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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.
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Peggy Robert, Daniel Quérin • Publié le 9 décembre 2023
Dépression, stress, anxiété, suicides, automutilation. Les spécialistes de la santé mentale étaient réunis ce vendredi au Macte à Pointe-à-Pître pour le 1er Congrès Caribéen sur la santé mentale. Initialement prévu en octobre, il a été reporté en raison du passage de la tempête Tammy. Cuba, la République Dominicaine, la Jamaïque, Trinidad et Tobago et bien sûr la Martinique, la Guyane et la Guadeloupe... Au total, une douzaine de pays y étaient représentés.
Dimanche 10 décembre 2023
Provenant du podcast
Claude Lévi-Strauss, Jean Malaurie, Georges Balandier et Robert Jaulin sont les invités du quatrième volet d’une série sur la naissance des civilisations. Ils sont les acteurs d'une ethnologie moderne et nous apportent leur éclairage sur la vie des sociétés primitives qu'ils ont appris à observer.
Avec
Claude Lévi-Strauss Anthropologue et ethnologue français
Jean Malaurie Ethnologue, géographe spécialisé en géomorphologie, directeur et fondateur de la collection Terre Humaine
Georges Balandier
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par Didier Arnaud publié le 14 décembre 2012
D'abord une image. Celle d'une jambe qui se tend vers un corps qui s'efface. Elle est extraite d'une vidéo, sans son, où l'on devine un quai (station Gare de Lyon à Paris), un train (le RER A), la même jambe et un dos qui se plie, jusqu'à disparaître du champ. La jambe, c'est celle d'Ahmed Konkobo, 29 ans, qui pousse sur le rail Subramaniam Rasalingam, 52 ans, agent de nettoyage d'origine sri-lankaise. Cette semaine à la cour d'assises de Paris, Konkobo était jugé pour homicide volontaire. Son procès fait partie de ceux que l'histoire des sous-sols parisiens appelle les «pousseurs du métro». Jeudi soir, il a été condamné à seize ans de réclusion criminelle, assorti d'une obligation de soins, puis d'un suivi sociojudiciaire de quinze ans.
Le 2 avril 2010, à 5 h 45, Rasa, surnommé «Nounours» par ses collègues, tant il est gentil, poli et généreux, attend le RER qui doit le conduire à son travail. Il croise Ahmed, qui dit-il, l'a pris pour un autre, un type qui lui ressemble («il est noir comme lui», affirmera Ahmed) avec lequel il s'était bagarré quelques minutes auparavant, pour «un mauvais regard». Ahmed, l'instruction le montrera, dit qu'il a des problèmes avec les Indiens et les Pakistanais, et les Noirs, en général. Noir ? Pourtant, Ahmed l'est aussi.
Marchepied. Ce matin-là, il n'est pas dans son état normal. Il a déjà avalé deux ou trois bières à 2,50 euros, qui titrent 11,6 degrés.
Lundi 4 décembre 2023
Comment les jeunes garçons apprennent-ils les codes de leur genre ?
Avec
Pauline Ferrari Journaliste indépendante
Laurent Metterie Réalisateur, producteur
Anne-Laure Bondoux Autrice
Comment les adolescents s'éduquent-ils à leur genre aujourd’hui ? Sont-ils différents des générations précédentes et en quoi ? Six ans après #Me Too, à une époque où le féminisme, la dénonciation des inégalités et des violences que subissent les femmes et les filles sont le sujet de tant de débats, de livres et de films…. quelles idées sur le genre, le sexe, l’amour et la domination ont fait leur chemin dans la tête des garçons ? Avons-nous affaire à une génération plus consciente, ou plus crispée ?
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04/12/2023
Le syndicat représentatif des infirmières libérales, Convergence infirmière, a mené une enquête* sur les difficultés liées à l’exercice du métier. Les résultats**, rendus publics en novembre, confirment la nécessité, pour Ghislaine Sicre, la présidente, de faire reconnaître la pénibilité du métier.
76.89 % des infirmières libérales (idel) ayant répondu à l’enquête se considèrent comme fatiguées, déprimées ou en burn-out en raison de leur activité professionnelle. Elles sont même 36.67 % à prendre un traitement médicamenteux (problématiques physiques ou psychologiques) pour cette raison. 54 % sont stressées ou angoissées à l’idée d’aller travailler. D’ailleurs, 62 % révèlent avoir subi des menaces ou des violences physiques dans le cadre de leur travail et 22.5 % des violences à caractère sexuel. 53 % estiment ainsi que leur activité entraîne des répercussions sur le bien-être de leurs enfants, et 46.2 % qu’elle est à l’origine de conflits familiaux.
Yann Thompson - Envoyé spécial à Ploubezre (Côtes-d'Armor)
Publié
Il a fait une promesse à sa femme et à ses enfants : vivre jusqu'à Noël. S'accrocher encore quelques semaines, "et après, on verra". Philippe Bail, 72 ans, est atteint de la maladie de Charcot, une pathologie incurable qui affecte les muscles et qui mène vers une mort par asphyxie. Ses jambes ne répondent plus, ses bras à peine. Sa cage thoracique est presque figée. Ses yeux bleus, son sourire et ses paroles résistent encore. Sa vie ne tient plus qu'à un tuyau, celui de son appareil de ventilation, qui lui propulse de l'oxygène jusqu'aux poumons par un masque nasal.
Voilà bientôt cinq ans que le diagnostic est tombé. Avec une telle longévité face à Charcot, Philippe Bail fait déjà figure de patient émérite, un brin têtu. La mort n'est plus très loin, le Breton le sait. Il le souhaite, aussi. "Le désir de vivre s'épuise un peu chez moi", concède-t-il, blotti sous la couette de son lit médicalisé, dans une ancienne grange qu'il a retapée près de Lannion, dans les Côtes-d'Armor. Cet ancien médecin généraliste guette même "le bon moment" pour mettre fin à ses jours.
Alors que le projet de loi sur la fin de vie, un temps annoncé pour septembre, puis pour décembre, tarde à voir le jour, Philippe Bail plaide pour un droit à choisir le moment de sa mort. Il en témoigne dans un livre, Fidèle comme une ombre (éditions L'Harmattan), journal de bord de sa vie de malade. Dans ce récit des années "les plus tristes et les plus heureuses" de son existence, il invite aussi à changer de regard sur la maladie, la dépendance et la fin de vie, pour découvrir que "ce long travail du mourir peut être porteur de joie et de richesses".
Du temps où il exerçait encore, le docteur Bail était un homme de principes. Du genre à vous réciter le serment d'Hippocrate, le code de déontologie médicale et le cinquième commandement. "Je ne provoquerai jamais la mort délibérément", lui soufflait une petite voix. "Tu ne tueras point", répétait une autre. Droit dans sa blouse, il contournait les rares appels de patients qui lui demandaient une euthanasie en douce. "Je m'engageais à rester leur médecin jusqu'à la fin et je parvenais à apaiser leurs souffrances par mes visites et par ma maîtrise des morphiniques et des antalgiques", assure-t-il.
Par Stefania Rousselle Publié le 29 novembre 2023
TÉMOIGNAGES Pour la nouvelle saison de cette série, la journaliste et réalisatrice Stefania Rousselle repart sur les routes de France, avec une question simple : « Comment allez-vous ? » Cette semaine, Brigitte, 60 ans, accueillante familiale à Chemilly, dans l’Allier.
« Alain, je pense qu’il est surdoué. Il avait pas 10 ans qu’il bricolait déjà l’électricité – et royalement ! Son rêve, ça avait toujours été d’avoir un moulin. Pour être autonome. Pour créer du courant. Alors il a décidé de s’en acheter un. On en a visité quinze, de moulins. Et on a pris celui-ci, à Chemilly. Ça va faire douze ans qu’on est là. Mais y a un petit problème : y a déjà plus d’eau. Et pas d’eau, ça veut dire pas d’électricité. Alors Alain a eu une autre idée : il a construit un panneau solaire. Ça vaut 12 000 balles un panneau normalement, mais lui, il l’a bricolé pour 2 500, et tout seul hein ! Oui, 2 500 balles ! Il a trouvé toute l’électronique sur Internet, et autrement, bah, sur le marché aux ferrailles. Résultat : tout ce qu’on cuisine le midi, ça nous coûte zéro. Ah bah oui, tant qu’à faire, pas la peine de bouffer du gaz.
Moi, j’ai réalisé mon rêve. Toute ma vie, j’ai fait ce que j’ai voulu. Je suis accueillante familiale. Avant ça, j’étais aide-soignante, et avant ça, femme de chambre et vendeuse en boulangerie. J’ai toujours travaillé. Depuis mes 17 ans. Et là, j’accueille des adultes handicapés qui peuvent pas vivre tout seuls. Leur famille, elle s’occupe pas d’eux. Et ici, ils sont chez eux. Je fais leur ménage. Je fais leur linge. Je leur fais à manger. On fait tous les repas ensemble. J’adore. Alain vient d’ailleurs de bricoler une fourchette qui fait aussi couteau pour Sébastien. Il a 42 ans et il peut plus parler, ni utiliser son bras droit. Il a fait un AVC. Pourquoi ? Trop de shit et d’alcool. Je loue une chambre à côté de la sienne en Airbnb. Pas cher, 20 euros. Comme ça, je peux lui payer ses cigarettes. Y a Georges aussi qui est là. Il a 64 ans, mais 7 ans dans sa tête. Il m’aide énormément aux champs. Parce que j’ai des poules, des canards, des oies, des lapins. J’ai aussi des pintades et une dinde. Un canard, je le vends 16 euros, et un poulet, 12. Mais je l’exploite pas, hein, Georges. Pour le remercier, je l’invite au resto.
G. Bouvier
Le travail avec des personnes traumatisées expose les soignants à avoir accès à des histoires traumatiques avec le risque d’être traumatisés eux-mêmes en retour.
Nous essaierons de montrer que le traumatisme vicariant existe, que les soignants sont à risque de le développer et dans quelles circonstances. Nous proposerons des pistes de préventions ainsi que de traitement.
Nous allons définir le traumatisme vicariant, sa symptomatologie, ses causes et les personnes à risques. Nous clarifierons ce concept par rapport aux différentes notions avec lesquelles il est souvent confondu. Nous exposerons nos propositions de préventions et de traitement, enfin, nous illustrerons notre propos au moyen de vignettes cliniques.
Nous montrerons que le traumatisme vicariant existe, que les soignants sont à risques. Nous montrerons que la prévention est nécessaire et efficace, que des possibilités de traitements existent et qu’elles peuvent elles aussi être efficaces.
par Eva Fonteneau, envoyée spéciale à Coteaux-du-Blazancais (Charente)
publié le 7 décembre 2023
Un jour d’automne à Coteaux-du-Blanzacais, petit village charentais. Dans un décor de carte postale où les vallons tutoient le ciel à perte de vue, un troupeau d’ânes broutent frénétiquement une parcelle d’herbe fraîche. Tout à coup, des voix se font entendre au loin, puis de plus en plus distinctement. Les grandes oreilles se dressent aussi vite que les têtes se relèvent, laissant apparaître de larges yeux en amandes, doux et bienveillants. L’air impatient, Nuage, le plus jeune et plus fougueux, prend la tête de la bande. Les voix se rapprochent. Cinq résidentes de l’Ehpad et de l’ESLD (1) de Barbezieux, accompagnées d’aides-soignantes et d’animatrices, prennent place en arc de cercle au milieu de l’enclos. Dans un silence quasi religieux, Claire Couturon, médiatrice animale pour l’association Corps et Anes et maîtresse de cérémonie d’un jour, vient à leur rencontre. Le «bain d’âne» peut commencer.
par Virginie Ballet publié le 7 décembre 2023
Ce sont des convives aussi velus qu’inattendus. A la maison d’arrêt de Fleury-Mérogis (Essonne), depuis six ans, un épagneul breton et un berger australien comptent parmi les visiteurs réguliers, pour des ateliers hebdomadaires. Au sein de la prison de Melun, deux cochons d’Inde et un lapin ont intégré il y a trois ans une animalerie, gérée par les détenus. En Bourgogne, l’association les Chouettes du cœur fait entrer faucons, hiboux et autres buses dans des Ehpad… Des hôpitaux au milieu carcéral, en passant par l’école ou l’armée, les recours à la médiation animale se multiplient en France ces dernières années. Dernier exemple en date : le ministère de la Justice, qui s’est engagé à doter chaque département d’un chien d’assistance judiciaire, d’ici à 2027. Des «doudous vivants» pour «aider les enfants à verbaliser, à se sentir moins mal», s’était emballé le garde des Sceaux, Eric Dupond-Moretti, en annonçant l’extension de ce dispositif en décembre 2022, lors d’un déplacement à Orléans, où exercent déjà deux golden retrievers.
par Virginie Ballet publié le 7 décembre 2023
Dans les allées ombragées du bois de Vincennes, le long du lac Daumesnil, retentit un aboiement qui fissure la quiétude de cette fin de matinée automnale. Darky, un croisé dogue argentin-labrador de 6 ans, compte bien manifester son mécontentement à un congénère croisé lors de sa balade quotidienne. «Il y a encore deux ans, une situation comme celle-là aurait pu me miner. J’aurais gardé en moi des émotions négatives. Aujourd’hui, j’ai appris à les gérer», analyse posément Loïc, le maître du colosse au pelage caramel, en le calmant. Deux ans qu’ils vivent ensemble, et clairement ces deux-là ont appris à se comprendre. «Darky a appris à me lire bien avant que moi je ne le lise», corrige le quadragénaire en souriant. La preuve ? En cas de sommeil agité, Darky pose sa tête sur son maître, pour l’apaiser. «Et si je pète un fusible, il me fait une léchouille. Ça me ramène au moment présent», poursuit-il.
Vendredi 8 décembre 2023
Provenant du podcast
On a longtemps pensé que l’apparition de la parole chez l’humain s’est faite au détriment des autres formes de vocalisation. Une nouvelle étude révèle qu’au contraire, le répertoire de la voix humaine est un des plus vastes du règne animal.
La parole nous différencie de manière notable des autres animaux. Et l’un des enjeux de la recherche c’est de comprendre d’où vient-elle, comment elle s’est développée, comment elle a évolué, et ce qui distingue la parole, d’un chant ou d’un rire.
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PUBLIÉ LE 07/12/2023
Le ministre de la Santé Aurélien Rousseau a confié au Professeur Amine Benyamina, Président de la Fédération française d’addictologie (FFA), une mission sur «les racines et les déterminants des conduites addictives chez les jeunes».
Le ministre attend de cette mission des «propositions innovantes d’actions et politiques publiques en matière de prévention des addictions». Bien que les résultats indiquent une baisse des usages de substances chez les jeunes depuis 2014, la prévalence reste élevée en France, comparée à d'autres pays européens, d’après les données de la 9ème enquête sur la Santé et les Consommations.*
PUBLIÉ LE 08/12/2023
Députés et sénateurs se sont mis d'accord sur le contenu de la loi relative à l'accès aux soins par l’engagement territorial des professionnels de santé. Celle-ci crée notamment le statut d'infirmier référent et définit de nouvelles modalités d'organisation de la permanence des soins.
Au moment où la préfecture de Paris interdit les distributions alimentaires dans le nord de Paris et à l’occasion de la journée internationale de l’élimination de la pauvreté du 17 octobre, le Secours populaire de Paris sonne l'alerte sur la précarité alimentaire à Paris. Avec Action contre la faim, nous avons réalisé une enquête auprès des publics des accueils de jour et des libres-services solidaires du Secours Pop Paris. Cette enquête dresse une image de la pauvreté à Paris à l’aune des publics accompagnés par notre association. A partir des indicateurs de la faim de l’ONG Action contre la faim, nous avons pu rendre compte de la réalité de la situation alimentaire des Parisiens les plus précaires.
7 décembre 2023
Après à peine deux jours d’une grève déterminée avec 100 % de grévistes, une manifestation improvisée à travers Paris, le blocage du boulevard de l’Hôpital, les Infirmier.e.s et les Aides-soignant.e.s du service des urgences du plus grand hôpital d’Europe arrachent des emplois pour sortir de la situation catastrophique du sous-effectif actuel.
Publié le :
Mardi 5 décembre, au sein du Centre Régional de Prévention du Suicide (CRPS PACA), piloté par l’AP-HM, c’est une soirée jeux de société pas comme les autres qui s’est déroulée entre 16 h 30 et 20 h 30 ! Financeurs, institutionnels, professionnels qui travaillent avec les jeunes, professionnels de santé et presse se sont réunis pour découvrir "Bien ou Quoi ? En parler peut tout changer" créé par ASMA, l’Association pour la prévention du Suicide et du Mal- être Adolescent, l’Académie Aix-Marseille et l’ARS PACA.
Parmi eux, une immense majorité vit dans la pauvreté et n’a pas accès à ses droits fondamentaux : se déplacer, apprendre, travailler, se soigner, se cultiver, choisir son lieu de vie, fonder une famille.
Pour beaucoup, il s’agit survivre et non de vivre, parfois au sens propre, car elles sont souvent les oubliées lors de conflits armés ou de catastrophes naturelles dévastatrices et victimes de violences multiples, notamment si elles sont des femmes.
Christophe Gattuso 7 décembre 2023
À l’occasion de la parution de notre nouvelle enquête sur le vécu et le ressenti des médecins lorsqu'ils sont malades, la Dre Brigitte G*, anesthésiste-réanimatrice dans le Sud-Est de la France, a accepté de témoigner auprès de Medscape du burn-out qu’elle a subi il y a plusieurs années, et du cancer du sein contre lequel elle se bat actuellement.
« J’ai été arrêtée en janvier 2015, cela faisait trois ou quatre ans que la situation s’était dégradée au travail. Mais j’étais dans le déni, et au moment où je me suis rendu compte que ça n’allait pas, il était déjà trop tard. J’ai dit à mon chef de service que j’étais sur le fil du rasoir. Il m’a répondu : « Fais-toi aider ». Dix-huit jours après, j’étais en arrêt… J’avais craqué à la fin d’une réunion au cours de laquelle on me demandait d’assumer une procédure supplémentaire. Il était évident pour tout le monde que cette tâche me revenait. Je ne disais jamais non. Mais là, j’ai refusé, je ne pouvais plus. Personne n’est venu me voir à la fin de cette réunion. Je travaillais dans un CHU au sein d’une grande équipe, avec des anesthésistes répartis dans des pavillons. Un seul chef chapeautait tout le monde. Il fallait dire oui à tout ce que voulait ce mandarin. J’ai été en arrêt pendant plusieurs mois. Beaucoup de gens ont été surpris quand ils l’ont appris, sauf une amie de longue date qui m’invitait à lâcher prise.
Cela a été très difficile pour moi. Je partais du principe qu’un médecin ne peut pas être malade, c’est impossible ! Dès les études, on nous inculque qu’on est là pour soigner, pas pour se faire soigner. On se prend un peu pour les sauveurs et se retrouver de l’autre côté de la barrière est difficile à accepter, surtout lorsque c’est pour un problème d’ordre psychologique. J’ai longtemps fait un déni de mon épuisement psychologique, je ressentais de la culpabilité en me disant que mon absence se répercuterait sur mes confrères ! Je ne refusais jamais, j’assistais à des réunions, je faisais des gardes en plus, j’étais surinvestie à 300%. Quand je suis revenue au boulot après plusieurs mois, j’avais mené un travail pour apprendre à dire « non ». Un jour, un collègue m’a demandé si je pouvais échanger une garde et comme cela ne m’arrangeait pas, alors j’ai dit non. Ce jour-là a été une victoire.
Être médecin a été neutre pour la prise en charge de mon burn-out. Je devais initialement aller voir un psychologue dans l’hôpital dans lequel j’exerçais mais je n’en ai pas eu la force. J’avais une boule au ventre dès que j’approchais de l’hôpital.