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lundi 19 décembre 2011


Dans les coulisses de l'expertise psychiatrique

Publié le 17/12/2011 
Certaines expertises psychiatriques sont réalisées en prison (ici, à Rennes).
Certaines expertises psychiatriques sont réalisées en prison (ici, à Rennes).
(AUDUREAU AURELIE / LE PARISIEN / MAXPPP)

Moitoiret, Breivik, Agnès… Qu'il s'agisse du meurtrier du petit Valentin, de l’auteur de la tuerie en Norvège ou de la collégienne violée et tuée en Haute-Loire, ces affaires mettent en exergue le rôle de l’expert psychiatre, de plus en plus central dans le système judiciaire. Et donc de plus en plus exposé à la critique.
Aucune formation spécifique n'est requise pour se lancer dans l'expertise judiciaire. Les psychiatres qui le souhaitent déposent une candidature, examinée par une commission de magistrats. Si celle-ci est validée, il faut prêter serment. L'expertise, rémunérée plus de 250 euros brut, doit rester une activité annexe, pratiquée en marge de l'exercice de la psychiatrie. La plupart du temps, les experts psychiatres interviennent sur ordonnance du juge, et doivent répondre à un certain nombre de questions sur la santé mentale et la personnalité d'un individu. 
L’enjeu, souvent, est de taille : cette personne peut-elle être jugée responsable de ces actes ? Est-elle susceptible de récidiver ? Sa parole est-elle crédible ? C’est à ce type d'interrogations que doivent répondre ces experts, après une à quelques heures d’entretien avec un prévenu, un mis en examen ou un accusé. Comment se déroule cette rencontre  sous haute tension, tant du point de vue des psychiatres que des expertisés ? FTVi est allé à leur rencontre.
• Le premier contact : "observer le sujet dans sa spontanéité"
"C’est un grand moment", témoigne Serge Bornstein, expert-psychiatre auprès la Cour de cassation. Cette première, et souvent unique, rencontre peut avoir lieu en prison, si la personne est incarcérée, ou dans un des lieux de consultations de l’expert-psychiatre (hôpital, cabinet…) si la personne est libre, sous contrôle judiciaire. Lors des premières minutes de l’entretien, l’expert-psychiatre commence son "inspection" : vêtements, allure, gestes, mimiques, phrasé, démarche… "On peut observer le sujet dans sa spontanéité", explique Serge Bornstein.
Il se souvient ainsi de la première impression que lui a faite Stéphane Moitoiret quand il l'a rencontre en prison : "Il n’avait pas du tout l’air d’être un malade psychiatrique, il se comportait bien, répondait aux questions." Un comportement qui a joué dans la conclusion finale de l’expert, selon lequel son discernement n’était pas "aboli" mais "altéré" au moment des faits. Un avis partagé par cinq experts psychiatres, et par les jurés, qui l’ont déclaré responsable de ces actes.
Ce premier coup d’œil est important, aussi, du côté de l’expertisé. "A la seule façon dont il était assis, j’ai compris que c’était un psy alors qu'on me l'avait présenté comme médecin, se souvient l’abbé Wiel, acquitté dans l’affaire d'Outreau (2005). Le contact a été très froid."
L’expert-psychiatre part avec un avantage. Avant de rencontrer la personne mise en cause, il a parcouru son dossier, lu le procès-verbal de la police. "Cet homme est accusé d’attouchements sexuels dans un cinéma, trois personnes ont témoigné contre lui", signale cet expert-psychiatre de la région parisienne avant de recevoir dans son bureau Jean (le prénom a été modifié), un haut fonctionnaire d’une soixantaine d’années. Ce dernier, costume sombre et froissé, est visiblement très mal à l’aise. Les traits tirés - il a passé la nuit en garde à vue -, il se montre toutefois affable. C’est la deuxième fois, en six ans, qu’il se retrouve dans cette situation.
• L’examen de la personnalité : "parfois, on ouvre un tiroir bien rempli"
C’est le moment "où on fait connaissance", précise Serge Bornstein, qui choisit parfois d’attaquer d’abord par les faits, selon son "intuition". S’il opte pour l’examen de la personnalité, commence alors une série de questions d’ordre "biographique" et "professionnel". "Quel âge avez-vous, où êtes-vous né, avez-vous des frères et sœurs, que faisaient vos parents, sont-ils encore en vie, quelles études avez-vous faites, quel est votre métier, êtes-vous marié, avez-vous enfants ? etc" Cet examen minutieux prend un certain temps. Il permet d’établir le parcours de l’individu et de repérer des éléments importants. "Parfois, j’ouvre un tiroir, il n’y a rien, d’autres fois, il est rempli de choses intéressantes", constate Arnaud Martorell, expert psychiatre auprès la cour d’appel de Paris.
Jean, fatigué, a du mal à se souvenir des dates exactes. Mais l’expert psychiatre, alerte et très attentif, insiste. Quitte à le bousculer, pour repérer une éventuelle contradiction dans ses dires. "Je suis désolé, je n’ai pas dormi de la nuit", se défend ce père de famille.
Des questions précises d’ordre physique sont aussi posées : Poids ? Taille ? Maladies à déclarer ? Fumeur ? Consommateur d’alcool ? De drogues ? Qualité du sommeil ? De l’appétit ?... Pour définir la personnalité du sujet, et son niveau intellectuel, ce dernier peut être soumis à des tests, comme celui de Beauregard (l’expert-psy commence une phrase, l’expertisé doit la terminer), ou de Rorschach (la personne doit décrire ce qu’elle voit dans des tâches d’encre). "L’expert m’avait demandé de relier vingt noms à vingt adjectifs, se souvient l’abbé Wiel. Il m’avait aussi fait passer le test de Rorschach, mais étant donné que je le connaissais, j’ai dit que voyais des fleurs, des oiseaux…", confie-t-il, soulignant que le psy s’était rendu compte qu’il se "moquait de lui".
L’expertisé est également amené à se décrire lui-même : "Etes-vous têtu, vous mettez-vous souvent en colère, rangez-vous bien vos affaires, diriez-vous que vous êtes un sentimental", demande l’expert-psychiatre à Jean.
Viennent enfin les sujets plus intimes et personnels, tels que la sexualité. "Parfois, il faut être très prudent sur ce genre de terrain", souligne Serge Bornstein. Dans le cas d’une affaire d’agression sexuelle, impossible, toutefois, de faire l’impasse sur ce sujet. "A quel âge avez-vous eu votre premier rapport sexuel ?", demande l’expert à Jean. "Etes-vous heureux sur ce plan avec votre femme ?", "L’avez-vous déjà trompée ?". L’intéressé, gêné, répond. Et saisit l’occasion de se confier, de révéler des choses, parfois, qu’il n’a jamais dites à personne. "L’expertise a un rôle thérapeutique, surtout si la personne reconnaît les faits", assure Serge Bornstein.
• Le rapport aux faits : "déni" ou pas ? 
L’attitude de l’expertisé vis-à-vis des actes qui lui sont reprochés est également un élément déterminant au regard des psychiatres. Si Jean reconnaît une partie des accusations portées contre lui, il dément avoir commis certains gestes. Un déni "sujet à caution", selon l’expert-psychiatre, qui estime que cet homme tend à minimiser ses actes. "Je n’ai jamais cherché à faire du mal à qui que ce soit", insiste-t-il, recroquevillé sur sa chaise. "Vous regrettez tout de même ce que vous avez fait ?", lui demande le médecin. "Oui", répond-il, contritEt de promettre qu’il ne retournera plus jamais dans un cinéma seul et qu’il est prêt à être pris en charge psychologiquement.
Quand les faits imputés sont plus graves, la situation est souvent plus complexe. Patrick Dils, acquitté en 2002 du meurtre de deux enfants à Montigny-lès-Metz (Moselle) en 1986, a d’abord fait des aveux aux policiers avant de se rétracter. Agé de 16 ans à l’époque, il a refusé d’en dire plus aux experts psychiatres, et s’est muré dans le silence. "J’étais réservé, introverti", reconnaît-il aujourd’hui. "Patrick Dils avait réitéré des aveux très détaillés et circonstanciés aux policiers", se rappelle Arnaud Martorell, qui l’a rencontré à la prison de Fresnes (Val-de-Marne). Quand je lui demandais pourquoi il niait les faits après avoir fait des aveux pareils, il refusait de parler, il était totalement mutique", explique-t-il, soulignant la difficulté, dans ce cas, de mettre en doute sa culpabilité.
Quant à Stéphane Moitoiret, le fait qu’il nie son crime est une preuve, selon Serge Bornstein, qu’il lui reste "une certaine lucidité". Assez pour vouloir éviter la prison ? C'est l'intime conviction de l’expert-psychiatre, qui a choisi de ne "pas arrêter la marche de la justice".
 • Les conclusions de l’expert : trancher la question du "trouble psychique"
Elles sont inscrites dans un rapport, renvoyé au procureur ou au juge, et versé au dossier. Si l’affaire n’est pas trop lourde, comme c’est le cas pour Jean, l’expert-psychiatre prend des notes et rédige ses conclusions en même temps que l’entretien. Le tout tient en cinq ou six pages. Pour les grandes affaires, trente ou quarante  pages peuvent être nécessaires.
Généralement, l’expert-psychiatre doit répondre à au moins six questions : "Le sujet présente-t-il des anomalies mentales ou psychiques", "Ces anomalies sont-elles en relation avec le passage à l’acte ?" "Le sujet est-il accessible à une sanction pénale ?" "Présente-t-il un état (sous-entendu psychiatrique) dangereux ?" "Est-il curable ou réadaptable ?" "Etait-il atteint au moment des faits d’un trouble psychique ou neuropsychique de nature à abolir, altérer ou entraver le contrôle de ses actes ?"
Dans ses conclusions, il doit trancher au moins sur cette dernière question cruciale. Appelé par le commissariat pendant l’expertise de Jean, le psychiatre s’est déjà fait une opinion : "Je peux d’ores et déjà vous dire qu’il ne relève pas de la psychiatrie", indique-t-il aux policiers.
Dans le cas de Stéphane Moitoiret, cette question a opposé dix experts-psychiatres ! Le diagnostic, qui doit être posé dans les conclusions, a également varié d'un expert à l'autre : schizophrène à tendance paranoaïque pour certains, paraphrène pour d'autres (qui alterne les moments de délire et les moments où il a un certain rapport à la réalité),"pré-psychotique" pour Serge Bornstein. Selon l’expert, cet individu a adhéré au délire d’une autre, "sa majesté divine" Noëlla Hégo, mais n’était pas totalement déconnecté du réel. 
De son côté, Patrick Dils se souvient que les experts-psychiatres avaient conclu qu’il avait "un âge mental de 8 ans" et avaient détecté "un noyau psychotique", pouvant entraîner une perte de contact avec la réalité. Une expression lui revient également, celle du "syndrome de la cocotte-minute", utilisée à l’époque pour expliquer comment une soudaine explosion de colère aurait pu conduire cet adolescent à massacrer à coups de pierres deux enfants. "C’était la seule hypothèse qui pouvait justifier un acte aussi barbare", analyse Patrick Dils. 
L’expertise psychiatrique répond donc à une méthodologie précise et homogène, même si son résultat est soumis aux différentes interprétations et sensibilités de ceux qui la pratiquent, la psychiatrie étant une science humaine. C'est d'ailleurs pour cette raison que son influence grandissante dans les procédures judiciaires est régulièrement critiqué. Et appelle, selon certains, une réforme sans plus tarder.
Catherine Fournier

UN JARDIN THÉRAPEUTIQUE CHEZ LES FOUS. C’EST FOU, NON ?




Quand la charité architecturale ne se moque pas de la thérapie hospitalière.

L’architecte paysagiste Régis Guignard avec son agence Méristème met au vert la question du jardin et de son effet thérapeutique dans les lieux dits “d’isolement”.

« Personne ne choisit de venir à l’hôpital et, dans ce contexte, ce que le patient peut percevoir de la fenêtre de sa chambre, mais aussi l’ensemble des usagers, prend une dimension toute particulière. La nature a tout inventé, l’homme ne fait au mieux que la découvrir : alors que 70% de la pharmacopée mondiale reste d’origine végétale, le jardin peut agir comme un principe actif à l’image des plantes qui le composent et devenir hospitalier dans tous les sens du terme. Le jardin et le jardinage stimulent les sens, les émotions, la mémoire. Le jardin permet de calmer les douleurs et les angoisses. Ces jardins sont utiles à la santé et au bien être de ceux qui les fréquentent »


Projet de recréation des 14 hectares des espaces paysagers de l’Hôpital Sainte-Anne à Paris

Le centre hospitalier Sainte-Anne avec ses 14 hectares d’emprise est un véritable quartier dans la ville. Le plan d’origine conçu par Charles-Auguste Questel sous l’égide du baron Haussmann en 1867, et encore très présent avec quelques grands bâtiments, des pavillons à galerie et plus de 1000 arbres conservés. Il est à ce titre inscrit à l’inventaire supplémentaire des Monuments Historiques.
Cet ensemble architectural a connu de nombreuses transformations au coup par coup liées aux évolutions de la psychiatrie, à l’émergence puis au développement des neurosciences. Son état actuel assez hétérogène ne répond plus aux nouveaux enjeux de l’établissement.

Le projet consiste à requalifier l’ensemble du site par une restructuration globale, où architecture et paysage retrouvent une cohérence d’ensemble. Le Schéma Directeur Immobilier et Architectural est prévu sur une période de 15-20 ans et repose sur la concordance de trois volets : hospitalier, urbain et architectural.

Le volet paysager est totalement imbriqué à l’architecture de Sainte-Anne qui constitue depuis le plan de Questel une authentique petite cité inscrite progressivement dans le tissu urbain environnant. Le parti pris de l’équipe de maîtrise d’œuvre, Architecture Studio et Régis Guignard, repose sur trois objectifs principaux :
- L’ouverture de Sainte-Anne sur la ville avec la question du mur d’enceinte
- La mise en valeur du patrimoine architectural tout en réalisant le projet d’établissement (nouveaux bâtiments) et paysager
- La recréation d’un plateau piétonnier au profit du quartier


Un jardin thérapeutique

Le plan d’origine de l’asile de Questel mérite de s’y arrêter un moment : construit hors la ville (les aliénés à l’époque sont mis au banc de la société, ici la ville de Paris au XIXe) comme la prison voisine, dite de la Santé d’ailleurs… il est construit suivant un schéma emprunté aux communautés religieuses (monastère, abbaye, prieuré, etc.). De figure orthogonale, on y trouve toujours les fonctions principales au centre, l’hébergement en ceinture et souvent… un potager et un verger qui viennent compléter le dispositif, la communauté vivant en autarcie devait satisfaire à ses besoins.
Sainte-Anne ne déroge pas à la règle avec ses parcelles horticoles, impeccablement peignées de sillons comme le montre la gravure d’époque. Les "patients" y sont plutôt exploités comme main d’œuvré gratuite, attachée à la production de nourriture au personnel et aux pensionnaires ; “un effet thérapeutique était second et il faudra attendre longtemps pour que le travail à la ferme soit perçu comme bénéfique à l’institution mais aussi pour les patients. (*)”


La modernité a dilué ces équipements d’origine rurale dans la notion vaguement fonctionnelle d’espace vert, tandis que les faubourgs de Paris rattrapaient progressivement jusqu’à l’engloutir le site de Sainte-Anne.

Dès les années 20 avec F.C. Menninger, le corps médical avait intégré les vertus bienfaisantes de la nature, les sorties sur le terrain et le jardinage dans ses programmes avec les fameux ateliers de thérapie dite “occupationnelle”. D’où l’idée dans notre projet à Sainte-Anne de revisiter ses anciens potagers pour proposer des ateliers d’hortithérapie et de jardins partagés plus en adéquation avec son projet médical (la durée des séjours étant en moyenne aujourd’hui de 15 à 18 jours).

Il va de soi qu’un jardin potager ne se dessine pas. Une fois son implantation arrêtée, Il prend la forme que les jardiniers eux-mêmes vont progressivement lui donner et changera d’aspect au fil des saisons et des soins qu’on lui prodiguera. Plus qu’un projet, un jardin thérapeutique est un processus qui implique l’investissement d’une équipe dédiée (personnel et patients) pour le faire vivre.


L’ouverture impose les conditions de prévoir et d’aménager une ‘’épaisseur signifiante’’ entre le cœur de Sainte-Anne et le quartier qui l’enchâsse :

- signifiante pour les riverains et le public en général qui ne doit pas interpréter l’ouverture comme une brèche disponible, un espace vert de plus sans consistance réelle. Sainte Anne est un hôpital psychiatrique et la réputation de l’École Française de Psychiatrie a fait de cet hôpital une véritable institution que l’on doit se sentir autoriser à pénétrer.
- signifiante pour les patients eux-mêmes qui sous une grande diversité de pathologies, sont majoritairement dépressifs et doivent se sentir ‘’protégés’’ de la société ; ce fameux ‘’setting’’ /settlement ou cadre qui préfigure la régression salvatrice.
Dans notre étude, les franges encadrant le carré historique de l’hôpital vont permettre de régler cette épaisseur de transition.


Le parti pris architectural et fonctionnel du Schéma Directeur se veut surtout rationalisant 

Depuis le plan d’origine de Questel, modèle de rationalité classique, la modernité et en particulier les ‘’trente glorieuses’’ sont venues diluer le caractère de Sainte Anne. Rattrapé par la ville puis phagocyté par elle à coup de nouveaux programmes, services, spécialités, l’hôpital s’est développé sur lui-même suivant une logique d’opportunité foncière sans grande cohérence. Dépositaires d’un bilan, nous entendons redonner de la lisibilité aux usages de l’institution : démolir, regrouper, construire, l’architecture contemporaine entend réconcilier classicisme et modernité qui se côtoient en s’ignorant depuis maintenant un demi siècle.
Le paysage urbain (les sols, la végétation, le mobilier) est désigné comme médiateur du Schéma Directeur sur les quatorze hectares
maintenant urbanisés du site :


Le carré central et l’avenue.

Véritable patrimoine de Sainte-Anne ce secteur est réhabilité avec un grand respect de l’histoire.
Au même titre que les bâtiments, les cours, allées, jardins et esplanades retrouvent leur ‘’jus’’ : les matériaux de sols sont repris, les alignements d’arbres reconstitués et les parterres redessinés en cherchant à mettre en scène toutes les plantes médicinales non toxiques et acclimatées chez nous. Les espaces tenus comme les patios des pavillons sont aménagés en fonction des nouvelles affectations des pavillons eux-mêmes (espaces dédiés).


L’équerre architecturale (franges Broussais-Alésia).

Très construite, cette équerre ménage des percées, des cadrages vers le centre qui sont traités dans la profondeur. Ainsi, rue d’Alésia, le futur accès entre R.Garcin et le plateau technique donne à voir le carré central depuis la rue.

L’équerre paysagère (frange Cabanis-Santé).

Rue Cabanis, l’alignement du bâti s’ouvre progressivement depuis l’angle Broussais et ce recul est aménagé en jardins de “devant” pour permettre à la rue, très dense, de respirer un peu. Seuls, la silhouette de la future FHF et les deux pavillons d’entrée au droit de la rue Ferrus émergeront des frondaisons arbustives.


Rue de la Santé, la différence de niveau permet d’araser le mur d’enceinte pour dégager une promenade en balcon sur la rue. Un parc, en somme, où il fait bon se poser un moment à l’écart de l’institution. Vers le bâtiment de l'INSERM, de terrains de tennis sont reconvertis en jardins potagers. Ateliers d’hortithérapie, à monter en concertation avec le projet médical, ils devraient permettre de renouer ponctuellement avec le plan d’origine.


Le plateau piétonnier

Jusque dans le carré central, les parterres ont cédé au bitume pour aménager des voies de circulation et des places de stationnement. A l’occasion des futures opérations immobilières, la totalité des emplacements repérés en surface seront résorbés par la création de parkings souterrains répartis à la périphérie du site et directement accessible depuis les rues. Un solde créditeur d’une cinquantaine de places permettra de prévenir de futurs besoins mais d’ores et déjà, un véritable plateau piétonnier peut se dégager, autorisé aux ambulances et véhicules de services. Bien que déjà inscrit dans le plan d’EVIP, ce plateau retrouvera sa vocation première et cette disposition constituera l’acquis le plus spectaculaire dans la qualification du paysage urbain de la petite cité.
(*) Professeur D. Sauvage (Horticulture et Programmes thérapeutiques)

Les troubles mentaux augmentent chez les salariés

LEMONDE | 17.12.11

Sur fond de crise économique, de mondialisation et de nouvelles organisations du travail, la santé mentale des travailleurs se dégrade. Tel est le constat de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) pointé dans une étude publiée le mercredi 14 décembre, "Mal être au travail ? Mythes et réalités sur la santé mentale au travail ".

Selon l'organisation, qui regroupe 34 pays parmi les économies les plus avancées, mais aussi quelques émergents comme le Chili, la Turquie ou le Mexique, "la précarisation croissante des emplois et l'augmentation actuelle des pressions au travail pourraient entraîner une aggravation des problèmes de santé mentale dans les années à venir". Et l'OCDE n'hésite pas à qualifier la santé mentale de "nouveau défi prioritaire pour le marché du travail".
Par "mauvaise santé mentale", l'OCDE entend les dépressions graves, les toxicomanies sévères (alcool, drogue), les troubles maniaco-dépressifs... tous ces maux étant établis par un diagnostic médical.
La mauvaise santé mentale des salariés, et celle des demandeurs d'emploi, encore plus vulnérables, intéresse l'OCDE, parce qu'elle coûte cher. "Selon une estimation prudente de l'Organisation internationale du travail, écrivent les auteurs du rapport, les coûts d'une mauvaise santé mentale pour les individus concernés, les employeurs et la société représentent 3 à 4 % du produit intérieur brut dans l'Union européenne." Les taux de chômage élevés, la "forte incidence de l'absentéisme pour maladie et d'une moindre productivité du travail"expliquent les coûts de ce fléau grandissant.
Car la plupart des personnes souffrant de troubles mentaux travaillent. Leur taux d'emploi oscille, selon les pays, entre 60 % et 70 %, soit une quinzaine de points de moins que les personnes en bonne santé. "Ces salariés sont plus souvent malades, plus longtemps, et, surtout, quand ils sont au travail, ils ne font rien, ce qu'on appelle "présentéisme"", explique Miranda Veerle, économiste et responsable du rapport.
La crise économique et ses conséquences apparaissent comme l'une des explications majeures de la détérioration de la santé mentale des salariés. Ainsi, établit l'étude, "la perte de l'emploi aggrave la détresse psychologique plus que n'importe quel autre événement de la vie, comme un accident ou la perte d'un conjoint".
Mais le chômage n'est pas seul en cause. "Les récessions peuvent en effet s'avérer très stressantes pour les salariés qui conservent leur emploi." Le risque de perte d'emploi a augmenté pour tous les travailleurs. Cette "insécurité" est passée de 14 % en 2005 à 17 % en 2010, et de 21 % à 40 % chez les travailleurs temporaires, qui sont "plus nombreux à souffrir de troubles mentaux".
L'évolution même des modèles économiques joue un rôle important. Ainsi, les demandes de pensions d'invalidité, autrefois liées aux accidents dans l'industrie, sont de plus en plus dues aux maladies mentales. En compilant des études menées dans quelques pays et des comparatifs internationaux comme l'enquête sur la santé, le vieillissement et la retraite en Europe (Share) ou encore l'Eurobaromètre, l'OCDE estime qu'une demande de pension d'invalidité sur trois, et dans certains pays une sur deux, est motivée par des problèmes mentaux, un chiffre en augmentation depuis le milieu des années 1990.
Pour Miranda Veerle, "l'évolution vers une économie de services complique la donne : le contact avec les gens fragilise les personnes plus faibles mentalement qui résistent moins bien à la pression". Résultat, la tension au travail a fortement augmenté dans presque tous les pays de l'OCDE. Au Royaume-Uni, elle concernait 40 % des salariés en 2010, contre 25 % en moyenne sur la période 1995-2005. En France, 30 % contre 20 % sur les mêmes périodes de référence, et en Espagne, 41 % contre 29 %. Les salariés les moins qualifiés sont les plus exposés. L'accroissement des troubles mentaux s'explique aussi en partie parce qu'ils sont plus nombreux à être détectés et divulgués, "grâce au recul progressif des préjugés et de la discrimination", tempère l'OCDE.
Mais celle-ci ne s'en tient pas au seul constat et met en avant quelques exemples vertueux, car la responsabilisation des entreprises dans le suivi des salariés atteints de troubles mentaux a une incidence réelle. "Aux Pays-Bas,indique Miranda Veerle, l'employeur reste responsable de ses salariés, même s'ils sont en arrêt, pendant deux ans, ce qui facilite la réinsertion et limite les conséquences désastreuses d'un licenciement sur la santé mentale."
En Grande-Bretagne, la compagnie Bristish Telecom fait de l'état mental et du bien-être des salariés un élément de l'évaluation de ses managers. Mais ces initiatives sont encore trop rares.
Jeudi 15 décembre, le Parlement européen a adopté un rapport visant àrenforcer la sécurité et la santé au travail. Karima Delli, rapporteure et députée européenne Europe Ecologie-Les Verts, a insisté sur la nécessité pour tous les Etats membres de mettre en oeuvre l'accord-cadre de 2004 sur le stress au travail. "Le stress au travail est reconnu comme un obstacle majeur à la productivité", a-t-elle expliqué.
Rémi Barroux

Les infirmières de bloc en appellent à Nicolas Sarkozy






AP-HP cherche infirmières désespérément


Confrontée à une pénurie d’infirmières grave et persistante, l’AP-HP a pris une série de mesures destinées à renforcer son attractivité auprès de soignantes, aussi rares que prisées. Objectif : arriver à couvrir la totalité de ses besoins d’ici 2013.


« La priorité des priorités, c’est l’emploi infirmier. » Ainsi s’est exprimé Christian Poimboeuf, directeur des ressources humaines de l’AP-HP, lors d’une conférence de presse réunissant l’ensemble du comité de direction du plus grand CHU de France, le 15 décembre dernier. La situation est effectivement critique : aujourd’hui, 600 postes infirmiers sont vacants à l’AP-HP. En septembre dernier, on atteignait même les 850 postes vacants. La faute, notamment, à la suppression, le 1er juillet 2011, de la possibilité de partir en retraite anticipée pour les mères de trois enfants justifiant de 15 ans de service public. La mesure a eu « un double effet », explique Christian Poimboeuf : « d’abord le départ des personnels concernés au sein de l’AP-HP, puis l’appel d’air créé en province », qui a provoqué d’autres départs. 
Pas d’autre alternative, dès lors, que de compenser la pénurie par le recours à l’intérim. Une solution « qui nous coûte plus cher », déplore la directrice générale de l’AP-HP, Mireille Faugère. L’Ile-de-France présente en effet une« singularité » : il n’y existe « pas de marché de l’emploi infirmier », observe Christian Poimboeuf. Les candidatures spontanées sont exceptionnelles. Dans ces conditions, « la seule ressource en matière de recrutement provient des écoles », constate le DRH. Or l’AP-HP ne recrute actuellement « que 55% des jeunes diplômés », se désole-t-il. Pour augmenter ce chiffre, le CHU a donc décidé de chercher à créer « un lien très fort entre les groupes hospitaliers (1) et les Ifsi, pour que, dès leur arrivée, les élèves infirmières soient accueillies, que les groupes hospitaliers s’impliquent dans les stages, et que le lien se constitue de manière assez forte pour que le recrutement à la sortie devienne plus naturel ». Cette stratégie commencerait à porter ses fruits : la mobilisation des groupes hospitaliers sur la sortie du mois de novembre a « probablement » permis de gagner « entre 80 et 100 recrutements de plus que ce qui avait été naturellement prévu », selon le DRH. La même démarche sera reconduite pour la sortie du printemps 2012.

Prioritaires pour le logement

Autre axe d’action : le logement. L’AP-HP, qui dispose d’un parc immobilier, a décidé d’orienter sur les métiers sensibles l’attribution des logements sur critères professionnels, « avec, d’ores et déjà, pour la fin de cette année, l’attribution d’une cinquantaine de logements aux emplois les plus difficiles à couvrir », précise Christian Poimboeuf. Une seconde vague, équivalente en volume, suivra mi-2012, l’objectif étant « que la moitié des logements qui se libèrent dans le domaine de l’AP-HP puissent être orientés vers des métiers sensibles : aujourd’hui les infirmières, peut-être demain d’autres métiers ».
Attirer les jeunes diplômés est une chose, garder les professionnels en est une autre. Par les « opportunités » qu’elle offre - en termes d’exercice, de recherche, d’enseignement et de formation continue - « l’AP-HP reste attractive pour les professionnels », relativise sa directrice centrale des soins, Roselyne Vasseur. Mais on y vient « souvent pour s’y faire une carte de visite »  à faire valoir ailleurs en France, admet-elle. Or le turn-over effréné ne fait pas bon ménage avec la spécialisation croissante de la médecine. « Les professionnels qui démarrent avec leur diplôme ont besoin d’une période de formation sur le terrain avant d’être tout à fait opérationnels », explique Roselyne Vasseur. L’AP-HP consacre donc « beaucoup de temps, de moyens et d’énergie » à « tutorer » ces jeunes professionnels. « Nous aimerions autant que faire se peut, les garder un peu plus », lâche Roselyne Vasseur. Comment les fidéliser ? « Cela passe par l’éventail de disciplines, de pathologies et de parcours professionnalisants que nous pouvons offrir », vante-t-elle. Sans oublier « tout ce qui relève des conditions de travail, de l’organisation du travail » : « la collaboration avec les équipes médicales » est ainsi un facteur « extrêmement important », estime-t-elle. Tout comme les perspectives des pratiques avancées, et celles du Programme hospitalier de recherche infirmière et paramédicale, rajoute-t-elle.

Les cadres aussi

Hormis les infirmières, l’AP-HP entend porter ses efforts sur un second métier en 2012 : celui de cadre. Quelque 150 postes de cadres sont actuellement occupés par des faisant fonction au sein de l’AP-HP. « Pour réussir la transformation de l’hôpital (2), nous avons impérieusement besoin d’avoir des cadres formés », plaide Christian Poimboeuf, qui annonce pour 2012 « un dispositif de réflexion, avec les cadres eux-mêmes, sur leur métier et leurs conditions d’exercice professionnel ». 

Cécile Almendros 

1 – Le plan stratégique 2010-2014 de l’AP-HP prévoyait la restructuration des 37 établissements du CHU en 12 groupes hospitaliers, lesquels ont vu le jour au premier semestre 2011.
2 – La restructuration en groupes hospitaliers s’est accompagnée d’une réduction du nombre de pôles : de 170 à 128

ORDRE INFIRMIER: Accord financier entériné par le TGI de Paris

Actualité publiée il y a 7h22mn

Profession
Le Tribunal de Grande instance de Paris a entériné lundi 12 décembre 2011, l'homologation de l'accord amiable signé par le Conseil national de l'ordre des infirmiers avec ses partenaires financiers. Cette décision met fin à la période de conciliation engagée depuis le 22 septembre 2011 à la demande de la présidente du Tribunal de Grande Instance de Paris. Cet accord permet de mettre fin à la situation de cessation des paiements et de nature à assurer la pérennité de l'activité du conseil de l'Ordre.
Cet accord est subordonné à des engagements de restructuration de l’ordre avec regroupement des services administratifs de l'Ordre en un seul bureau régional (soit 23 bureaux au lieu de 104), les entités juridiques des conseils départementaux et régionaux étant conservées. Un plan de sauvegarde de l'emploi sera mis en place avec comme objectif 42 équivalents temps plein alors que l’Ordre avait employé jusqu'à 150 collaborateurs.
 Les missions de service public déléguées par l'Etat qui devront être assumées par l’Ordre, sont :
·         La mission administrative dont l’inscription au tableau et enregistrement au Répertoire Partagé des Professionnels de Santé de tous les infirmiers, pouvoir réglementaire de contrôle des contrats d'exercice, vérification des qualifications professionnelles des infirmiers étrangers souhaitant exercer en France et le contrôle légal des relations des infirmiers avec l'industrie pharmaceutique.
·         La mission morale et déontologique qui comprend la conception et rédaction du code de déontologie des infirmiers, l’adaptation des règles professionnelles de 1993 aux nécessités de la profession en constante évolution technique, économique et sociale, aux rôles des infirmiers à l'égard des malades et dans le système de santé.
·         La mission juridictionnelle : La loi prévoit en effet que les infirmiers puissent être jugés et éventuellement sanctionnés par leurs pairs qui connaissent bien les problèmes soulevés par les malades ou par l'exercice de la profession. Ce rôle juridictionnel s'exerce par l'intermédiaire des chambres disciplinaires de première instance, présidées par un magistrat, et en appel par la chambre disciplinaire nationale, présidée par un Conseiller d'Etat.
·         La mission de consultation : l'Ordre des infirmiers est appelé à donner son avis sur les projets de textes qui lui sont soumis par les Pouvoirs Publics.
·         La mission d'entraide : l'Ordre vient en aide aux infirmiers nécessiteux.
L'Ordre national des infirmiers rappelle l’obligation légale d’inscription des infirmières et des infirmiers et surtout, ce qui a déclenché la discorde, c’est-à-dire le versement de la cotisation à l’inscription.


Transports sanitaires : le gouvernement veut limiter les dépenses

19/12/2011
   
 
Le gouvernement souhaite encadrer les dépenses de transports résultant de prescriptions médicales effectuées dans les établissements de santé et remboursées sur l’enveloppe des soins de ville. Un arrêtéparu le 17 décembre au « Journal officiel » veut limiter cette évolution à 4 % en 2012. « Ce taux de 4 % nous semble une bonne chose et un moteur pour l’optimisation des transports sanitaires, confie Thierry Schifano, président de la Fédération nationale des transporteurs sanitaires (FNTS). Il est désormais nécessaire de clarifier les règles de fixation de cette enveloppe de façon à ce qu’elle soit respectée ».

Gabon : La promotion de la santé mentale sera au centre d’un Atelier à Libreville

Libreville, 13 décembre 2011 (Infos Gabon)  – Le Programme national de santé mentale organise avec la participation de l’OMS, un Atelier de validation du plan d’action de promotion de la...
Libreville, 13 décembre 2011 (Infos Gabon)  – Le Programme national de santé mentale organise avec la participation de l’OMS, un Atelier de validation du plan d’action de promotion de la santé mentale du 15 au 17 décembre 2011 à l’hôpital psychiatrique de Mélen, à Libreville. Indique une source émanant de la Direction du Programme de Santé mentale.
Selon l’OMS, la santé mentale ne consiste pas seulement en une absence de troubles mentaux. Il s’agit d’un état de bien-être dans lequel la personne peut se réaliser, surmonter les tensions normales de la vie, accomplir un travail productif et fructueux et contribuer à la vie de sa communauté.
La population gabonaise a une mauvaise perception de la maladie mentale et ne fait pas la différence avec la santé mentale. Cette situation s’explique du fait des malades psychotiques qui errent dans les rues et qu’on qualifie de « fous ». Pour obtenir un consensus pour la mise en œuvre du plan, les participants sont les représentants des familles des malades, des ONG de lutte contre le tabac, des anciens malades, le personnel de santé, des tradi praticiens, etc…
FIN/INFOSGABON/MM/PK/2011