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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

lundi 21 octobre 2019

Méthode Kangourou à domicile pour les petits poids de naissance !

Publié le 20/10/2019




Les soins maternels à l’enfant selon la méthode « mère kangourou » (contact continu peau-à-peau mère/enfant et allaitement maternel exclusif) est une des interventions parmi les plus efficaces pour faire diminuer la mortalité néonatale lorsque ces soins sont initiés dans des structures de santé. La revue de littérature conduite par l’organisation Cochrane en 2016, met aussi en avant une réduction significative du risque d’infections par rapport aux soins néonatals classiques.

L’Organisation Mondiale de la Santé  promeut largement cette approche dans les structures de santé pour les enfants avec un petit poids de naissance, 70 % des décès néonatals se produisant chez les enfants avec un poids de naissance inférieur à 2500 g. Pourtant le taux de couverture de cette méthode mère kangourou reste très bas (taux estimé à moins de 5 %) car nombre d’accouchements se font encore à domicile ou bien car les accouchées et leurs bébés sortent de l’hôpital avant que ces soins ne soient initiés.

Le mystère du cerveau humain

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Membres fantômes, vision aveugle, autisme… Les lésions du cerveau en révèlent le fonctionnement. Pour Vilayamur Ramachandran, l’anatomie permet ou permettra d’expliquer ce qui nous fait hommes : le langage, la conscience de soi, la créativité, la culture, et jusqu’au sens esthétique. Mais à trop vouloir démontrer …


Brains, Neil Conway
Étudier le cerveau est-il un bon moyen de comprendre l’esprit ? La psychologie est-elle à l’anatomie du cerveau ce que la physiologie est à l’anatomie du corps ? La marche, la respiration, la digestion, la reproduction sont en effet étroitement liées à des organes distincts ; il serait mal avisé d’étudier ces fonctions indépendamment de l’anatomie. Pour comprendre la marche, il faut regarder ce que font les jambes. Pour comprendre la pensée, faut-il, de même, regarder les parties du cerveau impliquées ?
V. S. Ramachandran, directeur du Centre du cerveau et de la cognition de l’université de Californie, à San Diego, répond oui sans hésiter. Son travail consiste à scruter la morphologie du cerveau pour tenter de saisir les processus de l’esprit. Il reprend ainsi à son compte la formule de Freud « l’anatomie, c’est le destin », à ceci près qu’il a en tête la morphologie du cerveau, pas celle du reste du corps.
On perçoit d’emblée la difficulté de cette approche : la relation est loin d’être en l’espèce aussi claire que pour le corps. On ne peut se contenter d’observer ce qui fait quoi. Bien que dépourvu d’os et formé de tissus relativement homogènes, le cerveau a bien une anatomie. Mais comment se projette-t-elle dans les fonctions psychiques ? Existe-t-il des aires dédiées à des facultés mentales spécifiques ou bien le lien est-il plus diffus, de nature « holistique » ?


samedi 19 octobre 2019

Ce qui ne s’apprend pas






Paris, le samedi 19 octobre 2019 – Les études de médecine sont longues et denses. Les heures passées sur les bancs de la faculté s’additionnent et constituent un solide socle de connaissances. Pourtant, régulièrement, les impasses de ce long programme sont évoquées. Des éléments majeurs de la pratique quotidienne des médecins, généralistes comme spécialistes, sont comme passés sous silence, réduits à la portion congrue. Il est vrai, qu’en dépit de la volonté d’ancrer la formation des médecins dans une dimension plus éthique et pratique, certaines choses s’apprennent difficilement. Les mille enjeux de la relation médecin-malade, l’écoute, le soulagement des souffrances infligées par l’existence et la maladie (au-delà des soins médicamenteux) peuvent difficilement s’inscrire dans un cadre pédagogique formel, même si certaines techniques peuvent s’enseigner, certains fondamentaux peuvent être rappelés.

Que dire ?

Dans un post publié en septembre, l’interne en médecine auteur du blog Litthérapeute évoque comment lors de son stage en cabinet de médecine générale, il était allé à la rencontre de l’épouse d’un patient de ce praticien, qui venait à 90 ans de perdre son mari. « Que voulez-vous dire à une femme de 90 ans, du haut de vos 60, 40 ou même 20 ans, sur ce que c’est de perdre un être avec lequel vous avez traversé presque 70 ans de vie commune ? Que voulez-vous apaiser, moins de 48h après la mort de la personne auprès de laquelle vous avez cheminé la majeure partie de votre existence ? » s’interroge-t-il signalant bien par ces questionnements l’extrême difficulté d’accompagner le deuil ; une complexité à laquelle des cours théoriques ne pourraient que difficilement répondre.

Poétique de la médecine




Paris, le samedi 19 octobre 2019 – L’écoute du patient est à la médecine ce que l’herméneutique est à la poésie. Décrypter derrière les mots et les formulations les sens dissimulés. Comprendre l’importance des respirations et des silences. Résister à l’éphémère de la parole, en recueillant avant sa disparition, les essentiels.

Havre d’écoute

C’est ce que nous suggère l’ouvrage du docteur Robert Haïat, A cœur ouvert, publié aux éditions Frison Roche. Dès son titre, le cardiologue suggère combien son livre est un décryptage des symboliques qui émaillent les discours des patients, un constant aller-retour entre le caractère concret du soin et de la médecine et une ouverture d’esprit humaine indispensable pour comprendre le patient. A cœur ouvert est le prolongement de son précédent recueil au titre déjà évocateur Mots patients, mots passants. Il s’agit de la même manière comme l’explique l’auteur dans son introduction de la « retranscription fidèle et minutieuse de propos entendus en consultation ; cette consultation médicale qui reste un havre d’écoute, de réconfort et de soutien pour ceux qui viennent y exposer leurs maux à cœur ouvert, avec leurs paroles mais aussi leurs silences qu’il faut décoder pour mettre en lumière ce qu’ils peuvent ou ne savent pas exprimer ». Ainsi, déjà, le recueil de la parole traduit l’intérêt suscité par les mots prononcés, signale leur importance, en dépit de leur apparence souvent anodine. Parallèlement à cet inventaire délicat, Robert Haïat propose également un classement évocateur et ponctuellement quelques pensées inspirées par les confidences et remarques recueillies.

Quand les malades se mettent au e-learning




Paris, le vendredi 18 octobre 2019 – L’éducation thérapeutique (ETP) s’est beaucoup développée ces dernières années. Elle doit permettre aux patients atteints de maladies chroniques de s’impliquer davantage dans le traitement de leur maladie. Cependant, comme l’observaient récemment dans une tribune publiée par Le Figaro, le docteur Maxime Touzot et Yves Sutter secrétaire général de l’association de patients France Rein Paris Ile de France, l’accès aux   ateliers d’ETP « hors réseaux de santé, reste encore rare et inégal ». Dans ce contexte, les informations glanées sur internet sont des compléments d’inégale qualité.

Approfondir

L’insuffisance rénale chronique compte parmi les pathologies face auxquelles l’ETP apparaît essentielle, en raison de la complexité des données transmises aux patients, de la rapidité des échanges avec les médecins, et de la difficulté pour les malades de s’approprier l’ensemble des informations. Lors d’une récente présentation du programme d’e-learning mis en place par le Réseau de néphrologie d’Ile de France (Renif), le docteur Maxime Touzot a rappelé que fréquemment les patients éprouvent des difficultés à se familiariser avec certains termes, tel "débit de filtration glomérulaire". S’agissant d’une pathologie qui peut demeurer longtemps silencieuse et qui lorsqu’elle se déclare atteint souvent déjà un stade critique, les messages peuvent être d’autant plus difficiles à faire passer. Dès lors, le praticien estime que le programme d’e-learning développé par le Rénif, sous sa coordination médicale, offre aux patients la « possibilité d’approfondir » les informations transmises « et/ou de préparer leurs consultations. Les patients vont pouvoir se familiariser avec les termes et les traitements ».

« Microbiote, les fabuleux pouvoirs du ventre » : une forêt précieuse et fragile

Arte diffuse un documentaire pédagogique et drôle sur les pouvoirs de notre « deuxième cerveau ».
Par   Publié le 19 octobre 2019
Extrait de « Microbiote, les fabuleux pouvoirs du ventre », réalisé par Sylvie Gilman et Thierry de Lestrade.
Extrait de « Microbiote, les fabuleux pouvoirs du ventre », réalisé par Sylvie Gilman et Thierry de Lestrade. YUZU PRODUCTIONS / ARTE
arte – 19 octobre – 22 h 20 – documentaire
Dans son nom originel, « flore intestinale », il y avait déjà tout un monde évoqué en creux : celui d’une forêt primaire, riche et délicate, aux propriétés aussi puissantes que mystérieuses. Depuis la parution du Charme discret de l’intestin (éd. Actes Sud, 2017), ouvrage de vulgarisation médicale écrit avec pédagogie et humour par une toute jeune gastro-entérologue allemande encore inconnue, le microbiote est devenu furieusement tendance.
Giulia Enders venait montrer au grand public le fonctionnement, incroyablement sophistiqué, de ce « deuxième cerveau », qui abrite en son sein plus de bactéries que notre corps compte de cellules. Et, tout à coup, parler caca, pets et constipation n’était plus tabou. Car il faut savoir qu’il n’y a pas d’alternative : pour étudier le microbiote, il faut s’intéresser à nos déchets.

PALÉOANTHROPOLOGIE DEPUIS L'AN 2000, L'HISTOIRE DE L'HUMANITÉ REMANIÉE

De la découverte du plus vieil hominidé connu à ce jour, Toumaï, à celle de la part d’ADN néandertalienne en nous, la compréhension de nos origines a été bouleversée depuis le début du siècle. A tel point que l’histoire évolutive de l’humanité ne ressemble plus du tout à celle que l’on enseignait il y a encore quelques années. Etude après étude, le nombre d’espèces fossiles de vieux hommes identifiées s’est ainsi multiplié, la naissance de notre lignée a elle été repoussée et les hypothèses sur ce qui nous distingue de nos ancêtres reconsidérées. Vingt ans de revirements scientifiques que voici compilés.

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LES DÉCOUVERTES

Filtré sur : 

2001

FÉVRIER 2001

Orrorrin détrône Lucy comme plus vieux représentant de la lignée humaine
Orrorin devient une vedette dès sa découverte, en 2001, sur les collines Tugen au Kenya : il vole à Lucy le titre de plus vieil hominidé connu avec ses 5,9 millions d'années. Orrorin tugenensis, premier représentant d'un nouveau genre de primates, est aussi à ce moment-là le plus vieux bipède de la lignée, tout en restant à l'aise pour grimper aux arbres. Il a été détrôné par Toumaï, un an plus tard. En savoir plus

MARS 2001

Un hominine kenyan d'un nouveau genre
Un crâne et quelques molaires trouvés en 1998 près de la rivière Lomekwi, au Kenya : voilà ce qui permet à Meave Leakey­ et son équipe du Musée national du Kenya, d'annoncer en fanfare une espèce d'hominine d'un nouveau genre, à savoir le Kenyanthropus platyops. Ni australopithèque ni paranthrope, ce très lointain parent à face plate a vécu, selon la scientifique, il y a entre 3,5 et 3,7 millions d'années, ce qui en fait donc un contemporain de Lucy. En revanche, il avait une plus petite cervelle que cet australopithèque et de toutes petites dents ce qui, d'un point de vue alimentaire, ne les mettaient sûrement pas en concurrence. En savoir plus

2002

JANVIER 2002

Des formes d'art il y a 77 000 ans
Dans la grotte de Blombos en Afrique du Sud, fouillée dans les années 90, des morceaux d'ocre rouge sont hachurés, avec un dessin régulier sur différents fragments mais présentant des variantes. «Ils témoignent de la présence d'une pensée symbolique. Au point de vue des capacités cognitives, c'est l'équivalent de la grotte Chauvet», estime le chercheur Franscesco d'Errico. En savoir plus

«Rexister» : psychiatrie et ébullition du monde de la santé

Le monde de la santé est en ébullition, la psychiatre toujours en feu et ses pompiers pyromanes sont aux commandes. La lutte à venir est nécessaire, décisive pour « réxister ». Rendez-vous le 14 novembre pour la mobilisation nationale de la santé et pour l’AG du printemps de la Psychiatrie fin novembre.
L’ébullition du monde de la santé est en cours, l’embrasement de la psychiatrie continue au Rouvray, à Toulouse, à Moisselles et ailleurs. Une constellation d’organisations prépare une mobilisation d’ampleur le jeudi 14 novembre 2019 avec un rassemblement à Paris et des événements en région pour celles et ceux qui ne pourront pas venir ou qui souhaiteront faire des événements locaux.
Ce front large constitué du collectif inter-hôpitaux, d’une intersyndicale large de la santé (syndicats de personnels et de médecins de toutes les spécialités confondues : Action Praticiens Hospitaliers, SNPHARE, CGT, CFDT, UNSA, SUD), de la Coordination Nationale de défense des maternité et hôpitaux de proximité, du Printemps de la Psychiatrie et du Collectif inter-urgences est en accord sur la plateforme revendicative pour soutenir le service public de santé dans son sens large à rebours de la politique de destruction de Macron, de la ministre de la santé Buzyn et de ses sbires. Il est demandé plus d’effectifs, l’arrêt des fermetures de lits et de services et la réouverture d’un certain nombre d’entre eux ainsi qu’une revalorisation salariale pour les personnels sous-payés, épuisés, maltraités par ces politiques de rationnement.
Une action médiatique est prévue le 29 octobre quand le plan de destruction de la santé publique, nommé chaque année Projet de loi de Financement de la sécurité sociale (PLFSS), fera la navette entre l’Assemblée Nationale et le Sénat. Un appel large est diffusé pour organiser des rassemblements locaux dans les établissements et / ou dans la cité, avec la population. Il faut interpeler les députés qui vont voter la loi afin qu’ils précisent publiquement leurs engagements concernant la santé publique qui se résume à cette simple question : pour ou contre la destruction du système de santé ? Tous les parlementaires qui voteront pour le PLFSS seront responsables et coupables de cette destruction.

ROGER GENTIS : SYMPOSIUM DE PSYCHIATRIE, février 1998

  • 17 OCT. 2019
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  • ÉDITION : CONTES DE LA FOLIE ORDINAIRE

  • Ce texte m’a été envoyé par Roger Gentis en 1998 afin que je l’inclue à un livre dont je lui avais envoyé la première version, "Le Carrefour des Impasses", sur mon vécu d'infirmière de secteur psychiatrique. Il y relate son parcours en psychiatrie, fait un bilan de l'évolution de celle-ci et s'interroge sur son devenir.
   Je remercie le Professeur Werner de m'avoir choisi pour venir présenter ce rapport à votre symposium. Je pense qu'il l'a fait en connaissance de cause: j'ai participé pendant près d'un demi-siècle à la difficile transformation de la psychiatrie française, ce qui ne peut manquer d'émailler ce rapport de souvenirs personnels et de l'entacher d'une certaine partialité. Vous voudrez bien en tenir compte. Par ailleurs, j'ai cessé d'exercer il y a maintenant neuf ans dans la psychiatrie publique, mais j'occupe ma retraite avec de multiples actions de formation et surtout, dans le midi de la France, avec de nombreuses supervisions et régulations d'équipe, tant dans le secteur socio-éducatif que dans le secteur médico-social; je participe tous les ans à plusieurs rencontres et colloques - bref, je reste en contact assidu avec la psychiatrie en train de se faire, et c'est ce qui m'autorise à prendre la parole devant vous.
            A moins d'y passer des heures, je ne saurais évidemment pas plus que quiconque dresser un tableau exhaustif de la psychiatrie française en cette année 1998. Comme sans doute dans la plupart des pays dits occidentaux, la situation est en France extrêmement complexe, conflictuelle et mouvante. Vous connaissez aussi bien que moi les multiples options idéologiques qui se disputent actuellement le champ de la santé mentale - la France n'est nullement en retard à cet égard et on y trouve comme ailleurs à portée de main comportementalisme, cognitivisme, thérapies systémiques, psychiatrie biologique, psychanalyse freudienne ou jungienne, art-thérapie, sophrologie, analyse transactionnelle, thérapies gestaltistes, etc. Comme ailleurs sans doute, ces différentes tendances s'affrontent ou s'associent - plusieurs d'entre elles coexistent le plus souvent dans une même pratique, de façon plus ou moins éclectique, sans que cette coexistence ait été toujours bien pensée, bien articulée, ce qui est assez étonnant dans un pays où la spéculation théorique précède souvent d'assez loin les réalisations pratiques.
            On ne peut par ailleurs dissocier ce malaise de la psychiatrie de la conjoncture politique et économique dans laquelle il se développe. Dans le contexte actuel d'inflation du coût de la santé et des tentatives de maîtrise que cela induit chez les gestionnaires, la psychiatrie se trouve dans une position très inconfortable, car on lui demande de limiter ses dépenses, et pour cela d'évaluer son activité en vue de la rationaliser, de rendre des comptes - ce qui en soi est tout à fait normal et compréhensible: la difficulté dans le cas de la psychiatrie, c'est qu'il est difficile de fonder ces calculs sur des paramètres véritablement pertinents, comme c'est plus aisément le cas en médecine somatique. Il y a là une aporie méthodologique bien connue, même si l'on s'obstine à la méconnaître: lorsqu'il s'agit de prendre en compte le sujet humain, toute tentative de quantification l'objective immanquablement, et l'on n'a plus affaire qu'à un pseudo-sujet, un sujet en trompe l'œil. Alors on s'évertue à établir des grilles de calcul aussi ingénieuses qu'arbitraires, dont le résultat le plus clair est de fournir des statistiques inutilisables, ou que du moins on devrait considérer comme telles - car à la base on ne peut mettre des chiffres sur la pratique sans distordre gravement la réalité de celle-ci.
            Plus grave encore, il y a là l'amorce d'un cycle éminemment pervers, car les réticences et les tricheries des travailleurs de base suscitent la défiance des instances de contrôle et la mise en place d'un appareil hiérarchique de plus en plus bureaucratique et policier, de plus en plus désinséré de la pratique réelle des gens de terrain. Ces bureaucrates, qui étaient parfois de bons soignants tant qu'on ne les avait pas aliénés à cette tâche impossible, s'accrochent alors faute de mieux à ce qui fait illusion de leur pouvoir, ils deviennent des fétichistes de l'ordinateur et ne voient plus l'exercice du métier de soignant qu'à travers les quatorze pouces de leur écran. Il me semble qu'il y a là, c'est pourquoi j'insiste un peu, un des ingrédients essentiels du malaise actuel de la psychiatrie, en France - difficulté qu'on peut ramener, en fin de compte, à un problème de méthodologie, qui est en même temps un problème d'éthique: on veut faire entrer la psychiatrie dans une quantification dont la validité, si toutefois elle est établie, a été testée hors de son champ, et qui constitue pour elle un véritable lit de Procuste.  En un mot, on ne semble pas s'être soucié de la spécificité de la psychiatrie et c'est sans doute par là qu'il aurait fallu commencer…
            Nous touchons là, bien sûr, un autre aspect important de la question: la place de la psychiatrie parmi les disciplines médicales. 

Pierre-Michel Llorca, psychiatre : “la société a du mal à assumer la problématique des pathologies psychiatriques”

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Par FG  Publié le 18/10/2019 
Pierre-Michel Llorca est le co-auteur du livre "Psychiatrie : l'état d'urgence" / © Fabien Gandilhon - France 3 AuvergnePierre-Michel Llorca est le co-auteur du livre "Psychiatrie : l'état d'urgence" / © Fabien Gandilhon - France 3 Auvergne

Professeur de psychiatrie, chef de service au CHU de Clermont-Ferrand et directeur des soins de la Fondation FondaMental, Pierre-Michel Llorca était l'invité de l'interview du jeudi le 17 octobre. Il nous décrit une psychiatrie en difficulté et une société qui a du mal à assumer ces pathologies.


rofesseur de psychiatrie, chef de service au CHU de Clermont-Ferrand et directeur des soins de la Fondation FondaMental, Pierre-Michel Llorca était l'invité de l'interview du jeudi le 17 octobre. Auteur avec Marion Leboyer de l'ouvrage Psychiatrie : l'état d'urgence, il nous décrit une psychiatrie en difficulté et une société qui a du mal à assumer ces pathologies.

- Qu'est ce qui ne fonctionne pas ou plus dans la psychiatrie en France ?

La psychiatrie, c'est vraiment comme les hôpitaux mais avec des spécificités. C'est un système qui a montré tout son intérêt pendant de nombreuses années mais qui craque un peu de toutes parts pour de multiples raisons : des aspects de financement, des aspects d'organisation et de répartition ... Et puis en ce qui concerne la psychiatrie, c'est assorti de la difficulté pour la société d'assumer la problématique des pathologies psychiatriques qui sont souvent très stigmatisées et pas suffisamment prises en compte. 



Autisme : nouveaux regards sur la norme

L'INVITÉ(E) DES MATINS par Guillaume Erner
18/10/2019
37 MIN

Et si l’autisme, plutôt qu’une condition prédestinant à la déchéance, était une valeur d’avenir ? Diagnostiqué autiste à l'âge de 3 ans, Hugo Horiot est aujourd'hui auteur et comédien. Il déplore une "pathologisation de la différence" qui demeure très présente.
Extrait du film "Hors normes" d'Éric Toledano et Olivier Nakache , avec Vincent Cassel et Reda Kateb. Auteur : Carole Bethuel
Extrait du film "Hors normes" d'Éric Toledano et Olivier Nakache , avec Vincent Cassel et Reda Kateb. Auteur : Carole Bethuel
« Enfant illuminée » ou encore « automate » au « visage terriblement angoissant », la militante écologiste Greta Thunberg est fréquent la cible d’attaques sur ses positions politiques, son jeune âge, mais également sur son trouble du spectre autistique. Devenue une véritable icône du climat, elle serait selon ses détracteurs à la fois incapable d’éprouver des émotions, de penser par elle-même, ou au contraire serait trop sensible pour être crédible. A l’heure où la société se questionne de plus en plus sur l’inclusivité, ces attaques attestent d’une méconnaissance toujours actuelle de ce trouble du neurodéveloppement et témoignent de la stigmatisation des différences cognitives.