des besoins".
Selon la Cour des comptes et contrairement aux idées reçues, la France ne souffre pas d'une pénurie de lits en psychiatrie. La Cour relève en revanche que les capacités d'hospitalisation complète sont fréquemment saturées. Les quelque 57 408 lits en psychiatrie ont permis de réaliser 18,8 millions de journées d'hospitalisation en 2010, soit 89,5 %, un taux global d'occupation très important.
Un nombre de lits en diminution et une inégale répartition géographique.
Un nombre de lits en diminution et une inégale répartition géographique.Cour des comptes, d'après DREES
Pour la Cour, cette saturation est liée en partie à une durée de séjour moyenne de l'ordre de 30 jours (six fois plus importante qu'en hôpital général) et à des séjours trop répétitifs. Elle s'explique, notamment, par une absence d'alternatives en séjour d'aval. Or, cette situation de "suroccupation continuelle provoque des effets pervers""l'absence de place en cas d'urgence conduit parfois à recourir à l'hospitalisation sans consentement" afin de parvenir à hospitaliser des patients qui pourtant n'en relèvent pas; les moyens et les personnels soignants sont focalisés sur les hôpitaux au détriment des prises en charge extra-hospitalières.
La Cour qualifie ainsi d'"inadéquates" nombre d'hospitalisations longues réalisées en psychiatrie: en 2009, la part des séjours de plus de six mois était de 5,6 % et celle des séjours de plus d'un an, 3,3 %. Beaucoup de ces patients, dont certains très handicapés mentalement, pourraient être réorientés, soit dans des structures de soins alternatives, soit en structures médico-sociales, une fois leur handicap psychique reconnu.
La Cour donne l'exemple de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur (PACA) où 971 patients en séjour prolongé (plus de dix mois) résidaient dans les hôpitaux en 2007. Seuls 282 (29 %) ne pouvaient pas être réorientés dans d'autres structures. Les autres l'étaient potentiellement, notamment dans le secteur médico-social: parmi eux, 15,5% étaient hospitalisés depuis plus de quinze ans, dont 5,8 % depuis plus de vingt-six ans.
Cette occupation de lits inadéquate réduit fortement la disponibilité de l'hôpital: un patient qui occupe une place pendant un an empêche quelque 12 autres hospitalisations de trente jours. Ce système inadapté génère des coûts importants: une hospitalisation complète coûte 450 euros par jour, soit plusieurs fois le coût complet, intervenants sociaux inclus, d'une prise en charge ambulatoire ou à temps partiel. Pour la Cour des comptes, l'enjeu réside donc dans une meilleure organisation du secteur: "Le redéploiement des moyens par l'hospitalisation de patients réorientables devrait permettre de dégager de nouvelles ressources pour des prises en charge alternatives."
Adrien Maillard

lundi 19 décembre 2011



Le Point.fr - Publié le 15/12/2011 à 14:32

Le manuel américain des troubles mentaux déshumanise la médecine et veut à tout prix faire entrer les malades dans des "cases".

Le Pr Maurice Corcos part en guerre contre le fameux DSM (Diagnostic and Statistical Manuel) américain. Ce psychiatre et psychanalyste, qui dirige le département de psychiatrie de l'adolescent et du jeune adulte à l'institut mutualiste Montsouris de Paris, s'insurge contre "le nouvel ordre psychiatrique", tel qu'il est enseigné aujourd'hui dans les facultés de médecine. Et il le fait savoir dans le livre qu'il vient de lui consacrer*. Il regrette la seule prise en compte des faits et donc la disparition de toute interprétation subjective, ce qu'il considère comme une grave régression pour les malades. Et il s'emporte contre la réduction des existences à de simples accidents biologiques.
Dès l'introduction, le ton est donné : "La pensée stérilisée par l'apprentissage à répondre efficacement à des QCM (questionnaires à choix multiples) pour valider leurs examens" réduit les étudiants en psychiatrie à "collecter les symptômes que leur impose le DSM, les additionnant sans fin, puis les soustrayant pour aboutir à un résultat qu'ils livrent joyeux comme le bon élève qui a vaincu une équation à une inconnue. Mais l'équation a plusieurs inconnues et l'homme, surtout quand il devient "fou", sont une machine déréglée qu'aucune check-list ne parviendra à résumer..."

Système pervers

Le Pr Corcos compare le DSM à l'invention d'une notice universelle pour les machines délirantes détraquées, à l'usage de médecins informaticiens phobiques de la clinique... Rien de moins. Avec cet instrument, l'ambition du psy n'est plus d'entrer dans l'expérience intérieure du patient, mais de répondre à son excentricité par une cohérence objective. Ce spécialiste dénonce donc ce système pervers qui a été mis au point pour que les chercheurs des différents pays puissent travailler sur une base de critères diagnostiques commune et ainsi comparer efficacement leurs travaux. Mais les malades, dans tout ça ?
La manière de les observer, Maurice Corcos la compare à celle des touristes qui, dans les musées, les sites archéologiques ou les mariages, passent la plus grande partie de leur temps l'oeil rivé au viseur de leur caméra, sans jamais regarder vraiment ce qui se passe et sans se l'approprier sensoriellement. "Aux tableaux mentaux, ils substituent mentalement des images électroniques, c'est-à-dire un imaginaire virtuel, car sans affect." Le réel n'est donc jamais abordé directement par ces psychiatres, qui se réfugient aussi très souvent derrière des imageries médicales (notamment l'IRM) pour tenter de comprendre la situation.
Les deux premiers DSM (en 1952 et en 1968) étaient "inscrits dans leur époque, où les questions de la subjectivité et du sens n'étaient pas encore considérées comme accessoires", souligne le spécialiste. D'ailleurs, les différents courants de pensée avaient été invités à participer à leur rédaction. Mais, depuis, le monde "scientifique" a pris le pouvoir. L'Amérique est parvenue à promulguer un nouvel ordre mental. L'ultrascientisme, la rentabilité aveugle, la frénésie technologique, voire la barbarie mécanique et froide règnent en maîtres. C'est pourquoi Maurice Corcos espère que les psychiatres - au moins français - vont finir par dénoncer "le nouveau contrat social qui veut les aliéner" et qui tente d'enfermer l'humain dans des cases, afin de répondre aux demandes d'une société qui ne veut plus de désordre ni de folie. Sera-t-il entendu ?
L'homme selon le DSM, éditions Albin Michel, 234 pages, 20 euros

Le divan n'a pas dit son dernier mot.


Au moment même où l'on assiste à une diminution progressive de l'influence de la psychanalyse dans bon nombre de services de psychiatrie au profit des approches neurobiologiques, s'est ouvert à Sainte-Anne l’Institut Hospitalier de Psychanalyse. Le lieu, ouvert depuis mai 2011, propose des consultations psychanalytiques gratuites et accessibles à tous ainsi qu'une riche plate-forme de formation à la psychanalyse pour les psychologues et les internes en psychiatrie. Village gaulois ou témoignage de la capacité de la psychanalyse à innover et à se transformer ?
Autant laisser tout de suite à la porte les préjugés que vous pouvez avoir sur l'hôpital psychiatrique, ses soignants revêches et ses corridors dont le mobilier et l'éclairage justifient à eux seuls l'entrée en dépression sévère : à l'Institut Hospitalier de Psychanalyse de Sainte-Anne, l'hospitalité commence précisément par le soin apporté aux locaux et l'idée que ça n'est pas parce qu'une personne est en état de grande souffrance psychique qu'elle n'est pas sensible au beau. Le lieu a été créé en mai 2011 par une figure de la psychanalyse en France, Françoise Gorog. Pendant longtemps, elle a été la seule femme mais aussi la seule lacanienne se revendiquant comme telle à diriger à Sainte-Anne un service de psychiatrie. Ateliers d'écriture, de cuisine, de philo, de danse ou de relaxation proposés aux patients, possibilité de revenir aux ateliers ou en accueil déjeuner après l'hospitalisation, patients en tenue de ville, psychiatres tous formés à la psychanalyse et ne portant pas de blouse blanche, séminaires de psychanalyse et de sciences humaines pour le personnel soignant... Outre l’extrahospitalier, les deux pavillons qu'elle a dirigés pendant plus de vingtannées, l'un ouvert, l'autre fermé, ont été des modèles de ce que la psychiatrie hospitalière peut donner de mieux quand elle cesse de se vautrer dans la frénésie sécuritaire pour se concentrer enfin sur ce que devrait être sa mission première : prendre soin de nos fous. Françoise Gorog fait partie de ces soignants qui n'hésitent pas à aller passer les fêtes de Noël à l'hôpital auprès des patients, ou à aider les infirmières à nettoyer l'appartement enseveli sous les détritus d'une personne en voie de clochardisation. A l'heure où, du fait des terribles restrictions budgétaires dont pâtit la psychiatrie en France, les réunions d'équipes dans un nombre grandissant de services se limitent de plus en plus à un triste jeu de chaises musicales pour pouvoir gérer à flux tendu le manque de lits disponibles, son départ du Secteur 16 de Sainte-Anne en mai dernier en a inquiété beaucoup – mais aussi réjoui ceux qui considèrent la psychanalyse comme un bibelot exotique dont la place doit désormais se cantonner aux bibliothèques ou aux musées.
« Quitter le modèle de la médecine à deux vitesses
pour nous rapprocher de celui de la psychanalyse pour tous. »
Philosophe, Françoise Gorog constate : « Quand j'ai commencé ici, la file active était de 800 malades, quand j'ai laissé le secteur 16, en mai dernier, nous étions à 2500 malades. Entretemps, le personnel médical et psychologique s'était accru de peut-être un quart de plus grand maximum. Avec la politique d'austérité qui se dessine, il faut quand même être réalistes. »
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Daniel Pendanx, L’institutionnel, la clinique, et le management comportementaliste

jeudi 15 décembre 2011 
par P. Valas 
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Le Surmoi - JPEG - 1.7 Mo
L’institutionnel, la clinique, et le management comportementaliste
Depuis quelque temps, suite à un changement de direction, nous voilà confrontés à notre tour à une politique managériale qui met cul par-dessus tête notre service éducatif de milieu ouvert : le dit « fonctionnement du service » n’est plus un moyen de servir les pratiques, d’aider les éducateurs qui sont en première ligne dans l’exercice des mesures de milieu ouvert, mais devient à lui-même son propre horizon.

 La gestion devient sa propre fin, le moyen de satisfaire une logique d’emprise sur les dites « ressources humaines »…

Nous sommes dans l’auto-référence à soi. Ce qui correspond profondément à la culture dominante, celle de l’auto-fondation… Nous sommes donc condamnés tout à la fois à combattre et à nous maintenir vivants et ouverts auprès de ceux que nous affrontons – ce qui est loin d’être facile !

 Le management, épousant la structure familialiste (paternaliste) des vieilles associations philanthropiques patriotes…

Le management, épousant la structure familialiste (paternaliste) des vieilles associations philanthropiques patriotes, établit un rapport quasi féodal aux praticiens : vous êtes nos salariés, nous est-il dit.
La priorité est pour ces directions gestionnaires, désarrimées du tiers commun, celui du travail clinique, éducatif, le « bon fonctionnement du service », et non le souci de garantir l’espace institutionnel tiers.
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Hôpital et bouts de ficelles

| Par noemie rousseau - Mediapart.fr