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vendredi 1 mai 2020

"Je suis le Covid" : des psychiatres face aux "pathologies du confinement"

Ne ratez plus jamais l'actualité économique et technologique - L ...

AFP01/05/2020

Depuis le confinement, des psychiatres de Seine-Saint-Denis voient arriver à l'hôpital des jeunes sans antécédents atteints de "bouffées délirantes aiguës", des profils auxquels ces soignants "ne s'attendaient pas du tout" ( AFP / Christophe ARCHAMBAULT )
Depuis le confinement, des psychiatres de Seine-Saint-Denis voient arriver à l'hôpital des jeunes sans antécédents atteints de "bouffées délirantes aiguës", des profils auxquels ces soignants "ne s'attendaient pas du tout" ( AFP / Christophe ARCHAMBAULT )

"Je suis le Covid" : depuis le confinement, des psychiatres de Seine-Saint-Denis voient arriver à l'hôpital des jeunes sans antécédents atteints de "bouffées délirantes aiguës", des profils auxquels ces soignants "ne s'attendaient pas du tout". 

Il y a ceux qui clament "avoir trouvé le traitement contre le coronavirus", ceux qui pensent que "tout est de leur faute", ceux qui "partent dans des délires messianiques". Et ceux qui affirment carrément "être le virus".
"En psychiatrie, on appelle cela un +coup de tonnerre dans un ciel bleu+ : il s'agit de gens qui fonctionnaient très bien et décompensent tout d'un coup. Leurs proches expliquent ne plus les reconnaître", décrit Marie-Christine Beaucousin, chef d'un des 18 pôles à l'hôpital psychiatrique de Ville-Evrard, qui couvre 80% de la Seine-Saint-Denis, département d'Ile-de-France parmi les plus touchés par l'épidémie. 
Fin mars, l'hôpital s'est totalement réorganisé pour éviter la propagation du virus. Le pôle d'Aubervilliers, dirigé par le docteur Beaucousin, est devenu une unité "sas" où sont accueillis des patients pendant 5 à 7 jours, le temps de s'assurer qu'il ne sont pas contaminés. Pendant cette période, ils sont en chambre, sans droit de sortie.
Pour les soignants, c'est un poste d'observation inédit qui s'est ainsi créé, apportant son lot de "surprises".

"Le confinement a joué un effet contenant. Mais, pendant ce temps, ça a chauffé sous la cocotte", explique Antoine Zuber, psychiatre en ville à Paris ( AFP / Christophe ARCHAMBAULT )
"Le confinement a joué un effet contenant. Mais, pendant ce temps, ça a chauffé sous la cocotte", explique Antoine Zuber, psychiatre en ville à Paris ( AFP / Christophe ARCHAMBAULT )

«Est-il si difficile en médecine de dire "je ne sais pas" ?»

Par Christian Lehmann, médecin et écrivain — 
Dans une unité Covid-19 de l'hôpital franco-britannique de Levallois-Perret.
Dans une unité Covid-19 de l'hôpital franco-britannique de Levallois-Perret. Photo Benoît Tessier. Reuters


Christian Lehmann est écrivain et médecin dans les Yvelines. Pour «Libération», il tient la chronique quotidienne d'une société sous cloche à l'heure du coronavirus.

« La notion de “vocation” des soignants a souvent justifié des conditions de travail dégradées »

Les conditions de vie et de travail en Ehpad trouvent leur origine dans l’histoire de l’économie charitable du XIXe siècle, explique l’historienne Mathilde Rossigneux-Méheust, spécialiste de la vieillesse, dans un entretien au « Monde ».
Propos recueillis par  Publié le 1er mai 2020
Entretien. Mathilde Rossigneux-Méheust est historienne, chercheuse au Laboratoire de recherche historique Rhône-Alpes (Larhra) et à l’université Lyon-II. Elle est l’auteure de Vies d’hospice. Vieillir et mourir en institution au XIXe siècle (Champ Vallon, 2018) et a codirigéun numéro spécial sur « Le travail du care » de la revue historique Clio. Femmes, Genre, Histoire, paru en septembre 2019.

Dans quel contexte les premiers établissements pour personnes âgées ont-ils été créés au XIXe siècle ?

Leur création s’inscrit dans un grand élan philanthropique qui vise à apporter une protection économique à des individus pour lesquels l’Etat social n’en prévoit pas encore. Parmi les pensionnaires, 80 % n’ont pas les moyens de pourvoir à leur survie économique. Il s’invente là une nouvelle façon de vieillir, fondée sur une double dynamique de regroupement et de mise à l’écart de la société, qui perdure aujourd’hui dans les Ehpad.
Les hospices sont plutôt perçus à cette époque comme des lieux de déclassement social. Il y règne une logique disciplinaire héritée d’une longue tradition des lieux d’enfermement pour pauvres, et leur médicalisation reste très limitée. Pour autant, et notamment parce que les pensionnaires n’y arrivent pas malades, les hospices de l’époque ne sont pas des mouroirs comme on l’imagine trop souvent.

Quelles sont les conditions de travail du personnel de ces établissements ?

A l’exception du personnel religieux féminin, qui forme une partie importante de l’encadrement jusqu’à la fin du XIXe siècle, les directions sont confrontées à de grosses difficultés de recrutement. Ceux qu’on appelle les filles et garçons de salle, qui s’occupent des pensionnaires au quotidien, ont des conditions de travail dures, qui rendent ces fonctions peu attractives. La majorité sont issus des classes populaires, peu payés et soumis à des règles ultra-coercitives, proches de celles imposées aux résidents.

Le souci de l’autre, un retour de l’éthique du « care »

Par Claire Legros  Publié le 1er mai 2020


ENQUÊTE L’épidémie de Covid-19 a mis en lumière l’ensemble des métiers qui répondent à des besoins essentiels. Depuis trente ans, les recherches féministes sur la capacité à prendre soin d’autrui n’ont eu de cesse de faire reconnaître ce travail invisible et les valeurs qui l’accompagnent.

C’est devenu un rituel fédérateur. Chaque soir à 20 heures, les soignants sont applaudis aux fenêtres. Sur les poubelles, des messages remercient les éboueurs de travailler malgré le danger. Les personnels des Ehpad sont fêtés en héros, de même que les caissières des supermarchés et les agents de sécurité. Hier invisibles, tous ces métiers font l’objet dans l’opinion d’une reconnaissance inédite, comme s’il fallait une catastrophe sanitaire pour révéler combien ils sont indispensables à la vie quotidienne.

La crise sanitaire « décape notre regard, rend visible une réalité habituellement tissée dans l’ordinaire de nos vies », constate Pascale Molinier, chercheuse en psychologie sociale, auteure de Le Care monde. Trois essais de psychologie morale (Lyon, ENS Editions, 2018). Pour la philosophe Sandra Laugier, codirectrice de l’ouvrage Le Souci des autres, éthique et politique du care (Editions de l’EHESS, 2005), « le fait que des individus s’occupent d’autres, s’en soucient et ainsi veillent au fonctionnement ordinaire du monde, tout cela va de soi en temps normal, on ne le voit pas. Il y a quelque chose d’extrêmement nouveau dans le fait de prêter attention aux personnes dont on tenait pour acquis qu’elles étaient là pour servir, et dont la fonction apparaît aujourd’hui comme centrale dans le fonctionnement de nos sociétés ».

L’histoire des soins : une histoire de femmes ?

par   

Repéré sur France Culture, l’interview de l'historienne Nathalie Sage-Pranchèresur la question suivante : "l’histoire des soins est-elle une histoire de femmes ?" Cette interrogation et les réponses qui lui sont données prêtent au partage et à la poursuite de l’argumentation à l’heure de la pandémie mondiale au COVID19 où l’on parle le plus souvent des soignants au féminin et où le mot "infirmière" n’a jamais autant été utilisé par les medias. Mais ce vocabulaire, encore très genré, ne sert pas vraiment la reconnaissance professionnelle attendue, celle qui place le mot compétence avant celui de bienveillance...
femme, infirmière, histoire
Pour Nathalie Sage-Pranchère, utiliser aujourd’hui encore un vocabulaire genré montre sans doute là "une volonté de faire perdurer une image des femmes comme dévouées à soulager la souffrance, tandis que la figure du médecin va être tirée du côté du héros, de la recherche, de l'action..."
Alors oui, bien sûr, une première constatation comme une évidence. Les acteurs du care sont très majoritairement des actrices. Qui administre des soins aux bébés, aux personnes âgées et en perte d’autonomie dans les familles ? Qui s’occupe des patients, dans les hôpitaux, dans les Ehpad, en ville ? Qui assure le maintien à domicile et les soins portés aux plus vulnérables ? Le plus souvent ce sont des femmes, des soignantes, des aidantes… Les femmes auraient-elles des aptitudes naturelles pour assister les plus fragilisés de notre société ? Seraient-elles plus naturellement capables d’empathie, de sollicitude, de bienveillance que les hommes ? Auraient-elles des aptitudes innées dans ce domaine ? Ce que l’on observe sur le terrain porterait à le croire si l’on s’en tient à leur seule représentativité, mais il n’en n’est rien. Les hommes "soignants", moins de 20 % encore aujourd’hui pour les infirmiers, par exemple, sont tout aussi porteurs de belles valeurs et de compétences dans le prendre soin.

Alors, quel intérêt devons-nous porter aux hommes soignants qui, entre autres, investissent la profession infirmière aujourd’hui, tout comme hier, s’interrogent Bernard Roy, Dave Holmes et Vincent Chouinard. Pourquoi faut-il s’intéresser particulièrement à eux? Parce qu’ils ont investi une profession historiquement et profondément inscrite dans le féminin et qu’ils contribuent, entre autres, au souhait de dégenrer les soins infirmiers. Cette dégenrisation contribuerait à ouvrir une irrémédiable et essentielle brèche dans le mur du sexisme.


Covid-19 : la plateforme d'aide SPS note une croissance de la souffrance des soignants, « anxieux » et « angoissés»

PAR 
LOAN TRANTHIMY - 
 
PUBLIÉ LE 30/04/2020

Crédit photo : PHANIE
Depuis l’épidémie et le confinement, les soignants sont mis à rude épreuve. Pour les accompagner sur le plan psychologique, l’association SPS (Soins aux professionnels de santé) reconnue d’intérêt général propose depuis fin 2016 une plateforme d’écoute 24 heures/24 et 7 jours sur 7 avec un numéro vert (0 805 23 23 36) et une appli mobile. Derrière le téléphone, entre 150 et 200 psychologues cliniciens évaluent la souffrance des appelants qui sont ensuite orientés vers le réseau national du risque psychosocial composé de près de 1 000 psychologues, médecins généralistes et psychiatres.

Des professionnels de santé lancent un appel à un mouvement populaire



30 avril 2020




330 soignants et soignantes appellent dans une tribune publiée ce jeudi 30 avril à « construire un mouvement populaire ». Intitulée « Bas les masques ! », la tribune est diffusée conjointement par plusieurs médias indépendants : Bastamag, Médiapart, Politis, Lundi Matin, Rapports de Force, Contretemps.

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Documentaires «Aliénations» et «Contre-pouvoirs»: A travers le regard de Malek Bensmail

La Presse de Tunisie

Par Haithem Haouel Publié sur 30/04/2020



Le réalisateur et documentariste algérien Malek Bensmail a mis en ligne une grande partie de sa filmographie, disponible jusqu’à fin avril. « Aliénations » (2004) et « Contre-pouvoirs » (2015) enferment le spectateur dans un asile psychiatrique et dans les locaux existants et en devenir du journal algérien indépendant et quotidien El Watan. Isolement spatial déroutant avec une équipe de journalistes et de médecins psychiatres pour mieux comprendre les failles de la société algérienne.
«Aliénations»: Ô grands maux de l’âme
D’une durée d’1 heure 50, Malek Bensmail nous plonge dans le quotidien de patients en psychiatrie, internés dans un asile, celui de Constantine et suivis de très près par une équipe de psychiatres dévoués. A travers ce quotidien haletant et difficile, le réalisateur tente de mettre en exergue les souffrances des Algériens : leurs angoisses, leur fragilité et les différents problèmes socioéconomiques qui les rongent. Les incertitudes religieuses et les conflits familiaux y sont grandement présents. La société algérienne, déjà aux prises à des bouleversements politiques et historiques d’ampleur, vit comme cloîtrée, figée dans le temps. Elle étouffe, paraît agonisante dans le récit de vie de chacun et chacune de ces patient.es. Bien que le documentaire soit à caractère scientifique, le religieux a occupé un axe important pendant le film. L’Algérie, étant fortement conservatrice, et Constantine encore plus religieuse, Malek Bensmail n’a pas manqué d’épingler les Djinns et leur fort impact spirituel, fortement pris en compte, y compris par les médecins psychiatres pendant la prise en charge des malades.

Coronavirus - “Ne les oubliez pas” : le cri d’alerte d’une infirmière en psychiatrie, inquiète pour ses patients

vidéo : Jingle - Grand Est - France 3 (2018)
Par Carine Feix  Publié le 02/05/2020 

Elle travaille en psychiatrie dans un hôpital alsacien : cette infirmière qui préfère rester anonyme accueille des malades atteints de troubles psychiatriques et positifs au coronavirus covid19. Elle s'inquiète pour ses patients, qu'ils soit atteint du virus ou confinés chez eux.

"En psychiatrie, on est un peu le parent pauvre de la médecine." Cette phrase, l’infirmière qui m’a contactée la répète plusieurs fois au téléphone. Elle préfère rester anonyme, mais souhaite raconter son histoire et ses inquiétudes. Ses inquiétudes vis-à-vis des patients dans la petite unité covid19 où elle travaille, dans un hôpital psychiatrique alsacien. Ses appréhensions face à "l’après". Mais surtout, sa frustration de ne pas entendre les médias évoquer la psychiatrie, alors que se sont succédé les reportages dans les services d’urgences et les Ehpad, au début du confinement. "Avec les collègues, on s’est même demandé si on allait bien toucher la prime promise aux soignants", dit-elle. 
 

Des patients renvoyés seuls chez eux

Elle raconte : "Quand l’unité covid s’est mise en place à l’hôpital, il a fallu renvoyer de nombreux patients chez eux. Schizophrénie, troubles bipolaires, dépression, toutes pathologies confondues. Des patients stabilisés, mais qui restent tout seuls chez eux et ne comprennent pas toujours ce qui se passe. On les voit parfois se balader dans la rue. Et je doute qu’ils saisissent l’importance des gestes barrières..."
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Accueil

Damien Robert  30 Avril 2020

BELGIQUE

Avec les maisons de repos, les hôpitaux psychiatriques, les établissements pour handicapés et les maisons de soins psychiatriques font partie des institutions avec des patients fragiles qui devraient être particulièrement protégées contre le virus. Ce n'est pourtant pas le cas. Dans ces institutions, la détresse et le dénuement pour faire face à la crise sont forts. Et l'action la plus visible des gouvernements, c'est leur absence.


Les pédopsychiatres se manifestent contre les crises que traverse leur discipline




Soumise à un manque de moyens et à une démographie vieillissante, la pédopsychiatrie fait part de ses rêves pour être revitalisée après l'épidémie et rappelle sa mobilisation pour les patients et les soignants.

Si le Covid-19 touche principalement les adultes, les effets collatéraux de son épidémie atteignent également la pédopsychiatrie. L'Association des psychiatres de secteur infanto-juvénile (API) met en exergue, dans un manifeste (à télécharger ci-dessous), la "crise chronique" et la "crise aiguë" qu'elle traverse. "Nous avons des choses à dire sur ce qui se passe maintenant dans nos services et en profitons pour dire ce qui ne va pas et ce que nous souhaitons en osant rêver", résume Christophe Libert, le président de l'API et praticien au service de pédopsychiatrie universitaire de Créteil (Val-de-Marne).

Une démographie vieillissante

La crise chronique se traduit notamment par un manque de moyens alloués à la pédopsychiatrie, qui entraîne des fermetures de sites. "La psychiatrie est la dernière roue du carrosse budgétaire et la pédopsychiatrie n'obtient que la dernière part", avance Christophe Libert. Les vacances de postes sont également légion, avec des effets plus sensibles pour les établissements médico-sociaux que sanitaires. "En institut médico-éducatif, si le poste n'est pas pourvu, il n'y a pas de pédopsychiatre. À l'hôpital, si vous avez sept praticiens sur les dix postes, vous pouvez répartir le travail", poursuit le président de l'API en rappelant que les emplois du temps sont susceptibles d'être très éclatés en sanitaire et médico-social.


Les philosophes face à la maladie 4 ÉPISODES (4 DISPONIBLES)


TOUS LES ÉPISODES
58 MIN
LE 27/04/2020
Comment Michel de Montaigne aurait-il vécu et pensé la crise du covid ? Lui pour qui la santé est un bien, peut-être suprême, mais non une valeur devant...
58 MIN
LE 28/04/2020
En 1943, le philosophe Georges Canguilhem affirme : “La santé, c’est le luxe de tomber malade et de pouvoir s’en relever”. La santé et la maladie seraient-elles...

jeudi 30 avril 2020

Évaluation régionale de l’effet du confinement au 11 mai

Univadis


Caroline Guignot  27 avril 2020

Messages principaux

Selon la modélisation réalisée par des chercheurs de l’Inria et de l’Inserm, la proportion de personnes infectées pourrait représenter, selon les régions, entre 2,0 et 5,9% de la population. Selon les différentes projections, un rebond pourrait avoir lieu entre juin et début août.
Une équipe bordelaise de chercheurs de l’Inria et de l’Inserm ont conduit une modélisation de l’épidémie de COVID-19 en France en utilisant un modèle statistique spécifique, permettant de prendre en considération la dimension régionale. Leurs résultats sont accessibles sur le site MedRxiv (non relues par les pairs, dont l’interprétation nécessite d’extrêmes précautions).

Coronavirus : « Les réanimateurs souffrent de la disparition du temps de soin »

A l’épuisement des soignants lié à l’épidémie, s’ajoutent la souffrance de la disparition du lien au patient et la difficulté de communiquer avec les familles, témoignent Jean-Paul Mira, Marie Rose Moro et Antoine Périer, médecins à l’hôpital Cochin.

Publié le 29 avril 2020

Tribune. Avec la crise sanitaire liée au Covid-19, les soignants s’efforcent de faire face à l’urgence, de traiter la maladie, mais ils ne peuvent plus prendre le temps des soins. Ceux qui travaillent en réanimation sont en état d’épuisement. Aux facteurs classiques habituellement reconnus pour expliquer le burn-out des soignants dans cette spécialité, s’ajoutent ceux spécifiques liés à la situation actuelle.

Stress professionnel considérable

Nécessaire, le confinement pèse de façon importante comme élément aggravant. Tous les personnels de soins critiques, en première ligne de la pandémie, vivent un stress professionnel considérable lié à la suractivité, à la gravité des cas, mais également aux effets psychologiques et psychiques du confinement qui limite les activités et les contacts sociaux. Beaucoup se trouvent ainsi privés des régulateurs importants qui évitent l’envahissement de l’esprit par les situations cliniques et les angoisses associées : états critiques de certains patients, parfois décès. Pour ces soignants, aux salaires modestes, qui travaillent douze heures, les trajets hôpital-domicile sont parfois considérablement allongés et le confinement vécu difficilement dans des espaces exigus, notamment à Paris et en Ile-de-France.
Mais ce qui ressort de façon encore plus évidente dans les conversations avec les personnels les plus en souffrance, c’est la disparition du temps des soins. Celle-ci donne un sentiment de déshumanisation des actes, de par l’exigence d’efficacité dans ce contexte de surcharge de l’activité et d’angoisse de contamination. Le temps d’échange avec les familles est réduit drastiquement puisqu’elles ne peuvent plus venir voir leur proche hospitalisé. Le temps de communication, de contacts et de soins corporels aux patients, se dérobe du fait de la charge de travail et de la gravité des cas. En outre, le caractère homogène de la pathologie Covid-19, rendant les patients « semblables » et la prise en charge technique répétitive, empêche l’individualisation des soins en fonction du terrain.

Déconfinement En avant, masques !

Résiliation à tout moment : UFC-Que Choisir veut aller plus loin
Publié le : 29/04/2020 

Déconfinement En avant, masques !


À deux semaines du début du déconfinement, le gouvernement promet des masques « grand public ». Disponibilité, tarifs, lieux d’achat, types de masques disponibles… Décryptage.

La question ne fait plus débat. Le 11 mai, quand le déconfinement commencera, il vaudra mieux, pour éviter un rebond trop fort de l’épidémie de Covid-19, porter un masque. Surtout dans les transports en commun ou dans les grandes surfaces, où la distanciation sociale est difficile à respecter. Encore faudra-t-il pouvoir s’en procurer. Lors d’un point presse lundi, Agnès Pannier-Runacher, secrétaire d’État auprès du ministre de l’Économie et des Finances, s’est montrée rassurante. Dans les semaines à venir, des millions de masques « grand public » seront disponibles à l’achat, dans les pharmacies et bureaux de tabac dans un premier temps. Les intentions de la grande distribution sont attendues.