Le centre pénitentiaire de Riom (Puy-de-Dôme), en janvier. Photo Albert Facelly pour Libération
Christian Lehmann est écrivain et médecin dans les Yvelines. Pour «Libération», il tient la chronique d'une société suspendue à l'évolution du coronavirus.
Depuis plusieurs semaines se multiplient les prises de parole de ceux qui revendiquent leur liberté de ne pas porter de masque, parce que l’épidémie est terminée, parce que le virus a muté, qu’il n’existe pas, qu’il a été créé par Bill Gates («ReNSeIGNER VOuS!!!»). Certes ces messages sont moins nombreux que ceux que je reçois de salariés soulagés que le port du masque ait été rendu obligatoire en lieu clos. Mais je sens poindre comme une lassitude, chez moi comme chez mes confrères et consœurs qui depuis le début de l’été tentons d’alerter sur ce qui vient. J’ai l’impression que nous tenons depuis des mois un parapluie de plus en plus lourd au-dessus de ces nouveaux experts autoproclamés en virologie qui se foutent de nos gueules en ricanant «Mais que vous êtes cons, bordel, regardez, on n’est même pas mouillés !»