Souffrant de troubles bipolaires, Emmanuel Urbu a vécu dix ans d’errance chaotique, puis quinze ans de traitement, dix-huit ans de suivi psychiatrique et douze ans de psychothérapie. Aujourd’hui, il se dit rétabli et vit sans médicament.
Faut-il y voir simplement une habitude à la française sur la carrière de nos hauts fonctionnaires ? Dans le monde de la santé, les nominations de Georges-François Leclerc au poste de directeur de cabinet de la ministre Catherine Vautrin, et quelques jours plus tard de Yann Bubien comme adjoint – mais aussi, semble-t-il, comme futur directeur de cabinet de la ministre déléguée à la Santé –, sont néanmoins symptomatiques de la trajectoire de ces hauts fonctionnaires qui poursuivent leurs carrières quelles que soient leurs réussites – ou leurs échecs – à leurs postes précédents.
Commençons par Georges-François Leclerc. L’homme est réputé avoir de la poigne. Et des convictions. C’est un préfet. Directeur de cabinet de 2007 à 2009 de Roselyne Bachelot, alors ministre de la Santé, il va contribuer à l’élaboration et à l’adoption de la loi HPST (hôpital, patients, santé, et territoires), loi qui a certes créé les agences régionales de santé (ARS), mais qui va réformer l’hôpital public, l’entraînant dans une pente catastrophique. Petit retour en arrière pour nous souvenir du refrain qui présidait alors à la loi : «L’hôpital a besoin d’un patron.» L’histoire a retenu que c’est lors d’un déplacement à Neufchateau (Vosges), le 17 avril 2008, que Nicolas Sarkozy, alors président de la République, avait lancé ladite réforme. «La gouvernance de l’hôpital public doit être réformée, avait-il expliqué. […] Il faut à l’hôpital public un patron et un seul. Ce patron, c’est le directeur. Cela ne veut pas dire qu’il agit seul. Cela ne signifie pas qu’il peut ignorer la réalité médicale dans ses décisions. Lui qui n’est pas un médecin, mais il faut bien qu’il y ait quelqu’un qui décide et qui assume ses responsabilités. […] C’est ce que nous attendons d’un directeur d’hôpital.»