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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

vendredi 2 septembre 2016

Hôpital : à l'AP-HP, la réforme du temps de travail entre dans le dur

Anne Bayle-Iniguez
01.09.2016
La réforme du temps de travail à l'Assistance publique - Hôpitaux de Paris (AP-HP) entre dans sa phase finale ce jeudi 1er septembre avec l'application des dernières mesures négociéesdans la douleur entre le directeur Martin Hirsch et les syndicats représentatifs des 75 000 agents (non-médecins) du CHU francilien.
Comme pour un hôpital français sur deux, l’objectif du directeur général de l'AP-HP était de réviser les 35 heures, une organisation souvent synonyme de cumul de RTT non prises, de manque de personnel et de recours coûteux à l’intérim.
Après la suppression de plusieurs jours de congés spécifiques à l'institution, déjà effective depuis le 1er avril, deux nouvelles mesures entrent en application ce jeudi.
Désormais, les personnels n'auront plus la possibilité de travailler 7 h 50 par jour, une organisation de travail supprimée par la réforme. Par ailleurs, le principe de grande équipe (alternance programmée des horaires continus de matin et d'après-midi) est généralisé à l'ensemble des 39 hôpitaux de l'AP-HP.

Si « Le Généraliste » était paru en 1912 À quels signes extérieurs voit-on qu'une femme est vierge ?

Alain Létot
01.09.2016
Existe-t-il un signe extérieur de la virginité ? Il en existe même deux, à entendre notre distingué confrère, le Dr Félix Chavernac. Un oculiste avisé reconnaît de loin un cataracté à son attitude, la tête penchée vers le sol, fuyant la lumière ; il le distingue de l’amaurotique qui, au contraire, relève la tête, cherchant la clarté. De même, le chirurgien reconnaît un coxalgique, « rien qu’en l’entendant marcher », suivant l’expression imagée de Marjolin ; le médecin signale à distance un ataxique qui s’annonce par sa démarche saccadée, etc. Pourquoi ne reconnaîtrait-on pas la virginité ?
Parallélisme podalique
Le Dr Chavernac est prudent toutefois : si, après une pratique cinquantenaire, il croit pouvoir, à première vue, faire un diagnostic, qu’il sait délicat entre tous, il s’empresse d’ajouter, « pour la tranquillité du genre humain » que son signe n’est ni constant ni infaillible. Mais ce signe, quel est-il ? C’est le parallélisme podalique : « Le sacrifice consommé, nous dit-il, se traduit immédiatement à l’extérieur par un écart très prononcé de la pointe des pieds, c’est-à-dire par la disparition rapide du parallélisme podalique ».

LA DICTÉE, ESSENCE D’UNE NATION


Par Natalie Levisalles — 31 août 2016

Paysages éternels, familles idéalisées, hygiénisme approximatif : depuis deux siècles, le contenu des textes proposés à nos «chères têtes blondes» dessine le portrait d’une France immuable.

En nous montrant ces textes dictés aux écoliers entre 1836 et 2015, les deux auteurs dela Dictée (Laure de Chantal, agrégée de lettres, et Xavier Mauduit, agrégé d’histoire) nous plongent dans l’histoire de la France des deux derniers siècles. Ou plutôt dans ce qu’on nous en a raconté : le roman national.
La première chose qui fascine, c’est l’uniformité du style, du milieu du XIXe à aujourd’hui. Comme s’il existait un «style dictée», remarquablement homogène : lisse, vieillot, gourmé, gentiment mais pesamment moralisateur, utilisant le vocabulaire de l’idéalisation et de la paix, tendant à décrire un bonheur fade et sans aspérités et des malheurs soigneusement tenus à distance. Ce qui frappe aussi, c’est à quel point le monde de la dictée est celui d’une France éternelle, immuable, qui semble arrêtée quelque part au milieu du XXe siècle. Mais pas dans les années 40. Autant on peut lire de nombreuses pages patriotiques, héroïques sur la guerre de 14-18 - «Camarades, nous savons que vous souffrez d’une grande peine parce que vous êtes séparés de nous» (adressé aux écoliers d’Alsace-Lorraine, Certificat d’études 1912) -, autant on ne trouve pas grand-chose sur la Seconde Guerre mondiale.
«Il était bien joli ce chemin de Provence. Il se promenait entre deux murailles de pierres cuites par le soleil.» Le paysage est omniprésent dans la dictée, il a une beauté tranquille et un peu ennuyeuse. On voit beaucoup de campagne, très peu de ville, on s’aventure rarement hors des frontières, dans les colonies parfois. Les dictées ont le même parfum que les cartes de géographie et de leçons de choses Deyrolle qui ont été accrochées dans les salles de classes jusque dans les années 70. Ou 80 ?

Mission civilisatrice 

La famille des dictées est du même tonneau. Une famille idéale où le père est sévère mais juste et la mère un infatigable et bienveillant grillon du foyer qui s’éveille «toujours la première, bien avant le jour en hiver» et descend «dans la rue pour acheter le pain» (1965). L’image de la petite fille est à l’avenant. «Je frotte le parquet, dit-elle, je passe l’aspirateur, j’encaustique les meubles. Je suis bien contente de venir en aide à maman» (1963). Ou bien : «La meilleure amie des jeunes filles, c’est l’aiguille. La lecture, la musique vous laissent souvent une impression charmante… mais ce n’est qu’une impression» (1946). Même les secousses de l’adolescence sont passées à la machine à euphémiser. «L’adolescence fut pour Caroline une période difficile… Mais la personnalité qu’elle s’était ainsi forgée faisait d’elle une amie généreuse et chaleureuse» (Bled, 2015).

Ni Foucault 2.0 ni Debord 2.0

11.06.2016
La Suite dans les idées

Entre surveillance et spectacle, la mutation numérique transforme en profondeur nos sociétés et redistribue les cartes du pouvoir : le juriste américain Bernard Harcourt analyse cette évolution à travers son ressort, le désir, et ouvre la voie d'une critique par la désobéissance.
Michel Foucault et Guy Debord mis en réseaux sociaux
Michel Foucault et Guy Debord mis en réseaux sociaux Crédits : Sylvain Bourmeau
Surveillance ou spectacle ? Quel terme, quel concept décrit le mieux la situation dans laquelle se trouvent désormais nos sociétés numérisées. C'est la question que pose, et à laquelle répond par une analyse brillante, nourrie d'une impressionnante collection de faits saisissants, le juriste critique Bernard Harcourt dans Exposed, un essai décisif sur le désir et la désobéissance à l'ère numérique.
Exposed

Un jeune se suicide tous les trois jours en Suisse

PréventionUne nouvelle campagne de sensibilisation au suicide chez les jeunes a vu le jour. Bien qu'en baisse, les chiffres restent alarmants.

Le suicide est la seconde cause de mortalité chez les 15-29 ans, selon Stop Suicide. L'association lance jeudi en Suisse romande la 11e édition de sa campagne de prévention du suicide des jeunes.
Jusqu'au 10 octobre, elle fait passer le message «Là pour toi» par le biais d'affiches, flyers, réseaux sociaux et événements. Cette campagne «originale et positive» est née l'an dernier pour les 15 ans de Stop Suicide. Au vu de son succès auprès des jeunes, l'association a conservé le slogan cette année, explique-t-elle jeudi dans un communiqué.

Rentrée 2016 : « L’angoisse des adultes est ce qui inquiète le plus les enfants »


LE MONDE  | Propos recueillis par Claire Ané

Marie-Rose Moro, pédopsychiatre et psychanalyste, dirige la Maison de Solenn-Maison des adolescents de Cochin.
Marie-Rose Moro, pédopsychiatre et psychanalyste, dirige la Maison de Solenn-Maison des adolescents de Cochin. DIDIER GOUPY
Marie-Rose Moro, pédopsychiatre et psychanalyste, dirige la Maison de Solenn-Maison des adolescents de l’hôpital Cochin. Elle publie Osons être parents, le 14 septembre, aux éditions Bayard Culture.
Comment parler aux enfants du risque terroriste ? Faut expliquer la présence de soldats armés dans les rues ?
Marie-Rose Moro : Oui, bien sûr, il faut dire aux enfants pourquoi les soldats sont devant l’école. Il faut le dire une fois simplement, et sans dramatiser ni exagérer. Leur présence est la preuve que les adultes savent protéger les enfants. Le plus difficile est de ne pas projeter nos propres angoisses.
Ma fille de 9 ans a été très affectée par l’exercice de sécurité dans l’école, où ils devaient se cacher sous les tables au cas où un méchant vienne. Comment la protéger des crises d’angoisse ?
Pour les enfants de classe élémentaire, parfois on pense qu’ils comprennent les choses comme les grands, mais en fait ils ont aussi des scénarios dans la tête, parfois plus effrayants encore que la réalité. A cet âge-là, il faut vraiment leur expliquer concrètement et simplement ces exercices, et s’intéresser aux peurs qu’ils ont. Ce sont ces peurs-là qui sont les plus inquiétantes. Il faut les aborder tranquillement, à un moment où l’enfant est rassuré et en confiance.
Mais comment ne pas transmettre à nos enfants notre propre angoisse concernant les risques d’attentat dans les écoles ?
L’angoisse des adultes est ce qui inquiète le plus les enfants de cet âge-là. Il est donc nécessaire de commencer par trouver soi-même des manières de se rassurer. Ensuite, on peut parler aux enfants. Si on leur parle simplement, cela leur fera du bien et apaisera leurs inquiétudes. Cela augmentera leur confiance dans la capacité des adultes à les protéger. C’est cela l’essentiel, à cet âge : on ne peut pas attendre d’enfants aussi jeunes qu’ils apprennent à se protéger tout seuls.

D’Homo Sapiens… au transhumain : Qu’est-ce qu’être humains ? Le sommes-nous encore ?

Par Hubert Guillaud 01/07/2016

Le bestseller mondial de Yuval HarariSapiens : une brève histoire de l’humanité, qui en 500 pages embrasse pas moins que toute l’histoire de l’humanité est effectivement un livre à la fois fascinant et accessible. Sur la scène des conférences USI, où il le résume en 40 minutes, le frêle Yuval Harari l’est tout autant.
Pourquoi sommes-nous devenus l’espèce dominante de la vie sur terre ? Comment avons-nous conquis le monde ? Il y a 100 000 ans, la terre était très différente de ce qu’elle est aujourd’hui. Les humains aussi. Homo Sapiens vivait en Afrique de l’Est. Il existait 5 autres espèces humaines. C’est quelque chose que nous avons du mal à appréhender, parce que nous ne connaissons qu’une seule espèce humaine depuis longtemps. Or, chez tous les animaux, il existe plusieurs espèces. Il y a plusieurs espèces d’ours par exemple, selon les endroits du monde où ils vivent. Mais il n’y a plus plusieurs espèces d’hommes.
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Comment l’imagination a-t-elle développé notre capacité à coopérer ?

Il y a 100 000 ans, les différentes espèces humaines étaient petites en nombre et leur impact sur l’écosystème était minime, pas plus signifiant que celui des abeilles, des piverts ou des méduses aujourd’hui. Nous n’étions qu’un animal parmi d’autres. Aujourd’hui, nous sommes la seule espèce, car nos ancêtres en quittant l’Afrique de l’Est ont provoqué la disparition de toutes les autres espèces d’hominidés. « Nous nous sommes débarrassés de tous les autres », affirme-t-il très rapidement, alors que les hypothèses sur la disparition de Néandertal notamment semblent encore un peu plus ouvertes. Avec 7 milliards d’individus, nous sommes l’un des animaux le plus importants de la planète en nombre. Nous pesons 300 millions de tonnes. Les animaux domestiques, les esclaves de nos besoins, comptent pour 700 millions de tonnes. Les animaux sauvages pour 100 millions. Quand on regarde National Geographic, le monde semble encore rempli d’animaux sauvages, mais en vérité, ils ne sont plus là. Ils représentent moins de 10 % de la population totale des grands animaux et leur survie dépend entièrement de nos décisions et de nos désirs.

Comment sommes-nous passés de grands singes sans signification à des dieux sur terre ? Ce n’est pas une métaphore, insiste Harari, c’est un fait. Nous avons les capacités qui étaient l’apanage des dieux dans la mythologie. Nous savons créer la vie, créer des animaux. Depuis 4 milliards d’années, la vie a évolué selon les principes de la sélection naturelle. Mais désormais, il y a un nouveau principe, celui de la conception intelligente. Nous sommes capables de créer des formes de vie. Nous sommes devenus des dieux.

Avec son roman "Lettre morte", la romancière Nathalie Garance vole au-dessus d'un nid de coucou

 
S.P.A.B
Avant que vous ne sachiez plus où donner de la tête en cette période de "rentrée littéraire", Info-Chalon.com vous conseille la lecture d'un excellent roman, édité par une maison d'édition locale, et paru en juillet : "Lettre morte", de Nathalie Garance.
Vol au-dessus d’un nid de coucou. Les moins de vingt ans ne connaissent sans doute ni le roman de Ken Kesey (1), ni le film qu’en a tiré Milos Forman en 1975 (2). Ils préfèrent pour la plupart débusquer des Pikachu derrière un fourré, une statue de Lamartine ou, avant que certains ne s’en émeuvent à juste titre, sur une plaque commémorative d’Auschwitz (3)… C’est bien dommage.

jeudi 1 septembre 2016

L’hôpital expérimente le qi gong pour soulager des effets secondaires du cancer

LE MONDE  | Par Juliette Harau
Nathalie, opérée récemment d’une tumeur, pratique quotidiennement le qi gong dans un parc près de chez elle.
Nathalie, opérée récemment d’une tumeur, pratique quotidiennement le qi gong dans un parc près de chez elle. Karim El Hadj / Le Monde
Sereine, imprégnée, Nathalie répète avec soin les gestes qu’elle a appris. Balayer l’air d’un mouvement large, prendre une grande inspiration, genoux légèrement pliés, regard vers l’horizon. Greffière, originaire de Choisy-le-Roi (Val-de-Marne), en proche banlieue parisienne, Nathalie a subi des traitements très lourds – plusieurs chimiothérapies, une radiothérapie et une curiethérapie – qui ont eu raison de sa tumeur. Parallèlement, elle s’est appuyée sur une gymnastique de santé chinoise, le qi gong, suivant les conseils du Pr Liu Bingkai, diplômé en médecine traditionnelle chinoise de l’université de Nankin, qui mène des essais cliniques à l’hôpital universitaire de la Pitié-Salpêtrière, à Paris.
« Je ne peux pas dire si mon état aurait été différent si je n’avais pas pratiqué le qi gong, je n’ai pas de point de comparaison. Mais ça me fait du bien », dit Nathalie. A plusieurs niveaux, son traitement lui a paru moins douloureux que prévu : « A part la perte de cheveux, je n’ai eu presque aucun des effets secondaires habituels – vomissements, maux de tête, ongles noircis… Les patients à côté desquels je recevais ma chimiothérapie me paraissaient dans un état plus pénible que le mien. »
Nathalie s’était vu prescrire une kyrielle de médicaments pour affronter les différents protocoles. « J’étais une pharmacie ambulante, se souvient-elle, alors que je ne suis pas très médicaments. » Mais exception faite d’un épisode particulièrement critique du traitement, pendant lequel elle recevait des injections pour augmenter son taux de globules blancs, les boîtes d’antidouleur sont restées intactes. En revanche, chaque jour pendant deux heures, cette mère de trois enfants se rendait dans un parc pour effectuer les mouvements de qi gong qui devaient lui procurer du mieux-être.

Spécial hôpitaux - Psychiatrie : les dérives de l'isolement thérapeutique

Trop souvent, des malades sont privés de liberté. Les établissements de soins psychiatriques affichent des taux d'isolement étrangement hétéroclites.

Par François Malye et Jérôme Vincent
Publié le 
Enfermement. Chambre d'isolement thérapeutique avec
Enfermement. Chambre d'isolement thérapeutique avec "contention mécanique" au centre hospitalier des Pyrénées, à Pau, où cette pratique est très rare. © Louise Oligny
Ça devrait être une pratique de dernier recours. Et pourtant, 26 676 patients, au sein des établissements de soins psychiatriques français, ont connu en 2014 un enfermement, plus ou moins long, dans une chambre d'isolement thérapeutique, souvent avec une « contention mécanique », c'est-à-dire sanglés par des courroies. Bien sûr, cette privation des droits fondamentaux est parfois nécessaire pour calmer une crise et protéger le patient, souvent contre lui-même. « Mais il faut des raisons cliniques très détaillées, explique le Dr Thierry Della, du centre hospitalier des Pyrénées, à Pau, il s'agit d'une prescription médicale. Le médecin doit donner son avis quotidiennement, et tout doit être inscrit dans un registre avec un protocole précis. Si on suit ces règles, le taux d'isolement thérapeutique est bas. » C'est le cas dans ce CH, où il s'élève à 0,44 % pour une moyenne nationale de 1,9 %, selon les données du RIM-P 2014, base statistique qui regroupe les données d'hospitalisation anonymes des patients séjournant dans les établissements qui prennent en charge les troubles mentaux en France. Le problème est que cette pratique se répand. En 2013, ce taux d'isolement était de 1,76 %. La durée moyenne d'enfermement augmente également : elle était de 13,8 jours en 2013, elle passe à 14,3 jours en 2014. En réalité, la mise à l'isolement s'est banalisée. Pis, elle est souvent pratiquée de façon anarchique, parfois au détriment de patients vulnérables. C'est le constat qu'a dressé le contrôleur général des lieux de privations de liberté (CGLPL), Adeline Hazan, dans un rapport qui fait froid dans le dos. Il a été publié en mai, résultat de 120 visites dans 112 établissements de soins psychiatriques, soit 40 % du parc. « La manière dont ces mesures sont mises en oeuvre est souvent humiliante, indigne, parfois dangereuse et [...] s'apparente, dans certaines conditions, à des traitements inhumains et dégradants. » Et de citer des cas de patients abandonnés au long cours à l'isolement, parfois pendant plusieurs mois, une prise en charge médicale « approximative », c'est-à-dire des médecins qui ne passent pas toujours pour actualiser le traitement, voire qui laissent au personnel soignant des ordonnances antidatées, et même des patients enfermés à titre de punition. Comme dans ce centre hospitalier où bon nombre d'entre eux avaient avoué aux contrôleurs que, s'ils refusaient de prendre leurs médicaments, « cela entraînait systématiquement la menace d'un placement en isolement avec contention et injection ». Une menace selon eux régulièrement mise à exécution.
Il y a surtout une forte hétérogénéité au sein des équipes. Certains pratiquent beaucoup l'isolement, d'autres pas du tout ou presque. – Denys Robiliard, député PS

mercredi 31 août 2016

Un clitoris en 3D pour «expliquer le plaisir aux élèves»

Par Juliette Deborde — 31 août 2016 à 18:14

Des professeurs de sciences de collège et lycée utiliseront à partir de cette rentrée un modèle de cet organe pas ou mal représenté dans les manuels scolaires. Un modèle développé par une chercheuse française.

Méconnu, oublié, parfois mutilé : le clitoris est aussi le grand absent des manuels de sciences et vie de la terre, en collège et lycée. Mais pour la première fois cette rentrée, certains élèves pourront manier en cours de SVT un modèle imprimé en trois dimensions de l’organe, le seul du corps humain uniquement dévolu au plaisir. On doit le petit objet de dix centimètres (la taille moyenne de l’organe, dont seule une petite partie est visible de l’extérieur) en plastique biodégradable, le premier modélisé à échelle réelle et en 3D, à Odile Fillod. La chercheuse française indépendante, également auteure d’un blog de vulgarisation scientifique, veut en faire un outil d’éducation sexuelle, et familiariser les élèves avec l’organe. Ce n’est pas gagné, car si l’on en croit un rapport sur l’éducation sexuelle remis en juin par le Haut Conseil à l’égalité (HCE), un quart des filles de 15 ans ne savent pas qu’elles ont un clitoris, et 83 % des collégiennes de 4e et de 3e ignorent sa fonction.
Le modèle, libre de droit, est téléchargeable en ligne, pour que n’importe qui ayant accès une imprimante 3D, professeurs et éducateurs sexuels en tête, puisse fabriquer son propre exemplaire. L’impression peut aussi se faire dans un fab lab, un espace qui met à disposition des imprimantes 3D ou en ligne. Le premier modèle a lui-même été réalisé par le soutien duCarrefour numérique de la Cité des sciences. Conçu sur un logiciel libre, il a été un peu stylisé, l’organe étant évidemment «moins régulier, moins symétrique, moins joli en vrai», précise par mail à Libération Odile Fillod. Les étapes de la conception ont été documentées dans une vidéo. On y aperçoit les brouillons de schémas en 2D griffonnés par la chercheuse, qui a dû définir la forme et décider d’une dimension moyenne de l’organe, bien moins documenté dans la littérature scientifique que ses équivalents masculins.

Allemagne : les mères d'enfants nés d'un adultère contraintes à lever le secret ?


Elles devront livrer le nom de leurs amants pendant la période de gestation, pour permettre un remboursement par le véritable géniteur des frais d'éducation avancés par le «père berné». Du moins si un projet de loi présenté en Conseil des ministres mercredi par le gouvernement fédéral est adopté.

  • On les appelle en Allemagne «les enfants du coucou»  – les Kuckuckskindern –, du nom de cet oiseau qui «parasite» le nid des autres en y pondant ses œufs à l’insu du locataire officiel. Selon les estimations, de 1 à 10% des enfants allemands naîtraient chaque année d’une relation extraconjugale, et seraient élevés par un «père» ignorant qu’il n’est en fait pas le géniteur de son enfant. «Ça représente jusqu’à 80 000 naissances par an environ», souligne le magazine Focus. Chaque année, plusieurs centaines de cas occupent les tribunaux germaniques. La justice allemande n’était jusqu’à présent guère favorable à ces pères «bernés», qui ont élevé pendant des mois ou des années un enfant qui n’était pas le leur. En cas de séparation, obligés à verser de lourdes pensions alimentaires, ils disposaient de peu de recours pour faire valoir leurs droits.

  • Pas de détricotage 
Condamné en 2015 par la Cour Constitutionnelle à renforcer les droits des pères doutant de leur paternité, le gouvernement fédéral présentera mercredi en Conseil des ministres un projet de loi déjà contesté. Le texte, concocté par le ministre de la Justice, le social-démocrate Heiko Maas, permettra en effet de contraindre une femme infidèle à avouer le nom des hommes qu’elle a fréquentés au moment de la conception, afin d’obliger le véritable géniteur à prendre en charge les frais d’éducation de l’enfant.

mardi 30 août 2016

Suicides infirmiers… deux nouvelles victimes à Reims

 par .
Nous l'apprenions hier, lundi 29 août 2016, de nos confrères de France Bleu Champagne-Ardennes deux infirmières de santé au travail sur les cinq que compte le service médical Interprofessionnel de la Région de Reims (SMIRR) se sont suicidées à moins de 3 semaines d'intervalle cet été. Les conditions de travail seraient, une fois encore, pointées du doigt, alors que la profession infirmière est durement touchée par une vague de suicides depuis le mois de juin. Pas moins de trois soignants s'étant déjà suicidés. Glaçant.
Le 13 juin à Toulouse un infirmier se suicide sur son lieu de travail. Le 24 juin, c'est uneinfirmière de nuit du Groupe hospitalier du Havre qui met fin à ses jours. Le 30 juin, un cadre de santé, tout juste diplômé, commettait également cet acte irréparable. Il voulait continuer à exercer en Ehpad, alors qu'on lui proposait un service à très fortes difficultés, celui des soins de suite longue durée.
Le 23 juillet l'une des cinq infirmières du service médical Interprofessionnel de la Région de Reims (SMIRR) âgée de 51 ans, se donne la mort chez elle. Le 13 août une deuxième infirmière de ce service , 46 ans et mère de deux enfants, est retrouvée morte à son domicile… Ces deux nouveaux suicides viennent à nouveau questionner - dénoncer - des conditions de travail de plus en plus dégradées, des cadences et organisations en rupture avec les valeurs soignantes, des managements « sauvages »… Les tutelles restent sourdes à ces tragiques disparitions, la communauté infirmière s'en émeut et s'insurge alors que dans le même temps un rapport de l'Observatoire national des violences en milieu de santé (ONVS) publié le 5 août 2016 pointe ce chiffre tout aussi alarmant que révoltant : 5 703 infirmiers ont été victimes de violences en 2014, soit 15 par jour…  et l'on ne parle même pas du secteur libéral qui est loin d'être exempt en la matière !