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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

dimanche 27 septembre 2020

Faut-il avoir vraiment peur des gardiens de la raison ?

 

Paris, le vendredi 25 septembre 2020 - Nous avons régulièrement évoqué dans ces colonnes les difficultés liées à la transmission de l’information scientifique, à tel point que certains de nos lecteurs n’hésitent pas à nous taquiner en remarquant qu’il s’agit de l'un de nos sujets favoris.

Nous avons essayé de discuter les multiples obstacles qui rendent complexe cet exercice. Bien sûr, la pression des intérêts financiers et industriels est largement connue et doit toujours inciter à la vigilance, même si l’existence de mécanismes de contrôle (telle l’adaptation en France du Sunshine Act par exemple) et probablement les leçons des scandales passés ont favorisé les bonnes pratiques dans les entreprises et les rédactions.

D’autres mécanismes méritent également l’attention. Du côté des receveurs (et parfois des émetteurs), on peut évoquer la méconnaissance de la démarche scientifique qui empêche la compréhension de certaines informations, de leurs enjeux et de leurs limites et un esprit critique parfois en sommeil parce que pas nécessairement assez stimulé ou entraîné. Concernant les émetteurs (dont le JIM fait partie), outre la pression des forces financières que nous avons déjà évoquée et des défauts partagés avec les lecteurs, s’ajoute, comme de tout temps dans les médias, l’attirance pour une forme de sensationnalisme et de catastrophisme ; la peur étant un capteur d’audience toujours efficace. La crise de la presse qui pousse à toujours plus de précipitation est également un obstacle à la construction d’une information de qualité. Enfin, et ceci est également ancestral, l’influence de certaines idéologies (quelles qu’elles soient) biaise nécessairement l’émission des messages.


Quand les obèses ne sont plus considérés comme à risque de Covid-19 !

 

Paris, le samedi 26 septembre 2020 - Depuis le début de l’épidémie de Covid-19, les scientifiques éprouvent le plus grand mal à établir des certitudes sur les facteurs de contamination ou de risque. Mais dans le même temps certaines affirmations sont demeurées constantes. Parmi ces points de repère, le constat selon lequel les personnes souffrant d’obésité sont plus souvent touchées par une forme grave du Covid-19, y compris chez les jeunes adultes entre 18 et 34 ans.

Pourquoi on n’aime pas les gros

 Books — Wikipédia

Publié dans le magazine Books n° 111, octobre 2020. Par Anna Katharina Schaffner.

L’obésité a beau être en nette progression partout dans le monde, les personnes en surpoids continuent d’être stigmatisées. Si le jugement porté sur les gros s’est fait plus sévère au fil des siècles, nos ancêtres ne valorisaient pas tant que cela la corpulence. Le gras a toujours suscité des sentiments ambivalents.


© Amir Cohen / Reuters

Israël, 2011. Des candidates au concours de beauté Miss Ronde, organisé chaque annéeà Beersheba. Dans la mode, les mannequins «grande taille» sont de plus en plus recherchées.

Ces dernières décennies, les Britanniques ont gagné en corpulence. Selon le rapport 2017 sur l’obésité en Angle­terre, 58 % des femmes et 68 % des hommes sont en surpoids ou obèses, ainsi que 20 % des enfants âgés de 3 à 4 ans et plus d’un tiers des 10-11 ans 1. Le phénomène est mondial : la majo­rité de la population mondiale vit à présent dans des pays où la surcharge pondérale tue davantage que l’insuffisance pondérale. L’obésité – c’est-à-dire un indice de masse corporelle (IMC) ­supérieur à 30 – a quasiment triplé dans le monde depuis 1975.

Les personnes en surcharge pondérale ont beau être de plus en plus nombreuses, elles continuent à faire l’objet de mépris et de discrimination. Malgré des efforts concertés pour lutter contre les préjugés antigros – qu’ils soient latents ou flagrants –, la grossophobie reste la forme de discrimination fondée sur l’apparence physique la plus répandue et la plus acceptée socialement. Des articles alarmistes évoquant une « épidémie » mondiale d’obésité n’ont fait qu’aggraver le problème en donnant l’impression que les plus enrobés de nos semblables étaient sur le point de nous faire basculer dans une apocalypse biopolitique. En 2015, une action particulièrement cruelle avait fait les gros titres. Un groupe baptisé « Les grossophobes unis » avait distribué dans le métro de Londres des tracts qui disaient : « Les glandes n’y sont pour rien, c’est votre gloutonnerie […]. Notre collectif déteste les gros et leur en veut. Nous nous opposons à ce que vous consommiez toute cette nourriture alors que la moitié de la planète meurt de faim. Nous refusons que vous gaspilliez l’argent de la Sécu pour soigner votre goinfrerie égoïste. Et nous refusons que le porc, cet animal magnifique, soit utilisé comme insulte. Vous n’êtes pas un gros porc ou une grosse truie. Vous êtes un être humain gras et répugnant. »

Cette farce féroce avait suscité l’indignation générale, mais le tract résumait parfaitement les principales idées qui légitiment la grossophobie dans l’imaginaire collectif. On associe souvent l’obésité à des traits de personnalité déplaisants (gloutonnerie, faiblesse, manque de maîtrise de soi), à un gaspillage égoïste des ressources (réserves alimentaires, budget du système de santé publique) et à une offensive antisociale contre la santé, le patrimoine génétique et l’avenir du pays. Certains y voient également un attentat esthétique. Les personnes en surpoids provoquent un tel dégoût, laissait entendre le tract, qu’une métaphore animale désobligeante n’est pas suffisante. Leurs corps flasques font d’eux moins que des humains mais aussi moins que des animaux, c’est-à-dire des êtres proches de l’abjection.

Cette aversion collective de la graisse repose sur l’idée que l’obésité est un choix de vie et que maigrir n’est qu’une question de volonté. Cette croyance que la volonté fait tout a bien sûr été battue en brèche par la science. Les psychologues constatent que la suralimentation peut être liée à un traumatisme ou à un deuil, la nourriture servant de dérivatif à des angoisses et des conflits refoulés, tandis que les sociologues ont mis en évidence une corrélation statistique entre obésité et pauvreté. L’épidémiologiste Michael Marmot montre dans « L’écart de ­santé » 2, que la prévalence de l’obésité chez les femmes est de 21,7 % dans les zones les plus prospères du Royaume-Uni et grimpe jusqu’à 35 % dans les plus défavorisées. L’écart est encore plus marqué chez les enfants. À l’âge de 10 ans, la proportion est de 11,5 % dans les zones les plus riches et de 25 % dans les plus pauvres – soit plus du double. Pourquoi ?


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«Mon ado change de genre» : regards croisés de l’aidant et du psychiatre

 GHU Paris psychiatrie & neurosciences

Publié le 

« "Au fond de moi, je ne suis pas une fille. ‘’ En une phrase, notre ado de 15 ans a littéralement bouleversé la vie de la famille et déconstruit tous les codes.» Ce sont les mots d’Elisa Bligny, la maman d’Amé. Aujourd’hui, elle prend la plume et raconte la transition de son enfant et son accompagnement en tant que mère. Dans Mon ado change de genre, l’auteure met ainsi en lumière le rôle des parents, et plus largement celui des aidants.

Le Dr Thierry Gallarda, psychiatre au sein du GHU Paris/site Sainte-Anne, a suivi ce jeune patient lors des consultations d’évaluation diagnostique et thérapeutique des dysphories de genre et est cité dans l’ouvrage en question. Egalement chef de service du service de psychiatrie adultes – gérontopsychiatrie du 16ème arrondissement de Paris, il revient pour nous sur la prise en charge des adolescents et des jeunes adultes et le rôle majeur de l’entourage dans l’accompagnement du processus de transition.

De l’adolescence à l’âge adulte : une prise en charge spécifique

«L’identité, dans son acception la plus générale, est un sujet majeur pendant l’adolescence, un âge propice à tous questionnements relatifs à la transition, en premier lieu celui du passage de l’enfant à l’adulte. Naturellement, les questions d’identités sexuelles et celles liées aux métamorphoses du corps sont incontournables», nous relate Dr Thierry Gallarda.

Psychiatre au sein de la consultation « dysphorie de genre », il constate, au moins depuis une dizaine d’années, un essor considérable d’informations à ce sujet, notamment sur internet : «Les enfants et les adolescents sont aujourd’hui immergés, parfois noyés dans la technologie, la virtualité et les réseaux sociaux, ils baignent dans ce mode de communication. Les évolutions sociétales actuelles prônent une place majeure à l’individu et à l’autodétermination. Chez les adolescents et les jeunes adultes les plus vulnérables, elles peuvent générer un flot débordant d’incertitudes autour de leurs identités, les installant parfois durablement dans des constructions mal arrimées, brouillées, anxiogènes et/ou dépressogènes.

Enormément de sujets et de témoignages gravitent de près ou de loin autour de l’identité de genre et des transidentités au sein des différentes instances médiatiques. Parmi les jeunes patients que je reçois, fragilisés par la période de l’adolescence qu’ils traversent, certains ne sont pas toujours bien informés de la réalité d’une transition médico-chirurgicale dans laquelle ils voient la possibilité d’une solution à leur mal-être, à l’inverse, d’autres témoignent d’un haut degré d’information, font preuve de capacités d’élaboration autour de leur projet, se montrent parfaitement déterminés à assumer les différentes étapes de la transition.

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samedi 26 septembre 2020

Le (psy)Trialogue

  


Le (psy)Trialogue est un espace de rencontre et d'échange visant à (re)créer du lien entre les 3 acteurs de Santé Mentale, patients souffrant de troubles psychiques, proches (famille ou amis), et professionnels.

Le groupe est ouvert à qui est intéressé par l'échange avec d'autres personnes à partir de son expérience propre.

La participation au groupe est anonyme et volontaire. Chaque personne se présente comme elle le souhaite. Il n'y a pas d'obligation à dire son nom. Chaque personne vient car elle en éprouve le désir ;

personne ne peut être contraint ou se voir prescrire la participation au groupe.

La parole est libre, en tant qu'elle engage chacun dans ce qu'il énonce et respecte la liberté d'expression des autres participants.

Il n'existe pas de rapport « hiérarchique » entre les participants. L'animation repose sur les membres du « CoPil » mais ce qui se passe dans le groupe relève de la responsabilité de chacun.

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Le droit à une psychothérapie

 LEDEVOIR  

Karine Gauthier  Psychologue neuropsychologue, membre de la Coalition des psychologues du réseau public québécois*


25 septembre 2020

QUEBEC

«Les Québécois devraient pouvoir recevoir des soins de santé physique autant que des soins de santé psychologique de qualité», pensent les signataires.Photo: Tiziano Cardaci Getty Images «Les Québécois devraient pouvoir recevoir des soins de santé physique autant que des soins de santé psychologique de qualité», pensent les signataire

La pandémie a sans aucun doute un impact sur notre bien-être psychologique. Beaucoup vivent avec la crainte d’être contaminés ou de contaminer leurs proches. Le niveau de stress et l’isolement augmentent avec les limitations imposées sur nos activités quotidiennes. Pour plusieurs raisons personnelles telles que l’épuisement ou la colère, certains renoncent à respecter les consignes du gouvernement. Plusieurs sont confrontés à un important stress financier et à la conciliation famille-travail. Lorsque le stress dépasse nos ressources internes, la concentration, la capacité à gérer nos émotions et nos comportements sont mis à rude épreuve. Nos capacités d’adaptation ont déjà été très sollicitées lors de la première vague de la pandémie. Comment s’assurer de ne pas totalement les épuiser dans la deuxième vague ?

La Coalition des psychologues du réseau public québécois est préoccupée par la hausse de 20 % des réclamations pour des antidépresseurs chez les assureurs privés au Québec depuis le début de la pandémie (Le Devoir, 22 septembre 2020). Cette hausse est d’autant plus inquiétante sachant que la fréquence de prescription d’antidépresseurs était déjà très élevée avant la pandémie. À l’automne 2019, on notait déjà une hausse de 68 % de la consommation d’antidépresseurs chez les adolescentes dans les cinq dernières années (RAMQ). Déjà en 2010, une personne sur sept assurée par le régime public d’assurance médicaments du Québec s’était vu prescrire des antidépresseurs (Conseil du médicament, 2011)`

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Belinda Cannone : «Nous sommes en train de devenir des polygames lents»

  Par Anastasia Vécrin, Dessin Fanny Michaëlis — 

Dessin Fanny Michaëlis

Dans son dernier livre, «le Nouveau Nom de l’amour», l’essayiste poursuit son exploration du couple contemporain dont la séparation est souvent inéluctable. Elle réhabilite le désir, charnel et spirituel, qui a longtemps été méprisé pour y voir l’acmé du désir de vivre.

Belinda Cannone 
photo DR

Le désir est mort, vive le désir ! Rendons-nous à l’évidence. Après plusieurs années (peu importe le nombre) passées à côté de l’autre, la vibration amoureuse, souvent, très souvent, expire. Alors que faire ? Au lieu de l’appréhender, de s’en inquiéter, de le déplorer, la romancière et essayiste Belinda Cannone fait une réponse équanime : nous désirons désirer, de tout notre être. Et la séparation n’est qu’un passage, certes douloureux, de cette nouvelle quête existentielle. Dans le Nouveau Nom de l’amour (Stock), cette féministe de longue date, qui fustige la nouvelle génération pour ses méthodes «coup de poing», décrit ce nouveau régime amoureux qu’elle qualifie de «polygamie lente» et prône une «douce révolution» où les hommes mouilleraient leur chemise.

ENTRETIEN De l’héritage à la séparation, les femmes parents pauvres de la famille

Alternatives Economiques | Solutions Solidaires

26/09/2020

© H. Armstrong Roberts / Getty Images
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Céline BessièreSociologue, professeure à l’université Paris-Dauphine PSL
 
Sibylle GollacSociologue, chargée de recherche au CNRS


Voilà plus de 15 ans que Céline Bessière et Sibylle Gollac sont, en tant que chercheuses, plongées dans des affaires de famille. Après des thèses qui abordaient, déjà, la question des transmissions patrimoniales (sur le terrain des exploitants viticoles de Cognac pour la première, des stratégies immobilières familiales pour la seconde), les deux sociologues ont partagé un long terrain d’enquête autour de la justice familiale, au cours duquel elles ont observé comment dans les tribunaux se « soldaient » les ruptures conjugales. Dans tous leurs terrains trois fils se croisent : la famille, le capital (revenus, patrimoine), et le genre.Un croisement qui leur permet d’adopter un point de vue souvent délaissé par les spécialistes de chacun de ses champs.

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vendredi 25 septembre 2020

Pouzauges. La Café des aidants reprend à partir du 6 octobre

 

Publié le 

Pouzauges. La Café des aidants reprend à partir du 6 octobre - La Roche sur  Yon.maville.com

Le Café des aidants et le groupe d’entraide reprennent au pôle associatif intercommunal. « Autour d’un café, on échange sur expérience d’accompagnant avec d’autres familles », explique Lydie Ravaud, chargée de mission action sociale au Centre intercommunal d’action sociale (CIAS) du Pays de Pouzauges.



Le groupe d’entraide pour les malades est là pour « ceux qui ressentent le besoin de partager leur quotidien lié à leur maladie ou leur handicap ». Avec un maximum de dix personnes par groupe. Un thème est proposé pour lancer les échanges, puis la discussion est libre.


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LA NAISSANCE D'UN PERE

  Philosophie magazine : les grands philosophes, la préparation au bac philo, la pensée contemporaine

Martin Legros publié le 

© Serge Picard pour Philosophie magazine

Emmanuel Macron l’a annoncé aujourd’hui, le congé de paternité sera allongé de quatorze à vingt-huit jours à compter du 1er juillet 2021 – une partie sera d’ailleurs obligatoire. Faisant suite aux travaux de la Commission Cyrulnik qui préconisait de le porter à deux mois, la mesure vise à permettre au père d’être plus présent auprès du nouveau-né à un moment qui apparaît essentiel dans la formation du lien d’attachement. L’occasion de réfléchir à la paternité avec Alexandre Lacroix, qui vient de faire paraître La Naissance d’un père (Allary Éditions, 460 p.). Romancier et essayiste, en plus d’être directeur de la rédaction de Philosophie magazine, Alexandre Lacroix est aussi le père de cinq enfants qui ont aujourd’hui entre 3 et 20 ans. Dans ce récit autobiographique, il raconte de manière très concrète comment, alors qu’il ne se destinait absolument pas à fonder une famille nombreuse, il s’est retrouvé embarqué dans cette aventure. Et développe, dans le fil de ce récit, une réflexion originale sur la manière dont ses enfants ont fait de lui un père. Faire l’expérience de l’amor fati, réapprendre à voir le monde du point de vue de l’enfant, admirer un être de manière inconditionnelle, se disperser dans d’autres corps que le sien au risque de la dissociation mentale, emboîter sa propre fragilité dans celle d’un autre, voilà quelques-unes des expériences métaphysiques qui font d’un homme d’aujourd’hui un père. Étonnés nous-mêmes, en rédaction, par cette fibre paternelle qui s’est emparée de lui au fil des années, nous lui avons proposé de s’expliquer dans un entretien sur ce qui lui était arrivé et sur sa redéfinition de la paternité. 

“La Naissance d’un père”, d’Alexandre Lacroix (Allary Éditions, 2020) © Allary Éditions.


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Conjoints violents : le bracelet antirapprochement, mode d’emploi

 

Par Virginie Ballet — 

Le bracelet est disponible dans cinq juridictions.

Le bracelet est disponible dans cinq juridictions. 

Photo Renaud Bouchez. Signatures

Neuf mois après l’adoption du projet de loi visant à protéger les personnes menacées, un millier d’outils de surveillance électroniques vont être déployés dès ce vendredi.