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04/02/2020
Au Moyen Âge, la famille est avant tout une unité de production. Quelle place reste-t-il à l’affection des rapports filiaux au sein de ces familles-entreprises, où la mortalité infantile est monnaie courante ?
![Enluminure extraite de «Vie et miracles de saint Louis» de Guillaume de Saint-Pathus (milieu du XIVe siècle), via BnF](https://cdn.radiofrance.fr/s3/cruiser-production/2020/02/613947e6-eeca-48b8-9177-fb9179453193/838_318fadac-0709-4bfc-b4f6-f1ba423529ba.jpg)
Il est toujours sage d’écouter les conseils des anciens et pour les enfants, c’est une nécessité. D’autant plus si cet ancien est un de nos plus grands poètes, au 15 e siècle : François Villon. Dans son poème « Belle leçon aux enfants perdus », Villon s’inspire de son exemple pour donner une leçon, tirée de son école :
Beaux enfants, vous perdrez la plus belle rose de vos chapeau ;
Mes clercs près prenant comme glus,
Se vous allez à Montpipeau
Ou à Rueil, gardez la peau :
Reuil et Montpipeau… De quoi s’agit-il ? De lieux où le pauvre Villon aurait été mêlé à de mauvaises affaires, avec quelques compagnons dont au moins un a terminé sur la potence ? Peut-être, mais plus probablement, Montpipeau et Rueil sont des mots issus de l’argot. Dans Montpipeau, il y a « piper », « tromper », « duper »… Dans Rueil, il y a un peu de « ruer », car les enfants aiment ruer dans les brancards ! Dans sa Belle leçon aux enfants perdus, Villon se contente simplement d’avertir les beaux enfants qu’il est préférable d’éviter de faire des bêtises si l’on veut sauver sa peau !