Par Claire Ané. Publié le 30 août 2023
Moins de structures ouvertes, moins de distributions alimentaires, moins de dons pour ceux qui mendient… Même sans canicule, la période estivale n’a pas été simple à Paris pour les personnes sans domicile fixe, témoignent celles que nous avons rencontrées.
« La nourriture, en août, c’est compliqué : beaucoup d’associations ferment », explique Ibrahim (les personnes citées par leur prénom souhaitent rester anonymes), la quarantaine, dont l’apparence – fine barbe, tee-shirt et chemise rayée ouverte sur un jean clair – ne permet pas de déceler la situation de « sans-abrisme ». « La manche aussi, c’est compliqué, car il y a plus de gens qui demandent », confie-t-il en même temps que son regret de devoir la faire, depuis que ses droits au revenu de solidarité active ont été suspendus.
« Je préfère l’hiver à l’été, déclare de son côté Sacha, 16 ans, yeux bleus et piercing, qui demande une pièce aux passants aux côtés de son compagnon, Lapo, Italien de 23 ans, et de son chien, Votane.Quand il fait froid, tu peux te couvrir. Là, tu ne peux pas te découvrir. Et puis, l’hiver, c’est plus calme. Les gens sont moins pressés et plus gentils, et ils donnent un peu plus. »