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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

lundi 13 avril 2020

En Chine, une immense détresse psychique chez le personnel médical

1447062093-121212-logo-figaro - Sciences & Religions
Par  le 15 avril 2020

Les médecins et infirmiers chinois aux prises avec l’épidémie de Covid-19 présentent des niveaux de souffrance psychique dramatiquement élevés. Ce constat, inquiétant pour notre propre système de soin...
Un soignant fait une pause pendant son quart de nuit dans un centre de santé communautaire de Wuhan, le 9 février.
Un soignant fait une pause pendant son quart de nuit dans un centre de santé communautaire de Wuhan, le 9 février. China Daily CDIC/REUTERS

Les médecins et infirmiers chinois aux prises avec l’épidémie de Covid-19 présentent des niveaux de souffrance psychique dramatiquement élevés. Ce constat, inquiétant pour notre propre système de soins, est celui de chercheurs qui ont sondé la santé mentale de 1 250 soignants travaillant dans des hôpitaux essentiellement situés dans la province chinoise de Hubei, la plus touchée par l’épidémie.

Pourquoi le confinement nous apprend à surpasser nos propres peurs ?

publié le 
Si le climat anxiogène lié au confinement hante de nombreuses personnes tant il nourrit, en ces temps exceptionnels, un certain nombre d'émotions souvent négatives, en quoi ces peurs que nous hébergeons peuvent nous pousser à nous dépasser nous-mêmes et à nous rendre plus fort.e.s pour demain ?
Pourquoi le confinement nous apprend à surpasser nos propres peurs ?
Pourquoi le confinement nous apprend à surpasser nos propres peurs ? © Getty / Adriana Varela Photography

À une situation exceptionnelle, ressources exceptionnelles !

Antoine Pélissolo estime que si la crainte liée au climat anxiogène est tout à fait compréhensible, d'où une situation inédite et pénible, "il n'y a cependant pas lieu de se projeter dans quelque chose qui serait absolument dramatique. Il faut simplement apprendre à prendre sur soi, à faire des efforts d'adaptation face à la situation difficile".
Il faut avoir confiance en ses propres ressources !

Dans Grand Bien Vous Fasse, au micro d'Ali Rebeihi, Christophe André, psychiatre spécialiste des troubles anxieux, Aurélia Schneider, psychiatre spécialiste des thérapies comportementales et cognitives et Antoine Pélissolo, chef de service en psychiatrie au CHU Henri-Mondor expliquent en quoi il ne faut absolument pas devenir les victimes de nos propres peurs et angoisses liées à la situation du confinement. 


dimanche 12 avril 2020

Edgar Morin: «Nous devons vivre avec l'incertitude»

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par  Francis Lecompte  06.04.2020

Confiné dans sa maison à Montpellier, le philosophe Edgar Morin reste fidèle à sa vision globale de la société. La crise épidémique, nous dit-il, doit nous apprendre à mieux comprendre la science et à vivre avec l’incertitude. Et à retrouver une forme d’humanisme.

La pandémie du coronavirus a remis brutalement la science au centre de la société. Celle-ci va-t-elle en sortir transformée ?

Edgar Morin Ce qui me frappe, c’est qu’une grande partie du public considérait la science comme le répertoire des vérités absolues, des affirmations irréfutables. Et tout le monde était rassuré de voir que le président s’était entouré d’un conseil scientifique. Mais que s’est-il passé ? Très rapidement, on s’est rendu compte que ces scientifiques défendaient des points de vue très différents parfois contradictoires, que ce soit sur les mesures à prendre, les nouveaux remèdes éventuels pour répondre à l’urgence, la validité de tel ou tel médicament, la durée des essais cliniques à engager… Toutes ces controverses introduisent le doute dans l’esprit des citoyens.

Vous voulez dire que le public risque de perdre confiance en la science ?

E.M. : Non, s’il comprend que les sciences vivent et progressent par la controverse. Les débats autour de la chloroquine, par exemple, ont permis de poser la question de l’alternative entre urgence ou prudence. Le monde scientifique avait déjà connu de fortes controverses au moment de l’apparition du sida, dans les années 1980. Or, ce que nous ont montré les philosophes des sciences, c’est précisément que les controverses font partie inhérente de la recherche. Celle-ci en a même besoin pour progresser.

Malheureusement, très peu de scientifiques ont lu Karl Popper, qui a établi qu’une théorie scientifique n’est telle que si elle est réfutable, Gaston Bachelard, qui a posé le problème de la complexité de la connaissance, ou encore Thomas Kuhn, qui a bien montré comment l’histoire des sciences est un processus discontinu. Trop de scientifiques ignorent l’apport de ces grands épistémologues et travaillent encore dans une optique dogmatique.

Nicolas Grimaldi. Dans la solitude d’un monde sans humains

Mis en ligne le 09/04/2020





Empreintes de pieds dans le sable © Felipe Correia/Unsplash
Empreintes de pieds dans le sable, à Lauro de Freitas (Brésil) © Felipe Correia/Unsplash

Pour Nicolas Grimaldi, la vie au temps du confinement n’est pas une vie. À 86 ans, du haut de sa maison face à l’océan, le philosophe auteur du “Traité des solitudes” défend plus que jamais la valeur de la mutualité des émotions. Une méditation pleine de mélancolie et de tendresse.

Vous habitez l’ancien sémaphore de Socoa sur la côte basque, face à l’océan. Cela peut ressembler au lieu idéal pour un confinement ! Comment le vivez-vous ?
Nicolas Grimaldi : Eh bien, comme tout le monde, je survis ! Il est cependant vrai que mes conditions d’existence ne sont pas très changées. Je vis généralement seul, je me nourris peu, je lis beaucoup, et ma vie continue comme si elle n’était pas si menacée.

“D’un côté, on vit normalement, mais, d’un autre côté, on a presque cessé de vivre”

Nicolas Grimaldi

Mais ne sommes-nous pas contraints de penser nos vies menacées ? 
Nous le savons mais nous ne le sentons pas, c’est pourquoi nous n’y pensons pas vraiment. C’est, me semble-t-il, le paradoxe. De même que le diabète est une maladie qui ne fait pas souffrir, de même ce virus est un danger que l’on ne sent pas. Nous sommes donc obligés de faire comme si : comme si nous vivions sous la menace d’un péril auquel nous ne serions pas vraiment assujettis. La situation étrange que nous partageons me frappe par son caractère extrêmement banal et totalement exceptionnel. Rien n’est plus banal, puisque les conditions biologiques et spirituelles de notre existence sont assurées sans difficulté : nous dormons, nous mangeons, j’entends les nouvelles à la radio, je lis La Débâcle de Zola, j’écoute les quatuors de Haydn… Mais par ailleurs, rien n’est plus exceptionnel, puisque les conditions sociales de notre existence sont empêchées. D’un côté, on vit normalement, mais, d’un autre côté, on a presque cessé de vivre. Par une conséquence du confinement, toute relation, toute activité, tout travail, tout rythme sont suspendus. Du même coup, nous ne pourvoyons plus à l’existence des autres. Et cependant les autres pourvoient à la nôtre, puisque les médecins et infirmières nous soignent et que nous allons de temps en temps dans une grande surface où nous trouvons l’indispensable. Quoique l’échange se perpétue, la société n’existe pas. Comment peut-il y avoir une société sans échange ou un échange sans société ? C’est pourtant ce que nous vivons. On se donne l’illusion d’entretenir l’état de société, mais nous sommes comme dans un monde où notre existence ne serait plus assurée que par des distributeurs automatiques et des liens immatériels. Est-ce que le message informatique que je reçois peut tenir lieu d’une main qui tiendrait la mienne si je suis malade ? Évidemment que non. 

Penser l’éphémère avec Freud

Le Grand Continent | LinkedIn
Éphémère destinée Sigmund Freud Élisabeth Roudinesco traduction Gallimard
En période d’incertitude, le Grand Continent vous propose de méditer des «  textes barrières  ».
Dans cet article de 1915, Sigmund Freud réfléchit à ce que provoque en nous le sentiment du périssable et de la perte des choses passagères. Pour Élisabeth Roudinesco, l’auteur pense ici «  contre son propre pessimisme  » et donne à l’éphémère un caractère éternel.

2020, le grand tournant


1 janvier 2020

À l’ère d’ok boomer et alors qu’on tourne la page de la décennie 2010, le Grand Continent vous propose de revenir sur les signes de notre temps avec une pièce de doctrine inédite signée Élisabeth Roudinesco.

Attention au mot "Macronovirus"

SIHPP 9 FÉVRIER 2020 - Bulletin de la société internationale d ...

Bulletin de la SIHPP


8 avril 2020

Chers amis vous trouverez ci-dessous un éditorial de Elisabeth Roudinesco, présidente de la SIHPP.
Bien à vous
HR

Dans un texte daté du 15 mars, publié sur le site conspirationiste, Egalité et Réconciliation, signé de Felix  Niesche et intitulé Macronovirus, on trouve une attaque contre Macron qui rappelle le style des pamphlets bien connus de l’entre-deux-guerres, consacrés au péril juif. Selon cette tradition, le Juif est assimilé à un microbe invisible qui s’installe au coeur des nations civilisées pour les détruire.  

Et c’est bien de cette rhétorique, perceptible au premier coup d’œil, que s’inspire l’auteur du texte : « Les grands havres protecteurs, écrit-il, les Hôtels Dieu, les hospices, les grandes léproseries ont été bradés aux spéculateurs, aux banques, aux assurances, à Big Pharma », et encore, à propos de Macron : « Ce laquais arrogant d’un capitalisme sénile et d’une République bonapartiste faisandée (…) Le macrovirus n’est pas tombé sur nous par hasard (…) Les uns pourront aller à la Mosquée, apprendre le maniement des armes spirituelles pour les futurs Jihad contre la Russie. Les autres pourront sortir de leur isolement pour aller à l’isoloir, et s’y choisir un parasite parmi tous ceux que d’autres lui auront préalablement trié (…) Sortirons nous de cette macropandémie décimés, asservis, misérables ? »

Patrice Bourdelais: «La compréhension du vivant conduit à penser que l’éradication des maladies infectieuses est impossible»

Par Simon Blin, Recueilli par — 

Dessin Harry Tennant

Pour l’historien, les découvertes des vaccins et des sérums nous ont laissé penser que les épidémies appartenaient à un passé lointain. Si des politiques de santé publique et de contrôle des populations se dessinent au fil des siècles, de la peste noire au coronavirus, il est, selon lui, illusoire de prétendre faire disparaître les nouvelles pathologies virales.

samedi 11 avril 2020

La présidente de Suicide Écoute : avec le confinement, "certains disent que leurs démons reviennent"

par Louis-Valentin Lopez publié le 
En cette période de crise du coronavirus, l'isolement peut être très dur à vivre pour les personnes qui présentent des risques suicidaires, constate Pascale Dupas, présidente de l'association Suicide Écoute, une ligne téléphonique ouverte 24h/24, où n'importe qui peut confier anonymement son mal-être.
À Suicide-Écoute, une cinquantaine de bénévoles se relaient au bout du fil 24h/24, 7 jours sur 7.
À Suicide-Écoute, une cinquantaine de bénévoles se relaient au bout du fil 24h/24, 7 jours sur 7. © Getty / Stockbyte
Aider à chasser les idées noires en période de confinement. Pascale Dupas préside l’association Suicide Écoute, qui propose une écoute téléphonique anonyme : l'une des lignes conseillées par le ministère de la Santé pour les personnes confrontées à une crise suicidaire. Une cinquantaine de bénévoles se relaient au bout du fil, 24h/24, 7 jours sur 7.

Même s'il y a sans doute un "pourcentage supplémentaire", difficile de déterminer si Suicide Écoute enregistre une forte hausse des appels en ce moment car il n'y a qu'une seule ligne (contrairement à SOS Amitié par exemple, qui bat de tristes records). Mais une chose est sûre, constate Pascale Dupas, aussi bénévole "écoutante" pour l'association : le confinement aggrave la situation de personnes déjà fragiles psychologiquement, qui se reposaient sur des activités du quotidien extérieures pour tenir le coup. 


Positif au Covid-19 donc immunisé contre la maladie ? On vous explique pourquoi ce n'est pas si simple

franceinfo:  Ilan Caro  publié le 

Des tests sérologiques visant à vérifier la présence d'anticorps dans le sang sont en cours de validation. Toutefois, de nombreuses inconnues persistent sur l'immunité effectivement développée par le corps après une infection au Covid-19. Et ces tests, que la planète entière s'arrache, pourront difficilement être pratiqués sur l'ensemble de la population.

Comment le corps se défend-il face à un virus ?


Lorsqu'un virus pénètre un organisme, ce dernier se défend en produisant des anticorps. Le coronavirus responsable de l'épidémie de Covid-19 n'échappe pas à la règle. Il est en outre possible que cette production d'anticorps confère à la personne infectée une immunité, qui lui évite d'être contaminée une deuxième fois. "La plupart des virus à ARN à tropisme respiratoire [comme le Sars-Cov-2] donnent naissance à une réponse immunitaire protectrice. C'est plutôt une bonne nouvelle", souligne le professeur Eric Vivier, du Centre d'immunologie de Marseille-Luminy et membre de l'Académie de médecine.

Grippe espagnole : «La mémoire des épidémies doit être entretenue»

Par L’Opinion  Le 12 avril 2020 

Freddy Vinet, géographe, professeur à l'université Paul-Valéry-Montpellier-III, directeur du master gestion des catastrophes et des risques naturels.
Face aux inconnues de la pandémie actuelle, la tentation est grande de se référer aux épidémies du passé. Longtemps oubliée, la grippe espagnole de 1918-1919 réapparaît comme le parangon épidémique du siècle passé. Face à l'inconnu d'une nouvelle épidémie se fait sentir le besoin de trouver des références dans le passé.

Rappelons ce que fut la pandémie de grippe espagnole pour les contemporains. Elle parcourt le monde en trois vagues entre mars 1918 et l'été 1919, laissant sur son passage 50 à 100 millions de morts, bien plus que le premier conflit mondial. Son origine incertaine (NDLR : Etats-Unis, Chine ?) n'est en tout cas pas espagnole. Lors du pic de la pandémie, entre septembre et novembre 1918, les écoles ferment faute de professeurs, les usines et les transports tournent au ralenti, les récoltes restent parfois sur pied faute de bras. Malgré ce bilan, la grande grippe est longtemps restée oubliée. D'ailleurs, le fait qu'elle conserve pour la postérité ce qualificatif usurpé d'« espagnole » en dit long sur le souvenir qu'on souhaitait lui attacher. La grippe est restée dans l'ombre de la Première Guerre mondiale. Dans les années 1920, la construction de la mémoire nationale (NDLR : surtout en France) est captée par la guerre et ses héros : le poilu, Pétain, Clemenceau… Mais, pour comprendre cette occultation mémorielle de la grippe espagnole, il faut apprécier sa place dans l'histoire épidémiologique. Avec les règles d'hygiène, l'asepsie et la vaccination, on pense avoir jugulé les grandes épidémies. Or les autorités médicales et politiques se retrouvent démunies face à une maladie a priori bénigne. Elles ne souhaitaient donc pas entretenir la mémoire d'un événement dont la gestion fut un échec complet. La grippe espagnole a suscité une telle immunité collective et un tel « effet moisson » qu'elle a inhibé l'apparition d'une pandémie grippale pendant quarante ans. Les pandémies de 1957-1958 (grippe « asiatique » et de 1968-1970 (grippe de Hongkong) qui avaient fait plusieurs dizaines de milliers de morts en France sont passées relativement inaperçues.

Covid-19 : que disent les nouveaux chiffres de décès de l'Insee ?

Par Aude Massiot — 
Des employés d'une entreprise funéraire ferment le cercueil d'une victime du Covid-19, à l'hôpital de Mulhouse le 5 avril.
Des employés d'une entreprise funéraire ferment le cercueil 
d'une victime du Covid-19, à l'hôpital de Mulhouse le 5 avril. 
Photo Sebastien Bozon. AFP

Les nouvelles données publiées, vendredi, par l'Insee confirment une forte hausse de la mortalité dans plusieurs départements, en mars, comme le Haut-Rhin, Paris, les Vosges, la Seine-Saint-Denis et les Hauts-de-Seine.

Meurt-on tellement plus que d’habitude en France, à cause de l’épidémie de Covid-19 ? Au niveau national, sur le mois de mars, la réponse est oui par rapport à une année comme 2019 (52 011 décès) sans forte grippe saisonnière à cette époque.
Et non, par rapport à 2018, où le virus de la grippe était encore à son apogée. D’après les dernières données publiées vendredi par l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), entre le 1er et le 30 mars 2020, 57 441 personnes sont décédées en France (et ont été enregistrées par les mairies avant le 10 avril), toutes causes confondues. En 2018, sur la même période, ce nombre était de 58 641.
Une hausse se fait sentir, par contre, fortement dans certains départements. Le Haut-Rhin a vu un bond de 128% de la mortalité entre le 1er et le 30 mars 2020 par rapport à la même période en 2019. D’autres sont fortement touchés, comme la Seine-Saint-Denis (+62%), les Hauts-de-Seine (+56%) et les Vosges (+55%).
Plus significatif, Libération a calculé le nombre de décès supplémentaires pour 100 000 habitants, entre mars 2020 et mars 2018, soit 82 dans le Haut-Rhin, 20 en Seine-Saint-Denis, 18 à Paris, 17 dans les Hauts-de-Seine et 12 dans les Vosges.

#REVOLUTIONSENIOR : comment demander à tous les salariés de ce secteur d'être bientraitants, s'ils sont eux-même maltraités ?





 
#REVOLUTIONSENIOR : comment demander à tous les salariés de ce secteur d'être bientraitants, s'ils sont eux-même maltraités ?
#REVOLUTIONSENIOR : 7 thèmes sur lesquels nous devons réfléchir pour mieux s’occuper des vieux dans notre société
#3 : comment demander à tous les salariés de ce secteur d’être bientraitants, s’ils sont eux-même maltraités ?
Les salariés qui interviennent soit au domicile de personnes âgées, soit dans une institution d’accueil (EHPAD, résidence...) sont pour la plupart dans une situation de souffrance au travail et subissent une absence de reconnaissance sociale.

États-Unis.“Rangez vos armes s’il vous plaît, nous avons besoin de lits”

THE NEW YORK TIMES - NEW YORK  Publié le 
Elinore Kaufman


Le New York Times publie le vibrant plaidoyer d’une médecin urgentiste de Philadelphie pour que cesse la violence par arme à feu pendant la pandémie de Covid-19 afin de pas engorger davantage les services d’urgence.

Mon bipper sonne à nouveau : la police est en route. Ils vont déposer une victime par balle aux urgences.
Je reçois ce genre de messages pratiquement tous les soirs dans mon service d’urgences. J’enfile rapidement ma combinaison pour me protéger des projections de sang et autres fluides corporels. Mais, pour la première fois, j’économise les masques propres pour les réutiliser.
À cause du coronavirus, les proches de mes patients ont besoin d’être escortés par la sécurité parce que les visiteurs ne sont plus autorisés à entrer dans la salle d’attente. Je ne peux plus amener une famille au chevet d’une victime par balle dans l’unité de réanimation. Je ne peux plus dire à une mère éplorée qu’elle peut rester aussi longtemps qu’elle le souhaite.