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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

mardi 2 août 2022

Dépression : les idées suicidaires favorisent-elles la récidive?

Caroline Guignot   6 juil. 2022


À retenir

  • Selon une étude néerlandaise, les symptômes suicidaires autodéclarés favorisent la récidive des sujets en période de rémission d’un trouble dépressif majeur récidivant. En revanche, la même association n’est pas observée à partir de l’évaluation des idées suicidaires conduite par un clinicien. Il est donc indispensable de ne pas omettre l’autoévaluation au cours du suivi des patients.
  • Par ailleurs, la sévérité des idées suicidaires favorisait celle des symptômes dépressifs.

Pourquoi est-ce important ?

Il existe une association étroite entre le trouble dépressif majeur (TDM) et les idées et comportements suicidaires mais l’association temporelle entre l'évolution du premier et la suicidalité n’est pas parfaitement décrite. Or, on sait d’une part qu’il existe un risque d’idéation suicidaire majoré avec le nombre de récidives de TDM et, d’autre part, que la persistance de symptômes atténués lors des rémissions peut favoriser cette suicidalité. Cette étude visait à évaluer la temporalité entre symptômes suicidaires durant la rémission et le comportement des sujets atteints de TDM.

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lundi 1 août 2022

Le travail en addictologie : sur mesure et transdisciplinaire

Serge Cannasse   6 juil. 2022

L’Observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFDT) publie dans sa revue Tendances les résultats d’un travail ethnographique mené entre 2019 et 2021 auprès de deux CSAPA (Centres de soin, d'accompagnement et de prévention en addictologie) et deux CAARUD (Centres d'accueil et d'accompagnement à la réduction des risques pour usagers de drogues). Plusieurs résultats sont intéressants.

Le rapport de l’usager aux produits qu’il consomme peut ne pas être examiné s’il ne le souhaite pas. En revanche, ses problématiques relationnelles et émotionnelles sont systématiquement abordées.

L’accompagnement de l’usager ne suit pas un cadre d’intervention fixe, mais s’adapte à la singularité de chaque situation. Les objectifs thérapeutiques sont définis et réajustés avec lui. Un changement même mineur peut être bénéfique, entamant un processus positif.

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Prospective covid-19 : quels enjeux pour la santé mentale ?

Publié le 

Imaginant plusieurs scénarios de la crise covid-19 dans les 3 à 5 ans, le Haut Conseil de la santé publique (HCSP) anticipe les risques qu’ils contiennent, en particulier en termes de santé mentale et émet 28 recommandations. 

La pandémie de Covid-19 pose la question de la stratégie à adopter, dans les mois et les années à venir, en cas de rebond de l’épidémie par émergence de nouveaux variants, du risque d’échappement immunitaire ou vaccinal ou d’autres risques encore mal identifiés ou pris en compte dans une crise devenue syndémique et systémique. Afin d’anticiper ces éventuels sur-risques et de préparer au mieux le système de santé français, le HCSP a été saisi par les pouvoirs publics pour permettre aux décideurs de se préparer aux différents événements qui pourraient survenir.

Le HCSP propose 5 scénarios prospectifs à 3-5 ans de la « crise du Covid-19 » et leurs impacts sur la qualité de vie et la santé des populations, en particulier leur santé mentale.

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534 postes en psychiatrie ouverts à l’internat pour 2022-2023

Publié le 

Un arrêté fixant le nombre d’étudiants susceptibles d’être affectés – par spécialité et par centre hospitalier universitaire- à l’issue des épreuves classantes nationales en médecine au titre de l’année universitaire 2022-2023 est paru le 19 juillet dernier. 9024 postes sont ouverts, dont 270 contrats d’engagement (CESP). 534 postes intéressent les services de psychiatrie.

Parmi les spécialités médicales, la médecine générale arrive au premier rang des spécialités dotées de 3 388 postes à pourvoir (une hausse de 3% par rapport à 2021). Viennent ensuite la psychiatrie, avec 534 postes, soit 2 de plus qu’en 2021, puis l’anesthésie-réanimation. En troisième position, la médecine d’urgence se voit attribuer 483 postes, soit 9 de plus qu’en 2021.

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Edito : Autisme : des avancées mais encore beaucoup d’interrogations…

Vendredi, 29/07/2022

Madame, Monsieur,
Nous arrêtons la mise en ligne hebdomadaire de RT Flash jusqu'à la fin du mois d'Août.
A vous tous, nous souhaitons d'excellentes vacances très reposantes.
A Bientôt
Bien Cordialement
René TREGOUET
Sénateur Honoraire.
Rédacteur en Chef de RT Flash

Edito :

Je reviens cette semaine sur les dernières avancées concernant une maladie déroutante et insaisissable, qui est devenue un véritable défi de santé publique dans l'ensemble des pays développés, dont la France, l’autisme. Cette pathologie identifiée il y a 80 ans par le psychiatre Leo Kanner, s’exprime sous de multiples formes, regroupées dans ce que les médecins appellent « Les troubles du spectre de l’autisme » (TSA). Ces troubles, qui semblent liés à de multiples facteurs de nature différente (génétique, métaboliques, sociaux, affectifs, environnementaux) se manifestent au cours de la petite enfance et persistent à l’âge adulte. Selon l’Inserm, 700 000 personnes en France seraient touchées, à des degrés divers, par l’autisme, ce qui en ferait le troisième trouble psychiatrique derrière la dépression et les troubles bipolaires. A ce jour, il n’existe aucun traitement chimique ou pharmacologique qui permette de traiter l’autisme, mais il est possible, par des prises en charge appropriées et personnalisées, de rendre la vie plus supportable aux personnes autistes et d’améliorer leur qualité de vie. Une vaste étude suédoise publiée en 2016, et portant sur 25 000 personnes atteintes d’un TSA, a monté que celles-ci avaient une espérance de vie réduite en moyenne de 15 ans, par rapport à la population générale et présentaient un risque de suicide de 5 à 10 fois plus élevé que les personnes indemnes de ce trouble (Voir Cambridge Core).

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Un circuit de neurones au service des interactions sociales

Mercredi, 27/07/2022 

Un circuit de neurones au service des interactions sociales

L’existence d’un circuit de neurones, innervant la peau, et conçu pour favoriser les interactions avec d’autres individus, a été découvert par les chercheurs de l’Institut de génomique fonctionnelle (CNRS/Inserm/Université de Montpellier) et de l’Institut des maladies neurodégénératives (CNRS/Université de Bordeaux). Pour comprendre de quelle manière il détecte le toucher affectif, mais aussi comment il influence les interactions sociales, l’équipe de recherche a pour la première fois mis au point une méthode génétique permettant de créer ou d’inhiber, artificiellement, un ressenti de toucher plaisant chez la souris.

Les scientifiques ont alors pu observer que l’activation de ces neurones a pour conséquence d’inciter fortement les animaux à se toucher et donc à créer des liens sociaux entre eux. Inversement, l’altération, dès la naissance, du fonctionnement de ces neurones, provoque une baisse de l’attraction vers des contacts tactiles, et donc une diminution des interactions sociales dans le groupe. Ils expliquent comment des neurones, situés à la surface de la peau, sont responsables du caractère agréable du toucher.

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Les lentilles connectées de Mojo Vision disposent d’un prototype fonctionnel

Mardi, 26/07/2022 

Les lentilles connectées de Mojo Vision disposent d’un prototype fonctionnel

Selon l'entreprise, ses lentilles Mojo Lens sont équipées du plus petit écran d'images dynamiques à ce jour. La société américaine Mojo Vision a annoncé qu’un prototype de ses lentilles connectées était fonctionnel. Les Mojo Lens, de leur nom, veulent reproduire l’utilisation qui est faite des lunettes de réalité augmentée, mais de manière plus discrète. Le PDG de l’entreprise, Drew Perkins, pense que d’ici dix ans, ces lentilles pourraient être largement commercialisées et aider à la réalisation de tâches quotidiennes.

Depuis peu, les lunettes de réalité augmentée (AR) comme les Nreal Air de Nreal, font leur arrivée sur le marché. Malgré les prouesses technologiques qu’elles représentent en termes de miniaturisation électronique, elles restent très imposantes et voyantes par rapport à des lunettes classiques. Mojo Vision voudrait changer cela avec ses lentilles, les Mojo Lens, beaucoup plus discrètes.

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Le vaccin contre la grippe réduirait de 40 % le risque de maladie d’Alzheimer

Lundi, 25/07/2022 

Le vaccin contre la grippe réduirait de 40 % le risque de maladie d’Alzheimer

Des recherches réalisées par l’Université du Texas, à Houston, ont comparé l’incidence de la maladie d'Alzheimer entre des patients vaccinés et non vaccinés contre la grippe. Ainsi, 935 887 personnes ayant reçu le vaccin et le même nombre d’américains âgés de plus de 65 ans n’ayant pas reçu l’injection ont été étudiées.

Au total, et sur une durée de suivi de 4 ans, 5,1 % des patients vaccinés contre la grippe ont développé la maladie d'Alzheimer, contre 8,5 % pour les patients non vaccinés. « Nous avons constaté que la vaccination contre la grippe chez les personnes âgées réduit le risque de développer la maladie d'Alzheimer pendant plusieurs années. La force de cet effet protecteur augmentait avec le nombre d'années pendant lesquelles une personne recevait un vaccin annuel contre la grippe. Ainsi, le taux de développement de la maladie d'Alzheimer était le plus bas parmi ceux qui recevaient régulièrement le vaccin contre la grippe chaque année », a déclaré Avram S. Bukhbinder, auteur de l’étude. Les chercheurs doivent encore déterminer si la vaccination contre la grippe est aussi associée au taux de progression des symptômes chez les patients déjà atteints de démence.

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La HAS évalue la Stimulation magnétique transcrânienne dans le traitement de la dépression de l’adulte

Publié le 

Dans le cadre de l’évaluation des technologies de santé, la Haute Autorité de Santé (HAS) a évalué la balance bénéfice-risque de l’adjonction de la stimulation magnétique transcrânienne dans le traitement de la dépression résistante de l’adulte.

Sur une demande de la Caisse nationale de l’Assurance maladie datant de juin 2019, la HAS a inscrit à son programme de travail 2020 afin d’émettre un avis sur le bienfondé d’inscrire cet acte à la Classification Commune des Actes Médicaux (CCAM), conformément à l’article L. 162-1-7 du Code de la sécurité sociale, l’évaluation de l’acte de stimulation magnétique transcrânienne répétée (rTMS) dans le traitement de la dépression résistante chez l’adulte.


Autriche : menacée de mort par des antivax, une médecin très médiatique met fin à ses jours

Le 31 juillet 2022

Visage bien connu des Autrichiens, Lisa-Marie Kellermayr intervenait régulièrement sur les plateaux TV pour appeler la population à se faire vacciner, afin de lutter contre les formes graves de la maladie. 

Des manifestants contre les restrictions sanitaires et la politique de vaccination, à Vienne, le 11 décembre 2021. REUTERS/Lisi Niesner/File Photo
Des manifestants contre les restrictions sanitaires et la politique de vaccination, à Vienne, le 11 décembre 2021. REUTERS/Lisi Niesner/File Photo

Indignation en Autriche. Le corps de Lisa-Marie Kellermayr a été retrouvé sans vie dans son bureau de la région de la Haute-Autriche vendredi. Selon des confrères autrichiens et l’agence Reuters, une lettre justifiant les raisons de son suicide a été retrouvée près de la dépouille, ne laissant que peu de doutes sur les motivations d’une femme qui était à bout, harcelée sur les réseaux sociaux mais aussi physiquement. Aucune autopsie ne devrait être pratiquée.

La victime était un visage bien connu des Autrichiens depuis la survenue de la crise sanitaire. Régulièrement, Lisa-Marie Kellermayr intervenait sur les plateaux de télévision afin d’appeler le plus grand nombre à se faire vacciner contre le Covid-19. Un moyen efficace, rappelons-le, de lutter contre les formes graves de la maladie, qui a contribué à sauver de nombreuses vies à travers le monde.

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samedi 30 juillet 2022

Au CHU de Nîmes, une micro-forêt aux macro effets

   26 juillet 2022

Pour atténuer l'impact du changement climatique, une micro-forêt a été créée au CHU de Nîmes, parmi d'autres ailleurs dans la métropole de Nîmes. Des soignants du pôle psychiatrie et des membres du personnel ont mis la main à la pâte. Une opération éco-responsable montée en partenariat avec la Métropole, à laquelle des patients aussi participaient.

Planter une forêt sur un espace d’à peine 100 m2, ça peut sembler très petit. Cela revient à mettre en terre pas moins de 400 arbres, arbustes, plantes vivaces et aromatiques pour créer une forêt 30 fois plus dense, beaucoup plus riche en biodiversité qu’une plantation classique, et qui pousse aussi 10 fois plus vite.

Ce mini écosystème forestier s'inspire d'une méthode développée dans les années 70 par un botaniste japonais (Akira Miyawaki). Elle va créer une réserve de biodiversité et améliorer, entre autre, la qualité de l’air. Sur ce chantier, 70 professionnels du CHU de Nîmes, volontaires, se sont retroussé les manches, dont une douzaine de soignants et neuf patients, adultes et enfants, du service de psychiatrie polyvalente.


Violences envers les médecins : les psychiatres parmi les plus touchés

Publié le 

Le conseil national de l’Ordre des médecins publie les résultats de l’Observatoire de la sécurité des médecins pour l’année 2021. Après les généralistes les psychiatres figurent parmi les spécialités les plus touchées.

Après une année 2020 marqué par les confinements, 1 009 incidents ont été déclarés par des médecins en 2021. Ces incidents ont affecté des médecins partout où ils exercent : 51% d’entre eux ont eu lieu en centre-ville, 22% en banlieue, et 21% en milieu rural.

Parmi les spécialités, les médecins généralistes sont les plus touchés par ces incidents (61% des incidents rapportés, alors que les médecins généralistes représentent 43% du corps médical en activité). Les cardiologues, les psychiatres ou encore les ophtalmologues figurent également parmi les spécialités les plus touchées.

59 incidents avaient pour origine première la crise sanitaire, selon les médecins victimes : 35 concernaient un refus du respect des règles sanitaires ; 24 étaient le fait de patients opposés à la vaccination.

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Robert Zarader : « Nous sommes en plein dans une économie et une société du renoncement »

Publié le 29 juillet 2022

De l’abstention à l’abandon de droits sociaux souvent trop difficiles à obtenir ou aux démissions massives, la société française est à l’heure d’un retrait général inquiétant, analyse le communicant et économiste, dans une tribune au « Monde ». A tel point que notre vie politique pourrait en être bouleversée.

Dans la famille Marx, Karl aurait sans doute pu le dire, mais rendons à Thierry la paternité de la citation : « En matière d’alimentation, le low cost, c’est une économie du renoncement. Vous renoncez à la qualité en échange de petits prix, c’est mortifère. » Le diagnostic du cuisinier engagé est juste : nous sommes en plein dans une économie, dans une société du renoncement.

Je renonce, tu renonces, il renonce, nous renonçons… Individuel et collectif, le « grand renoncement » est partout. Dans l’accès aux droits : plus d’un tiers des allocataires potentiels du RSA renoncent à en bénéficier. Trop compliqué, trop bureaucratique, trop stigmatisant. Dans l’accès aux soins : un Français sur deux déclare avoir renoncé à un rendez-vous chez un médecin, généraliste ou spécialiste. Trop d’éloignement, dans le temps et dans l’espace, au sein de nos déserts médicaux.

Interview Crack à Paris : «Avant, on se battait une main attachée dans le dos, maintenant les deux le sont»

par Charles Delouche-Bertolasi  publié le 28 juillet 2022 

En parallèle des errements et des coups de menton politiques, professionnels de santé et experts de l’addiction tentent depuis des années d’accompagner les usagers de cette drogue. Florence Vorspan, psychiatre, œuvre à proximité de la salle de consommation à moindre risque.

Pour le nouveau préfet de police de Paris Laurent Nuñez, la mission est relevée. «Régler» la question du crack dans la capitale «d’ici un an», ordre de Gérald Darmanin. Mais face à cette volonté de résoudre à marche forcée un problème qui dure depuis plusieurs décennies, les professionnels du secteur se montrent circonspects. Notamment parce qu’à l’inverse des opiacés tels que l’héroïne, la morphine ou les opioïdes antidouleurs de synthèses comme le tramadol ou le fentanyl, il n’existe toujours aucune alternative ou médicament pour les stimulants tels que la cocaïne ou le crack. Dans son service de psychiatrie de l’hôpital Fernand-Widal, situé à proximité de la salle de consommation à moindre risque parisienne, Florence Vorspan voit défiler près de 1 000 patients par an, dont 250 personnes avec des problèmes liés au crack. A rebours des polémiques politiques et des problématiques de sécurité, cette médecin psychiatre est prudemment optimiste quant au projet du gouvernement et appelle surtout à davantage de moyens pour prendre en charge les usagers.

Marie, infirmière à MSF : "Ceux qui arrivent dans mon bureau sont des rescapés"

 

A son arrivée sur le territoire français, un mineur non accompagné doit se présenter à un bureau d’évaluation de la minorité. S’il est reconnu mineur, il est pris en charge par l’Aide Sociale à l’Enfance. Dans le cas contraire, il se retrouve à la rue. Ce sont ces jeunes dont s’occupe le Centre d’accueil pour mineurs isolés de Médecins Sans Frontières à Pantin, en Seine-Saint-Denis. 


Anti-manuel de développement personnel (1/5) Géraldine Mosna-Savoye: «On peut très bien glander devant Netflix et s’interroger en même temps sur comment s’accomplir»

par Clémence Mary  publié le 29 juillet 2022 

Pour la philosophe et journaliste, là où la philosophie questionne, le développement personnel prétend apporter une réponse en créant de nouvelles injonctions et en culpabilisant.

Qui n’a jamais déprimé un ­dimanche soir, parlé pour ne rien dire ou eu la flemme d’aller dormir ? De quoi ces «petits riens» sont-ils le signe et pourquoi ­toujours chercher à être au top ou à «mieux ­vivre» ? Depuis douze ans, la journaliste Géraldine Mosna-Savoye livre une philosophie du quotidien décomplexée sur France Culture, des Chemins de la philosophie, coproduits avec Adèle Van Reeth partie prendre les rênes de France Inter, à ses chroniques matinales plus récentes. Pour se libérer des injonctions culpabilisantes de la société ou des livres de développement personnel, une seule méthode selon elle : posons-nous les bonnes questions avant de chercher des réponses, propose cette passeuse exigeante mais pas excluante.

En quête d’une carte d’identité ou Promesse métaphysique d’une crème hydratante… la simple lecture des titres de ses chroniques donne le ton incisif et réjouissant de la quête de sens qu’elle ausculte. Après son Carnet de philo, pour triompher du quotidien(Michel Lafon, 2021), anti-manuel de développement personnel à podcaster plus qu’à lire, Géraldine Mosna-Savoye prépare un essai en forme d’éloge de la mollesse. Petite leçon de vie avec une décontractée du bulbe.

Comment la philosophie peut-elle aider à surmonter le quotidien ?

Ce qui m’intéresse, c’est moins ce qu’en disent les philosophes que leur méthode de pensée, qui permet de questionner des situations qu’on n’interroge pas habituellement. Et puis le quotidien renouvelle la discipline en proposant un point de départ familier, à l’opposé des vieux systèmes conceptuels plombant comme la Métaphysique ou l’Etre. Le contexte intellectuel a changé, avec l’affaiblissement de la psychanalyse qui était reine dans les 70-80, la crise de la raison que traduit l’interrogation sur les fondements de la science… Le quotidien a pris de l’importance avec la pandémie qui a renforcé les questionnements sur le sens de l’existence, et mené à un repli sur son environnement.

Bien-être Développement personnel, les doigts dans le zen


 


par Wassila Belhacine et Marie-Eve Lacasse   publié le 29 juillet 2022

Actualité anxiogène, post-Covid, pouvoir d’achat… les Français n’ont pas le moral. Un pessimisme ambiant qui favorise l’industrie du bien-être et, avec elle, l’apparition de coachs ciblant les plus jeunes via les réseaux sociaux.

C’est bien connu, la France va mal. Et l’Insee le confirme : en 2021, lassées par les restrictions sanitaires et les difficultés économiques (qui se sont confirmées depuis), les personnes de 16 ans ou plus ont noté à 6,8 sur 10 la vie qu’elles mènent. C’est le niveau le plus bas depuis 2010. Le malheur des uns profite à toute une industrie du bien-être. Unie sous la bannière du développement personnel – terme à la définition floue qui convoque aussi bien la philosophie antique, la psychologie que la sagesse populaire – elle propose d’apprendre à mieux gérer ses émotions ou à optimiser son potentiel avec un vaste panel de solutions : coaching en entreprise, méditation en pleine conscience, conseil personnalisé en matière de séduction ou de business… Difficile de mesurer avec précision la croissance du secteur. Seule certitude, confirmée par la Fédération internationale des coachs : le nombre de personnes qui font profession de cet accompagnement individuel et collectif, qui avait déjà augmenté de 33 % entre 2015 et 2019, continue de croître.

jeudi 28 juillet 2022

Le manque de moyens consacrés aux infirmiers a un impact direct sur la mortalité des patients aux soins intensifs

Par Sophie Mergen   26 juil. 2022 

BELGIQUE

C'est le constat interpellant que dressent plusieurs chercheurs belges, suite à une vaste étude menée dans dix-sept hôpitaux du pays.

En filigrane, cette question : le montant investi par les hôpitaux dans leurs infirmiers a-t-il un impact sur la santé des patients? 

Durant un an, des chercheurs ont passé à la loupe pas moins de 18 000 séjours hospitaliers en soins intensifs, en comparant les hôpitaux qui investissent beaucoup dans leurs ressources infirmières à ceux qui investissent peu. 

Les résultats sont sans appel: les hôpitaux qui dépensent le plus d'argent pour leurs infirmiers affichent un taux de mortalité significativement plus bas. Ce taux de mortalité chute même de 20% par rapport aux hôpitaux qui consacrent peu d'argent à leurs ressources infirmières.

C'est un message fort adressé à nos hôpitaux et nos politiques

A l'origine de l'étude, un collectif de chercheurs belges emmené par Arnaud Bruyneel, infirmier spécialisé en soins intensifs et doctorant en Santé publique à l'Université Libre de Bruxelles. "Plus le budget consacré aux infirmiers est important, plus l'hôpital peut engager, et plus le nombre d'équivalents temps plein par patient est donc élevé" explique-t-il. "On peut aussi supposer que là où le budget est le plus important, les infirmiers sont plus qualifiés, plus spécialisés et plus expérimentés, ce qui explique qu'ils coûtent plus cher à l'hôpital". 

Premier enseignement: moins il y a d'infirmiers par patient, plus le taux de mortalité est important. Cette étude vient donc confirmer d'autres études internationales, publiées dans des revues prestigieuses comme The Lancet. Ces études démontraient déjà que chaque patient ajouté à une infirmière augmentait de 7% le risque de mortalité. 

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À Rennes, de la musique lyrique pour déstigmatiser la psychiatrie



Publié le 

« Cette musique franchit toutes les carapaces de l’âme humaine, elle me transporte », s’enthousiasme Gérard, patient amateur de chants lyriques et bénévole. Mardi 26 juillet 2022, la compagnie BarokOpera a fait halte dans la cour d’honneur du Centre hospitalier Guillaume-Régnier (CHGR), à Rennes (Ille-et-Vilaine), dans le cadre des opéras d’été de Dinard. Cette représentation qui est devenue un rendez-vous attendu par tous s’inscrit dans le projet de l’établissement, porté par le Centre socio thérapeutique et culturel du CHGR.

 

Expertise en psychiatrie légale : les délais s’accumulent à Pinel

VIATKA SUNDBORG
La Tribune

26 juillet 2022

QUEBEC

Le Windsorois Dany Côté a plaidé coupable il y a plus d’un an à des accusations d’actions indécentes, d’exhibitionnisme et de possession de pornographie juvénile. Malgré ses aveux et un récent retour en cour, il n’y a encore aucune sentence prononcée à ce jour dans ce dossier.

La raison de cet important délai ? L’explosion des demandes d’expertise ainsi que la pénurie de main-d'œuvre qui frappe l’Institut national de psychiatrie légale Philippe-Pinel.

Chaque année, c’est plus de 1 500 demandes d’expertise qui sont acheminées à l’institut. «Les évaluations quant à l’aptitude à comparaitre d’un individu ou sa responsabilité criminelle sont certainement parmi les demandes les plus fréquentes et les plus connues du public», explique le Dr Mathieu Dufour, psychiatre légiste et chef de département de psychiatrie à l’Institut national de psychiatrie légale Philippe-Pinel à Montréal.

Dans le cas de Dany Côté, c’est un rapport quant au statut de délinquant à contrôler qui est attendu. La sentence du Windsorois devrait être prononcée en septembre prochain, moment où le tribunal a fixé l’audience de l’accusé. L’homme est détenu depuis son arrestation en février 2021.  

En termes de délais, les experts en psychiatrie légale ont jusqu’à cinq jours ouvrables pour déterminer l’aptitude à comparaitre d’un individu à savoir si celui-ci peut psychologiquement subir son procès. Pour ce qui est de la responsabilité criminelle d’un individu face à un crime qu’il a commis, l’institut national Philippe-Pinel dispose de 30 jours ouvrables pour réaliser cette analyse.

Ces rapports sont nécessaires au tribunal pour que celui-ci puisse imposer une peine juste et individualisée telle que le prescrit le Code criminel du Canada. «Certains examens sont plus complexes à réaliser ce qui explique la tolérance de la Cour et les délais plus longs», précise le Dr Dufour. 

 Depuis un an, Dany Côté attend sa sentence, mais les délais quant à la confection des rapports à l’Institut national de psychiatrie légale Philippe-Pinel semblent s’éterniser.

Depuis un an, Dany Côté attend sa sentence, mais les délais quant à la confection des rapports à l’Institut national de psychiatrie légale Philippe-Pinel semblent s’éterniser.

Des demandes en forte hausse

Bien que le nombre de patients qui doit être évalué à l’Institut national de psychiatrie légale Philippe-Pinel soit déjà considérable, ce nombre ne cesse de gripper. «Cette année, c’est plus de 70 demandes d’évaluation complexe que nous devons faire. Si l’on compare ce même chiffre à celui d’il y a quelques années, ça a presque doublé», souligne le Dr Mathieu Dufour.

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Polémiques Soupçons de fraudes, médicament à l’efficacité douteuse : la recherche sur Alzheimer dans la tourmente

par Olivier Monod.   publié le 27 juillet 2022 à

Des soupçons de fraude jettent le discrédit sur des résultats de recherche sur la maladie d’Alzheimer. Un chercheur français est impliqué et le développement d’un médicament remis en cause.

Appât du gain, espoir des patients et de leurs familles, hypothèses concurrentes et ambitions personnelles, ce cocktail détonant semble avoir fait complètement déraper une partie de la recherche sur la maladie d’Alzheimer. Dernier rebondissement en date, jeudi dernier, la très sérieuse revue Science publie une enquête sur de possibles fraudes scientifiques dans le domaine. De quoi «menacer une théorie dominante de la maladie», rien de moins, selon la revue. De quoi assurément alimenter les discussions lors de la conférence internationale sur la maladie qui se tient à San Diego du 31 juillet au 4 août.