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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

mercredi 4 mai 2016

Linda Naeff a créé 7000 œuvres à partir de 61 ans, à sa mort


03-05-16 Par Muriel Grand


ExpositionLe Musée de Carouge présente le travail d’une artiste hors normes.


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Image: Aurélien Bergot
Elle a commencé à créer à 61 ans, mais a bien rattrapé le temps perdu en dessinant et sculptant frénétiquement, chaque jour. A sa mort en 2014, à l’âge de 88 ans, Linda Naeff a laissé une œuvre de 4000 tableaux et 3000 sculptures. Après la rétrospective que lui a consacrée la Galerie de la Ferme de la Chapelle il y a deux ans, le Musée de Carouge lui rend à son tour hommage.
«En 2011, je lui ai proposé de monter une exposition, mais elle a refusé, raconte Philippe Lüscher, directeur du musée de Carouge. Elle n’était pas intéressée par ce type de démarche.» Un détachement qui rapproche Linda Naeff de l’art brut, même si elle possédait une certaine culture visuelle. De même que son besoin compulsif de créer. «C’était absolument vital pour elle», rapporte le directeur.
Car il s’agissait d’exorciser les nombreux drames qui avaient émaillé son existence entre la Suisse et la France. Un père autoritaire, une mère dépressive qui simule des suicides et oblige ses filles à la supplier d’y renoncer. Un viol par son professeur de musique dans son adolescence. Quatre fausses couches, à un stade avancé. La mort de son petit-fils. Des traumatismes dont elle n’a jamais vraiment pu parler.
Des objets de récupération
Pour tenter d’expulser toute cette souffrance accumulée, elle commence par prendre la plume. Ces écrits ont pratiquement tous été perdus. Elle suit ensuite des cours d’expression libre à l’Ecole des arts décoratifs de Genève, puis de sculpture et de modelage au collège de Saussure. Mais l’univers artistique qui en est issu ne ressemble à aucun autre.

mardi 3 mai 2016

Changer le regard sur les troubles psychiques

Christine Legrand, le 03/05/2016

Pas si facile de balayer les préjugés liés aux troubles mentaux, ni d’intégrer dans la société ceux qui en souffrent.

L’exposition « Mental désordre » immerge le visiteur dans<em> Le cri </em>de Munch.
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L’exposition « Mental désordre » immerge le visiteur dans Le cri de Munch. / Nicolas Krief / Cité des Sciences
Dépression, anorexie, troubles bipolaires, schizophrénie, addictions… Selon l’OMS, une personne sur quatre souffrirait de troubles mentaux à un moment de sa vie. Même si ces termes recouvrent un large spectre de pathologies, de gravité et de durée très variables, ils constitueront en 2020 la première cause d’invalidité. Pourtant ils demeurent l’objet de préjugés tenaces.

Un stéréotype pour chaque maladie

Avouer que l’on est en dépression reste difficile. Et plus encore que l’on souffre de troubles bipolaires, ou d’une schizophrénie. Les représentations varient selon la nature des troubles, observe Luc Mallet, psychiatre et chercheur en neurosciences à l’Institut du cerveau et de la moelle épinière (ICM).
« À chaque catégorie de maladie correspond un jugement moral. Les schizophrènes sont associés à une représentation de violence, alors qu’ils passent très exceptionnellement à l’acte, et sont au contraire plus souvent victimes d’agressions que les autres. Les troubles bipolaires bénéficient d’une image plus positive, alliant imprésivibilité et créativité – même s’il s’agit d’un autre stéréotype. » Et on dit encore souvent à un déprimé qu’il a tout pour être heureux et n’a qu’à « se secouer ».
« Les patients comme les familles vivent avec une grande difficulté ces stigmatisations ; elles génèrent un repli et un isolement qui peuvent être dramatiques », souligne le psychiatre. Elles entraînent un retard dans l’accès au soin et dans l’observance des traitements. Beaucoup n’osent pas aller consulter un psychiatre ou demander de l’aide.

L'utilisation pathologique d'Internet va de pair avec des comportements à risque !

25/04/2016

Les comportements à risque sont une des principales causes de morbidité chez les adolescents et les jeunes. Leur lien avec une utilisation pathologique d'Internet reste relativement inexploré, en particulier dans la population Européenne. Pour la première fois, une équipe multinationale a choisi d’évaluer ce lien chez les adolescents Européens.
Il s’agit d’une étude transversale, menée dans le cadre du projet FP7 de l’Union européenne ayant pour but de sauvegarder et autonomiser les jeunes en Europe (SEYLE). Les données de 11 931 adolescents ont été recueillies auprès d’écoles randomisées parmi onze pays européens. L’utilisation pathologique d'Internet a été mesurée à l'aide du questionnaire diagnostique de Young, questionnaire de référence de l’addiction à Internet. Les comportements à risque ont été évalués à l'aide des questions de la Global School-Based Student Health Survey, une enquête mondiale évaluant la santé des élèves scolarisés.

Bien être des ados : quand ça va à l’école, tout va

 27/04/2016

Depuis 1982 l’enquête HBSC (Health Behaviour in School-aged Children), sous l’égide du bureau Europe de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), collecte tous les 4 ans des données sur la santé, le vécu scolaire et les comportements favorables ou préjudiciables à la santé des élèves âgés de 11, 13 et 15 ans selon une méthodologie standardisée.  Réalisée par  questionnaire auto-administré sur le principe du volontariat, dans le respect de l'anonymat et de la confidentialité, menée en classe sous la responsabilité d’un enquêteur formé, elle concerne 41 pays ou régions, essentiellement européens.
L'objectif de l'étude publiée dans The Journal of Public Health consiste à décrire l'ensemble des interactions entre le bien être physique et psychologique et les différentes ressources subjectives (qualité de la relation avec les parents et les pairs, perception de l'école) dans une population de 16 018 adolescents italiens âgés de 15 ans.

Prodiges manuels en Rhône-Alpes

Par  - Le 02 mai 2016 

L'un était un maçon lyonnais, l'autre un facteur drômois, il leur a suffi d'un déclic pour se lancer dans de faramineuses constructions.
LE PALAIS IDÉAL DU FACTEUR CHEVAL
Cette oeuvre d'art brut a été entièrement construite par le facteur Ferdinand Cheval entre 1879 et 1912. Elle regroupe de nombreux styles (roman, oriental, musulman...). le Palais idéal a été classée Monument Historique par André Malraux.
Passer d'un mur peint à l'autre permet d'arpenter Lyon et ses environs de façon ludique. Au cœur de la ville, on recense environ 150 murs peints, de la fresque des Lyonnais, dans le Ier arrondissement, au bel ensemble dédié au peintre mexicain Diego Rivera, dans le VIIe arrondissement. L'immense mur des Canuts (1200 m² peints), sur la colline de la Croix-Rousse, n'est qu'à quelques minutes d'un petit jardin public aussi méconnu qu'extraordinaire.

St-Nazaire. Le personnel de psychiatrie s'oppose à la restructuration

Saint-Nazaire - Publié le 
  • Le personnel de psychiatrie était en grève ce lundi 2 mai pour s'opposer à la restructuration de leur secteur. Il entraînera la suppression de seize postes.
    Le personnel de psychiatrie était en grève ce lundi 2 mai pour s'opposer à la restructuration de leur secteur. Il entraînera la suppression de seize postes. | Ouest-France
  • Ils étaient plus de 70 réunis à la Cité sanitaire de Saint-Nazaire pour bloquer le Comité technique d'établissement. Le personnel de psychiatrie refuse la restructuration.

« La santé des postiers, c’est l’avenir de La Poste » rappelle FO COM

 EVELYNE SALAMERO
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Colloque FO COM : la santé des postiers, c’est l’avenir de La Poste ! Photographie : F. Blanc / FO Hebdo - CC BY-NC 2.0

Ce jeudi 28 avril, journée mondiale pour la santé et la sécurité au travail, quelque 180 personnes, en majorité des postiers, ont participé au colloque organisé par la fédération FO Com « La santé des postiers, c’est l’avenir de La Poste ! », au siège de la confédération FO. A l’issue des travaux, ils ont rejoint la manifestation parisienne pour le retrait de la loi Travail.
« Le temps n’est plus au diagnostic. Aujourd’hui la question est : qu’est-ce qu’on fait ? ». C’est en ces termes que Michel Debout, professeur de droit de la santé, a introduit les travaux du colloque organisé par la fédération FO sur le mal être au travail à La Poste.

DES STÉRÉOTYPES DE GENRE PLAQUÉS JUSQUE SUR LES CRIS DE BÉBÉS

Par Virginie Ballet — 

Des chercheurs français ont démontré que les adultes ont tendance à considérer que les nourrissons de sexe féminin produisent des pleurs plus aigus que les garçons. A tort.


A la maternité de Lens, le 17 septembre 2013.A la maternité de Lens, le 17 septembre 2013. Photo Philippe Huguen. AFP

On les savait entartrés sur la couleur des tenues des enfants ou encore sur leurs jouets, mais voilà que les stéréotypes de genre s'incrustent jusque dans les berceaux : dans des travaux rendus publics mi-avril, une équipe de chercheurs français a démontré que les adultes ont tendance à penser (à tort) que les cris de nourrissons de sexe féminin sont plus aigus que ceux des garçons. En d'autres termes, à lier gravité de la voix et masculinité. «Ainsi les adultes utilisent ce qu’ils connaissent des voix humaines après la puberté – les voix d’hommes sont en moyenne plus graves que les voix de femmes – et l’appliquent aux bébés, qui pourtant échappent à cette règle» écrit l'équipe de l'institut des neurosciences Paris-Saclay, dans ses travaux publiés dans la revue BMC Psychology (1).
Pour arriver à ce constat, les chercheurs ont commencé par enregistrer les pleurs à la sortie de leur bain de 28 bébés (15 garçons et 13 filles) âgés de quatre mois. En les décortiquant (les pleurs, pas les bébés), ils sont arrivés au constat qu'il n'était «pas possible de distinguer filles et garçons sur la base de la hauteur des pleurs». Pourtant, en faisant écouter les enregistrements à un échantillon d'une trentaine de parents, ceux-ci pensaient que les cris les plus aigus étaient ceux de petites filles, et les plus graves, de petits garçons.

lundi 2 mai 2016

Si « Le Généraliste » était paru en mai 1880 De l’hygiène morale des familles en général et des jeunes filles en particulier

Alain Létot  02.05.2016

La médecine qui, au nom de l’hygiène, est appelée à intervenir si utilement, comme on peut s’en convaincre avec le rapport de M. Delvaille, dans l’installation et le fonctionnement des écoles primaires, ne saurait se désintéresser des établissements d’instruction secondaire ; on nous permettra donc de dire ici quelques mots du projet de loi qui vient d’être discuté et adopté en deuxième lecture par la Chambre des députés sur l’enseignement secondaire des jeunes filles.
Dans un siècle comme le nôtre, de science et de progrès, on comprendrait difficilement qu’on refusât à la femme le droit et les moyens de participer à la vie intellectuelle à laquelle on convie la moitié de la nation. On ne saurait, d’un côté, combattre l’ignorance, et de l’autre l’imposer. Craindrait-on que la femme instruite ne sût pas ou ne voulût pas descendre aux minutieux détails qu’exige la sage administration d’une maison ? Ce serait une erreur profonde, et, pour peu que l’on veuille regarder autour de soi, on ne tard pas à se convaincre que les femmes supérieures à ce point de vue sont précisément celles qui ont reçu l’instruction la plus variée et la plus solide.

Le "bore-out", nouvelle maladie professionnelle?

02.05.2016
bore out
Peut-on considérer le « bore-out » comme une maladie professionnelle ? Si la question n’est pas formellement posée aux prud’hommes de Paris, elle a toutefois été au cœur des débats ce lundi. Ils ont en effet eu à connaître d’un cas d’épuisement professionnel par « placardisation ». En l’occurrence, Frédéric Desnard a été licencié, suite à un arrêt maladie, par l’entreprise où il travaillait depuis huit ans. Pour cet homme, l’origine de ses difficultés remonte à sa « mise au placard », vécue comme une « descente aux enfers insidieuse, un cauchemar » qui lui auraient causé de « graves problèmes de santé : épilepsie, ulcère, troubles du sommeil, grave dépression ». Selon lui, il a été privé de ses attributions « suite à la perte d’un gros contrat pour l’entreprise et d’une restructuration à venir ». « J’ai déprimé, j’avais honte d’être payé à ne rien faire », poursuit le quadragénaire.

Un furieux désir de sacrifice. Le surmusulman




Fethi Benslama





Date de parution 12/05/2016
Comment penser le désir sacrificiel qui s’est emparé de tant de jeunes au nom de l’islam ? Cet essai propose une interprétation dont le centre de gravité est ce que j’appelle le surmusulman. Qu’il revête l’aspect d’une tendance ou qu’il s’incarne, il s’agit d’une figure produite par près d’un siècle d’islamisme. Je l’ai décelée dans ses discours et dans ses prescriptions, mais aussi à partir de mon expérience clinique.

La psychanalyse ne consiste pas uniquement à « thérapeutiser » des gens à l’abri d’un cabinet. Son enseignement clinique permet d’explorer les forces individuelles et collectives de l’anticivilisation au cœur de l’homme civilisé et de sa morale.