par Virginie Ballet publié le 26 août 2022
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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.
par Virginie Ballet publié le 26 août 2022
Hommage aux victimes de féminicides, le 14 février à Clermont-Ferrand. ( Adrien Fillon/NurPhoto. AFP)
Par Annick Cojean (Milan [Italie], envoyée spéciale) Publié le 26 août 2022
« Liberté, j’écris ton nom » (6/6). La Vietnamienne Kim Phuc fut longtemps « la petite fille au napalm », ce cliché emblématique de la guerre. Au-delà des souffrances physiques, elle dut supporter d’être sans cesse réduite à ce statut de victime. Avant de gagner le Canada et de trouver une forme de bonheur.
Comme elle l’a détestée, cette photo ! Et comme elle en a voulu au photographe de l’avoir saisie, le 8 juin 1972, dans ce moment de souffrance et de vulnérabilité absolues, cet instant où, petite fille de 9 ans prise dans la guerre du Vietnam, elle fuit un bombardement de napalm, nue puisque ses vêtements ont été réduits en cendres, le dos, les jambes, les bras ravagés par un feu à 3 000 °C ! Comment était-ce possible, se disait-elle, que des journaux du monde entier aient osé publier l’image d’une enfant hurlant de douleur et d’effroi, risquant de mourir brûlée vive ? Et pourquoi, parmi des milliers de clichés illustrant la guerre, les livres d’histoire avaient-ils retenu cette photo-là, qui la figeait pour toujours en victime ? Longtemps, très longtemps, Kim Phuc a éprouvé de la colère, de l’amertume, et même, « oui, tu peux l’écrire, du désespoir ».
« J’ai voulu mourir à cause de cette photo », nous confie-t-elle, cinquante ans après ce bombardement, assise devant le cliché iconique exposé à Milan, dans le cadre d’une exposition consacrée à son auteur, le photographe Nick Ut, qui n’avait que 21 ans en 1972. « Je ne supportais plus d’être “la petite fille au napalm”. Elle me volait ma vie, elle m’enfermait dans le drame, je n’étais plus que cela : “la victime idéale”, instrumentalisée par le gouvernement communiste de Hanoï pour servir sa propagande. Cette photo fut longtemps ma prison… »
l.A SALLE D' ISOLEMENT ET DE PSYCHOTHÉ RAPIE DE LA SALPETRIÈRE. — SALLE PINEI
par Nathalie Raulin publié le 25 août 2022
Un assistant de régulation médicale (ARM) au centre d’accueil et de régulation à Toulouse, le 11 juillet. (Valentine C/AFP)
Pas de drame, mais des inquiétudes persistantes. Grâce aux mesures prises début juillet suite à la mission flash pilotée par François Braun, président de Samu-Urgences de France avant son entrée au gouvernement – à commencer par le filtrage des demandes de soin via le 15 –, les urgences hospitalières ont «limité la casse» cet été, admet aujourd’hui le professeur Louis Soulat, vice-président du syndicat professionnel. Au prix d’un report de tension sur les centres de régulation du Samu qu’il invite à renforcer au plus vite. Surtout, selon le chef du service d’urgences du CHU de Rennes, la rentrée s’annonce à haut risque pour les services d’urgence hospitalière si le gouvernement ne reconduit pas le 15 septembre les dispositions prises pour passer l’été.
Publié le 24 août 2022
Dominique Simonnot
Contrôleuse générale des lieux de privation de liberté
Après la controverse suscitée par l’organisation du jeu « Kohlantess » à la prison de Fresnes, la contrôleuse générale des lieux de privation de liberté s’indigne de l’hypocrisie des responsables politiques.
C’est l’immense événement de la rentrée ! Non, pas la guerre en Ukraine, ni les feux de forêt, l’eau qui manque partout, ou les pauvres qui dorment à la rue, non, le vrai « scandale » de ces derniers jours est ce jeu organisé à la prison de Fresnes, une des plus vétustes de France, surpeuplée à 144 %. Un jeu nommé « KohLantess », en référence au programme télévisé « Koh Lanta ». Trois équipes – surveillants, détenus, jeunes voisins libres de la ville – s’affrontent autour d’un quiz de culture générale, dans une course en portant des bassines d’eau, puis, d’un côté et de l’autre d’un baquet, pompeusement nommé « piscine », ils tirent sur une corde jusqu’à faire tomber l’adversaire à l’eau.
Enfin et c’est là tout l’objet du « débat », deux des 1 918 prisonniers de Fresnes (Val-de-Marne) participent dans la cour réaménagée de l’établissement à une course de kart.
Lauriane Delanoë Publié
Jimmy Delliste reconnaît que "le choix des épreuves était inadapté" mais assure que cette journée "avait énormément de sens".
Ce sont les premiers mots du directeur de la prison de Fresnes depuis le début de la polémique "Kohlantess", fin juillet. Un jeu inspiré de Koh Lanta dans lequel des détenus affrontaient des surveillants et des habitants de la commune du Val-de-Marne. Une épreuve de karting a choqué, jusqu'au ministre de la Justice, qui a lancé une enquête. "C'était une activité de prévention, pas de réinsertion", assure aujourd'hui Jimmy Delliste, le directeur. Il s'est expliqué à l'occasion d'une visite à Fresnes de la députée Renaissance Caroline Abadie que franceinfo a pu suivre, mercredi 24 août.
Lauriane Delanoë Publié
Après la polémique sur le jeu "Kohlantess" organisé fin juillet au sein de la prison de Fresnes (Val-de-Marne), le délabrement de l'établissement et les conditions de vie de détention posent question. franceinfo a pu visiter le centre pénitentiaire avec son directeur et la députée Renaissance de l'Isère, Caroline Abadie.
par Sarah Finger, Envoyée spéciale à Perpignan et photos Théo Combes publié le 25 août 2022 à 6h17
Des jeunes filles de Saint-Jacques, le 8 août à la Casa musicale de Perpignan, lieu emblématique du quartier où elles répètent et projettent de réaliser un court métrage. (Théo Combes/Libération)
«On est toutes enfermées dans un orphelinat. Nous deux, on a été abandonnées. Elle, ses parents sont morts dans un accident. Celle-là, elle a été placée à cause de ses parents violents. Et elle, sa mère n’a pas d’argent et son beau-père ne veut pas s’occuper d’elle… Mais le directeur de l’orphelinat est méchant avec nous. Alors on s’enfuit, et on vend des habits pour survivre parce qu’on est très pauvres.» Voilà le scénario qu’India, Saphir, Naomie, Chenoa et quelques autres filles ont imaginé. Agées de 13 à 15 ans, ces adolescentes gitanes du quartier Saint-Jacques, à Perpignan, partagent une aventure qui enchante leur été : inventer ensemble une histoire, imaginer des scènes, être filmées et incarner les vedettes d’un court métrage qui sera diffusé en novembre, à l’occasion du premier festival de culture gitane de Perpignan. India éclate de rire : «On va être des stars !»
Ce projet de festival repose sur deux hommes, l’un gitan et l’autre pas. «Référent» de Saint-Jacques, autrement dit représentant reconnu et respecté par sa communauté, Mambo Saadna, 66 ans, préside le comité d’animation de la place du Puig, du nom d’une esplanade fréquentée par les gitans du quartier. Le «payo» (non-gitan), c’est Benjamin Barou-Crossman : comédien, metteur en scène, directeur de la compagnie TBNTB basée à Alfortville, en région parisienne, cet artiste de 38 ans travaille depuis longtemps avec les communautés gitanes. Avec Mambo, il organise des ateliers de théâtre, de rumba catalane et de guitare, prépare les spectacles qui seront présentés lors du festival, s’emploie à mobiliser les jeunes autour de ces projets. «Ce que je veux, dit-il, c’est mêler les arts et la culture, les gens du dedans et du dehors, les gitans et les payos, les réunir tous à travers les émotions portées par une population à fleur de peau et par leur culture nomade. On n’est ni dans le folklore, ni dans le social. Avec Mambo, nous voulons que ce festival de la culture gitane parte de Saint-Jacques et soit porté par ses habitants.»
Des ateliers sont organisés dans le quartier afin d'inciter les jeunes à participer au festival. (Théo Combes/Libération)
La Casa musicale, une structure publique emblématique du quartier Saint-Jacques, est devenue le QG de ce projet. «Mon fils Roberto anime plusieurs ateliers à la Casa Musicale, et moi j’y interviens toute l’année. Mais les années précédentes, on n’avait jamais eu de gitanes, raconte Mambo. C’est pas facile de les faire venir, il faut d’abord convaincre leurs parents… Sans moi, Benjamin n’y serait jamais arrivé.» L’intéressé confirme : «Impossible pour un payo de travailler sans référent à Saint-Jacques. On marche sur des œufs, surtout avec les jeunes filles. Tout est très codifié dès leur puberté. D’ailleurs, les ateliers ne sont pas mixtes. Et si des garçons sont présents, ils sont forcément plus jeunes que les filles.»
Situé en plein cœur de Perpignan, le quartier Saint-Jacques date du XIVe siècle. Il a jadis abrité un hôpital pour lépreux, puis un quartier juif, avant que les gitans ne s’y installent durant la seconde moitié du XXe siècle. En 2015, ce quartier était classé par l’Insee comme le plus déshérité de France métropolitaine. Depuis, la situation ne s’est guère améliorée : «60 % des foyers vivent en dessous du seuil de pauvreté, le taux de chômage s’élève à 70 % et 90 % des jeunes de 18 à 25 ans sont sans emploi», note une étude du Centre régional d’études, d’actions et d’informations en faveur des personnes en situation de vulnérabilité (CREAI) et de l’Observatoire régional de la santé (ORS) datée de mai 2020.
Dans ce quartier replié sur lui-même, d’étroits liens familiaux forment un tissu social aussi dense que solidaire. Mais ici, on vit les uns sur les autres, dans de vieux logements étriqués et vétustes, voire insalubres. Les points de deal se sont multipliés, entraînant des règlements de comptes redoutés par les habitants. Combien sont-ils à vivre à Saint-Jacques ? «Nous sommes entre 5 et 7 000», assure Mambo. Une fourchette qui semble élevée, mais difficile à affiner : dans le quartier s’entretient un certain flou statistique, d’autant que les agents du recensement ne sont pas forcément les bienvenus. Saint-Jacques vit selon ses propres codes et vibre dans sa propre langue, le dialecte catalan. «Entre nous, on parle gitan»,confirment tous les habitants. Autre particularité : la scolarité. Selon l’étude du CREAI-ORS, le taux d’absentéisme des élèves de la communauté gitane dans les écoles de Perpignan est estimé à «40 à 60 % dans le premier degré et à 80 % au collège». Les jeunes actrices du court métrage affirment que oui, elles vont à l’école. Enfin, «des fois». «Mais après 16 ans, on arrête. Aucune d’entre nous n’a envie d’aller au lycée.»
Benjamin Barou-Crossman, créateur de la compagnie de théâtre TBNTB, à Perpignan le 8 août 2022. (Théo Combes/Libération)
Dans le scénario qu’elles ont élaboré ensemble, Saphir, India, Naomie, Chenoa et leurs copines n’évoquent pas l’école. Après leur évasion de l’orphelinat, les filles se retrouvent quelques années plus tard. Dans ce futur imaginaire, l’une est amoureuse d’un payo, mais toutes sont restées célibataires et travaillent. Elles se sont choisi des métiers qui les font rêver : agente immobilière, maquilleuse, caissière de supermarché, coiffeuse ou manucure… Dans la vraie vie, la plupart des gitanes de Saint-Jacques se marient entre 16 et 20 ans avec un gitan, puis deviennent rapidement mères au foyer. Les unions ne passent généralement ni par l’église ni par la mairie, mais n’en demeurent pas moins officielles aux yeux du couple et de leurs familles.
Le Fil à Métisser, réseau interculturel implanté depuis 2012 à Saint-Jacques, connaît parfaitement la situation des habitantes du quartier. Celles-ci ont accès, grâce à cette structure, à des professionnels du champ médico-social, à des accueils parents-enfants, à des groupes de parole, ainsi qu’à des services de médiation en santé. «Les jeunes filles gitanes sont souvent déscolarisées à l’époque de la puberté», confirme Marion Hullo, psychologue interculturelle coordinatrice au Fil à Métisser. «Leur état psychique s’en ressent car elles sont confrontées à un choix de vie très restreint, qui se résume à devenir mères, poursuit la psychologue. Cette situation, liée à leur loyauté familiale et clanique, elles la mettent en mots, et en maux, vers 35-40 ans. A cet âge-là, elles évoquent souvent ce qu’elles auraient pu faire dans un autre contexte culturel…»
Dans le quartier, l’équipe du Fil à Métisser accompagne de nombreuses femmes en détresse psychologique, mais aussi des mères mineures, âgées parfois de 15 ans. «Généralement, lorsque le mariage intervient avec l’accord des deux familles, les jeunes filles prennent une contraception ou se font poser un stérilet afin de se laisser un peu plus de temps avant la maternité, explique Shereen Defour, psychologue clinicienne intervenant également au Fil à Métisser. Les grossesses de jeunes adolescentes surviennent en cas de rapports sexuels avant l’accord des familles.» Marion Hullo évoque«une jeune fille qui avait déjà trois enfants à 19 ans… et qui les gérait très bien». Dans le quartier, les grands-mères âgées de 35 ans ne sont pas rares. «A 31 ans, je me trouve déjà vieille, raconte une femme suivie par le Fil à Métisser. J’ai quatre enfants, dont une fille de 13 ans. Elle apprendra tout avec son premier garçon. Et, pour elle comme pour moi, le premier garçon sera le dernier». Autrement dit, le seul d’une vie.
Ces activités permettent aux ados de s'échapper d'une existence très codée contraignante. (Théo Combes/Libération)
Les jeunes gitanes participant au court-métrage n’ignorent rien du futur qui se dessine pour elles : «On connaît une fille de 16 ans enceinte de son deuxième enfant.» Elles-mêmes disent vouloir deux, trois ou quatre enfants avec un mari «beau et gentil». L’une d’elles parle de devenir mannequin. «Mais mon mari voudra pas. C’est les maris qui travaillent chez nous, pas les femmes. C’est comme ça, on est gitanes.» Parmi ces adolescentes, certaines confient redouter un peu le «rite du mouchoir», qui marquera leur passage dans leur vie d’épouse et de mère. Cette coutume consiste à vérifier que la future mariée est vierge en récupérant une tache de sang sur un mouchoir introduit dans le vagin par une «sage» gitane. Selon Shereen Defour, ce rite serait de moins en moins fréquent. Mais India, Saphir, Naomie ou Chenoa semblent résignées : «Faut le faire»,disent-elles, subitement pudiques.
La parole des gitanes de Saint-Jacques dans l’espace public reste rare, tout comme leur présence dans un contexte d’activités culturelles. Benjamin Barou-Crossman savoure l’opportunité qui lui est offerte de les impliquer dans des projets valorisants pour l’ensemble du quartier. Mais les financements peinent à suivre. Le metteur en scène, qui, en plus de ce festival, travaille au sein du quartier sur un projet de comédie musicale, «Perpi Comedy», doit composer avec des financeurs institutionnels (préfecture, conseils départemental et régional, Direction régionale des affaires culturelles, ville…) souvent frileux et indécis.
Car personne n’ignore que Perpignan est gérée par le maire Rassemblement national Louis Aliot, ni que le quartier Saint-Jacques cristallise les tensions politiques ou qu’il symbolise un enjeu médiatique. Benjamin Barou-Crossman dit avoir été«convoqué et recadré par la mairie» et avoir reçu des «messages menaçants» de la part d’un adjoint, lui demandant «d’organiser les ateliers Perpi Comedy dans un quartier maghrébin situé au nord de Perpignan, et de renoncer à Saint-Jacques». «La mairie veut garder la main sur ce quartier. Elle a annoncé vouloir organiser son propre festival gitan en juin 2023… Mais Louis Aliot n’a pas de lien réel avec les habitants de Saint-Jacques.» Contactée par Libération, la mairie de Perpignan n’a pas donné suite, malgré plusieurs relances. Amer face à ce bras de fer, le comédien ajoute : «Dans ce quartier sous cloche, les gitans ont parfois l’impression qu’on se sert d’eux… Et parfois, c’est vrai.»
par Julien Bourdet 25.08.2022
Faire pousser in vitro des copies miniatures de foie, d’intestin, de cœur, de pancréas, de rein, de poumon, de prostate, de glandes mammaires et même de cerveau. Non, cela n’est pas de la science-fiction. Ces dernières années en effet, les biologistes parviennent à créer en laboratoire tous ces mini-organes – et bien d’autres, la liste s’allongeant régulièrement. Ces organoïdes, comme ils les ont baptisés, qui mesurent à peine quelques millimètres pour les plus gros, possèdent une structure en trois dimensions qui ressemble à celle de l’organe entier – ou une partie de ce dernier – et reproduisent certaines de ses fonctions. Une telle fidélité ouvre d’alléchantes perspectives en recherche et en médecine : grâce à ces mini-modèles, on espère mieux comprendre le développement des organes et des maladies qui les touchent, évaluer l’efficacité de nouveaux traitements, voire améliorer la transplantation de cellules ou d’organes.
Mais quelle est la recette pour obtenir des organoïdes ? L’ingrédient principal, ce sont les cellules souches, dont la particularité est de proliférer par division et de pouvoir se spécialiser en n’importe quel type cellulaire (neurones, cellules musculaires, cellules du foie, etc.).
Deux types de cellules souches sont utilisés. D’abord celles présentes naturellement dans certains organes, tels les poumons ou l’intestin.
25 août 2022
Il a passé plus d’un demi-siècle en hôpital psychiatrique et y a produit un millier d’œuvres, ancrées dans sa recherche de liberté et d’identité sexuelle. L’artiste danois Ovartaci est mort en 1985, mais son talent est enfin reconnu.
Aude Lecrubier. 28 octobre 2014
Berlin, Allemagne – Pourquoi les maladies associées au vieillissement comme les maladies cardiovasculaires ou les troubles neuropsychiatriques sont-elles plus fréquentes chez les personnes souffrant de stress chronique ou les individus déprimés ?
A ce jour, les mécanismes sous-jacents n’ont pas été élucidés mais, une équipe de chercheurs germano-américaine propose un début d’explication sur fond de changements épigénétiques.
Dans ce nouveau travail présenté lors du congrès annuel de l’European College of Neuropsychopharmacology [1], les chercheurs ont étudié l’impact du vieillissement et de la dépression sur le gène FKBP5 (chromosome 6). Ce gène a été choisi car il code pour la protéine FKBP5 impliquée dans la réponse au stress, l’inflammation et l’immunorégulation.
FKBP5 est un facteur de transcription qui régule plusieurs gènes impliqués dans la dépression (via les hormones du stress) et dans des pathologies comme la maladie d’Alzheimer [2].
L’équipe du Dr Anthony Zannas (Max Planck Institute of Psychiatry, Munich) a montré, d’une part, qu’en cas de vieillissement et de dépression, le gène FKBP5 était hypométhylé et donc surexprimé (statistiquement significatif). Et, d’autre part, que la surexpression de ce gène était associée à une augmentation des marqueurs biochimiques de l’inflammation et du risque cardiovasculaire (interleukine-1…).
Caroline Guignot 17 août 2022
États-Unis — Selon une étude menée à partir de l’analyse secondaire de 3 études ancillaire de la WHI (Women's Health Initiative), celles qui atteignent l’âge de 90 ans sans altération fonctionnelle ou cognitive ont un taux de méthylation épigénétique inférieur à celles qui ont ce type d’atteintes et, a fortiori, celles qui sont décédées avant l’âge de 90 ans. [1] Aussi, l'accélération du taux de méthylation semble constituer un biomarqueur du vieillissement et du pronostic des femmes. La même étude mériterait d’être menée dans la population masculine.
On estime que les personnes qui vieillissent longtemps en bonne santé ont un âge biologique inférieur à leur âge chronologique, sachant qu’à âge chronologique identique, les fonctions physiologiques et taux de vieillissement biologique sont très hétérogènes. L’épigénétique est un élément déterminant dans ce processus. Le taux de méthylation de l’ADN sur certains sites spécifiques (cytosine-guanine dinucléotide) permet d’évaluer l’âge chronologique. Aussi, une modification de ce taux de vieillissement épigénétique sous l’effet combiné de facteurs endogènes et exogènes pourrait être associée au fait que les personnes vieillissent plus vite ou plus lentement que leur âge chronologique. Cette étude a examiné l’association entre l’épigénétique et la survie à 90 ans en bonne santé, avec une mobilité et un fonctionnement cognitif non altérés.
par Frédérique Roussel publié le 24 août 2022
Monrose était leste, audacieux et plein d’esprit au théâtre. (Numa Fils/AKG)
Le docteur Esprit Blanche veillait en coulisses, prêt à se précipiter si son patient défaillait. Ce 7 janvier 1843, Monrose devait interpréter Figaro dans le Barbier de Séville, un rôle qu’il connaissait par cœur. L’acteur était le spécialiste du valet fourbe et fripon des pièces de Marivaux, Molière et Beaumarchais. Mais il n’avait pas joué depuis longtemps. Le docteur Blanche, partisan de sortir les aliénés de leur isolement, avait autorisé sa représentation de retraite de la Comédie-Française. A cette annonce, les spectateurs s’étaient précipités. Etait-ce l’ombre de Monrose ou le grand Monrose de retour sur les planches? Etait-ce un adieu au théâtre ou était-il vraiment guéri ? Aurait-il encore cette verve caustique qui faisait de lui un acteur célèbre ? Avant le lever de rideau, la salle frissonnait. Un soir à Rouen, quelques années auparavant, le comédien s’était mis à bafouiller, à mélanger prose et vers. On s’était impatienté, on avait fini par le huer, le croyant ivre. Monrose avait perdu la raison ! Il avait été conduit dans la célèbre clinique sur les hauteurs de Montmartre (1). La salle trépigne. «Plus on dit : “Il est malade !” Et plus le parterre répond : “Qu’il paraisse !” Alors il reparaît ! A l’instant où il reparaît, où il va venir, on tremble : le frisson se répand dans la salle. Pauvre homme dit-on à la fin. Ô miracle ! Le voici ! C’est lui, c’est bien lui, c’est le Monrose d’autrefois !» écrit Jules Janin dans son Histoire de la littérature dramatique.
Le Monde avec AFP Publié le 24 août 2022
Les consultations, les soins programmés en hôpital de jour et les accouchements restent cependant assurés.
Quatre jours après avoir été la cible d’une attaque informatique, l’hôpital de Corbeil-Essonnes, en banlieue parisienne, a annoncé, mercredi 24 août, qu’il transférait « tous les patients instables ou nécessitant des soins aigus » et « les patients à risque, qui ont besoin d’une surveillance accrue ». Le centre hospitalier Sud-Francilien (CHSF) a précisé que « les patients dont l’état est stable reste[rait] dans [leurs] locaux ».
Editions Amsterdam
PARU LE 19 AOÛT 2022
Des millions de personnes doivent vivre au quotidien avec la dépression. Mais si cette maladie est désormais couramment diagnostiquée, elle suscite toujours de vives interrogations : comment la distinguer de la simple tristesse ? S’agit-il d’une affection liée au mode de vie moderne ou « occidental » ? Les causes en sont-elles biologiques, psychologiques, ou sociales ? Et comment la traiter ?
Dans L’Empire du malheur, Jonathan Sadowsky propose une mise au point essentielle sur cette forme aussi répandue que méconnue de détresse psychique. Il retrace à cette fin la longue histoire de la dépression et des réponses qui lui ont été apportées : l’apparition de ses différents avatars (comme la célèbre mélancolie), la naissance de la psychanalyse et des psychothérapies, le développement des diagnostics de dépression dans la période de l’après-guerre, et enfin l’essor, à partir des années 1980, de médicaments comme le Prozac.