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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

lundi 11 décembre 2017

Quand l’anorexie mentale touche l’homme adulte

Le Monde Blogs  , par Marc Gozlan

© Luis Muñoz, Visual hunt
Contrairement à une idée largement répandue, l’anorexie mentale, maladie à forte prédominance féminine, affecte également les hommes. Les formes masculines sont rares mais bien réelles. Des cliniciens français rapportent dans le numéro de décembre 2017 de la revue Annales Médico-psychologiques quatre observations détaillées sur les douze cas masculins qu’ils ont suivis depuis 2014. Deux hommes étaient âgés de 18 et 19 ans, six avaient entre 20 et 30 ans, trois autres entre 40 et 45 ans et un patient avait 60 ans. L’originalité de cette publication tient au fait que les cas rapportés sont des adultes alors que les études publiées dans la littérature médicale concernent la plupart du temps des adolescents.
Sur les douze cas rapportés, le trouble des conduites alimentaires avait débuté dans la petite enfance chez trois patients. Le plus souvent, il était apparu entre 13 et 19 ans.
Un cas clinique, exemplaire, a retenu mon attention. Elle concerne un étudiant de 26 ans, célibataire et vivant seul. Diplômé d’une école d’ingénieurs en robotique, il se décide à consulter dans l’unité dédiée aux troubles des conduites alimentaires du service de médecine interne du centre hospitalier Pellegrin (CHU de Bordeaux). Ce jeune homme est adressé par la médecine universitaire pour « dénutrition, troubles du comportement alimentaire et addiction au sport ».

Soignant adulescent/patient adolescent : quand l’âge s’en mêle !

 par Bernadette Fabregas

En juin 2017, Aline Coffin, alors étudiante en soins infirmiers à l'Institut de Formation en Soins Infirmiers d'Argenteuil - promotion 2014-2017 – soutenait avec succès son travail de fin d'études sur la thématique suivante : « Soignant adulescent/patient adolescent : quand l’âge s’en mêle ! ». Elle souhaite aujourd’hui le partager avec la communauté d’Infirmiers.com et nous l'en remercions.  

Voilà comment Aline nous explique le choix de sa question de recherche. « Etudiante infirmière au quatrième semestre de ma formation, j’effectue mon dernier stage de cinq semaines dans une Clinique Médico Psychologique. Dans ce service, nous ne portons pas de blouse, mais nos habits « civils ». Les patients sont des adolescents de 15 à 23 ans en contrat soins-études. J’arrive sur mon lieu de stage un peu inquiète. Je ne sais pas vraiment à quoi m’attendre, puisque je n’ai jamais fait de stage en psychiatrie. J’entame mon premier jour de stage. Je suis accueillie par une infirmière expérimentée, présente dans le service depuis 5 ans, qui sera une de mes tutrices, et par la cadre de santé du service. Elles me demandent de ne pas consulter les dossiers des patients pendant un peu plus d’une semaine afin de pouvoir apprendre à les connaître sans appréhension et sans préjugés. Je dois également les vouvoyer.


Ca se passe en Europe : en Italie, des applications pour apaiser les divorces

Les Echos
OLIVIER TOSSERI

La liste de ce que l'on peut faire avec son smartphone ne cesse de s'agrandir.

Un couple dont la séparation était particulièrement conflictuelle a accepté d'adopter le Projet Anthea. Les mots de passe et les codes d'accès sont partagés avec les juges et les assistantes sociales qui contrôleront ainsi les échanges des ex-conjoints. Archivés, ils pourront être retrouvés si besoin en cas de litiges ultérieurs.
C'est justement pour éviter ces derniers que l'application a été mise au point il y a moins d'un an. Elle est pour la première fois utilisée par la justice pour réduire le taux de conflictualité dans le cadre des divorces. Les deux ayant connu une forte augmentation ces dernières années en Italie.


L’ivresse ? Humain, trop humain

En-tête




« Aux alentours de 9000 avant J-C, nous avons inventé l’agriculture parce que nous puissions pouvoir nous soûler régulièrement », nous apprend Mark Forsyth dans A short history of drunkenness. Cet auteur britannique, connu pour ses ouvrages consacrés à l’étymologie, s’intéresse dans son dernier livre à l’histoire de l’ivresse à travers les âges et les civilisations, du néolithique jusqu’à la prohibition.
Selon Mark Forsyth, les Grecs méprisaient les buveurs de bière et préféraient le vin, tandis que les Russes étaient tellement attachés à la vodka, que la décision du tsar Nicholas II de l’interdire entre 1914 et 1917 précipita sa chute. Le cœur de la théorie de Forsyth, c’est que « l’ivresse n’a pas été poursuivie par l’humanité seulement pour le plaisir ou l’évasion, mais aussi dans une authentique visée spirituelle », analyse Christopher Hart dans The Sunday Times.

« Vous préférez une fille ou un garçon ? » : ce qu’en disent les parents

Carine JANIN       08/12/2017



Fille ou garçon : s’ils sont curieux de connaître le sexe du bébé, la grande majorité des futurs parents n’exprime pas de préférence.


C’est une question souvent posée aux futurs parents. En réalité, s’ils sont curieux de connaître le sexe du bébé, la grande majorité des futurs parents n’exprime aucune préférence. C’est ce qui ressort d’une étude menée par l’Ined.
Les futurs parents attendent souvent avec impatience le 5e mois de grossesse, période à laquelle ils peuvent, au cours d’une échographie du ventre de la mère, connaître le sexe de leur futur bébé. D’après les résultats de l’enquête ELFE (Enquête longitudinale française depuis l’enfance), 89 % des mères et 84 % des pères en font la demande, révèle une étude menée par Olivia Samuel, chercheuse à l’Université de Versailles Saint-Quentin (laboratoire Printemps) et associée à l’Institut national d’études démographiques (Ined).

Les larmes de la schizophrénie

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C’était il y a un peu plus d’une semaine à Paris. Un colloque (1) sur la santé mentale. Pour parler notamment de schizophrénie et de cette stigmatisation ordinaire qui lui colle à la peau. Tous ces préjugés sur la dangerosité et la violence que véhiculent souvent les médias dès qu’un malade est impliqué dans un fait divers dramatique. La surenchère de certains politiques persuadés qu’un terroriste en puissance se cache derrière chaque schizophrène. Sans que ni les uns ni les autres ne prennent toujours le temps de rappeler que seulement 0,2 % des crimes sont commis par des personnes malades.

10 % des schizophrènes meurent par suicide

Bref, un bon sujet de colloque. Avec, sur scène, des psychiatres, un psychologue, des historiens, une anthropologue… Mais aussi une voix inédite et d’une force saisissante. La parole d’une malade. Ou plutôt d’une personne vivant avec une schizophrénie.

« Oui, il y a de la violence chez certains schizophrènes. Mais la première violence, elle est d’abord contre nous-mêmes. 10 % des schizophrènes meurent par suicide. Cela ne fait jamais les gros titres des journaux. Et vous risquez bien plus d’aimer un schizophrène qui se suicide que d’être tué par un schizophrène. »

CRITIQUE DE LA RAISON TRANSHUMANISTE

Accueil

Colloque conclusif du séminaire Humanisme, transhumanisme, posthumanisme - 19 et 20 mai 2017

RESISTER AU TRANSHUMANISME ?
Jacques Testart, directeur de recherche honoraire à l’INSERM, dénonce les méfaits engendrés par la croyance en la toute-puissance technologique et l’idéologie « anthropocide » du discours transhumaniste. [...]

UNE IDEOLOGIE BIEN DE NOTRE TEMPS ?
Dominique Folscheid, professeur de philosophie émérite, université Paris-Est

LES ENJEUX DE LA BIOECONOMIE DU CORPS HUMAIN 
Céline Lafontaine, sociologue, université de Montréal.
Céline Lafontaine propose une réponse basée sur l'analyse sociologique du transhumanisme.

" La souffrance fait partie du chemin chrétien "

Recueilli par Mélinée Le Priol , le 09/12/2017  

Père Étienne Michelin

Enseignant en théologie au Studium de Notre-Dame de Vie

Ce théologien, qui a fait partie, en 2011, du groupe de réflexion « Spirituel et psychologie », constitué à la demande de l’Église de France, énonce les risques que peuvent comporter ces sessions de guérison.

Comment expliquer le succès des sessions de guérison dans l’Église ?

Père Étienne Michelin : Cette dénomination recouvre des propositions très diverses. Dans un climat de prière et d’écoute, qui s’adresse plus au cœur qu’à la raison, toutes veulent mettre à la disposition des chrétiens un service d’accompagnement quand apparaissent des souffrances plus vives. C’est une chance pour la vie de l’Église, qui redécouvre sans cesse l’action de l’Esprit Saint dans l’histoire des personnes. Mais il ne faut pas oublier que la souffrance fait partie du chemin chrétien, qui passe par la croix du Seigneur. La relation au Christ n’est pas une sorte de « médication transcendantale à effet immédiat et définitif » !

En 2011, vous avez contribué à la rédaction d’un document de l’épiscopat pointant les risques et dérives possibles. Qu’avez-vous conclu de vos recherches ?

Père Étienne Michelin : Ces sessions sont un monde toujours en mouvement, qui n’hésite pas à se questionner et à se réformer pour mieux accompagner les personnes. À l’époque, mais bien des choses ont évolué depuis, nous avions remarqué des confusions, parfois sérieuses, dans les méthodes utilisées par certaines de ces sessions. Par exemple, une certaine conception de l’amour parental, qui ne semble pas en conformité avec le message biblique : imparfait, cet amour parental provoquerait chez l’enfant une blessure originelle, source de toutes les autres difficultés. Pour pouvoir la guérir, il faudrait se la remémorer. D’où l’utilisation de procédés psychologiques inadaptés. Des procédés puissants dont les professionnels de la psychothérapie font usage dans certains cas, avec beaucoup de précautions et sur un temps long. Mais le mélange des plans est objectivement dangereux.


L’art de la mémoire est-il à l’origine du fantastique ?

Le Monde Blogs   10 décembre 2017

On a déjà parlé plusieurs fois de l’art de la mémoire dans nos colonnes : ne s’agit-il pas de la première technique d’amélioration mentale ? Officiellement, l’art de la mémoire est né au sein de la civilisation gréco-romaine. Mais cette vision est peut-être bien trop eurocentrique… Dans un article fascinant pour la revue AeonLynne Kelly (blog@lynne_kelly) nous présente quelques techniques « d’art de la mémoire » utilisées par les populations de chasseurs-cueilleurs du monde entier. Cet article reprend bon nombre d’idées qu’elle expose dans son récent et passionnant ouvrage, The Memory Code.

L’incroyable mémoire des Anciens

Ce qui caractérise un grand nombre de civilisations traditionnelles, explique-t-elle, est la prodigieuse mémoire possédée par leurs Anciens. Ainsi, nous rappelle-t-elle, les Navajos sont-ils capables de se remémorer jusqu’à 700 insectes avec leur aspect, habitat, leur comportement… et les Mangyansdes Philippines seraient en mesure de reconnaître 1625 plantes différentes, dont certaines inconnues de la science occidentale.

Et bien entendu, leurs connaissances vont bien au-delà des insectes ou des plantes. Les Anciens de ces peuples seraient capables d’accomplir les mêmes exploits de mémoire dans tous les domaines de leur environnement…
Mais l’art de la mémoire des peuples premiers est assez différent – et plus complexe – que celui des orateurs de l’Antiquité ou des penseurs de la Renaissance. D’abord, il est multimédia : il implique chant, danses et histoires mythiques variées. Ensuite, le « palais de mémoire » n’est autre que l’environnement dans lequel vivent ces populations. C’est en se déplaçant au sein de leur milieu naturel que les « anciens » de ces tribus sont capables de réactiver leurs connaissances liées à des lieux précis. C’est ainsi que procèdent les aborigènes avec leurs « pistes de chant ».
« Une piste de chants, nous dit Kelly, est une séquence d’emplacements, pouvant, par exemple, inclure les roches qui fournissent les meilleurs matériaux pour les outils, ou un arbre important ou un trou d’eau. Ces pistes sont beaucoup plus qu’une aide à la navigation. À chaque emplacement, un chant, une histoire, une danse ou une cérémonie sont exécutés, et seront toujours associés à cet emplacement particulier, physiquement et en mémoire. Une piste de chants constitue donc une table des matières pour l’ensemble d’un système de connaissances, qui peut être consultée en mémoire et physiquement. »
Certaines de ces pistes de chant peuvent couvrir des distances de plus de 800 kilomètres…
Il existe, grosso modo deux espèces de « palais de mémoire ». Les grands, qui reposent sur des lieux, et des « micro-espaces », de petits objets qui reproduisent de manière miniaturisée les plus grands palais… En Afrique, on trouve le lukasa, une planchette de bois incrustée de petits objets, auxquels l’utilisateur associe diverses informations, comme souvent les noms des grands rois et dynasties. Selon Kelly, « Des chercheurs ont affirmé que les « hommes de mémoire » de la société Mbudye passaient des années à apprendre un vaste corpus d’histoires, de danses et de chansons associées aux perles et coquillages attachés à un morceau de bois sculpté ».

Un tel savoir n’était pas seulement utile, il était politique, nous explique Lynne Kelly dans son livre. Dans les petits groupes de chasseurs-cueilleurs, la distinction par la richesse ou le leadership par la force physique n’existent pas. Tous les membres de la tribu sont à peu près à égalité. Les seuls à détenir une vraie forme de pouvoir, ce sont les Anciens qui par leurs chants, leurs mythes connaissent les méthodes de survie du groupe. C’est d’ailleurs le titre de sa thèse : When Knowledge Was Power (Quand la connaissance était le pouvoir).
La connaissance des chants était un savoir ésotérique, transmis à peu d’individus, explique-t-elle. La raison en est double. Tout d’abord, cela permet bien sûr de conserver le pouvoir entre quelques mains, mais surtout, les histoires ne peuvent subir aucune déformation ou perdre des informations qui pourraient s’avérer vitales. Il et amusant de constater que la fameuse société de la connaissance, envisagée par certains comme un objectif de notre civilisation technique, aurait déjà existé dans un lointain passé !

samedi 9 décembre 2017

Infirmiers psychiatriques à domicile, une confiance

Fanette BON  30/11/2017


De gauche à droite, Dr Frincard, chef de pôle Caen Sud à l’EPSM, Sophie Petit, Christophe Caviale et Thomas Degoulet, les 3 infirmiers de l’équipe mobile, et Bernadette Jourdan, cadre de santé.

Depuis un an, une équipe mobile de psychiatrie est affectée aux communes du pays de Falaise. Trois infirmiers spécialisés interviennent dans des structures ou à domicile.
Pourquoi ? Comment ?

1963, Edgar Morin baptise la génération « yé-yé » dans « Le Monde »

Dans deux tribunes, le sociologue donnait un sens à cette « nouvelle classe d’âge », attirée par « un message d’extase sans religion, sans idéologie », véhiculé notamment par un « très viril » Johnny.

LE MONDE  • Mis à jour le 

A l’occasion de l’hommage à Johnny Hallyday, nous republions ces deux articles d’Edgar Morin publiés dans 
Le Monde en juillet 1963, dans lequel le sociologue analyse le phénomène « Salut les copains », incarné par Johnny. Après la parution de ces textes, il avait eu l’occasion de rencontrer le chanteur, qui l’avait alors renommé « le meilleur ami des jeunes »
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Sylvie Vartan et Johnny Hallyday, en 1967.


I. UNE NOUVELLE CLASSE D’ÂGE


La vague de rock’n’roll qui, avec les disques d’Elvis Presley, arriva en France ne suscita pas immédiatement un rock français. Il n’y eut qu’une tentative parodique, effectuée par Henri Salvador, du type Va t’faire cuire un œuf, man ! La vague sembla totalement refluer ; mais en profondeur elle avait pénétré dans les faubourgs et les banlieues, régnant dans les juke-boxes des cafés fréquentés par les jeunes. Des petits ensembles sauvages de guitares électriques se formèrent. Ils émergèrent à la surface du Golf Drouot, où la compétition sélectionna quelques formations. Celles-ci, comme Les Chats sauvages, Les Chaussettes noires, furent happées par les maisons de disques. Johnny Hallyday monta au zénith. Il fut nommé « l’idole des jeunes ».

Car ce public rock, comme aux Etats-Unis quelques années plus tôt, était constitué par les garçons et filles de 12 à 20 ans. L’industrie du disque, des appareils radio comprit aux premiers succès que s’ouvrait à la consommation en France un public de sept millions de jeunes ; les jeunes effectivement, poussés par le rock à la citoyenneté économique, s’équipèrent en tourne-disques, en radios transistors, se fournirent régulièrement et massivement en 45-tours.

Ces spécialistes de la santé mentale qui diagnostiquent Donald Trump

La personnalité du président inquiète des psychiatres et des psychologues. Ils en font part publiquement, en dépit des questions éthiques que posent leurs propos.

LE MONDE IDEES  | Par 

Donald Trump, le 5 décembre. Il répond à la question d’un journaliste.
Donald Trump, le 5 décembre. Il répond à la question d’un journaliste. KEVIN LAMARQUE / REUTERS

« Symptômes d’instabilité mentale », « folie des grandeurs, impulsivité, hypersensibilité aux refus et aux critiques », « apparente incapacité à distinguer l’imaginaire de la réalité » : le 29 novembre  2016, les psychiatres Nanette Gartrell (université Stanford), Dee Mosbacher (université de Californie) ­et Judith Herman (Harvard) envoyaient une lettre ouverte à Barack Obama dans laquelle elles s’inquiétaient de l’état mental de Donald Trump, tout juste élu. Elles recommandaient « fortement » de le soumettre à « une évaluation neuropsychiatrique poussée » avant qu’il entre en fonctions.

Vieillissement : les démences devraient tripler d'ici 2050, selon l'OMS

Coline Garré
| 08.12.2017


Le nombre de personnes atteintes de démence devrait tripler, passant de 50 millions à 152 millions d'ici 2050, sous l'effet du vieillissement, estime l'Organisation mondiale de la santé (OMS).
« Près de 10 millions de personnes développent une démence chaque année, dont six millions dans les pays à revenus faibles ou modérés », dit le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l'OMS, appelant à faire face à cet énorme défi.

Arrêt des soins d'une adolescente : la justice valide la procédure collégiale mise en place par l'équipe médicale

Coline Garré
| 08.12.2017


Le tribunal administratif de Nancy a validé ce 7 décembre la procédure collégiale mise en place par les soignants du CHRU de Nancy, en vue de l'arrêt des soins d'une adolescente, contre l'avis des parents, indique l'AFP, d'après des sources concordantes. 
Le tribunal administratif de Nancy a « conforté les médecins dans leur volonté d'arrêter la ventilation et le maintien en vie de la jeune Inès », a indiqué Me Frédéric Berna, l'avocat des parents de la jeune fille prénommée Inès. La justice « dit aux médecins qu'ils doivent arrêter l'acharnement thérapeutique et laisser Inès mourir dans la dignité et l'apaisement », résume-t-il.

Un exosquelette permet à un jeune chirurgien italien paraplégique d'opérer ses patients

Ariel F. Dumont
| 08.12.2017



Marco Dolfin
Crédit Photo : Surgical Tribune

Chirurgien orthopédiste en milieu hospitalier à Turin, Marco Dolfin est devenu paraplégique à la suite d'un accident de la route. Après un an de rééducation épuisante, il a réintégré le service de l’hôpital San Giovanni Bosco et opère à nouveau ses patients grâce à un exosquelette construit par le département d’orthopédie turinois Maria Adelaide.

Je rêve que je couche avec ma mère …

Dans son encyclopédie des rêves, Artémidore de Daldis allait plus loin que Freud. Plus hardi dans la recension des fantasmes, il était aussi plus péremptoire dans leur interprétation.

Artémidore de Daldis, Syrien du iie siècle, allait plus loin que Freud dans l’interprétation de nos songes.

Rêver que l’on est mort et enterré : voilà une prémonition, a priori, peu séduisante. Eh bien non, explique un Syrien du 1er siècle av. J_C., Artémidore de Daldis. Il écrivait en grec, traduit ici dans le français du XVII ème : « Songer être mort signifie noces, à celui qui est à marier car mort et mariage se représentent. Et pourtant aussi aux malades songer de se marier et célébrer noces, est signe de mort. À celui qui a femme, le fait de mourir lui signifie séparation, ou de compagnons, parents et amis : car les morts ne sont pas avec les vivants, ni le contraire. À celui qui est chez soi, cela signifie aller dehors ; c’est un bon songe pour les pères, les poètes, orateurs et philosophes, car les premiers auront enfants qui vivront, les autres composeront oeuvres de mémoire. » Autrement dit, en matière d’interprétation des rêves, tout est question de circonstances – qui est le rêveur, quelle est sa position sociale, dans quelle situation se trouve t'il cette nuit là? Chaque rêve est spécifique, car chaque dormeur puise dans son réservoir propre et unique de métaphores (lire « Les rêves ontils un sens ? », Books, juin 2015).

Il ne faut pas moins de cinq volumes à un esprit méthodique comme celui d’Artémidore pour tenter de mettre un peu d’ordre dans ce capharnaüm. S’appuyant sur l’abondante littérature « onirocritique » de l’Antiquité et mettant à profit ses innombrables rencontres ou expériences vécues, en Grèce, en Italie et en Asie Mineure, il classe l’activité mentale nocturne en deux catégories : les rêves (enuptia), « qui accompagnent l’âme en sa course » et se contentent de révéler les états d’âme du sujet; et les songes (oneïroi), qui décrivent les événements à venir, soit directement (songes théorématiques), soit de façon allégorique. Puis il établit la liste des différents ingrédients symboliques qui entrent dans la cuisine onirique : les parties du corps, les diverses activités de celui-ci, les outils dont on se sert (« Tous les outils qui coupent et sectionnent signifient désagréments, disputes et blessures…


vendredi 8 décembre 2017

Le Parlement européen des personnes handicapées veut une société plus accessible et inclusive

Ce 6 décembre, le Parlement européen a organisé, en coopération avec le forum européen des personnes handicapées, le quatrième Parlement européen des personnes handicapées. Créé en 1997, ce parlement se réunit tous les cinq ans afin de faire avancer la réflexion de l'Union européenne sur le handicap avec les personnes directement concernées, selon le principe du "rien sur nous sans nous".
Cette grand messe a rassemblé plus de 500 représentants du monde associatif, pour la plupart porteurs eux-mêmes de handicap ainsi que les députés européens et les représentants d'autres institutions européennes. Alicia Jovin, chargée de mission pairémulation à la Croix-Rouge française y a participé pour la première fois. "Ce qu'il y a d'intéressant, c'est qu'on est vraiment dans l'autoreprésentation", explique la jeune femme, elle-même atteinte de myopathie, même si elle regrette que le nombre d'interventions programmées laissent peu de place pour le débat.

Une instruction vise à renforcer l'articulation entre urgence médico-psychologique et associations

Une instruction interministérielle santé-justice, adressée en particulier aux ARS et mise en ligne le 5 décembre, vise à renforcer l'articulation de l'intervention des cellules d'urgence médico-psychologique (Cump) et les associations d'aide aux victimes (AAV). Elle vient compléter une précédente instruction, publiée en novembre (lire notre article), qui précisait les modalités de la prise en charge des victimes d’actes de terrorisme et celle de l’urgence médico-psychologique. Le texte dont il est ici question présente "les bonnes pratiques pouvant permettre une meilleure coordination" des interventions des Cump et des AAV. Il s'agit ainsi de "favoriser la prise en charge, dans la durée, des victimes d’actes de terrorisme, de catastrophes ou accidents collectifs", ainsi que de rappeler le panel des mesures et des réseaux d’intervenants existants, généraux ou spécifiques. Les pouvoirs publics insistent sur la qualité des échanges d’informations relatives aux situations individuelles, dont "dépend la bonne articulation des prises en charge" des personnes concernées.

L'observatoire de la souffrance au travail apporte un soutien syndical à tous les PH en difficulté

Créé par et pour les anesthésistes-réanimateurs, l'observatoire de la souffrance au travail s'étend désormais à tous les praticiens hospitaliers. Via un questionnaire à compléter en ligne, les bénévoles d'Action praticiens hôpital écoutent et orientent les praticiens en détresse. Un appui syndical, complémentaire des dispositifs d'aide médicale.

Un réseau de sentinelles doit se constituer pour repérer les professionnels de santé en souffrance

Un quart des professionnels de santé, tous métiers, sexes et âges confondus, a déjà eu des idées suicidaires. C'est l'un des enseignements de l'enquête menée par Soins aux professionnels de santé, dévoilée ce 6 décembre. L'association s'est aussi penchée sur leur sommeil et compte passer à l'action pour sortir de ces tabous.
Quelques jours avant son troisième colloque annuel, qui se tiendra à Paris le 11 décembre prochain, l'association Soins aux professionnels de santé (SPS) a dévoilé ce 6 décembre deux nouvelles enquêtes sur la souffrance des professionnels de santé. L'une d'entre elles révèle notamment qu'un quart des soignants déclarent avoir déjà eu, par le passé au cours de leur carrière, des idées suicidaires en raison de leur travail. Une proportion retrouvée quelque soit la profession de santé, l'âge et le sexe des personnes interrogées et qui s'avère plus importante en milieu rural.

Le Conseil d'État valide les dispositions du code de déontologie médicale sur la sédation profonde

Le cadre règlementaire de la sédation profonde et continue jusqu'au décès, prévue par la loi Claeys-Leonetti créant de nouveaux droits en faveur des malades et des personnes en fin de vie, continue de faire l'objet de recours devant la justice administrative. L'Union nationale des associations de familles de traumatisés crâniens et de cérébro-lésés (UNAFTC) et le Groupe polyhandicap France (GPF) demandent ainsi l'annulation du décret modifiant le code de déontologie médicale relatif aux procédures collégiales et au recours à la sédation profonde et continue. Les personnes hors d'état d'exprimer leur volonté sont particulièrement concernées par ces dispositions contestées.

Des agents du CHU de Toulouse dénoncent des conditions de travail tendues en pédopsychiatrie

Une grève débute ce 6 décembre, à l'appel notamment de la CGT, au sein du service de pédopsychiatrie de la Villa Ancely au CHU de Toulouse. Il s'agit d'alerter sur les tensions dans les effectifs, en raison du non-remplacement d'absents. La direction annonce le renforcement de l'équipe par un soignant supplémentaire, sur une "période temporaire".

Le « nudge » ou l’art subtil d’encourager l’activité physique

Ces incitations douces destinées à faire adopter un comportement recherché sans le contraindre, aussi appelé « nudging », est-il efficace pour encourager à prendre les escaliers plutôt que l’ascenseur au boulot ?

LE MONDE  | Par 

Dix mille pas et plus. « Je prendrais bien les escaliers, mais je ne sais pas où ils sont. » « Mon médecin m’a recommandé de monter à pied, mais je prends presque systématiquement l’ascenseur »… Au siège du Monde (9 étages), il est souvent plus évident d’emprunter les ascenseurs pour gagner son bureau, la cafète ou une réunion à l’étage en dessous que de chercher une des cages d’escaliers. Les privilégier fait pourtant partie des moyens d’intégrer de l’activité physique dans son quotidien – peut-il aider à adopter ce bon réflexe pour la santé ? Popularisée par l’économiste américain Richard Thaler, coauteur d’un best-seller sur le sujet en 2008 et récompensé cette année par le prix Nobel d’économie, cette approche est de plus en plus en ­vogue. En santé publique, elle est utilisée avec un certain succès pour lutter contre le tabac et l’alcool ou ­favoriser un régime alimentaire plus sain, estimaient des universitaires britanniques dans le British Medical Journal, en 2011. Ils citaient, par exemple, une étude qui a montré qu’en indiquant sur les chariots de supermarché une zone pour mettre les fruits et légumes, l’achat de ces aliments est multiplié par deux. Les auteurs concluent cependant que la faiblesse des preuves scientifiques disponibles ne permet pas de considérer le nudging comme une stratégie probante pour la santé publique.

La pénurie de main-d’œuvre nuit à l’industrie du cannabis médicinal

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Après la mort de Johnny Hallyday : ni hystérie ni deuil pathologique

Coline Garré
| 06.12.2017




Hallyday
Crédit Photo : AFP

« Sans tes concerts, c'est la fin de notre histoire d'amour ensemble », José, fan depuis 1972. « C'est comme si je perdais quelqu'un de ma famille », Grégory, 33 ans. « J'aimais ce qu'il était, ce charisme. Je pleure pour lui et pour moi aujourd'hui, il a marqué des étapes de ma vie personnelle »,Laurence, 54 ans. « C'était pour moi un amour de jeunesse. J'ai toujours aimé cet homme, il était beau... Il est en moi, il vit avec moi, c'est quelqu'un de ma famille » Michelle, 70 ans. 
L'annonce de la mort de Johnny Hallyday, 74 ans, des suites d'un cancer du poumon, a suscité une pluie d'hommages d'inconnus et de célébrités. « On a tous en nous quelque chose de Johnny Hallyday », a écrit Emmanuel Macron. À l'Assemblée nationale, applaudissements et standing ovation ont précédé les débats.