blogspot counter

Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

dimanche 20 novembre 2011


«Etre vieux serait la dernière des maladies»

Dans le service de gériatrie de l'hôpital Georges-Pompidou, à Paris. Selon son chef, «on est arrivé à des absurdités, avec plus de 20% de personnes âgées de plus de 80 ans en réanimation».
INTERVIEWLe gériatre Olivier Saint-Jean dénonce une surmédicalisation dans la prise en charge des personnes âgées depuis dix ans.

BLOG LA PLUME ET LE BISTOURI Le 9 novembre à 14h41

Vieux: attention médecine

COMPTE-RENDUPendant six mois, sont organisés des «débats citoyens», ouverts à tous, pour réfléchir sur les relations entre vieillissement, santé, médecine et autonomie. Thème du jour: le progrès biomédical et le vieillissement.
SOCIÉTÉ Le 8 novembre à 0h00

Entre Alzheimer et pacemaker

TÉMOIGNAGESLa famille est souvent démunie face à la sénilité et au monde hospitalier.

SOCIÉTÉ Le 11 octobre à 0h00

Pour les personnes âgées, dans fin de vie, il y a vie

ENQUÊTEUne enquête inédite auprès d’octogénaires et de nonagénaires indique un rejet de la légalisation de l’euthanasie.

SOCIÉTÉ Le 11 octobre à 0h00

«Mes amis ne veulent pas qu’on parle de la mort»

Paris, 10 octobre. Mme R., arrivée il y a sept mois dans la maison de retraire Korian Magenta.
Témoignages sur les «directives anticipées», ces dispositions qui permettent de préparer son décès médicalement.

SOCIÉTÉ Le 21 octobre à 16h39

Et si les vieux vivaient encore...

PROGRAMMEJusqu'au printemps prochain, sont organisés des «débats citoyens», ouverts à tous, pour réfléchir sur les relations entre vieillissement, santé, médecine et autonomie.
SOCIÉTÉ Le 14 septembre à 0h00

La fin de vie en état d’urgences

RÉCITComme le Dr Bonnemaison à Bayonne, le personnel soignant fait face à l’arrivée plus fréquente de personnes âgées proches de la mort et doit prendre rapidement des décisions délicates.

SOCIÉTÉ Le 15 avril à 0h00

Comment respecter une personne qui n’a plus toute sa tête ?

TRIBUNEPoints de vue d'Olivier Saint-Jean, chef du service de gériatrie de l’hôpital Georges-Pompidou et Rose-Marie Van Lerberghe, présidente du directoire du groupe Korian.

VOUS Le 24 mai à 14h00 (Mis à jour à 18:03)

Parents dépendants à domicile: la galère des aidants

Quand on aide un malade à la maison, «il est important de se dégager des moments pour souffler», recommande l'assistante sociale du Café.
REPORTAGEAlors que se prépare la réforme de la dépendance, reportage au sein d'un groupe de parole ouvert aux proches de malades. On y déverse son sac, entre épuisement et échange d'expériences.

SOCIÉTÉ Le 21 février à 0h00

Un pôle public de l’autonomie pour soutenir les «dépendants»

Par MICHEL LIMOUSIN médecin en centre de santé, rédacteur en chef des Cahiers de santé publique et de protection sociale, JEAN-LUC GIBELIN cadre hospitalierTRIBUNELes enjeux de 2012 par la Fondation Gabriel-Perri

POLITIQUES Le 2 septembre à 0h00

Dépendance : «La réforme n’est pas annulée, elle est reportée»

Roselyne Bachelot-Narquin. Photo datant de juin 2010.
INTERVIEWRoselyne Bachelot fait le point sur le dossier annoncé «prioritaire», dont le financement a été suspendu à cause de la crise.

ÉCONOMIE Le 19 mai à 0h00

Les coûts de la prise en charge des personnes âgées vont grimper

C’est un des coûts majeurs à venir du vieillissement. Les dépenses liées à la prise en charge de la dépendance des personnes âgées (1,2 % du PIB des pays...

SOCIÉTÉ Le 9 février à 0h00

Coût du grand âge : Sarkozy ratisse large

ENQUÊTELe chef de l’Etat assistait hier à un colloque sur la dépendance au Conseil économique, social et environnemental. Il n’exclut pas la piste de l’assurance privée.

SOCIÉTÉ Le 18 janvier à 0h00

La vieillesse, un luxe inestimable ?

Une résidente de maison de retraite en août 2009 à Lyon.
Ce n’est déjà pas drôle d’être vieux, en plus il faut compter ses sous. Selon une étude de France-Alzheimer, «une personne atteinte de la maladie d’Alzheimer...

SOCIÉTÉ Le 1er septembre à 0h00

Euthanasie : pour une médecine humaine et responsable

Par VÉRONIQUE FOURNIER Cardiologue, directrice du Centre d’éthique clinique de l’hôpital Cochin , DENIS BERTHIAU JuristeTRIBUNEL’affaire récente de Bayonne m’évoque ce que nous avons souvent entendu au cours du travail que nous venons de terminer au Centre d’éthique clinique de...




«La superstition permet d'apprivoiser l'anxiété»

Par figaro icon Agnès Leclair - le 18/11/2011
INTERVIEW - Roland Jouvent, professeur de psychiatrie à l'université Paris-VI, dirige le centre «émotion» du CNRS à la Salpêtrière. Il a notamment écrit Le Cerveau magicien : de la réalité au plaisir psychique (Éd. Odile Jacob).  
LE FIGARO. - En quoi les superstitions peuvent-elles nous aider dans la vie de tous les jours ?
Roland JOUVENT. - Notre pensée nous aide à pallier les insuffisances du réel. La superstition est une magnifique création des individus et des sociétés pour aménager la peur du monde. Elle permet d'apprivoiser l'anxiété, de fixer le danger sur un seul objet et de faire en sorte de l'éviter en pratiquant certains rites. Au lieu de ressentir une angoisse diffuse, on la focalise. Si vous avez eu un accident de scooter un vendredi et que vous décidez que ce jour est dangereux pour vous, vous éviterez d'être inquiet tous les autres matins de la semaine. La peur de passer sous une échelle, superstition courante, nous renvoie peut-être à la crainte de nos ancêtres de voir tomber le ciel sur leur tête, à l'angoisse de l'apesanteur et de la chute dans le vide. Il suffit de ne pas passer en dessous pour conjurer le danger et donc aller bien. C'est une règle finalement assez proche de la convention qui consiste à marcher sur le trottoir pour éviter les voitures et grâce à laquelle la rue n'est pas un terrain trop dangereux et inquiétant.
Les superstitions ne sont donc pas forcément aussi absurdes qu'elles peuvent en avoir l'air ?
Lire la suite ici
swissinfo.ch La psychiatrie au secours des jeunes délinquants



Par Claudia Spahr, swissinfo.ch

Le premier service hospitalier psychiatrique de Suisse réservé aux jeunes délinquants vient d’ouvrir ses portes à Bâle. Pour l’heure, on y traite des cas graves provenant de Suisse alémanique.


«Jusqu’à présent, nous ne disposions d’aucune structure adéquate», explique Peter Tischer, chef de la clinique universitaire psychiatrique de Bâle (UPK), qui dirige le nouveau service.
 
«La prison n’est pas le bon endroit pour ces jeunes, souligne-t-il. On n’y prévoit aucun traitement psychiatrique intensif. Et l’administration de médicaments n’est qu’une petite partie de la thérapie. Ce dont ils ont besoin, c’est d’une équipe interdisciplinaire formée de spécialistes qui les prennent en charge.»
 
L’enseignement ou la cuisine en commun sont quelques-unes des composantes de la nouvelle approche mise en œuvre à Bâle.

Lire la suite ici

Avortement contraception

La Cadac, le Plannig et l’ANCIC viennent de sortir un Manifeste

mardi 11 octobre 2011
Celui ci est intitulé : les structures que nous voulons pour l’Interruption Volontaire de Grossesse....

Ce Manifeste part du constat que la loi HPST détruit l’hôpital public et entraîne dans cette tourmente les CIVG. Il propose donc que les CIVG soient généralisés dans le cadre d’une médecine de proximité.

Mais lisez donc le Manifeste en pièce jointe.....

"Les établissements sont devenus des usines à soins"

Frédéric Pierru, sociologue, chargé de recherche au CNRS | LEMONDE | 17.11.11

Frédéric Pierru est sociologue, chargé de recherche au CNRS. Il a codirigéL'Hôpital en réanimation, qui sort jeudi 17 novembre.

Quel bilan tirez-vous de l'arrivée des modes de gestion privée à l'hôpital public ?
L'imposition de nouveaux outils de gestion a permis de justifier de manière autoritaire des regroupements de structures, et ainsi d'accentuer le poids des gestionnaires sur les professions soignantes pourtant habituées à une forte autonomie, comme les chercheurs ou les enseignants. C'est cette reprise en main par l'Etat qui heurte et désoriente les médecins. Un Etat qui en a d'ailleurs aussi profité pour évincer les élus et mettre un terme à la gestion communale des hôpitaux, désormais étatisés.
Par conséquent, à l'expression souvent employée d'"hôpital entreprise", qui laisse supposer une certaine souplesse, je préfère celle d'"usines à soins". C'est ce que sont devenus les hôpitaux publics, avec une prise en charge de plus en plus standardisée et déshumanisée des patients.
Nous sommes entrés dans le règne du "big is beautiful" avec ces "usines à soins", mais aussi avec ces conglomérats administratifs que sont les agences régionales de santé, créées en 2010, dont les agents souffrent également. Le rapprochement de personnels à cultures différentes, ceux des structures de l'Etat et ceux des caisses d'assurance-maladie, a été réalisé à marche forcée, sur fond de réduction de postes.
Il semble que l'on soit en train de prendre conscience des effets négatifs de ce nouveau type de gestion, et de sortir du consensus. Je pense qu'après mai 2012, quel que soit le vainqueur, nous irons vers une mise en oeuvre plus négociée des réformes des services publics.
Propos recueillis par Laetitia Clavreul

"La vraie menace, c'est le manque de médecins"

Philippe Blua, directeur de l'hôpital de Saint-Omer (Pas-de-Calais) | LEMONDE | 17.11.11

Philippe Blua est directeur de l'hôpital de Saint-Omer (Pas-de-Calais) et préside le Syndicat des manageurs de santé publique (SMPS), majoritaire chez les directeurs d'établissements.

Quel bilan tirez-vous de l'arrivée des modes de gestion privée à l'hôpital public ?
Son évolution était indispensable, notamment pour faciliter les prises de décision. Avec le système du financement au budget global, qu'il ait des patients ou pas, un établissement touchait tout autant. Grâce à la tarification à l'activité (T2A), le patient et ses besoins ont été remis au centre. Résultat : l'hôpital public ne perd plus de parts de marché face au privé.
Il faut accepter de prendre ce que celui-ci sait mieux faire que le secteur public, comme la souplesse de gestion ou la réponse aux attentes des patients. Nous pouvons procéder ainsi, tout en restant attachés au service public et sans avoird'actionnaires privés et de dividendes à verser. Ce n'est pas un hasard si le nombre de maternités a baissé dans le privé. En revanche, si dans le secteur public certaines ont fermé, c'est uniquement pour des questions de sécurité des soins, pas pour des raisons financières.
Il ne faut d'ailleurs pas se voiler la face : le risque de fermeture de services dans les hôpitaux publics est bien moins lié à un manque de rentabilité qu'à un problème de démographie médicale. La vraie menace pour les hôpitaux publics, c'est le manque de médecins. Vu les différences de rémunération, il ne faut pas s'étonner que des praticiens soient attirés par le privé, et que désormais, dans certaines régions, on ne trouve plus certaines spécialités représentées dans le secteur public.
Propos recueillis par Laetitia Clavreul


Les infirmiers ont la pêche, les pharmaciens ont les boules


La société Médiforce a révêlé jeudi les résultats d’une étude inédite commandée à la Sofres, riche d’enseignements sur l’état d’esprit des professionnels de santé libéraux. Au regard de cette étude, infirmières et infirmiers sont les plus optimistes et épanouis dans leur travail. Inversement, les pharmaciens ont le moral en berne. Les généralistes se situent dans la moyenne.

Les professionnels libéraux de santé sont inquiets, mais entre professions de santé, les disparités de point de vue sont grandes. Selon une étude commandée à TNS Sofres par la société financière CMV Médiforce (groupe BNP Paribas), ces professionnels semblent relativement protégés par les effets les plus délétères de la crise: toutes professions confindues, 38% font état d’une activité en hausse, 41% stables et 21% seulement en baisse. Cela ne les empêche pas d’attribuer une note mitigée de 5,8 sur 10 à la situation actuelle de leur profession, et une note encore plus basse (5,1/10) quand ils envisagent l’avenir de celle-ci.

Dans le détail, ce sont les moins bien payés qui s’estiment les plus satisfaits de leur sort. Ainsi infirmiers et les infirmières installés en libéral se montrent les plus optimistes et donnent une note de 7,1/10 à leur situation professionnelle. A l’autre extrême, les pharmaciens d’officine broient du noir: 4,3 sur 10 en moyenne. Entre les deux, les généralistes donne la note de 5,8 sur 10 à une vie de généraliste. C’est moins que leurs confrères des autres spécialités (6,1) ou que les vétérinaires (5,9) et les kinés (5,9), mais plus que les dentistes (5,6) ou les pharmaciens.

Un autre marqueur du bien être des professionnels atteste de la grande forme des infirmiers et de la déprime des pharmaciens. Les premiers sont 89% à se dire prêts à recommander certainement (65%) et probablement (24%) leur profession, à égalité avec les kinés, contre 60 % des oficinaux (25% certainement et 35% probablement). En comparaison, les généralistes font preuve d’un optimisme mesuré pour inciter les jeunes à franchir le pas : 36% recommenderaient «certainement» d’embrasser cette carrière, 25% «probablement». La perception des autres spécialités est similaire.

Enquête menée en juin 2011 auprès de 450 professionnels de santé
Paul Bretagne
Imagerie et modèles, l’avenir de la psychiatrie
Publié le 16/11/2011


L’avènement de la neuro-imagerie fonctionnelle par résonance magnétique (IRMf) représente certainement l’une des plus grandes innovations dans la recherche contemporaine en psychiatrie. Désormais consacrée, cette technique a pourtant moins de vingt ans, rappellent les éditorialistes de The American Journal of Psychiatry, puisque la première étude sur ce thème fut publiée dans ce mensuel de référence en 1994 (même si des travaux antérieurs existaient déjà [1]).
Le succès de l’IRMf s’explique notamment par le fait que nous ne pouvons pas (sans risque pour le patient) « effectuer une biopsie du cerveau ni observer concrètement son fonctionnement cellulaire », excepté de façon indirecte, à travers les actes et les discours des intéressés. Et pour la plupart des affections psychiatriques, nous ne disposons d’aucun modèle animal, contrairement aux autres spécialités médicales pour lesquelles « des modèles animaux se révèlent essentiels pour les progrès thérapeutiques. »
Cette caractéristique de la psychiatrie tient bien sûr à la complexité et à la spécificité des maladies mentales : elles s’apparentent à des pathologies de la communication difficiles à modéliser en dehors du champ clinique, dans la mesure où le cerveau ne sécrète pas la pensée comme une glande sécrète une hormone, et où « les animaux de laboratoire ne peuvent pas nous transmettre leurs états d’âme. » Cependant, précisent les auteurs, l’essor de ces modèles animaux peut « aiguiller la recherche de nouveaux traitements», en particulier contre l’anxiété, la dépression et les troubles de stress post-traumatique (PTSD).
Et si la démarche psychothérapeutique (liée au langage) constitue l’autre approche possible, centrée notamment sur l’évocation « des perceptions et des émotions », les études d’imagerie cérébrale suggèrent que les dysfonctionnements observés dans ces affections (troubles anxieux, dépressifs ou post-traumatiques) semblent aussi « impliquer des processus non linguistiques » sur lesquels les patients ne peuvent donc pas échanger. Cet apport indirect de l’IRMf pourrait « encourager des tentatives » notamment d’ordre cognitivo-comportementaliste, comme le « conditionnement des réponses à des stimuli » (stimulus response conditioning), pour cibler aussi le dysfonctionnement de ces processus hors de la sphère du langage (sublinguistic information processing dysfunctions), et apprécier l’effet de ces nouvelles stratégies psychothérapeutiques sur le contrôle des émotions et du comportement.



Dr Alain Cohen












Fronde dans un hôpital psychiatrique

AFP Publié 

"Les véritables fraudeurs ne sont pas les bénéficiaires des prestations sociales"

Point de vue | LEMONDE.FR | 16.11.11

Nous sommes ballottés depuis plusieurs semaines dans le torrent d'informations que charrie la crise financière, pour laquelle nous sommes totalement impuissants. On arrive à comprendre que cela se joue sur des centaines de milliards d'euros. On sait cependant que la dette publique de la France était déjà en 2003 de 1 000 milliards d'euros et que ce n'était pas, alors, un drame. On a bien compris que des spéculateurs ont intérêt à ce que le remboursement de la dette nous coûte le plus pour que cela leur rapporte davantage (même sans dégradation, ne riez pas, du "AAA").

Il n'est pas nécessaire d'être un observateur patenté pour constater que ceux qui se gargarisent de la "faillite" n'ont rien fait pour l'enrayer : au contraire ils ont accru, ces dernières années, les réductions d'impôts pour une minorité de favorisés. Des économistes commentateurs font du catastrophisme et n'hésitent pas à stigmatiser sans vergogne un pays (la Grèce) dont la dette est cinq fois inférieure à la nôtre (et ils s'épanchent sans retenue sur les frasques de ces Grecs dont ils savent tout mais dont ils n'avaient jamais parlé).
Tout ce déferlement se fait à partir de chiffres incontrôlables, invérifiables : déjà, Papandréou avait découvert en 2009, douze jours après son arrivée au pouvoir, que les chiffres du précédent gouvernement étaient truqués et que le déficit atteignait en réalité 12,5 % du PIB (qui garantit que d'autres pays ne manipulent pas leurs statistiques ?). Ces derniers jours, on apprenait que la dette allemande s'était, suite à une erreur de calcul, allégée d'un coup de 55,5 milliards d'euros, et qu'Olympus, grande société japonaise, trichait sur ses comptes depuis vingt ans. Et ne parlons pas des jongleries de traders qui peuvent jouer, en quelques jours, sur 50 milliards d'euros, faire perdre 5 milliards à leur banque, sans que celle-ci ne s'en trouve affectée plus que ça. On sait que les capitaux circulent désormais à la vitesse de la lumière… et les profits aussi.
C'est le moment que choisissent des hommes politiques, soucieux du bien public, pour lancer la chasse à la fraude. Le président de la République veutlutter contre les fraudeurs aux prestations sociales. Avant lui, un de ses ministres, chargé de lancer des ballons-sondes, avait cru judicieux de s'en prendre aux bénéficiaires du RSA (il faut les contraindre à travailler un peu) et plus récemment d'exclure du logement social ceux qui n'ont pas d'emploi. Au stade où nous en sommes, il ne reste plus qu'à annoncer la suppression de la CMU. Encore un effort M. Wauquiez.
Que des gens démunis s'arrangent parfois avec la législation, personne ne peut le nier. Des dispositifs existent pour réduire autant que possible ces dérapages (dont le nombre est très faible : autour de 1 %), dans l'intérêt des finances publiques mais aussi pour que, justement, les mesures sociales ne donnent pas prises à critique. Par ailleurs, il existe de véritables fraudes : dans ce cas, cela n'a rien à voir avec les bénéficiaires de prestations sociales, mais concerne de véritables truands ou mafieux, et cela relève du grand banditisme. Cela n'autorise pas le chef de l'Etat et ses affidés à jeter ainsi le discrédit sur toute une population et sur tout un système de protection sociale. Nicolas Sarkozy a été élu en 2007 sur le mot d'ordre "non à l'assistance". Il compte sans doute renouvelerl'exploit.
J'estime qu'il est honteux pour la France de s'engager dans une telle tromperie de l'opinion publique, de tenter de caresser des classes dites moyennes dans le sens du poil (beaucoup sont sensibles, il faut bien le reconnaître, au discours contre l'assistanat) et d'afficher un tel mépris à l'égard de ceux qui souffrent d'une situation économique qu'ils n'ont pas créée et sur laquelle ils n'ont aucune prise. Peut-on imaginer que, dans les allées du pouvoir, il n'y a aucun homme, aucune femme fondamentalement en désaccord avec cette absence d'humanisme et cette tentative peu honorable de faire diversion face à l'ampleur des inégalités et des problèmes de la finance ?


L'encadrement militaire des mineurs délinquants adopté par les députés

LEMONDE.FR avec AFP | 16.11.11

Après son rejet par le Sénat, désormais à majorité de gauche, la proposition de loi du député UMP Eric Ciotti visant à instaurer un encadrement de type militaire des mineurs délinquants, a été adoptée mercredi 16 novembre par les députés lors d'une nouvelle lecture.

Cette proposition de loi va maintenant repartir en examen au Sénat, et en cas fort probable de nouveau rejet, elle reviendra une ultime, et troisième, fois à l'Assemblée qui aura le dernier mot sur ce texte comme le prévoit la Constitution.
Ce texte du député Eric Ciotti, monsieur sécurité de l'UMP, prévoit que des mineurs délinquants de plus de 16 ans puissent se voir proposer un service"citoyen", d'une durée de 6 à 12 mois au sein d'un Etablissement public d'insertion de la défense (Epide). Cette initiative a rencontré des réticences dans les milieux proches des militaires comme en a témoigné son rejet par la commission de la défense de l'Assemblée, mouvement d'humeur inédit depuis dix ans.
>> Lire sur le blog du sociologue Laurent Mucchielli "Un débat trop court sur l'encadrement des mineurs délinquants"
Au cours d'un bref débat mercredi, où ont été rebattus les mêmes arguments à droite et dans l'opposition, le ministre de la justice, Michel Mercier a redit que trois premiers Epide accueilleront des mineurs délinquants début 2012. Pour le député PS Dominique Raimbourg il s'agit d'un "texte d'affichage". A l'UMP, Jacques-Alain Bénisti (UMP) a fustigé l'"irresponsabilité des sénateurs" qui ont rejeté le texte et conduit à l'échec de la commission mixte paritaire (CMP).



YAYOI KUSAMA

EXPOSITIONS AU CENTRE
< Toute la liste
10 octobre 2011 - 9 janvier 2012
11h00 - 21h00
Galerie sudPlan d'accès





YAYOI KUSAMA DANS YELLOW TREE FURNITURE (2002), À LA TRIENNALE D'AICHI, 2010, COURTESY YAYOI KUSAMA STUDIO, TOKYO
YAYOI KUSAMA DANS YELLOW TREE FURNITURE (2002), À LA TRIENNALE D'AICHI, 2010, COURTESY YAYOI KUSAMA STUDIO, TOKYO
© HAL REIFF



Le Centre Pompidou présente la première rétrospective française consacrée à Yayoi Kusama. À travers un choix de cent cinquante oeuvres réalisées entre 1949 et 2010, un hommage est ainsi rendu à une artiste atypique.

UN POIS, C'EST TOUT

Par Chantal Béret, Conservatrice au musée national d'art moderne.
Texte publié dans le magazine programme Code Couleur

Un souvenir d'enfance fonde la légende de Yayoi Kusama et associe le commencement de sa vie d'artiste à une hallucination, une inquiétante étrangeté qui s'est manifestée autour de la table familiale : les fleurs rouges de la nappe se multiplient sur le plafond, les murs, le sol, sur elle-même. Âme sans corps, l'artiste fait de son insupportable auto-anéantissement (Self-Obliteration) le défi et la quête même d'une oeuvre radicale et atypique : inscrire son corps, s'inventer un corps à corps selon des procédures formelles toujours réinventées.

L'exil à New York en 1958 libérera Kusama, peintre, sculpteure, performeuse, écrivaine et chanteuse. En traversant les frontières, elle se défait de tout lien, sauf de la mémoire d'une immense culture. Chacune des séquences de son oeuvre protéiforme en est profondément marquée et leur force radicale rythme l'exposition. S'engageant d'abord dans l'expérience du monochrome, Kusama entreprend de grands formats. D'un blanc trouble, puis colorés, les Infinity Nets n'ont ni haut, ni bas, ni droite, ni gauche, ni commencement, ni fin, ni sens ni centre illusoire, mais ils sont écrits, à la manière d'une calligraphie inconsciente et obsessionnelle. À l'illusion du vide succède la provocation du plein : elle s'approprie des objets trouvés sur les trottoirs de Manhattan, qu'elle hérisse de phallus en tissu. Ces Accumulations, souvent associées à la domesticité féminine, Kusama les métamorphose en « surréalisme pop ». Le traitement par masses et agrégats de ces sculptures arrondit les angles et engendre des formes spongieuses, amorphes et molles. 1966 est une année charnière. Kusama conçoit ses premiers environnements où elle introduit le miroir, inaugurant un travail sur la réflexion constamment présent depuis. Kusama's Peep Show (1966) et les Mirror Rooms (1965) sont les lieux matriciels où se disséminent les premiers Dots [points] et la mise en abyme de sa propre image, puis Phalli's Field (1965) où s'improvisent les premiers happenings.

Libération sexuelle, critique violente de la société de consommation et politisation de l'art deviennent l'enjeu majeur de ses performances. Cette rébellion des corps représente l'un des apports les plus singuliers de Kusama. Par cette émancipation, elle participe à la quête d'une autonomie à la fois physique, sexuelle et intellectuelle, associant féminisme et performance. Le retour à Tokyo en 1973 se fait dans la souffrance. À la suite d'une succession d'événements douloureux, elle choisit de vivre dans une institution psychiatrique, et y poursuit depuis lors son oeuvre avec acharnement.Si, depuis 1980, Kusama persévère à concevoir d'imposants environnements (Dots Obsession, 1998) et sculptures, elle a entrepris récemment une nouvelle série de peintures. Sur des formats souvent carrés et posés horizontalement, elle compose quotidiennement avec un certain automatisme d'étonnants « rébus ». Une prolifération proprement hallucinatoire de formes mouvantes et flottantes, toujours simplifiées, engendre un interminable surgissement, emporté avec l'élan du pinceau à la vitesse du chaos. Mouvement des images images en mouvement, ainsi grouillent les méandres de sa psyché.

Lire la suite ici