par Julie Lescarmontier publié le 8 avril 2024
Avec sa «taxe lapin» de 5 euros, Gabriel Attal espère garantir des millions d’heures de rendez-vous médicaux. Pour le chercheur en économie comportementale Nicolas Jacquemet, rien n’est moins sûr. Il craint au contraire une augmentation des annulations si on peut compenser cette faute morale par une petite amende.
France, Paris, 2023-08-23. Salle d attente vide dans une clinique privée parisienne. Consultations spécialisées. Soins externes. (Laure Boyer/Hans Lucas.AFP)
La «taxe lapin» proposée par Gabriel Attal peut-elle être efficace pour lutter contre les rendez-vous non honorés ?
Sur la base des travaux sociologiques existants, on a toutes les raisons de penser que la «taxe lapin» soit contre-productive et que le nombre de rendez-vous non honorés augmente plutôt que diminue. Une étude a déjà été menée sur une mesure similaire de lutte contre le retard des parents qui récupèrent leurs enfants à la crèche. Lorsqu’une sanction financière de trois dollars [expérimentation dans une crèche d’Haïfa, ndlr] a été mise en place pour éviter au personnel d’attendre des heures chaque soir, le nombre de retards a paradoxalement augmenté.