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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

mardi 12 mars 2024

Le smartphone, nouveau facteur de risque pour la santé : le SOS d’un médecin du sport

Christophe Gattuso   21 février 2024

Médecin au pôle locomoteur du CHU de Brest, le Dr Yannick Guillodo s’alarme des dangers pour la santé des écrans et de la sédentarité qu’ils entraînent. Dans « Le smartphone tue », paru aux éditions Baudelaire (100 pages, 13,50 euros), il appelle à une prise de conscience collective et à un usage raisonné. « Le smartphone, c’est trois heures par jour et pas tous les jours », clame-t-il, dans l’entretien qu’il a accordé à Medscape édition française. Il met aussi en garde contre le brain hacking, nouvelle discipline mixant neurosciences et algorithmes, a pour objectif de créer une addiction aux écrans.

Le smartphone est le nouveau facteur de risque pour la santé du 21e siècle. 

Medscape édition française : Qu’est-ce qui vous permet d’affirmer si catégoriquement que « le smartphone tue » ?

Dr Yannick Guillodo

Dr Yannick Guillodo : Ce titre est un appel. Il vise à percuter et à montrer les impacts du smartphone sur la santé psychique mais aussi et surtout sur la santé physique. Le smartphone est le nouveau facteur de risque pour la santé du 21siècle. Il attaque les trois piliers de la prévention : bien manger, bien bouger et bien dormir. Une heure de smartphone équivaut à une heure de sédentarité en plus. L’obésité augmente ainsi que le risque de maladies cardiovasculaires. On sait aussi qu’une heure de sommeil en moins, c’est 20 % de risque supplémentaire de faire du diabète.

Depuis quand vous intéressez-vous à cette problématique ? Quel a été l’élément déclencheur ?

Dr Y.G. : A la fin des années 1990, nous, médecins du sport, avons été les premiers à montrer la nécessité de bouger plus. A côté de mon activité auprès de sportifs de haut niveau*, je me suis aperçu que la sédentarité gagnait du terrain chez M. et Mme tout le monde. Je suis très inquiet de voir la société se sédentariser, plus encore depuis la crise Covid.

* Le Dr Guillodo a été le médecin des Lions indomptables du Cameroun lors de la Coupe du monde de football en 2010. Il vient d’être nommé medical manager pour les JO, et s’occupera de la santé.

Observez-vous une dégradation de l’état de santé des Français du fait de cette sédentarisation ?

Dr Y.G. : Oui, j’observe deux choses : de jeunes adultes font du sport, parfois à très haut niveau et jusqu’à l’extrême. Et à contrario, des Français n’ont pas d’activité physique et leurs capacités se sont réduites. Le confinement a accentué cette sédentarisation. Avec le télétravail, les gens ont eu la satisfaction d’avoir plus de temps pour eux. Mais plus de temps pour faire quoi ? Le plus souvent, plus de temps pour ne rien faire ! Beaucoup d’activités ont été détruites. Le temps de transport pour se rendre sur son lieu de travail, par exemple, était un moment pour bouger.

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Au Svalbard, dans l’Arctique, il serait interdit de mourir

Jeudi 7 mars 2024

Longyearbyen, la capitale administrative de l'archipel du Svalbard, au nord de la Norvège. ©Getty - anjci

La Norvège, qui administre l'archipel, ne veut pas gérer les cadavres enterrés dans le permafrost. Ce sol gelé en permanence empêche les corps de se décomposer et peut préserver des virus pendant des dizaines de milliers d'années. Avant de les voir réémerger avec le dégel…

Au Svalbard, l'enterrement est illégal. C’est presque une blague, mais en réalité, il y a une vraie raison scientifique derrière cette règlementation. La Norvège, qui administre l'archipel, n’essaie pas de criminaliser les morts, ce qui serait bien compliqué… Elle essaie plutôt de ne pas avoir à gérer des cadavres. Le sol est gelé en permanence, ce qui empêche les corps enfouis de se décomposer. Et pire encore, le sol gelé a tendance à recracher, à faire remonter tout ce qui a été enfoui ou enterré dedans. En fait, derrière cette règle, on évoque tout simplement la présence du permafrost.

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Prévenir la maladie d’Alzheimer avec du Viagra ?

Dr Isabelle Meresse


Dans une vaste étude de cohorte portant sur des hommes atteints de dysfonction érectile, la prescription d’un inhibiteur de la PDE5 semble associée à un moindre risque de développer une MA. Un effet neuroprotecteur qui, s’il se confirme, ferait des heureux. 

La maladie d'Alzheimer (MA) est la forme la plus courante de démence, et constitue l'une des principales causes de décès du sujet âgé. Si la recherche de traitements à visée curative n’a pour le moment pas abouti, identifier des agents neuroprotecteurs vis à vis de la MA est une piste séduisante. 

Les inhibiteurs de la phosphodiestérase de type 5 (IPDE5), initialement développés pour traiter l’hypertension artérielle et l’angor, ont depuis été ré-affectés au traitement de la dysfonction érectile (sildénafil, Viagra) puis à celui de l’hypertension artérielle pulmonaire. Les principaux effets cliniques des IPDE5 résultent du relâchement des muscles lisses entrainant une vasodilatation. Ce relâchement musculaire est une conséquence de l'augmentation de la guanosine monophosphate cyclique (GMPc), un second messager intracellulaire dégradé par l'enzyme phosphodiestérase (PDE).

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L’homme qui aimait (trop) les vaccins

Quentin Haroche


Magdebourg – Des scientifiques allemands se sont penchés sur le cas d’un homme qui s’est fait vacciner à 217 reprises contre la Covid-19 depuis le début de la pandémie.

On connaissait les antivaccins, qui refusent catégoriquement de se faire administrer des vaccins (notamment contre la Covid-19) malgré les preuves scientifiques de leur efficacité et de leur sécurité. Mais il y a aussi l’extrême inverse, ces individus qui veulent à tous prix se faire vacciner le plus de fois possibles. 

En 2021, la presse s’était fait l’écho d’un homme qui avait reçu cinq doses de vaccin en seulement dix semaines au Brésil. Un petit joueur par rapport à ce sujet de 62 ans originaire de Magdebourg dans le centre de l’Allemagne et objet d’une étude publiée ce lundi dans la revue The Lancet : selon ses dires, ce fervent partisan de la vaccination s’est vu administrer un vaccin contre la Covid-19 à 217 reprises sur une période de 29 mois, soit une vaccination tous les quatre jours ! Rappelons qu’en France, la vaccination contre la Covid-19 est recommandé tous les six mois pour les sujets âgés de plus de 65 ans et tous les trois mois à partir de 80 ans : à ce rythme, il faudrait attendre 54 ans pour atteindre les 217 vaccinations. Pour expliquer son comportement, l’homme invoque pudiquement des « raisons personnelles ».

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Schizophrénie : « Y’a un truc qui va pas » s’adresse aux fratries

Publié le 

L’association Promesses qui rassemble des personnes touchées par la schizophrénie, propose un parcours documentaire original conçu par et pour les fratries concernées par les troubles psychiques. Sept épisodes seront mis en ligne progressivement sur la chaîne Youtube dédiée à partir du 18 mars. 

L’association Promesses a décidé de soutenir les fratries concernées par la schizophrénie et les a interrogé sur ce qu’elles aimeraient trouver comme soutien et information. Ce processus a débouché sur la création d’un Mooc, sous forme de parcours documentaire. Chaque épisode dure de 10 à 15 minutes environ, y alternent les témoignages des jeunes, les explications pédagogiques de Marie Koenig et Hélène Davtian (conception scientifique et pédagogique) et les réponses d’experts (comme le Dr. Nicolas Rainteau) aux questions posées.

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22e congrès national de la psychiatrie à l’EHS de Oued Aïssi : Les addictions et leurs conséquences sur la santé en débat

 10/03/2024

ALGERIE

Ces dernières années, la criminalité liée à l’usage de substances psychoactives est en nette augmentation et le psychiatre est de plus en plus confronté, dans les expertises qu’il a à faire à la demande de la justice, à des délinquants consommateurs de substances psychoactives.

Ceci pose, pour lui, des problèmes quand il s’agit de se prononcer sur la responsabilité pénale», ont relevé Leila Chami et Mohamed El Amine Bencharif de la faculté de médecine de Blida et du service de psychiatrie légale de l’EHS Frantz Fanon. Selon les deux chercheurs, qui intervenaient à l’occasion du 22e Congrès national de la psychiatrie organisé à l’EHS de Oued Aïssi, à Tizi Ouzou,  «la rencontre du toxicomane et de la loi est toujours délicate.

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Heureux les beaux, ils seront recrutés

Lundi 11 mars 2024

Homme d'affaires dans la lumière. ©Getty - PM Images

Premier motif de discrimination sur le marché de l'emploi, comment l'apparence physique nous rend-elle inégaux de l'entretien d'embauche au vécu quotidien du travail ?

Avec

Jean-François Amadieu Sociologue, professeur de management à l’Université Paris I Panthéon-Sorbonne

Oumaya Hidri-Neys Sociologue, professeure en STAPS à l’Université d’Artois, chercheuse au laboratoire Textes et Culture

Le "beauty privilege", ou le privilège de la beauté, s'est immiscé dans toutes les sphères de nos vies. Ainsi, en 2024 et depuis toujours, le capital physique est une donnée comme une autre, analysée lors des entretiens d'embauche.

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La Suisse, pionnière en matière de psychothérapie d'enfants

Invitée : Camille Jaccard.

SUISSE

Le Neuchâtelois Jean Piaget est une figure connue pour avoir amené sa pierre à lʹédifice de lʹétude de la psychologie de lʹenfant. Il nʹest pas pourtant pas le seul dans son pays à avoir travaillé sur la santé mentale des enfants. Quelles sont les autres figures marquantes ? Comment expliquer que la Suisse romande ait joué ce rôle pionnier pour la psychothérapie d'enfants ?

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Dans « Les Rencontres du Papotin », des journalistes autistes dynamitent les carcans de la télé

Publié le 10 décembre 2022

CHRONIQUE

Nicolas Santolaria

Dans « Ecran total », les journalistes du « Monde » décryptent ces images omniprésentes dans nos vies. Cette semaine, Nicolas Santolaria applaudit cette émission à part de France 2, où des personnes autistes renouvellent complètement l’exercice de l’interview.

« Les Rencontres du Papotin » avec Camille Cottin. 

On est rarement surpris en regardant la télé. Dans le poste, les journalistes parlent comme des enceintes connectées et les invités, tout aussi robotisés, leur répondent en débitant leur argumentaire sur l’air de l’authenticité. Alors, quand on tombe, en zappant, sur « Les Rencontres du Papotin » (France 2), on sent tout de suite qu’on est là face à quelque chose de profondément différent, un espace où la parole semble s’être libérée de ses chaînes, virevoltant entre poésie pure et sincérité désarmante.

Diffusé sur le service public depuis la rentrée et lancé par les cinéastes Eric Toledano et Olivier Nakache, ce magazine d’interviews reprend le principe du journal papier Le Papotin (parution aléatoire), dont la rédaction compte une cinquantaine de journalistes non professionnels atteints de troubles du spectre autistique (TSA). Cette fois devant les caméras, ces amateurs, en réalité bien plus perspicaces que les « pros », interviewent une personnalité, avec une seule règle de conduite : « On peut tout dire au “Papotin”, mais, surtout, tout peut arriver ! »

dimanche 10 mars 2024

Averroès & Rosa Parks : Nicolas Philibert nous parle de son nouveau film sur la psychiatrie


Après Sur l’Adamant, Nicolas Philibert poursuit son exploration du monde de la psychiatrie dans Averroès et Rosa Parks (au cinéma le 20 mars), deux unités de l’hôpital Esquirol, qui – comme l’Adamant – font partie du Pôle psychiatrique Paris-Centre. Des entretiens individuels aux réunions « soignants-soignés », le cinéaste s’attache à montrer une certaine psychiatrie qui s’efforce encore d’accueillir et de réhabiliter la parole des patients. Peu à peu, chacun d’eux entrouvre la porte de son univers. Dans un système de santé de plus en plus exsangue, comment réinscrire des êtres esseulés dans un monde partagé ? Entretien.

Le film est donc le second volet de ce qui formera un triptyque. Comment s’articule-t-il avec Sur l’Adamant ?

Averroès & Rosa Parks en est un prolongement. C’est un peu comme si, après avoir filmé ce qui est sur le devant de la scène, je montrais cette fois les coulisses, les soubassements. L’ambiance de l’hôpital n’est évidemment pas la même, le lieu est plus sévère, et les patients qui ont échoué là traversent un moment dans lequel ils sont plus vulnérables, plus chancelants. La tonalité du film s’en ressent, mais il s’agit de la même psychiatrie, ou plutôt de ce qu’il en reste : cette psychiatrie qui s’efforce encore de prendre en considération la parole quand tout le système, de plus en plus colonisé par les neurosciences, les protocoles, les experts et les échelles d’évaluation tend à l’écraser en misant sur le seul recours aux médicaments. Aujourd’hui, l’hôpital est aux mains des gestionnaires, tout le monde le sait. Il faut faire du chiffre, réduire le nombre de lits, écourter le plus possible la durée d’hospitalisation et supprimer des postes, quand nombre de professionnels ne partent pas d’eux-mêmes, faute de trouver encore du sens dans ce qu’ils font. Le film fait plusieurs fois allusion à cette situation : une jeune patiente en parle, la question resurgit dans une réunion ; c’est là, en toile de fond, mais cela n’en fait pas pour autant ce qu’on appelle un film « militant ». Ou s’il milite, c’est en faveur d’une certaine dignité.

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AVERROÈS & ROSA PARKS Un film de Nicolas Philibert

 les films du losange

Un film de Nicolas Philibert

Avec
Les patients et soignants des unités intra-hospitalières Averroès et Rosa Parks, hôpital Esquirol, Charenton-le-Pont

Synopsis
Averroès et Rosa Parks : deux unités de l’hôpital Esquirol, qui relèvent - comme l’Adamant - du Pôle psychiatrique Paris-Centre. Des entretiens individuels aux réunions “soignants-soignés”, le cinéaste s’attache à montrer une certaine psychiatrie qui s’efforce encore d’accueillir et de réhabiliter la parole des patients.

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Essai «Sept Vieilles Dames et la Mort», aux rivages de l’âge

par Geneviève Delaisi de Parseval, psychanalyste   publié le 7 mars 2024

La cardiologue Véronique Fournier dresse une galerie de portraits de femmes très âgées et réfléchit sur le faire mourir au bout de la vieillesse.

On ne sort pas indemne de cet ouvrage captivant, qui traite de la mort au bout de la grande vieillesse aujourd’hui. Or le projet législatif sur la fin de vie, qui concerne les cas de personnes plus jeunes atteintes de pathologies lourdes, ne s’intéresse aucunement à ce moment-là. En 2023, plus de 30 000 centenaires vivent en France, chiffre qui augmente constamment avec l’allongement de la longévité, et quatre sur cinq sont des femmes. La cardiologue Véronique Fournier, qui a fondé le Centre d’éthique clinique de l’AP-HP et présidé le Centre national des soins palliatifs et de la fin de vie, connaît parfaitement les dilemmes éthiques qui se posent inévitablement dans la grande vieillesse : faire mourir ou laisser mourir.

Une recherche incite à mieux détecter la violence intrafamiliale en psychiatrie

Publié le 

A Genève, dans les services ambulatoires d’accueil de crise psychique (crise suicidaire, dépression, décompensation…), les professionnels observent couramment que les patients subissent de la violence intrafamiliale (1). Ce contexte, qui majore les symptômes et peut impacter les rechutes, reste pourtant peu documenté. Une étude en cours confirme la haute prévalence de ces violences dans cette population, en particulier chez les jeunes. Des données qui incitent à améliorer la détection et élaborer des stratégies de prise en charge. 

La violence domestique (VD) (ou intrafamiliale, 1) est un phénomène fréquent avec un lourd impact sur la santé des victimes. On identifie la violence entre partenaires intimes (VPI) et la violence familiale (VF) (entre parents et enfants, dans la fratrie… ). Alors que la prévalence de la première a été largement étudiée chez les patients psychiatriques, les données concernant la prévalence de la VF dans cette population sont lacunaires. L’objectif de cette étude est de déterminer la prévalence actuelle (< 12 mois) des deux formes de violence au sein d’une population adulte consultant un centre psychiatrique ambulatoire de crise, ainsi que décrire le profil psychiatrique et socio-démographique des victimes.

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Les PADHUE recalés au concours, sont autorisés à exercer

Jean-Bernard Gervais   1 mars 2024

Après une mobilisation importante des praticiens à diplôme hors union européenne (PADHUE) en janvier, et la volonté affichée du président de la République de régulariser nombre d'entre eux, une instruction de la Direction générale de l'organisation des soins (DGOS) à destination des agences régionales de santé (ARS) a été publiée le 12 février dernier. Ne sont, en revanche, concernés par ces régularisations, que les PADHUE qui ont échoué aux concours d'épreuves de vérification des connaissances (EVC) organisées en 2023, ou les PADHUE lauréats du concours mais qui n'ont pas encore été affectés sur un terrain de stage. Pour rappel, désormais, les PADHUE, hors cas exceptionnel (réfugiés politiques, apatrides, PADHUE recrutés en Outre-mer), peuvent prétendre obtenir une autorisation d'exercice, à condition de réussir le concours d'épreuves de vérification des connaissances (EVC). 


Un centre psychiatrique pour les addictions à TikTok en Suisse : et en Belgique ?

 




05 mars 2024 

Signe des temps, un centre psychiatrique réservé aux accros à TikTok a ouvert ses portes à Thoune, en Suisse, tout près de Berne. Quels traitements sont administrés aux patients ? Qu'en est-il en Belgique ? Explications dans Déclic.

On connaît le gros potentiel addictif de la plateforme chinoise. L’Union Européenne a d’ailleurs récemment ouvert une procédure contre TikTok, notamment pour tenter de comprendre dans quelle mesure les algorithmes de TikTok créent une dépendance.

Une dépendance qui devient un problème de santé publique, à tel point qu’une clinique privée en Suisse s’est ouverte le 1er janvier 2024 pour prendre en charge les personnes addicts à TikTok.

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Isolement et contention en 2022 : des disparités entre établissements qui interrogent


 

Publié le 

Cette étude de l’IRDES fournit des données récentes sur le recours aux mesures d’isolement et de contention mécanique en psychiatrie en France, et propose un panorama inédit de la population concernée. L’ampleur des variations du recours à ces pratiques soulèvent des interrogations en lien avec les enjeux éthiques et juridiques et permet de repérer des éléments susceptibles de réduire ces pratiques coercitives. 

L’isolement et la contention en psychiatrie constituent des pratiques de dernier recours destinées à répondre à des situations de crise et ne devant être mises en oeuvre qu’à titre exceptionnel, en accord avec les recommandations de bonnes pratiques. En France, la réduction de leur usage, inscrite à l’agenda politique international, figure parmi les objectifs de la Feuille de route ministérielle santé mentale et psychiatrie lancée en 2018 et s’appuie sur un nouveau cadre législatif à visée dissuasive. Dans ce contexte, cette étude fournit des données récentes sur le recours aux mesures d’isolement et de contention mécanique en psychiatrie à l’échelle nationale, et propose un panorama inédit de la population concernée ainsi que des variations du recours à ces mesures entre établissements de santé, en amont d’une deuxième étude qui visera à en caractériser les déterminants. 

En 2022, 76 000 personnes ont été hospitalisées sans leur consentement à temps plein en psychiatrie : 37 % sont concernées par un recours à l’isolement, soit 28 000 personnes, et 11 % par un recours à la contention mécanique, soit 8 000 personnes.

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"Si la psychiatrie publique meurt, tout un pan de la société mourra avec", le plaidoyer de 3 soignants pour sauver leur service

Écrit par Sardain Claire    Publié le 

Manque de personnel et de moyens, la psychiatrie publique est exsangue et son personnel ne cesse de dénoncer cette situation. À Toulouse (Haute-Garonne), 3 d'entre eux, ont choisi de prendre la plume pour faire entendre leur colère et pour raconter leur quotidien auprès des patients : une psychiatrie à visage humain.

"Prendre la psychiatrie à bras-le-corps", c'est ce que demandent aux autorités publiques 3 soignants toulousains dans un écrit en forme de témoignage et sous le nom des "les Aboyeurs de voix" . Ils racontent la réalité de leur quotidien auprès des malades.

Un constat alarmant

Ils exercent depuis presque 20 ans dans un service de psychiatrie publique et ils assistent "à la déliquescence des conditions d'accès aux soins en santé mentale". Car depuis les années 2000, la psychiatrie est devenue le parent pauvre de l'hôpital public et le manque de moyens se fait cruellement sentir "dans une société qui se précarise, avec des pathologies plus complexes en miroir du contexte social".

Les soignants dénoncent "le matériel concentrationnaire et les protocoles déshumanisants" : "Chaque jour nous crions nos alertes aux oreilles d’un management qui ne sait qu'appliquer mépris et violences institutionnelles. Chaque jour, la gangrène de ce système de soins gagne du terrain et la psychiatrie publique se retrouve amputée un peu plus."

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samedi 9 mars 2024

Santé Inégalités d’accès aux soins : le parcours semé d’embûches des malades du cancer

par Apolline Le Romanser   publié le 5 mars 2024

Délais de rendez-vous, pénurie de médicaments, manque de médecins… Alors que le cancer est la première cause de mortalité en France, de nombreux patients peinent à accéder aux soins et sont parfois contraints de retarder leurs premiers traitements.

Il a d’abord fallu encaisser le cancer de son père. Puis mener d’autres combats. Depuis sept mois, Delphine ne compte plus le nombre d’appels passés à un hôpital, pour comprendre la maladie, le traitement, trouver une place en chimio. Le diagnostic de son père est tombé en septembre : cancer de l’estomac, avec métastases au foie. L’établissement ardéchois où le septuagénaire était hospitalisé n’étant pas en capacité de le traiter, ses soignants ont contacté l’hôpital du département voisin. Liste d’attente. Pas possible non plus dans le centre de lutte contre le cancer de la région. «Son cancer est avancé, il avait besoin de cette chimio. Les jours passaient… et rien», se souvient Delphine. Alors elle a appelé trois établissements différents, demandé conseils sur les réseaux sociaux. Une place a fini par se libérer, un mois plus tard.

Quelles sont les principales causes de décès en France en 2021 ?


 



Fanny Le Brun    19 déc. 2023

En 2021, en France, on dénombre un total de 660.168 décès, ce qui est inférieur à 2020 (667.497 décès), mais reste nettement supérieur aux années précédentes, même en tenant compte du vieillissement de la population. Deux études qui viennent d’être publiées ont analysé les causes médicales de décès des personnes résidentes et décédées en France en 2021.

1re cause de décès : les tumeurs

En 2021, la 1re cause de décès en France sont les tumeurs : elles représentent 25,7% de l’ensemble des décès. On peut toutefois noter que la mortalité due aux tumeurs continue de baisser tendanciellement, à l’exception des tumeurs du pancréas et des mélanomes, toujours en hausse.

2e cause : les maladies de l’appareil circulatoire

Les décès liés aux maladies de l’appareil circulatoire sont en hausse en 2021 et représentent la 2cause de décès en France (20,9%). Les décès liés aux maladies endocriniennes et de l’appareil digestif sont également en hausse depuis 2020. 

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Une courte majorité pour rejeter les stéréotypes de genre

Serge Cannasse   29 févr. 2024

Les stéréotypes de genre consistent à penser que les hommes et les femmes ont chacun des rôles ou des tâches définis ne pouvant pas être partagés de manière égalitaire. Ils ont fait l’objet d’une abondante littérature scientifique. Mais changent-ils au sein de la population adulte française métropolitaine ? Pour le savoir, la DREES (Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques) a mis en place depuis 2000 une enquête annuelle, le Baromètre d’opinion, qui se déroule en face à face auprès d’un échantillon représentatif d’environ 4 000 personnes. Dans sa dernière livraison, les résultats des années 2020 et 2022 ont été agrégés, les différences entre les deux années étant minimes, afin d’obtenir un échantillon de plus de 8 000 personnes.

Dans ce baromètre, cinq questions portaient spécifiquement sur les stéréotypes de genre : « Les filles ont autant l’esprit scientifique que les garçons. Les femmes font de meilleures infirmières que les hommes. Les mères savent mieux répondre aux besoins et attentes des enfants que les pères. Dans l’idéal, les femmes devraient rester à la maison pour élever leurs enfants. Les hommes sont de meilleurs managers d’équipe au sein d’une entreprise que les femmes. » En fonction de l’adhésion plus ou moins forte à ces opinions (classée de forte à rejetée totalement), un indicateur a été construit évaluant globalement cette adhésion. Premier résultat : plus d’une personne sur deux rejette ces stéréotypes (13 % fortement, 41 % modérément).

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Ethologie : délivrez-nous du mâle

Mercredi 6 mars 2024

Provenant du podcast

La Science, CQFD

Comment explique-t-on les différences de rôle entre les sexes dans le monde animal ? ©Getty - Daniela Duncan

Les rôles attribués aux mâles et femelles ont la peau dure. D’un côté, un mâle dominant, agressif et multipliant les conquêtes. De l’autre, une femelle maternelle et passive. Mais la diversité du vivant nous dit bien autre chose sur les rôles et les rapports de pouvoir entre mâles et femelles.

Avec

Elise Huchard Biologiste de l’évolution directrice au CNRS à l’université de Montpellier, spécialisée dans l’étude du comportement animal.

Lucy Cooke Zoologiste, autrice, productrice de télévision et réalisatrice de documentaires britanniques

Un nouvel essai vient de paraitre chez Albin Michel : Bitch, le pouvoir des femelles dans le monde animal par Lucy Cooke. Pourquoi les stéréotypes sexués, même chez les animaux, ont-ils la peau dure ?

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Atteint de la maladie de Charcot, il milite pour le suicide assisté : "aujourd'hui, en France, on meurt très mal"

Écrit par Anas Daif   Publié le 

L'Académie nationale de chirurgie a émis un avis sur l'accompagnement de la fin de vie et envisage désormais le suicide assisté en France. Le texte pourrait déboucher sur un projet de loi. À Franvillers, près d'Amiens, Loïc Résibois, atteint de la maladie de Charcot, pourrait y recourir, si un médecin accepte de l'accompagner.

L'Académie nationale de chirurgie vient de délivrer un rapport avec un avis favorable concernant le suicide assisté par prescription médicale, mais sans obligation d'administration du produit létal. Une nouvelle importante, car en dehors de la loi Claeys-Leonetti qui retire l'acharnement thérapeutique avec les soins palliatifs, il n'existe pas encore d'aide active à mourir en France.

"Après des auditions et après une réflexion, nous pensons que la loi Claeys-Leonetti doit évoluer, donc nous disons oui à une évolution de la loi actuelle", explique Olivier Jardé, président de l'Académie nationale de chirurgie.

Au cours des auditions, lui et ses collègues académiciens se sont rendu compte que l'État américain de l'Oregon possédait un protocole depuis 25 ans qui leur a paru "très intéressant" et qui irait plus loin que la loi Claeys-Leonetti et la sédation profonde.

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vendredi 8 mars 2024

«Rétablissement : Ensemble, bougeons les lignes»

12ème Congrès

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MARSEILLE

6 & 7 JUIN 2024

PALAIS DES CONGRÈS

Ensemble : personnes concernées, familles, professionnel.les de la santé mentale, nous avons milité et certaines lignes ont bougé.

Soins précoces, pari-aidance, travail en partenariat, influencent durablement les pronostics et les parcours. Des personnes vivent le rétablissement, en témoignent et le partagent.

Désormais, que veulent les personnes vis-à-vis de leur parcours de rétablissement ?

Néanmoins, l’équilibre reste fragile. Si le discours a changé, les pratiques peinent parfois à le faire. Les soins et les services basés sur les besoins des personnes et qui sécurisent les aléas du rétablissement restent minoritaires. La stigmatisation des personnes concernées et des structures de soins reste un frein à l’inclusion sociale. Les voix des personnes peinent à être entendues.

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