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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

vendredi 6 mai 2022

Les ARN thérapeutiques sont sur le point de révolutionner la médecine

 06/05/2022

Les ARN thérapeutiques sont sur le point de révolutionner la médecine

L’arrivée fin 2020 des premiers vaccins à ARN, de Moderna, Pfizer et BioNTech, contre le Covid-19, a incontestablement marqué l’entrée dans une nouvelle ère scientifique et médicale qui est train de bouleverser l’ensemble du secteur de la santé, en ouvrant chaque jour de nouveaux champs thérapeutiques que l’on aurait eu peine à imaginer il y a seulement cinq ans. Mais déjà ces nouveaux géants de la bio-industrie travaillent sur les prochaines générations de vaccins qui permettront de prévenir encore plus efficacement les nombreuses épidémies et pandémies qui nous menacent.

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Innovation : des cellules souches au service du cerveau

Pauline Anderson   25 avr. 2022

Chez des patients atteints de lésions cérébrales traumatiques (LCT), des injections de cellules souches dans la zone lésée du cerveau a permis une récupération de la fonction motrice, sans effets indésirables notables, selon une étude américaine de phase 2, dont les résultats ont été présentés lors du congrès annuel de l’American Academy of Neurology (AAN 2022) [1]. Les patients avaient des lésions cérébrales depuis huit ans en moyenne.

L’effet sur la fonction motrice a été observé une à deux semaines après le traitement. Au cours du suivi de six mois, les patients ont amélioré leur marche et certains ont pu récupérer l’usage de leurs bras et de leurs mains. Un adolescent a également retrouvé la parole, alors qu’il était totalement aphasique après son traumatisme. « Pour la première fois, nous avons pu apporter la preuve qu’il est possible, en utilisant des cellules souches, d’agir sur les résultats cliniques de patients atteints de LCT et présentant un handicap modéré à sévère », a commenté l’auteur principal de l’étude, le Pr Peter McAllister (Yale University School of Medicine, New Haven, Etats-Unis), auprès de Medscape.

« Je pense que le potentiel de la médecine régénératrice a toujours été présent, mais nous avons désormais atteint un niveau suffisant pour le faire aboutir », a ajouté le chercheur, également co-fondateur du New England Institute for Clinical Research (Stamford, Etats-Unis).

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Comment protéger les « bébés Crispr », ces trois fillettes génétiquement modifiées illégalement par un biologiste chinois ?





Par   Publié le 19 avril 2022

Plus de trois ans après la naissance, en Chine, des premiers bébés génétiquement modifiés, He Jiankui, à l’origine de l’expérimentation qui leur a donné le jour, vient de sortir de détention. La protection à donner à ces enfants soulève de nombreuses questions éthiques.

Il espérait un Nobel. Il a écopé de trois ans de détention, dont il vient tout juste de sortir. Le biologiste chinois He Jiankui avait annoncé, fin 2018, avoir génétiquement modifié des embryons humains, conduisant à la naissance de trois petites filles, les jumelles Lulu et Nana, puis Amy. Ces « bébés Crispr » avaient été ainsi surnommés en raison de la technique d’édition du génome utilisée pour modifier un gène en vue de les protéger du VIH dont leurs pères biologiques étaient porteurs.

jeudi 5 mai 2022

Dans les établissements pour travailleurs handicapés, «il y a une forme de maltraitance, des injonctions à produire plus»

par Elsa Maudet   publié le 3 mai 2022

Dans son livre-enquête «Handicap à vendre», le journaliste Thibault Petit décrit les dérives des Esat censés protéger des personnes jugées inaptes au monde de l’entreprise, mais qui leur imposent des cadences et une pression semblables, pour une rémunération dérisoire.

Lorsqu’il était étudiant en école de journalisme, Thibault Petit a fait comme une palanquée de jeunes reporters avant lui : il a réalisé un reportage dans un Etablissement et service d’aide par le travail (Esat), ces institutions qui emploient des personnes handicapées considérées comme inaptes au milieu ordinaire. Il y a découvert des individus motivés, capables d’avaler plusieurs heures de travail quotidiennes, et, comme tant d’autres avant – et après – lui, il a trouvé ça super qu’on leur tende la main comme ça. Super de voir ces individus généralement placés en marge de la société se lever le matin, repasser des blouses ou planter des fleurs, bref avoir une vie comme il convient d’en avoir : rythmée par un boulot.

Chronique «Aux petits soins» Devant une impasse thérapeutique, ne pas laisser les patients face à une «sélection par l’argent»




par Eric Favereau  publié le 3 mai 2022

Dans un avis publié la semaine dernière, le Comité éthique et cancer revient sur le choix de femmes, atteintes d’un cancer du sein triple négatif, d’aller à l’étranger, à leurs frais, pour avoir accès à des thérapies innovantes mais encore mal évaluées. 

C’est une goutte d’eau ne concernant certes qu’une cinquantaine de malades, mais leur histoire est tout sauf anecdotique, révélant les ambiguïtés autour de l’accès aux thérapies innovantes. La semaine dernière, le comité d’éthique de la Ligue nationale contre le cancer a ainsi rendu un avis sur la situation «de personnes malades atteintes de cancer et pour lesquelles, en France, plus aucun traitement à visée curative n’est proposé». Ces malades vont se tourner parfois vers des cliniques privées à l’étranger, souvent en Europe, payant très cher des traitements encore incertains.

VIDÉO. « Je peux reprendre la psychothérapie, même si ça va très bien » : rencontre avec Jacques Weber

 Lilian LEGEAY  Publié le 







À l'occasion de la sortie de la saison 2 de la série « En thérapie », diffusée actuellement sur « Arte », le grandiose acteur Jacques Weber était l'invité de la rédaction de « Ouest-France ».


Trouver un psychologue au Québec, un véritable parcours du combattant


Les rendez-vous sont rares et peuvent coûter jusqu’à 240$ la séance, a constaté Le Journal

Gaëtan Roussy

Les trois quarts des psychologues contactés par Le Journal pour une psychothérapie n’avaient plus de place. Gaëtan Roussy, président de l’Association des psychologues du Québec, constate la hausse de la demande.

Trouver un psychologue disponible au Québec relève du parcours du combattant, même au privé, a observé Le Journal. 

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En Suisse, la psychiatrie a recours au LSD pour les patients en impasse thérapeutique

Jérémie Lanche, édité par Ariane Schwab  Publié 

L'alerte avait été donnée à l’été 2021 par l’OMS : la pandémie de Covid-19 aura un impact "à long terme et d'une grande portée" sur la santé mentale. Et en effet, les demandes de consultations ont explosé. Un travail long et parfois improductif. Pour pallier aux cas les plus complexes, la Suisse a recours à la psychothérapie sous psychédéliques.

La psychiatrie psychédélique consiste à permettre aux patients de se remémorer des événements parfois traumatiques ou bloquants avec des hallucinations beaucoup plus agréables (illustration). (BYCH   / MAXPPP)

Imaginez une grande pièce avec des murs blancs. Un peu comme à l’hôpital. Sauf que vous êtes allongés sur un grand pouf ou un matelas, avec un casque sur les oreilles qui diffuse de la musique. Pas question ici de s’allonger sur le divan et de discuter avec votre psy. C’est, en général, le lendemain que ça se passe.

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Le mystère des voix intérieures





QUI DIT « JE » EN MOI ?

Vous êtes-vous déjà surpris à réciter des phrases dans votre tête ou à entonner des musiques sans produire de son ? Derrière cette « petite voix » si familière se cache le phénomène étonnamment riche du langage intérieur.

Qu’est-ce que la parole intérieure ? Grâce à quel mécanisme arrive-t-on à l’entendre, et est-on tous égaux face à elle ? À quoi sert-elle, au juste ? Et que se passe-t-il quand notre petite voix déraille et devient obsédante, quand elle semble contrôlée par des forces extérieures ?

Hélène Loevenbruck décortique les rouages de la parole intérieure, également appelée « endophasie », et révèle le rôle qu’elle joue dans la pensée et dans la construction de notre identité. 

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Ces femmes qui se découvrent autistes

Par   Publié le 03 mai 2022

Le nombre d’autistes a crû de façon spectaculaire, surtout parmi les adultes et les femmes, selon une récente étude britannique. Cette augmentation serait essentiellement due à un élargissement de la définition de ce trouble du développement. Témoignages.

C’est la thérapeute du langage qui a remarqué que quelque chose clochait. « Elle venait régulièrement chez nous pour aider mon fils autiste à apprendre à parler, raconte Billie Cochrane, une jeune femme écossaise de 30 ans. Mais je n’arrivais pas à suivre ses instructions. » La spécialiste lui disait de prendre un ton de voix expressif ou de faire de grands gestes animés pour encourager son fils. « Ce n’était pas du tout naturel pour moi, se remémore-t-elle. J’ai fini par demander à ma sœur de m’envoyer des messages vocaux, que j’imitais. »

L’amitié, un symbole préhistorique

Octave Larmagnac-Matheron publié le  

De l’âge de pierre nous parviennent essentiellement des objets brisés.Effet corrosif du temps ? Pas seulement, répond aujourd’hui une équipe de chercheurs de l’université d’Helsinki, qui s’est intéressée à des fragments d’anneaux vieux de 6 000 ans découverts en Finlande. Aux yeux des archéologues, ces morceaux d’anneaux étaient en réalité des « ornements d’amitié » volontairement brisés dont les individus s’offraient une partie les uns aux autres, « comme symbole d’une connexion établie ». Un peu comme nos colliers d’amitié contemporains, en forme de demi-cœur ? Éclairage avec Marcel HénaffWalter Benjamin et Derrida.

  • Les hommes de l’âge de pierre possédaient donc un rituel d’alliance tout à fait semblable à ce que les Grecs nommeront plus tard symbolon (σύμβολον)Celui-ci consistait, au sein de la logique de l’hospitalité, à briser un objet en deux (souvent une amphore), dont chacun des hôtes conservait une moitié. Le symbolon est, littéralement, un symbole. La pièce brisée renvoie à tout autre chose qu’elle même : à la persistance du rapport d’amitié tissé avec autrui au-delà du moment de leur rencontre, quelle que soit la distance et le temps qui désormais les séparent. Elle devient signe d’une relation absolument singulière, car aucun autre objet ne peut se substituer à la partie aléatoirement brisée.
  • Comme le résume le sociologue Marcel Hénaff dans Le Don des philosophes (Seuil, 2012), le symbolon est une « preuve pour l’avenir de l’accord conclu ». Il est un « geste initiateur de la reconnaissance réciproque entre humains, geste spécifique parmi les êtres vivants en ce qu’il est médiatisé par un objet du monde, ou plus exactement, par une chose tierce, mais pas n’importe laquelle : une chose venant de soi, valant pour le Soi, part de son être propre et témoin de l’engagement pris[…] Pas d’alliance sans arche d’alliance. » L’alliance n’est jamais donnée, elle doit être réalisée.
  • L’alliance du symbolon – qui s’adresse d’abord à l’étranger – n’implique cependant aucune identification de l’un à l’autre, aucune réunion au sein d’une même communauté. Elle s’enracine au contraire dans une dissémination irréductible, celle de la pluralité des hommes, d’une déliaison en amont de laquelle il est impossible de remonter. Le symbolon conjugue le lien et la rupture. Les fragments resteront fragments, ils ne reformeront jamais le tout brisé. C’est ce que dira Walter Benjamindans La Tâche du traducteur (1923) : « Les débris d’une amphore, pour qu’on puisse restituer le tout, doivent être contigus dans les plus petits détails, mais non identiques les uns aux autres. » Jamais il ne s’agira de « se rendre semblable au sens de l’original ». Dans le symbolon« les débris deviennent reconnaissables comme fragments d’une même amphore », mais cette même amphore est au-delà de l’unité, du tout de l’original, à jamais perdu.
  • Le tout du symbole excède la clôture de l’amphore sur elle-même. Le tout qu’il compose est, au contraire, ouvert. C’est ce que dira encore Derrida dans L’Oreille de l’autre (1982), où il forge le concept-valise de « métamphore » : « En essayant de remplir ce contrat impossible qui est celui de la reconstitution, non pas de l’original mais de cet ensemble plus grand, […] il s’agit de reconstituer un tout à partir des fragments qui se sont séparés au moment de l’engagement, chacune des parties gardant un morceau de symbolon entre les mains. Il s’agit de reconstituer un symbolon, une alliance symbolique entre les langues, mais de telle sorte que le tout du symbolon soit plus grand que l’original lui-même. » Le symbolon ne relève pas d’une logique de manque ou de complémentarité : il atteste d’un partage du monde et du sens, qui est certainement, pour Derrida, la promesse de l’amitié.

Le boom de la médecine esthétique et ses risques chez les 18-35 ans

Par   Publié le 03 mai 2022 

Lèvres, fesses, seins, paupières… Les jeunes sont de plus en plus séduits par des injections ou des interventions esthétiques, en plein essor en France. Parfois proposées par de faux professionnels, celles-ci peuvent s’avérer très risquées.

Robes longues à paillettes aux fentes vertigineuses, décolletés plongeants… Les rideaux pourpres de La Cigale s’ouvrent sur trente femmes. En cette fin février, la salle de spectacle parisienne accueille la finale de Miss Esthétique. Les aspirantes peuvent être rondes, mariées, tatouées, et avoir eu recours à la chirurgie esthétique. A l’image de Milla Jasmine, l’actrice de télé-réalité qui préside la cérémonie en tenue argentée, et dont les passages sous le bistouri ont été suivis par des milliers de jeunes sur Instagram (3,3 millions d’abonnés).

mercredi 4 mai 2022

Viol en réunion : Ovidie reconstitue le procès du 36

 Sonia Devillers  

Mercredi 27 avril 2022

En 2019, deux policiers français sont condamnés à sept ans de prison pour le viol, en 2014, d’une touriste canadienne dans les locaux du 36, quai des Orfèvres. La réalisatrice féministe Ovidie en a fait un documentaire diffusé ce mercredi sur France 2.

Deux ex policiers du 36 quai des Orfèvres ont été reconnus coupables du viol en réunion d'Emily Spanton




Départ et absence de médecins : l'hôpital de Pontoise réorganise son service d'oncologie

Par Joseph CANU  Publié le 

Les sept derniers lits du service d'oncologie dite traditionnelle de l'hôpital de Pontoise ont été temporairement fermés face au manque de médecins. Le service doit s'adapter.

Après le départ d’un chef de service et l’absence imprévue de deux autres médecins, le centre hospitalier René-Dubos de Pontoise (Val-d’Oise) a décidé de fermer temporairement les lits de son service d’oncologie dite traditionnelle.

Ce dernier concerne les patients atteints de pathologies cancéreuses (chimiothérapies nécessitant une hospitalisationeffets secondaires des traitements).

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Je t'aime


DIFFUSÉ LE 03/05/2022

À retrouver dans l'émission

LES CHEMINS DE LA PHILOSOPHIE

par Adèle Van Reeth

Je t'aime. Cette phrase est absolument commune et pourtant à chaque fois unique. C'est une formule magique imprévisible, sans nuances ni explications qui reste énigmatique. Qui est le “je” qui dit “je t’aime” ? Ce “je” est-il dissociable du “tu” qui est aimé ?

"je t'aime"

"je t'aime"• Crédits : Getty

Je t’aime

La figure ne réfère pas à la déclaration d’amour, à l’aveu, mais à la profération répétée du cri d’amour. Passé le premier aveu, « je t’aime » ne veut plus rien dire. Il sort du langage, il divague. Mais où ?

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Faut-il grandir pour être belle ? De la place donnée à l'apparence dans l'éducation

DIFFUSÉ LE 02/05/2022

À retrouver dans l'émission

ÊTRE ET SAVOIR

par Louise Tourret

Comment aider les enfants à faire face aux normes et aux injonctions liées à l'apparence physique ? Quelle place donner à la beauté dans nos discours éducatifs ?

Comment aider les jeunes à échapper aux stéréotypes de la beauté ?
Comment aider les jeunes à échapper aux stéréotypes de la beauté ? Crédits :  Malte MuellerGetty

"Ma toute belle", "ma cocotte jolie" : on célèbre la beauté et la mignonnerie des enfants et particulièrement des filles pour leur dire qu’on les aime. Puis, une certaine idée de la beauté circule et se transmet dans les mythes, les contes qu’on lit avant de dormir (ou leur version animée signée Disney). Et c’est ainsi qu’à la maternelle tant de petites filles se rêvent princesses aux long cheveux, conscientes à travers leurs jeux que la grâce distingue et avantage...

D’ailleurs, pour les filles mais aussi pour les garçons, la beauté apporterait considération et réussite, dès l’école : des chercheurs, en particulier François Amadieu, se sont penchés sur la question. Toutefois, trop se préoccuper de son apparence est aussi mal perçu. Nous ne sommes pas clairs avec la beauté ! Comment dès lors penser sa place, comment s’en parler dans les familles et ailleurs, entre adultes et enfants ? Nous y réfléchissons avec l'historien spécialiste de l’histoire de l’hygiène, de la santé et des pratiques corporelles Georges Vigarello, directeur d'études à l'EHESS et auteur notamment d’Histoire de la beauté (Seuil, 2014).

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Les cheveux des femmes

DIFFUSÉ LE 03/05/2022

À retrouver dans l'émission

LES PIEDS SUR TERRE

Sylvie a commencé à perdre ses cheveux à l’âge de quatre ans, tandis qu’Aline les a perdus pendant sa chimiothérapie. En avoir ou pas, deux histoires pour explorer le rapport des femmes à leurs cheveux.

"J'ai enlevé ma perruque et je suis sortie dans la rue, toute chauve. Je me suis mise en mode guerrière." Aline
"J'ai enlevé ma perruque et je suis sortie dans la rue, toute chauve. Je me suis mise en mode guerrière." Aline Crédits :  Acey Harper - Getty

Aline a soixante-cinq ans. Elle se souvient de ses cheveux, qui, à soixante ans passés, faisaient sa fierté. “J'avais une belle tignasse de cheveux châtain foncé, presque noirs et très peu de cheveux blancs.” Quand elle apprend qu’elle a un cancer du sein et qu’elle doit subir une chimiothérapie, Aline sait qu’elle va perdre ses cheveux, mais aussi ses sourcils et ses cils.

Ma mère est partie à cause du cancer du sein. Je me rappelle d’elle en chimio : ce qui m’a toujours choqué, c’est son regard terne et vide. Je ne voulais pas du tout avoir ce look-là.” Aline

Sans attendre, Aline se fait donc tatouer les sourcils et un eye-liner permanent. Trois semaines après la première séance de chimiothérapie, ses cheveux commencent à tomber. Elle essaie plusieurs coupes, de plus en plus courtes, puis des turbans, et enfin une perruque, avant de décider d’assumer son crâne chauve.

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L’illusion du « toujours plus » carcéral


 



Publié le 3 mai 2022

ÉDITORIAL

La surpopulation des prisons françaises, source de violence et de tensions, a atteint un nouveau record. A l’heure où l’Allemagne et les Pays-Bas montrent que cette fuite en avant n’est pas une fatalité, il est temps d’assumer une politique contrôlée de désinflation carcérale.

Il est des records dont la France se passerait bien. Avec 71 053 détenus, jamais la population carcérale n’a été aussi élevée dans notre pays depuis la Libération. Promiscuité, violence, tensions sont les corollaires de cette situation pour les personnes incarcérées comme pour les surveillants. En vingt ans, le nombre de détenus a augmenté de près de moitié, une progression sans lien ni avec la démographie ni avec la délinquance.

Forte hausse de la population carcérale en France, à l’inverse d’autres pays

Le développement du travail d’intérêt général aux Pays-Bas ou des jours-amendes en Allemagne, ainsi que le recours à des peines de prison plus courtes, ont permis d’y réduire le nombre de détenus. 

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Publié le 3 mai 2022

Un détenu passe une porte sous la surveillance d’un gardien, au centre pénitentiaire de Paris-La Santé, le 15 avril 2022.

Au 1er avril, les prisons françaises comptaient 71 053 personnes incarcérées, soit une hausse de 1,1 % en un mois et de 9,1 % en un an, selon les chiffres publiés vendredi 29 avril par le ministère de la justice. Si l’on ajoute les 14 719 personnes observant une peine de détention à domicile sous surveillance électronique (+ 5,4 % en un an), le nombre de personnes exécutant une peine privative de liberté atteint 85 772. Ce dernier chiffre est un record absolu depuis la seconde guerre mondiale.

La conséquence est une nouvelle dégradation des conditions de détention pour les prisonniers, et de travail pour les personnels pénitentiaires. Cinquante établissements sont aujourd’hui occupés à plus de 150 % de leur capacité, dont six dépassent même les 200 % comme le centre pénitentiaire de Bordeaux-Gradignan et la maison d’arrêt de Nîmes.

Une amélioration des droits des travailleurs détenus


 



Un contrat d’emploi pénitentiaire entre l’employeur et la personne incarcérée est entré en vigueur à la fin du mois d’avril. 

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Publié le 02 mai 2022
Dans le centre de détention d’Oermingen (Bas-Rhin), des détenus travaillent de 7h15 à 12h45 au sein d’un atelier de menuiserie géré par l’association Emmaüs, le 18 mars 2021.

Alors que l’élection présidentielle a mis en lumière les conditions d’exercice du droit de vote des détenus, qui ont été grandement facilitées sous le quinquennat d’Emmanuel Macron, une autre promesse du chef de l’Etat pour garantir une plus grande dignité aux personnes incarcérées a trouvé sa concrétisation. Un décret paru au Journal officiel du 26 avril instaure, à compter du 1er mai, un « contrat d’emploi pénitentiaire » entre le détenu et le représentant de la structure qui le fait travailler.