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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

samedi 23 février 2013

Vieillesse : quand les gardes-malades se font gardes-chiourmes

18 février 2013

Mourir dans un jardin, ou mourir enfermé dans sa chambre ? La question peut paraître saugrenue. Mais peut-être dit-elle quelque chose de l’état de la prise en charge des personnes très âgées en France. Il y a près de deux mois, en plein hiver, une malade de 90 ans avait ainsi été retrouvée morte dans le jardin de l’hôpital Sainte-Périne, à Paris ; elle avait quitté sa chambre et, selon l’expression,«échappé à la surveillance du personnel». La police avait été prévenue. D’après l’hôpital, la patiente ne faisait pas l’objet d’une surveillance particulière. Drôle de vocabulaire : échapper, surveillance, police. Où est-on ? En prison ? Non. Cette femme était hospitalisée tout à fait librement dans un service de gériatrie. «Elle ne présentait pas de risque de sortie», a expliqué la directrice. Souffrant de troubles cognitifs, elle recherchait «le contact humain et avait tendance à aller dans d’autres unités». Une enquête interne a donc été diligentée «pour identifier les événements qui ont conduit à ce drame et identifier dans les meilleurs délais les dispositions à mettre en œuvre pour renforcer la sécurité des patients».
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Robots gériatres

Avec les transitions et les carences familiales, les personnes âgées n’ont désormais plus que deux choix de lieu de vie : leur domicile ou les Établissements d’Hébergement pour Personnes Âgées Dépendantes (EHPAD).
Les avantages des EHPAD étaient la surveillance et les soins. Mais avec l’augmentation de la demande, le marché y a installé ses méthodes de financiarisation et de licenciements. La logique soignante diminue donc en proportion de la diminution du personnel.
L’avantage du maintien à domicile est la poursuite de la socialisation dans un lieu familier ; ses inconvénients sont des risques d’accidents domestiques et une moindre surveillance médicale. Une nouvelle cybernétique propose de régler ce problème. Les premiers packs comportent un médaillon de téléassistance, des détecteurs de fumée, de température et de gaz anormaux, des chemins lumineux et une automatisation de l’éclairage, pour la modique somme de 150 € par mois.

Récidive : la conférence de consensus contre le "tout-carcéral"

LE MONDE | 
La garde des sceaux, Christiane Taubira, à Matignon, avec le jury de la conférence de consensus, mercredi 20 février.
La garde des sceaux, Christiane Taubira, à Matignon, avec le jury de la conférence de consensus, mercredi 20 février. | Jean-Claude Coutausse / french-politics pour "Le Monde"
Le jury de consensus sur la prévention de la récidive a visé loin et haut, et sa présidente Françoise Tulkens, une ancienne juge à la Cour européenne des droits de l'homme, a remis, mercredi 20 février, un rapport radical au premier ministre : si le gouvernement mettait en oeuvre la moitié de ses recommandations, la face de la justice pénale en serait changée. Le jury propose d'"engager la justice dans la voie d'un changement réel, sérieux, solide, pour assumer sa responsabilité dans un monde nouveau", et va beaucoup plus loin que ce que pouvaient envisager les socialistes.
Le risque en était assumé : plutôt que mettre en place un groupe de travail, Christiane Taubira, la garde des sceaux, avait installé en septembre 2012 un comité présidé par une magistrate, Nicole Maestracci, qui a à son tour choisi un jury indépendant de vingt personnes d'horizon divers, dont un ancien député UMP, Etienne Pinte.
Ce jury a interrogé en public 27 experts, puis s'est retiré à huis clos, dans une sorte de fiévreuse nuit du 4-août, pour chercher un consensus. Ses recommandations sont un reflet raisonné des débats, qui ont si fort déplus à la hiérarchie judiciaire que les chefs de juridiction ont quitté les auditions, jeudi 14 février, pendant que leur ministre prenait sagement des notes.

Les députés belges discutent de l’euthanasie pour les mineurs


Après avoir légalisé l’euthanasie pour les adultes, en 2002, les parlementaires belges ont rouvert mercredi ce débat pour décider de l'opportunité de l'étendre ou non aux mineurs. Les discussions au Sénat sur l'actualisation de la loi devraient durer plusieurs mois. Pour les mineurs, la proposition vise à autoriser l’euthanasie «s'ils sont capables de discernement, atteints d'une maladie incurable et d'une souffrance inapaisable». Les discussions porteront sur les conditions encadrant l'euthanasie des mineurs: âge minimum (12, 15 ou 16 ans ont été évoqués) ou pas, accord des parents et avis du personnel soignant... La loi ne s'applique actuellement qu'aux personnes âgées de plus de 18 ans et disposant de toutes leurs facultés mentales. Son extension pourrait aussi englober le cas des adultes souffrant de maladies dégénératives comme Alzheimer. Cette réouverture du débat en Belgique intervient, alors qu’en France, on s’interroge actuellement sur la nécessité d’aller plus loin sur la législation de 2005 sur la fin de vie. Partisans et adversaires d’une modification de la loi Léonetti ont donné de la voix les jours derniers.

Crise à l’hôpital de Roubaix : pourquoi la chef des urgences a jeté l’éponge

Marie-Anne Babé a dit stop. Après trente années passées à la tête des urgences de l’hôpital VictorProvo de Roubaix, la médecin chef quitte l’établissement pour un autre hôpital de la région. Mais plus aux urgences. Le manque de moyens a eu raison de sa détermination.

Un orchestre symphonique et un chef extraordinaire

Parler est une activité incroyablement complexe sur le plan moteur. Cette activité spécifiquement humaine, implique la mise en fonction et la coordination de nombreux secteurs d’articulation du tractus vocal : les lèvres, la langue, la mandibule, le larynx. Comment tout cela est-il dirigé au niveau central ?
Trouver des réponses à cette question est riche d’implications pour les recherches sur la parole artificielle, avec les tentatives de développement d’interfaces ordinateur-cerveau. Une recherche qui est menée pour aider au traitement de troubles de la communication et de la parole. Edward Chang et coll. (Université de San Francisco) ont décrypté les mécanismes de coordination des différents secteurs moteurs impliqués dans l’acte de parler.

L'Europe en crise

Vers la rentabilité à tout prix à l’hôpital ?

Le débat sur la qualité des soins et la réduction des coûts à l’hôpital se poursuit en Europe et dans les autres pays occidentaux. Les rapports en Angleterre, les professionnels de santé en Espagne dénoncent la baisse de la qualité des soins, la réduction des effectifs, la surmortalité des patients…

Arrêt maladie : les vraies inégalités sont entre précaires et titulaires

Le Monde.fr | 
Le débat des inégalités entre public et privé sur les arrêts maladie ressurgit régulièrement, mais pas toujours sur la base de bons arguments. Dans le détail, les inégalités sont moins fortes entre fonctionnaires et salariés du privé qu'entre titulaires (CDI ou fonction publique) et précaires.
Les revenants de la mémoire. Freud et Shakespeare
Henriette Michaud

Quel rôle Shakespeare a-t-il joué dans l’élaboration de la psychanalyse ? Freud lui a donné une place à part, à la croisée de son propre roman familial et de l’invention de l’œuvre. La force des mots de poésie de Shakespeare, jointe à l’énigme de son nom, mettent au jour une fonction singulière du grand dramaturge. Shakespeare regarde la psychanalyse plus qu’il n’est analysé par elle. 

Ce livre invite à une traversée de l’œuvre freudienne, dessinant la silhouette du Shakespeare de Freud, comme poète incontestable des « choses inconnues », mais aussi comme créateur au nom incertain. Cette énigme du nom, Freud l’a interrogée jusqu’au tourment. Il a ainsi mis au travail la question de la naissance d’une œuvre et de l’authenticité de l’auteur.
Arlequins ou fantômes, vêtus de neuf ou dans leurs costumes d’origine, les mots de Shakespeare déplacés dans la langue de Freud gardent sur eux l’éclat du voyage. Comme si la psychanalyse à ses commencements avait besoin de ces éclats d’étranger, de ces revenants de la mémoire.
Le jour de carence aurait réduit l’absentéisme à l’hôpital, selon la FHF
Depuis le 1er janvier 2012, les fonctionnaires ne sont plus rémunérés le premier jour de chaque congé de maladie ordinaire. Ce jour de carence, introduit par le gouvernement Fillon, pourrait être supprimé par le gouvernement Ayrault.
La perspective contrarie la Fédération hospitalière de France (FHF), pour qui la réforme présente deux vertus à l’hôpital : réduction du taux d’absentéisme, et économies substantielles.

Accès aux soins des patients démunis : une PPL écologiste déposée au Sénat

Une proposition de loi de la sénatrice écologiste de Seine-Saint-Denis, Aline Archambaud, visant à améliorer l’accès aux soins des plus démunis sera bientôt examinée en séance plénière par la Haute assemblée.
Cette PPL vise à réduire les refus de soins notamment chez les patients bénéficiaires de la CMU.
Plusieurs mesures y sont défendues dont les testings de médecins (un outil controversé) ou la suppression des dépassements d’honoraires pour les personnes dont les ressources annuelles sont inférieures au SMIC.
 20/02/2013

A Rennes, une unité veille à la santé psychologique des étudiants

Publié le mardi 10 avril 2012 à 09:53 par Samuel NOHRA.


Ouverte en novembre 2010, l'unité de soins études de Beaulieu permet à des jeunes, de 17 à 25 ans, de poursuivre leurs études tout en prenant en charge leur mal-être psychologique.

Des jeunes de tout l'Ouest

« Je ne veux pas que l'on sache que j'ai des problèmes psychologiques », explique cet étudiant rennais d'une vingtaine d'années. Depuis plusieurs mois, il se rend régulièrement à l'unité soins études du centre médical et pédagogique de Beaulieu. Une unité ouverte en novembre 2010 et qui est, à ce jour, unique dans l'Ouest. Un endroit où il peut, en toute confiance, trouver de l'aide pour se reconstruire sur le plan psychologique. Ils sont des dizaines d'autres étudiants à fréquenter ce lieu géré par la Fondation santé des étudiants de France.
« Nous accueillons des jeunes de 17 à 25 ans confrontés à des pathologies psychologiques ou qui éprouvent un mal-être »,explique le dr François Casasoprana, psychiatre. « Des jeunes qui viennent de Rennes mais aussi de tout l'Ouest. Notre service comprend 10 lits d'hospitalisation à temps plein et cinq places en hôpital de jour. Nous fonctionnons du dimanche soir au vendredi soir. »

Rester ouvert sur le monde

La grande particularité de ce centre étant qu'il comprend des salles de cours avec une équipe de professeurs détachés du lycée Chateaubriand. « Il s'agit à la fois de soutenir le lien aux études et de permettre l'élaboration d'un savoir personnel sur ce qui ne va pas », précise Alain Le Bouëtté, psychologue au sein de cette unité. Ne pas couper les patients des études tout en assurant un soutien médical.
« Nous tenons aussi beaucoup à ce que nos patients restent ouverts sur le monde extérieur en se rendant à des expositions, à des événements sportifs, à des manifestations culturelles. La semaine dernière, plusieurs ont tenu à se rendre au meeting de François Hollande. Malheureusement, c'était déjà complet, ils n'ont pas pu y assister. »
C'est également dans cette optique que le centre est fermé le samedi et ne rouvre que le dimanche soir. « Pour garder aussi le contact avec la famille ou les amis. » L'équipe médicale du centre aime à se comparer à « une passerelle » et permettre aux patients de retrouver leur équilibre sans se couper totalement de leur environnement.

La singularité de chaque cas

« Nous n'accueillons pas des jeunes après une crise aiguë qui est davantage du ressort du milieu médical », précise le psychologue. « Nous intervenons plutôt sur l'étape d'après. Nossoignants sont sensibilisés à la singularité de chaque cas, conscients que les patients sont à un moment charnière de leur existence et que le désir d'autonomie ne peut pas être dissocié d'une certaine reconnaissance de ce qui peut y faire limite. » Ici, on ne parle pas de problèmes mais de solutions à mettre en oeuvre pour retrouver un équilibre. En d'autres termes, se sentir bien dans sa peau et dans sa tête.
Et comment est admis dans ce centre ? « Le processus d'admission comporte deux rendez-vous avec l'équipe soignante et, intercalé entre les deux, un rendez-vous avec l'équipe pédagogique. Une des conditions est de poursuivre ses études. »

vendredi 22 février 2013

La maison des belles personnes



Gabriel Rolon


Marianne Millon (

Traducteur

)

Dans un Buenos Aires inattendu et décadent, une enquête menée sur un rythme endiablé par un détective malgré lui, une oeuvre aussi intrigante que violente, déjà culte en Argentine. Star des psychanalystes et coqueluche de toutes les étudiantes en psycho, Pablo Rouviot sent le vent tourner : abandonné par la femme de sa vie, décrié par ses collègues, il se renferme dans une morne solitude. Un soir, une jeune femme se présente avec une surprenante requête : déclarer son frère irresponsable de ses actes. 

Ainsi Paula Vanussi espère-t-elle sauver Javier, accusé du meurtre de leur père. Sensible au charme troublant de la belle, Rouviot accepte la mission. Mais le doute s'installe : Paula a-t-elle tout dit ? De quelle étrange maladie souffre Javier ? Qui avait intérêt à supprimer le très respectable Roherto Vanussi ? Et Rouviot de se lancer dans une enquête au coeur de ces familles censées former l'élite du pays, ces belles personnes prêtes à tout pour protéger leurs secrets les plus inavouables...

Biographie de Gabriel Rolon

Né à Buenos Aires en 1961, Gabriel Rolon exerce comme psychanalyste. Figure médiatique très importante en Argentine, il a présenté plusieurs programmes de radio et de télévision autour de la psychanalyse pour des médias nationaux. La Maison des belles personnes est son premier roman.

L’hypocondrie dans le DSM-5
Publié le 18/02/2013
The British Journal of Psychiatry consacre un éditorial (d’un psychiatre exerçant à Sydney, Australie) au « défi conceptuel » de l’hypocondrie, et de sa relation avec les préoccupations anxieuses sur la santé, dans la perspective d’une proposition du prochain DSM-5 pour remplacer par deux troubles différents l’actuel concept (hétérogène) d’hypocondrie.

Celui qui croit au ciel et celui qui n’y croit pas
Publié le 14/02/2013
Il semble que la pratique d’une religion (religious participation) ou la présence de croyances constituent des « indicateurs d’une meilleure santé mentale », mais cette notion d’un lien entre « religion, spiritualité et santé mentale » s’appuie surtout sur des travaux américains où l’évaluation de la spiritualité est souvent « assimilée à celle du bien-être. »

"La psy box : 25 tests pour savoir qui vous êtes (Coffret)" de Dr Serge Ciccotti (PhD Behavioral Sciences) chez Marabout (Paris, France)

Créé le 06/02/2013
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jeudi 21 février 2013

Une nouvelle molécule en vue contre l’alcoolo-dépendance

mercredi 20 février 2013

sous influences arts plastiques et psychotropes






15 février - 19 mai 2013
 A partir du 15 février 2013, la maison rouge présente Sous influences, un ensemble d’œuvres, de documents, de films sur le thème des rapports entre les arts plastiques et les produits psychotropes. Depuis la nuit des temps ou plutôt l’aube de l’humanité, nos semblables ont croisé sur leurs chemins des substances psychoactives, plantes, champignons, macérations diverses et ces rencontres ont entrainé stupéfaction, intoxication, dépendance, accès mystique, soulagement, mort, voire illumination. 
Les artistes, toujours à la recherche d’accès à la création, de passages, de déclencheurs, de transgressions, de stimulations, de routes vers des imaginaires transmissibles, ne pouvaient guère éviter d’en tenter les effets.

mardi 19 février 2013

Cinéma et psychanalyse (CRIR)

Vient de paraître aux éditions érès, le n° 211 de la Revue Le Coq-Heron,Cinéma et psychanalyse.
SOMMAIRE
Éditorial
E v a   L a n d a
L’écran du rêve. Freud, Les mystères d’une âme et le cinéma :
une séance manquée ?
J e a n – P i e r r e   K a m i e n i a k
Halluciner dans l’inframince
R o g e r   D a d o u n
Notes sur le film La vie des autres
F a b i o   L a n d a
Seul dans le noir
L u c i e n   M é l è s e
Quand la violence crève l’écran : Le festin nu
F r a n c i s   D r o s s a r t
Le nazisme en héritage.
À propos du film Deux ou trois choses que je sais de lui
R é g i n e   W a i n t r a t e r
Non, la nuit n’est pas si noire !
C l a u d e   R a b a n t
Sátántangó. Éléments pour une lecture psychanalytique
D a v i d   L e n g y e l
Valse avec Bachir : la guerre n’est pas une chanson d’amour
E v a   L a n d a
Un auteur dépersonnalisé, une carnation de l’ombilic.
Tarnation
V i r g i n i e   F o l o p p e
Mort, rajeunissement et vie éternelle dans La maison du lac,
La chatte sur un toit brûlant et Cocoon (traduction Ariane Morris)
C a l v i n   A .   C o l a r u s s o
Augustine, de l’hôpital au cinéma
N i c o l e   E d e l m a n
AUTOUR DE MÈRE FOLLE ET HISTOIRES DE FOUS
Introduction
M i e k e   B a l ,   M i c h e l l e   W i l l i a m s   G a m a k e r
Qu’est-il arrivé à mon livre, Mère Folle ?
F r a n ç o i s e   D a v o i n e
Folie et déraison créatrice
M i e k e   B a l
Le temps disjoint : Histoires de fous (traduction Alexandra Landa et Eva Landa)
M i g u e l   Á .   H e r n á n d e z – N a v a r r o
De Mère Folle à Histoires de fous, ou du livre au film
N i c o l e   R o g e r
Alice et l’intime étrange étranger. Au pays des sotties
C l a u d i n e   A c h
Des sons de la pensée-ciné
A n n a – H e l e n a   K l u m p e n
Le psychanalyste au cinéma (traduction Alexandra Landa et Eva Landa)
A l b e r t o   M o n t o y a   H e r n á n d e z
L E C T U R E S C R O I S É E S
Star Wars au risque de la psychanalyse :
entre l’absolu féminin de la psychose et la construction sexuée du sujet ?
J e a n – L u c   V a n n i e r
L E C T U R E S
Sélection d’ouvrages de Murielle Gagnebin
p a r   E v a   L a n d a
L’image et la pensée, de Marie-France Castarède (sous la direction de)
p a r   M i r e i l l e   F o g n i n i

Infirmier, un des métiers qui manque le plus de main d'oeuvre, dans la Nièvre

C‘est l’un des métiers les plus en tension en Bourgogne, d’après le ratio offres d’emploi/demandeurs. Les infirmiers ne sont pas assez nombreux pour répondre à l’ensemble des offres d’emploi qui les concernent. Selon le conseil départemental de l’ordre des infirmiers (CDOI), la situation n’est pas très différente dans notre département.
D’après David Colmont, représentant la délégation du CDOI, ce n’est pas nouveau. Selon lui, la Nièvre fait partie des « régions les plus sinistrées. » « Ici, il y a beaucoup d’offres d’emploi. Mais dans le sud, vous trouverez peu de postes. »
L’étude de l’Insee portant sur des chiffres de mars 2012, David Colmont tient à apporter une précision. « L’année 2012 a été très particulière. Les modalités de formation ont changé : au lieu de terminer leur cursus en décembre, les étudiants sont sortis en juillet. » En mars, le nombre de candidats était donc inférieur à ce qui est attendu habituellement en début d’année. Ce qui a dû amplifier le phénomène de pénurie. Pour autant, David Colmont reconnaît que le manque d’infirmiers existe. Et ce, bien avant l’entrée sur le marché du travail. « Même au niveau des écoles, il y a davantage d’offres de formation que de candidats. » Les contraintes du métier auraient-elles un effet négatif sur la motivation des diplômés, comme le constate l’Insee?? « C’est vrai mais pas plus qu’avant », avoue David Colmont. « C’est sûr que c’est moins difficile de recruter quelqu’un sur un poste sans travail le dimanche. Mais il y a une compensation financière. » 

Jenny Pierre

La politique du chiffre ronge l'hôpital britannique

LE MONDE | 

Des infirmières britanniques manifestent contre la fermeture de plusieurs services de l'hôpital de Lewisham, dans la banlieue sud de Londres, le 26 janvier.
Des infirmières britanniques manifestent contre la fermeture de plusieurs services de l'hôpital de Lewisham, dans la banlieue sud de Londres, le 26 janvier. | AFP/LEON NEAL

Gary Walker a décidé de briser l'omerta qui règne au sein du système de santé britannique. Patron de trois hôpitaux du Lincolnshire, dans l'est de l'Angleterre, il a été mis à la porte en février 2010. A l'époque, moyennant 600 000 euros de compensations, le National Health Service (NHS), le système de santé britannique, avait acheté son silence, y compris à propos de la signature de cet accord.
La semaine dernière, il a choisi de passer outre et de parler à la presse britannique, quitte à risquer des poursuites judiciaires : "On m'avait muselé parce que je m'inquiétais de la qualité des soins des patients. Il fallait que je parle", explique-t-il au Monde.
M. Walker, 42 ans, entend dénoncer la "culture de la peur" qui règne au NHS. Une culture imposée du haut, qui place au-dessus de toute autre considération le remplissage d'objectifs chiffrés : pas plus de quatre heures d'attente aux urgences ; pas plus de dix-huit semaines d'attente pour commencer le traitement d'un patient à l'hôpital.
Cette politique du chiffre, associée à une baisse des budgets, prime sur tout, y compris sur la qualité des soins. C'est pour s'y être opposé que Gary Walker a été mis à la porte. "A l'intérieur du NHS, on n'avait pas le droit d'apporter de mauvaises nouvelles à ses supérieurs. Si on arrivait en disant que l'objectif ne serait pas atteint, on se faisait taper dessus. La peur régnait."

« La santé pour tous », un site dédié à la santé des migrants

 18/02/2013

L’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé (INPES) lance en partenariat avec le ministère de la Santé, lasantepourtous.com,un site internet destiné à orienter les personnes migrantes dans le système de soins français et à leur apporter des réponses spécifiques sur les questions qu’elles se posent. Le volet « je m’informe sur la santé » propose des dossiers sur les vaccinations, la contraception, les infections sexuellement transmissibles, les maladies des enfants... tandis que « j’agis pour ma santé » explique de manière interactive le parcours de soins et indique les lieux référents pour le dépistage, la vaccination ou l’achat de médicament.
Les professionnels de la santé y trouveront également des informations administratives. Ils peuvent notamment télécharger le guide du Comité médical pour les exilés (COMEDE), bilingue, traduit en 22 langues, qui peut servir de support à l’échange avec les migrants.
› C. G.

Le pouvoir rend heureux

LE MONDE | 

Selon deux études récentes, loin d'être source de souffrance, la fonction de PDG cumulerait tous les avantages : bonheur et argent.
Selon deux études récentes, loin d'être source de souffrance, la fonction de PDG cumulerait tous les avantages : bonheur et argent. | Flickr

La solitude de la fonction, la lourdeur de la charge, les renoncements qu'elle implique sont invoqués pour justifier les émoluments conséquents de certains dirigeants. Pas du plus grand nombre, qui gagnait en moyenne 65 780 euros par an en 2010, selon l'Insee, pour diriger plus de 134 000 personnes. Mais des patrons de grands groupes, dont les rémunérations se chiffrent en millions d'euros par an.
Leurs arguments étaient déjà peu convaincants. Ils risquent de l'être encore bien moins. Car, loin d'être source de souffrance, le pouvoir rend heureux, selon deux études récentes. En devenant PDG, on cumulerait tous les avantages : bonheur et argent.
Première raison : le pouvoir rend moins susceptible, moins sensible à l'échec, plus serein. Détenir le pouvoir est donc bien plus agréable que de le subir, quand rebuffades, embûches, humiliations blessent et attristent.
Deux documents confidentiels envoyés aux administrateurs et aux représentants du personnel de Pôle emploi ces dernières semaines mettent en lumière comment l'organisme compte s'y prendre pour redéployer le plus d'agents possible vers l'accompagnement des chômeurs. La convention tripartite, signée avec l'Unedic et l'Etat, prévoit en effet que Pôle emploi renforce de 2 000 équivalents temps plein (ETP) l'accompagnement des chômeurs avant fin 2014, en faisant des économies sur les autres postes.

L'illettrisme des cadres, un phénomène méconnu et tabou

LE MONDE | 
Comme 2,5 millions de Français, des cadres sont en situation d'illettrisme dans l'entreprise. Le phénomène, impossible à quantifier, échappe à tous les dispositifs prévus en matière de lutte et de détection. Les responsabilités qu'ils occupent en font des illettrés à la marge de la marge.
Lorsqu'il pénètre dans la salle des marchés de sa banque, située sur l'esplanade de la Défense (Hauts-de-Seine), il entre dans son monde,"celui des chiffres". Costume et cravate noirs ajustés, Mickaël, 32 ans, cultive un look à la Jérôme Kerviel, son confrère trader. Bien qu'il occupe ce poste prestigieux, aussi rentable qu'impopulaire, ce grand brun est illettré. Et ce malgré des études à l'Inseec, une école de commerce parisienne, durant lesquelles il n'a "quasiment jamais écrit".
Le cas de cet as des équations mathématiques est bien connu des chercheurs spécialisés : il s'agit d'un "illettrisme de retour". A force de ne pas utiliser l'écriture, Mickaël en a perdu l'usage. "Dans mon quotidien, ça me sert rarement, reconnaît-il. Mais quand j'ai dû écrire ma première synthèse, j'ai bloqué. Je n'y arrivais plus. J'avais tellement honte de le dire..."
Pays de la Loire

23 février à 15h20 : "Dans le silence des campagnes"

Chaque matin, un agriculteur n’a plus la force d’attendre le soir.
Au bout d’un an, cela fait plus de 400, certains disent le double, qui mettent fin à leurs jours.
Robert Vantar dans son champ. © TGA production
© TGA production Robert Vantar dans son champ.
Un documentaire de Jean-Louis Saporito.
52 minutes.
une coproduction TGA production et France 3 Centre.


Aujourd’hui, le taux de suicide des agriculteurs est le plus élevé de toutes les catégories socioprofessionnelles.

Par pudeur ou par honte, le silence des campagnes masque bien souvent des drames dont nous n’avons pas conscience.

Le métier d’agriculteur est un choix de vie, d’où le désespoir quand l’échec arrive.

Les raisons du suicide sont généralement multiples : revenus insuffisants, angoisse liée à l’avenir, difficultés à garder le patrimoine familial, solitude et parfois célibat, réputation de pollueur...

Pour comprendre les raisons du malaise qui peut conduire au drame, Jean-Louis Saporito donne la parole à des agriculteurs qui, tous, ont pensé au suicide et à différents intervenants de terrain qui les accompagnent et les soutiennent.