par Clémentine Mercier publié le 22 décembre 2022
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Elles se nomment Michelle, Janice, Claudia, Thelma ou Judith… Dans des clichés noir et blanc façon roman-photo, ces femmes fictives, incarnées par le duo de photographes Elsa & Johanna, évoquent les autoportraits de Michel Journiac de 1974 («Vingt-quatre heures dans la vie d’une femme ordinaire»). Dans des intérieurs bourgeois type – le salon, la chambre de bonne, la cuisine, la salle de réception, le jardin –, ces desperate housewivessont perdues dans leurs pensées, on les voit s’ennuyer ferme, fumer une clope, étreindre un chat ou esquisser quelques pas de danse devant l’objectif. Serre-tête sur le crâne, habillées sagement, elles se fondent dans le décor, assignées au rôle de femme modèle dans une journée sans fin… C’est parce qu’elles ont en tête un étrange guide, Ce que vaut une femme : traité d’éducation morale et pratique des jeunes filles, ouvrage publié grâce au ministère de l’Instruction publique sous la plume d’Eline Roch en 1893.