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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

mercredi 13 janvier 2016

Saint-Venant : l’EPSM doit réduire son déficit, 120 emplois supprimés en 2 ou 3 ans

PATRICIA MERCIER (CLP) 13/01/2016

Déjà avant l’arrivée d’un nouveau directeur, des mesures étaient à l’étude pour réduire le déficit de l’établissement public de santé mentale de Saint-Venant. 2,5 millions d’euros à résorber. Le plan passe par une suppression progressive d’emplois, sans nuire à la qualité des soins, promet la direction.

Personne ne dira le contraire, l’EPSM est un établissement en santé mentale de référence dans le Pas-de-Calais. N’empêche : il accuse un lourd déficit et l’heure est à trouver des pistes pour l’enrayer. Le nouveau directeur, Chritian Burgi, a dans son équipe 1 200 salariés se répartissant, pour l’activité principale, à l’EPSM, l’IFSI, l’ITEP et l’addictologie. L’EPSM comprend 530 lits dont l’occupation est de l’ordre de 80 % à l’année. 20 000 personnes sont suivies dont 15 000 adultes et 5 000 enfants.

mardi 12 janvier 2016

Les djihadistes, des adolescents sans sujet

Le Monde.fr

Dounia BOUZAR, Directrice du Centre de Prévention contre les dérives sectaires . Certains islamistes radicaux repentis sont revenus en France et livrent leur expérience au sein de ce régime qu'ils qualifient de nazi (BONNE PIOCHE).
Dounia BOUZAR, Directrice du Centre de Prévention contre les dérives sectaires . Certains islamistes radicaux repentis sont revenus en France et livrent leur expérience au sein de ce régime qu'ils qualifient de nazi (BONNE PIOCHE). BONNE PIOCHE Raymond Cahn
Le 24 novembre 2015 Olivier Roy a publié un article intitulé : « Le djihadisme est une révolte générationnelle et nihiliste », éclairant les différents aspects de son radicalisme absolu. Il se trouve que mes conclusions rejoignent les siennes dans un ouvrage à paraître (au chapitre intitulé « La dimension du négatif dans la subjectivation ») consacré essentiellement à l’étude psychanalytique de l’adolescence. J’y montre que la pathologie de bien des conduites chez le jeune d’aujourd’hui illustre caricaturalement les perturbations observées dans les premières relations mère-enfant, avec la dimension qu’elle comporte de l’attaque contre les autres mais plus encore contre soi-même révélant ainsi ses difficultés extrêmes, voire son incapacité à organiser ses tensions en conflits tolérables, à maintenir la cohésion du Moi.
Une pathologie jusqu’alors inconnue a surgi il y a quelques années concernant les seuls garçons et dont le côté inattendu et tragique a bouleversé le monde entier, d’autant qu’aucun éclairage, aucun repère habituel ne venait à notre secours pour l’expliquer. En dehors de l’explication par l’influence – effectivement assez considérable – des appareils électroniques et d’internet, il m’a semblé cependant qu’une hypothèse étiologique pouvait en être proposée à partir de la théorie psychanalytique qu’offre l’étude des premières relations.

Le suicide du Pr Jean-Louis Megnien à l'AP-HP appuie l'idée d'encadrer le mandat de chef de service

LE FAIT

Un chef de service peut-il rester à vie en poste ? Un peu extrême, la question reflète pourtant une certaine réalité dans nombre d'hôpitaux. Et le suicide du Pr Jean-Louis Megnien à l'AP-HP la relance. Car ces médecins occupent désormais une telle place managériale qu'ils se doivent d'être plus sérieusement évalués et de rendre des comptes.

L'ANALYSE

Parmi les mesures énoncées le 4 janvier après le suicide du Pr Jean-Louis Megnien par défenestration sur son lieu de travail à l'hôpital européen Georges-Pompidou (HEGP), le directoire de l'Assistance publique-hôpitaux de Paris (AP-HP) a notamment émis son intention de "rétablir une durée limite au mandat de chef de service", avec une évaluation médicale et paramédicale avant tout renouvellement (lire ci-contre). Sollicité parHospimedia, le CHU francilien a toutefois précisé qu'aucune durée précise n'a encore été définie, laissant juste entendre que l'établissement souhaite suivre les orientations du projet de loi de modernisation de notre système de santé, qui table sur une durée limite de quatre ans. Présenté d'ailleurs en fin d'année aux intersyndicales de praticiens hospitaliers, le projet de décret — dont Hospimedia a obtenu copie (à télécharger ci-contre) — prévoit précisément que "les responsables de services, de départements, de structures internes ou d'unités fonctionnelles sont nommés pour une période de quatre ans renouvelable"*. Par ailleurs, "dans les deux mois suivant leur nomination, le directeur propose aux praticiens nommés dans les fonctions de responsable de services, de départements, de structures internes ou d'unités fonctionnelles une formation adaptée à l'exercice de leurs fonctions". Enfin, il est également inscrit que le règlement intérieur définit "les principes de la formation et de l'évaluation des fonctions des chefs de service et des responsables des départements, unités fonctionnelles et autres structures internes".

L'AP-HM et le CH Édouard-Toulouse ouvrent une unité de soins intensifs pour adolescents

Une unité d'accueil, d'évaluation et d'orientation des adolescents en situation de crise a ouvert ses portes le 5 janvier dans le cadre d'un partenariat entre le CH Édouard-Toulouse, établissement public de santé mentale à Marseille (Bouches-du-Rhône), et l'Assistance publique-hôpitaux de Marseille (AP-HM), informe le CHU dans un communiqué. Cette unité doit être inaugurée le 13 janvier en présence notamment de représentants de la Fondation Hôpitaux de Paris-hôpitaux de France, qui a apporté une subvention de 500 000 euros (€) au projet, pour financer les travaux de l’unité et l'acquisition d'équipements hôteliers adaptés.

De la difficulté d'être soi-même Entretien avec Marcel Gauchet



Consultez le sommaire du magazine Numéro anniversaire : 25 ans  


Selon Marcel Gauchet, l'individualisme contemporain a pris une nouvelle tournure au début des années 2000. L’accent porte désormais sur la quête de soi, l’expression des émotions et la recherche de la reconnaissance.

Dans l’un de vos articles célèbres, Essai de psychologie contemporaine (1998), vous analysiez l’émergence d’un « nouvel âge de la personnalité ». Maintenez-vous cette thèse ?


Si je réécrivais ce texte aujourd’hui, il serait plus radical encore. Je crois en effet que nous avons affaire à une révolution anthropologique. Tout a changé : notre identité personnelle, notre rapport au corps, notre rapport aux autres et la façon dont nous nous inscrivons dans la société. (…) Plusieurs éléments ont rendu cette mutation possible. 

L’Association européenne de psychiatrie invente l’Erasmus des psychiatres

Par Adrien Renaud 12 janvier 2016 | 
Les jeunes psychiatres européens peuvent effectuer des stages d’observation courts dans des établissements étrangers. C’est le Gainging experience programme développé par l’Association Européenne de Psychiatrie (EPA). Une opportunité encore méconnue en France. 

« Heureux qui, comme Ulysse, a fait un long voyage », écrivait Joachim du Bellay au XVIe siècle. Sauf que pour les médecins, rares sont les occasions d’aller voir si l’herbe est plus verte ailleurs. C’est ce qui fait l’intérêt du Gaining expérience programme.

Développée par l’EPA, cette initiative permet à tout jeune psychiatre européen d’être accueilli pendant deux à quatre semaines dans un établissement étranger. « Il s’agit de développer son expérience, de connaître d’autres cultures de soins », explique le Dr Olivier Andlauer, jeune psychiatre français installé à Londres qui dirige le comité des jeunes de l’EPA.
« En psychiatrie, les systèmes diffèrent encore plus d’un pays à l’autre », explique Olivier. « Prenons par exemple la contention : elle fait débat en France, alors qu’elle n’existe pas en Angleterre. C’est intéressant de voir à quel point il est possible de soigner autrement ».



lundi 11 janvier 2016

Unité d’hospitalisation psychiatrique "Maloya" : indignation d’artistes réunionnais

Manuel Yepes 11.01.2016

Plusieurs artistes réunionnais dénoncent le choix de "Maloya" comme nom d’une unité d’hospitalisation psychiatrique du CHU de Terre Sainte.


Des artistes contre le nom "Maloya" pour une unité psychiatrique
Depuis sa rénovation en juillet 2015, l’unité hospitalisation psychiatrique du CHU de Terre Sainte porte le nom "Maloya". Un choix pas approprié selon un certain nombre d’artistes péi, dont Kaf Malbar, Daniel Waro, ou encore Davy Sicard.
"Pou moin, Maloya li renvoie un histoire collective, personnelle. Donn à une unité psychiatrique un nom comme ça, mi trouv que lé dangereux, paske na encore des choses lé en construction, que lé en devenir, dan’ maloya".
L’artiste estime qu’il s’agit d’une maladresse de la part de l’hôpital, et qui ne pensait pas à mal. "Mi doute pas que le ban’ demoun que là voulu donn le nom-là zot té veut un nafer positif, peut-être comme un l’inspiration".
"Maloya lé comme un bien patrimonial"
Davy Sicard d’expliquer la raison pour laquelle il a décidé de rejoindre les autres artistes. "Maloya lé comme un bien patrimonial. Nou devré poz à nou la question comment nou protège bann bien immatériel comme ça".

Comment prouver le harcèlement moral ?

LE MONDE | Par Francis Kessler (Maître de conférences à l'université Paris-I-Panthéon-Sorbonne)


L’employeur est responsable de l’intégrité personnelle du salarié, même en l’absence de faute de sa part, des faits de harcèlement commis sur un salarié par un autre salarié, y compris par un représentant du personnel, dans l’exercice de son mandat.
L’employeur est responsable de l’intégrité personnelle du salarié, même en l’absence de faute de sa part, des faits de harcèlement commis sur un salarié par un autre salarié, y compris par un représentant du personnel, dans l’exercice de son mandat. REUTERS/JO YONG-HAK

Mettre un terme au harcèlement moral en entreprise relève de la responsabilité de l’employeur. Il existe même une procédure de médiation ad hoc pour agir dans les plus brefs délais. Pourtant, le sujet est aujourd’hui souvent abordé devant les conseils de prud’hommes.

Créons un état de légitime défense différée

Le Monde.fr Par Valérie Boyer et Nathalie Tomasini

Des femmes se réunissent, le 25 novembre 2008 place du Capitole à Toulouse, pour dénnocer les violences faites aux femmes dans le cadre de la journée internationale pour l'élimination de la violence faite aux femmes. Le collectif national des droits des femmes (CNDF) a appelé à un rassemblement près de l'Assemblée nationale le 25 novembre pour soutenir sa proposition de loi cadre contre les violences faites aux femmes, a annoncé le 24 novembre le collectif dans un communiqué. AFP PHOTO / REMY GABALDA / AFP / REMY GABALDA
Des femmes se réunissent, le 25 novembre 2008 place du Capitole à Toulouse, pour dénnocer les violences faites aux femmes dans le cadre de la journée internationale pour l'élimination de la violence faite aux femmes. Le collectif national des droits des femmes (CNDF) a appelé à un rassemblement près de l'Assemblée nationale le 25 novembre pour soutenir sa proposition de loi cadre contre les violences faites aux femmes, a annoncé le 24 novembre le collectif dans un communiqué. AFP PHOTO / REMY GABALDA / AFP / REMY GABALDA REMY GABALDA / AFP

Sur notre territoire, c’est chaque année plus de 216 000 femmes, âgées de 18 à 75 ans, qui sont victimes de violences psychologiques, physiques, et/ou sexuelles de la part de leur ancien ou actuel partenaire intime (mari, concubin, pacsé, petit-ami…).
Que ce soit à travers des insultes, des critiques incessantes, des remarques désobligeantes, des comportements de mépris, d’avilissement ou d’asservissement de l’autre, toutes les attaques qui touchent l’intégrité psychique de la partenaire sont, en fait, des actes de torture mentale qui privent ces femmes de toute estime d’elles-mêmes.
De par ces agissements, le conjoint dit « violent » porte atteinte au principe de respect de la dignité de la personne humaine. Bien souvent, ce phénomène s’inscrit dans la durée à travers un processus de répétition de violences à la fois psychiques et physiques qui positionnent la femme en situation de faiblesse l’isolant du reste du monde. La victime devient alors prisonnière de cette situation qu’elle subit.

Le stress, une fonction essentielle à la vie

LE MONDE | Par Margherita Nasi
"Le stress au travail. Un enjeu de santé", de Patrick Légeron (Odile Jacob, 2015, 400 pages, 23,90 euros). Odile Jacob
Lorsque le psychiatre Patrick Légeron publie son premier ouvrage sur le stress au travail en 2001, la France est en retard sur la question par rapport aux pays d’Europe du Nord, qui ont fait dès les années 1990 du bien-être au travail une stratégie autant économique qu’humaine.
Aujourd’hui, le contexte semble avoir changé : les drames liés au harcèlement moral et la macabre série de suicides au sein de prestigieuses entreprises ont entraîné une prise de conscience. Les rapports sur le stress au travail se multiplient, la question des risques psychosociaux devient omniprésente dans les entreprises, et les médias accordent une grande importance aux manifestations de la souffrance au travail.
« Mais tout cela suffit-il ? » se demande Patrick Légeron dans son nouvel ouvrage, Le stress au travail. Un enjeu de santé. Rien n’est moins sûr : les plus récentes études indiquent que la souffrance au travail est en progression, les troubles mentaux plus fréquents.

La prise en charge des addictions en UHSA n'apparaît pas comme orientation prioritaire des soignants

Une enquête de l'OFDT sur la gestion des drogues en unités hospitalières spécialement aménagées (UHSA) montre que la prise en charge des conduites addictives n'apparaît pas prioritaire par rapport au traitement des crises psychiatriques aigües. Cette question ouvre cependant une réflexion sur le champ de la thérapeutique en addictologie.
Une enquête de l'Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT) sur la gestion des drogues en unités hospitalières spécialement aménagées (UHSA), dont les résultats sont présentés et commentés dans une note de 16 pages publiée le 5 janvier, constitue "une première en France", selon l'observatoire. "Ce caractère inédit résulte notamment du caractère récent d’un dispositif encore peu investi par les chercheurs", est-il souligné. La méthodologie de l’enquête repose sur des observations ethnographiques et des entretiens, "qui présentent certaines limites : l’exploration du fonctionnement de sept UHSA sur la question des drogues repose sur la parole d’acteurs représentant institutionnellement leur structure", commente l'OFDT. Elle souligne cependant que la méthodologie optimale, à savoir une immersion, aurait été "très coûteuse en termes de temps". Le dispositif d’enquête permet néanmoins de dresser une cartographie des positions des professionnels en UHSA et une vision du fonctionnement de toutes les structures existantes en France, estime l'observatoire.

A quoi ressemblait l’ancêtre de Néandertal et de l’homme moderne

Le Monde Blogs , par Pierre Barthélémy

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Reconstitution du crâne de l'ancêtre commun à l'homme moderne et à son cousin Néandertal. © Mounier et al./Journal of Human Evolution.

Un entretien avec Aurélien Mounier

Aurélien Mounier.
Paléoanthropologue à l'université de Cambridge (Royaume-Uni) au sein du Leverhulme Centre for Human Evolutionary Studies, Aurélien Mounier cherche à établir comment Homo est devenu sapiens, comment les individus de cette lignée ont acquis les caractéristiques qui sont les nôtres aujourd'hui. En collaboration avec Marta Mirazon Lahr, qui dirige le projet "In Africa" sur le rôle de l'Afrique de l'Est dans l'évolution de l'homme, il vient de publier un article dans le Journal of Human Evolution, où ces deux chercheurs décrivent comment ils ont, à l'aide d'un modèle numérique, reconstitué le crâne de l'ancêtre commun à l'homme moderne et à son cousin Néandertal. Aurélien Mounier a aimablement accepté de répondre à mes questions sur ce "fossile virtuel" reproduit sous deux angles différents au début de ce billet.

Que sait-on de l'ancêtre commun à Homo sapiens et à l'homme de Néandertal ?

Nous savons que nous avons un ancêtre commun avec les Néandertaliens. Cet ancêtre, ou plutôt cette population ancestrale qui est généralement appelée Homo heidelbergensis, vivait au Pléistocène moyen (période qui va d’environ 800 000 ans à 200 000 ans avant notre ère), en Afrique et probablement en Eurasie. Malheureusement, pour une période de temps si large et pour une zone géographique si étendue, nous ne disposons que de quelques dizaines de fossiles. De ce fait, il y a beaucoup de débats sur la définition de cette population : quelle espèce ? Quelle répartition géographique ? Et bien sûr une des questions principales est de déterminer à quel moment les deux lignées, celle des hommes modernes et celle des Néandertaliens se sont séparées.

Néandertal a-t-il boosté notre immunité ?




LE MONDE SCIENCE ET TECHNO  Par Hervé Morin

Le squelette d'un homme de Néandertal et sa modélisation au musée des Sciences naturelles de Tokyo.
Le squelette d'un homme de Néandertal et sa modélisation au musée des Sciences naturelles de Tokyo. Photaro - Wikimedia - CC

L’étude du génome de Neandertal a montré qu’une partie de l’humanité actuelle porte de l’ADN légué par ce cousin disparu – entre 1 % et 6 % dans les populations non africaines. Après sa sortie d’Afrique, il y a 125 000 à 60 000 ans, Homo ­sapiens a rencontré les néandertaliens, qui ­vivaient en Eurasie depuis déjà 200 000 ans, et des unions sont alors intervenues entre individus des deux espèces, pour le meilleur et pour le pire. Le meilleur ? Peut-être une adaptation aux agents pathogènes auxquels les néandertaliens étaient confrontés depuis longtemps en Europe. Le pire ? Cette capacité de réaction immunitaire rendrait ses bénéficiaires plus susceptibles de développer des allergies.
Ces hypothèses sont développées dans deux études parues le 7 janvier dans l’American Journal of Human Genetics. La première, dirigée par Lluis Quintana-Murci (Institut Pasteur), a consisté à comparer, dans la base publique du « 1 000 Genomes Project », quelque 1 500 gènes impliqués dans l’immunité innée, notre première ligne de défense contre les agents pathogènes. Pourquoi s’intéresser à ces gènes en particulier ? « Parce que les maladies infectieuses ont été la cause majeure de la mortalité jusqu’au XXe siècle, et donc la principale force de sélection naturelle chez l’homme », répond Lluis Quintana-Murci. Cette vaste comparaison suggère que des adaptations majeures de ces gènes sont survenues il y a 6 000 à 13 000 ans, au moment où l’humanité inventait l’agriculture. « La cohabitation avec les animaux, la proximité des ordures offraient un cocktail parfait pour une nouvelle pression de sélection exercée par les pathogènes », poursuit le chercheur.

Des gènes face aux intrus

La comparaison avec des génomes anciens, dont ceux de néandertaliens, a fait aussi émerger un groupe de gènes, TLR 1, 6 et 10, très présents chez les Européens et les Asiatiques. Ce même groupe a aussi été repéré, de façon indépendante, par une équipe de l’Institut Max-Planck d’anthropologie évolutionnaire de Leipzig (Allemagne). Ils permettent à des récepteurs situés à la surface de cellules de détecter la présence d’intrus (bactéries, champignons, parasites) et d’y réagir.
Janet Kelso et ses collègues recherchaient des gènes des populations humaines actuelles présentant le plus de similarité avec ceux d’humains archaïques, comme les néandertaliens ou les dénisoviens, qui vivaient en Sibérie il y a encore 50 000 ans. L’équipe est tombée sur le même trio de gènes TLR. Deux de ces variants sont proches de ceux retrouvés dans le génome des néandertaliens, le troisième est proche de celui des occupants de la grotte de Denisova, en Sibérie.
« Il va falloir déterminer ce que la conservation de ces gènes implique dans notre capacité à résister aux agents pathogènes », indique Lluis Quintana-Murci, qui reste prudent sur leur impact fonctionnel. Ses confrères de ­Leipzig soulignent de leur côté que, chez les porteurs de la version archaïque de ces gènes TLR, on observe une moindre infection par la bactérieHelicobacter pylori, responsable d’ulcères pouvant évoluer en cancers. Mais aussi une plus grande propension à développer des allergies. Résultat d’un compromis entre forte réactivité aux microbes et hypersensibilité à l’environnement, aujourd’hui plus aseptisé  ?

Différences homme-femme : quelles conséquences sur le couple vieillissant?

 07/07/2015

La synthèse de l'expérience clinique de deux sexologues a permis de faire le point sur les différences homme-femme et leur impact sur le couple vieillissant.

Schizophrénie : sortir de l'isolement social

07/01/2016

Les proches de malades souffrant de schizophrénie trouvent des ressources dans le programme Profamille. - Les proches de malades souffrant de schizophrénie trouvent des ressources dans le programme Profamille.
Les proches de malades souffrant de schizophrénie trouvent des ressources dans le programme Profamille.










Les proches de malades souffrant de schizophrénie trouvent des ressources dans le programme Profamille.






Mis en place dans la Vienne en 2011 sous l'impulsion de Nathalie Guillard-Bouhet, médecin psychiatre responsable de l'hôpital de jour intersectoriel au centre hospitalier H. Laborit, le programme Profamille a été créé au Québec en 1987.
Reposant sur le partage des connaissances et des savoir-faire, ce programme engage les personnes de l'entourage proche d'un patient schizophrène (parents, fratrie, conjoints, amis) à changer leur regard sur la maladie.
Cette transformation aura à terme un impact sur le patient. Parmi les 74 participants à ce programme depuis son instauration à CREATIV (*), Dominique, Yannick, Elisabeth et quelques autres sont venus apporter leur témoignage. 


Le pédiatre et les écrans

19/01/2015


S. TISSERON,
Psychiatre, docteur en psychologie, chercheur associé HDR à l’université Paris VII Diderot
Il n’est pas rare que les pédiatres soient pris à témoins par un parent des performances « étonnantes » de leur très jeune enfant sur une tablette ou un smartphone, ou qu'ils assistent au spectacle d'un enfant jouant tout au long de l'entretien avec le téléphone de sa maman comme si l'objet lui appartenait. Quant aux demandes de conseils de la part de parents désemparés sur la conduite de leur adolescent, inutile d'insister tant elles sont quotidiennes. Comment y réagir ? Serge Tisseron présente dans cet article une analyse critique des comportements face aux différents écrans et indique des règles de conduites à proposer aux familles et aux enfants. l faut avoir à l’esprit l’importance croissante des publications scientifiques qui attirent l’attention sur les dangers des écrans. Si les scientifiques ont fait la liste des effets nocifs des diverses formes d’écran, le pédiatre est, lui, confronté à une autre situation : le dialogue dans lequel il est engagé avec les parents lui impose non seulement de leur signaler les dangers des écrans, mais aussi de leur donner des repères, qui leur permettront d’établir avec leur progéniture une relation de confiance et de partage assurant une meilleure gestion des écrans en famille.