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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

lundi 25 mai 2020

« Cinq à six mois sans école, c’est une catastrophe annoncée »

Jean-Paul Delahaye, inspecteur général honoraire de l’éducation nationale, auteur d’un rapport sur l’école et la grande pauvreté, défend la réouverture des établissements scolaires y compris en zone rouge.
Propos recueillis par  Publié le 23 mai 2020
Dans un collège de Dinan (Côtes-d’Armor), le jour de la rentrée qui a succédé au confinement, le 18 mai.
Dans un collège de Dinan (Côtes-d’Armor), le jour de la rentrée qui a succédé au confinement, le 18 mai. VINCENT FEURAY POUR « LE MONDE »
Selon Jean-Paul Delahaye, inspecteur général honoraire de l’éducation nationale et ancien conseiller de Vincent Peillon au ministère de l’éducation, la crise sanitaire accélère le décrochage des enfants de milieux populaires.

Depuis la mi-mai, les écoles rouvrent dans tous les départements, même si ce n’est que pour une minorité d’enfants. Ce n’est pas le cas des collèges, qui restent fermés en zone rouge. Faut-il, comme le demandent certains élus, passer à la vitesse supérieure ?

Oui, en particulier dans les quartiers difficiles, et sans perdre de vue les précautions sanitaires, il me semble urgent de rappeler les adolescents dans les établissements. Arrêtons de nous bercer d’illusions : le retour en classe ne se fera pas à l’identique. Attendre septembre n’y changera rien. Je ne défends pas une « rescolarisation » en tant que telle : cela n’aurait aucun sens de reconvoquer toute une classe pour « boucler » les programmes…
Non, ce qui est prioritaire, c’est de resserrer le lien qui s’est distendu. Si l’on ne fait rien pour une reprise de contacts rapide entre les jeunes et l’institution scolaire, on multiplie le risque de les voir perdre pied à la rentrée. Cinq ou six mois sans école, c’est une catastrophe annoncée.

Journal d’un parent déconfiné, semaine II : les grands-parents, mode d’emploi

A l’approche des vacances, la question d’envoyer les enfants chez papy et mamie se fait plus pressante. Plusieurs catégories s’affrontent alors, du grand-parent « kamikaze de l’orangeade » au « câlino-prudent », en passant par le « distancié affectif ».
Nicolas Santolaria   Publié le 24 mai 2020
CHRONIQUE
XAVIER LISSILLOUR

Durant le confinement, comme beaucoup d’autres baby-boomeurs, mes parents ont maintenu le contact avec leurs petits-enfants en mettant à profit le pouvoir de connectivité sociale des outils numériques. Sur FaceTime, « pépé » a fait des grimaces, de la curation de programme télévisé (« Ce soir, les enfants, y a La Totale !, de Claude Zidi ») et a continué à huiler les rouages de son fameux quiz monothématique à question tronquée (« Qui ? » Réponse : « Champollion ! »). Pendant ce temps-là, « mémé » tentait de faire réviser la table de 6 en répétant qu’il faudrait peut-être, un jour, « faire autre chose que des quiz sur Champollion ».

Tout cela a permis d’entretenir à distance le lien familial, malgré les cadrages parfois très approximatifs des échanges en visio’, donnant lieu à des dialogues surréalistes entre touffes de cheveux hirsutes et cluster de poils de nez filmés en contre-plongée. Mais cette télé-présence à l’esthétique fortuitement proche du Dogme 95 de Lars von Triers et Thomas Vinterberg n’a pas empêché les questionnements relatifs à un futur plus charnel : sera-t-il possible de voir les grands-parents en vrai cet été ? De les toucher ? Les serrer dans les bras ? Leur passer le sel ? La main dans les cheveux ? Ou nos aïeuls ne seront-ils durablement réduits qu’à cette présence pixélisée, avec ses gels d’images intempestifs et ses bilans météo presque quotidiens (« c’est mitigé, aujourd’hui ») ?

« Au début, on contrôle nos gestes, nos verres, nos mains. Mais, en fin de soirée… » : les nouveaux codes du dîner entre amis déconfinés

On fantasmait un peu ce moment où l’on retrouverait enfin ses amis autour d’une grande tablée, mais la menace du virus rend les choses plus compliquées.
Stéphanie Noblet   Publié le 22 mai 2020
CHRONIQUE
EMILE LOREAUX POUR « LE MONDE »

Un vrai dîner entre potes. Voilà qui était tout en haut de la liste de ce qu’on s’était promis de faire dès le confinement terminé. Retrouver les sourires de nos proches, les échanges de plats et de propos, qui peuvent se prolonger sans heure limite ni trouble de connexion. De la chaleur humaine, authentique et réconfortante, pour renvoyer les apéros virtuels au rang d’expériences du passé. Mais cette bonne bouffe entre amis, longtemps fantasmée, comment s’inscrit-elle dans la néoréalité, alors que le virus menace encore de s’inviter ? « Lorsqu’il y a eu privation, il va y avoir un effet de compensation », avance Jean-Louis Lambert, sociologue de l’alimentation, qui met néanmoins en garde : « Entre l’objectif de convivialité et celui d’hypersécurité sanitaire, il n’y a ni juste milieu ni compromis possible. Notre notion du repas repose sur un partage complet, de l’espace, du temps, des plats et des boissons, dans une ambiance idéalement détendue. S’il y a de la méfiance entre amis, le plaisir n’est pas toujours au rendez-vous… » Au prix de quelques concessions, chacun cherche pourtant à résoudre cette nouvelle équation covidienne.

Le casting. Pas plus de dix personnes, le message est passé. Et même deux ou trois fois moins pour commencer, on s’en satisfait volontiers. Mais quels sont les heureux élus : les confinés modèles, les plus disciplinés ? Les certifiés, ceux qui peuvent brandir les résultats d’un test d’immunité acquise ou d’une absence d’infection ? Et quid des amis soignants, des intermittents du confinement, des perpétuels rebelles (c’est pour ça qu’on les aime aussi) ? C’est le cœur qui dicte les premiers choix. « J’ai retrouvé en priorité mes fils, ainsi que mes deux plus vieilles amies, chacune leur tour », témoigne Valérie, quinquagénaire confinée en solo à Paris. « Les meilleurs potes, on les compte sur les doigts d’une main, explique Romain, un père trentenaire et musicien. C’est forcément avec eux qu’on se déconfine sans se poser de questions, ce qui ne veut pas dire sans précaution. » Certains n’hésitent pas à décliner les propositions de dîners aux convives trop nombreux, ou jugées prématurées quand il ne s’agit pas du cercle proche. « On n’a pas fait tous ces efforts pour les ruiner du jour au lendemain », objecte Laurent.

Déconfinement : les visiteurs arpentent à nouveau le Palais idéal du facteur Cheval

Par Catherine Lagrange, correspondante à Hauterives (Drôme)
Le 22 mai 2020 

Les constructions excentriques de ce facteur artiste et inventeur d’un monde en pleine nature au début du XXe siècle, accueillent à nouveau un public conquis depuis le 20 mars dans la Drôme.

 Le Palais idéal du Facteur Cheval à Hauterives (Rhône) est le travail d’une vie, celle de Ferdinand Cheval (1836-1924), facteur de son état.
Le Palais idéal du Facteur Cheval à Hauterives (Rhône) est le travail d’une vie, celle de Ferdinand Cheval (1836-1924), facteur de son état. LP/Catherine Lagrange
Au milieu des champs de blé et des collines, Hauterives, petite commune de 1900 habitants du nord de la Drôme, possède l'un des sites touristiques les plus courus de la région Auvergne Rhône-Alpes : le Palais idéal du facteur Cheval. Une construction de 26 m de long et 12 m de haut, faite de chaux, de pierres et de coquillages, où s'entremêlent un temple hindou, un monument égyptien, un château médiéval, une mosquée, une grotte dédiée à la vierge, un chalet suisse, une maison carrée d'Alger, les effigies géantes de César, Vercingétorix et Archimède, ainsi qu'un foisonnement de plantes, d'animaux et de monstres sortis d'un roman de Victor Hugo.
Ce chef-d'œuvre de l'art brut, adulé par les Surréalistes, est le travail d'une vie, celle de Ferdinand Cheval (1836-1924), facteur de son état, et sans le savoir, architecte et maçon de génie. Pour ériger son « Palais Idéal », entre 1879 et 1912, l'employé des postes qui n'avait guère voyagé au-delà des trente kilomètres de sa tournée, a puisé son inspiration dans les cartes postales glissées dans les boîtes aux lettres, les magazines de l'époque ou encore la Bible… avant de s'attaquer, à la construction de son propre mausolée au cimetière d'Hauterives.

Savoir annoncer une maladie grave est un enjeu permanent dans la formation des médecins

 Isabelle Moley-Massol, onco-psychologue à l'hôpital Cochin
"Tout est utile à partir du moment où une parole pleine, structurante, circule"


Isabelle Moley-Massol

Isabelle Moley-Massol est médecin psychanalyste, onco-psychologue en libéral et à l'hôpital Cochin à Paris. Autrice de "L'annonce de la maladie. Une parole qui engage", elle revient sur l'importance d'être formé à l'annonce d'une mauvaise nouvelle.

Hospimedia : "Jusqu'à aujourd'hui, comment a évolué la réflexion sur la préparation à l'annonce d'un cancer ?


Isabelle Moley-Massol : Pendant des siècles on a privilégié une passivité du malade. Les médecins, détenteurs d'un savoir, décidaient pour le malade tenu dans une certaine ignorance de son affection. Ce sont les malades atteints d'un cancer qui ont notablement fait bouger les comportements lors des premiers états généraux des malades atteints d'un cancer. Depuis un certain nombre d'années et plus précisément depuis le premier plan Cancer, l'importance du moment de l'annonce de la maladie a été mise en avant avec certaines recommandations sur le déroulé, l'organisation de consultations dédiées à l'annonce et des dispositifs d'annonce à l'hôpital notamment. Médecins et soignants ont depuis toujours compris que ce moment de bascule est un temps très sensible pour le malade. Aujourd'hui, le travail de sensibilisation à l'annonce s'est étendu à bien d’autres spécialités que l'oncologie mais de façon très inégale. L'objectif n'a jamais été de donner clé en main une méthodologie d'annonce standardisée, ce qui serait à l'opposé même des recommandations : s'adapter à chaque patient, révéler pas à pas, expliquer, nommer la maladie, donner une parole authentique et préserver un espoir réaliste.

Savoir annoncer une maladie grave est un enjeu permanent dans la formation des médecins

Publié le 22/05/20


Une patiente virtuelle forme les médecins à annoncer des événements indésirables graves
Pour faciliter la formation des médecins à l'annonce de mauvaises nouvelles, des chercheurs marseillais ont développé un projet innovant. Il permet aux soignants d'interagir avec une patiente virtuelle capable de réagir verbalement et physiquement.
Son nom est la contraction d'agents conversationnels en réalité virtuelle pour la formation de médecins à l’annonce d’événement grave. Financé par l'Agence nationale de la recherche, le projet interdisciplinaire Acorformed a réuni informaticiens, linguistes et médecins autour d'un objectif : faciliter l'accès à la formation à l'annonce de mauvaises nouvelles. Débuté en 2018 par plusieurs laboratoires universitaires, le projet est né d'une problématique, celle de la difficulté pour les médecins d'être formés à annoncer des mauvaises nouvelles, notamment les événements indésirables. Dans un rapport de 2011, la Haute Autorité de santé (HAS) insiste sur le caractère indispensable de la formation des médecins à l'annonce : "L'écoute active, l'empathie, la communication dans des situations difficiles et le fait de se justifier face à un patient ne s’improvisent pas et doivent être enseignés avec pédagogie."

Des évolutions sont prévues sur le télésoin et la télésurveillance




Des dérogations aux cahiers des charges de la télésurveillance, des précisions quant à la facturation des actes ou encore des précisions pour les actes d'orthophonie. Un arrêté comporte plusieurs mesures sur le télésoin.

Entre directeurs et médecins, l'heure du changement sonne parfois différemment

Publié le 22/05/20


Une gouvernance hospitalière en pleine introspection, un directeur de l'AP-HP indéboulonnable, un petit hôpital qui souffre d'être resté à l'écart du Covid-19... La rédaction d'Hospimedia a sélectionné des événements marquants de la semaine écoulée.
[Fait marquant] "L'opposition entre "médical" et "administratif" est une facilité rhétorique. Ce n'est pas la réalité des organisations hospitalières telles que nous les connaissons, et cela ne traduit pas l'engagement profond que nous partageons tous, en tant qu'hospitaliers." Dans une tribune anonyme parue dans Libération, dix-sept directeurs d'hôpital adjoints prennent la plume. À l'heure où s'ouvre le Ségur de la santé, "l'heure du changement a sonné", écrivent-ils : les hôpitaux "doivent désormais répondre aux besoins spécifiques à chaque territoire, revaloriser les rémunérations et garantir une prise de décision partagée entre administrateurs, médecins et soignants" (lire notre article et notre interview).


Toujours chez les directeurs d'hôpital, Le Monde propose un portrait de Martin Hirsch, qui aura passé cet automne un premier septennat à la tête de l'Assistance publique-hôpitaux de Paris (AP-HP). "Un paradoxe à lui tout seul" pour "un job horrible" pour ne pas dire "très ingrat". Mais l'intéressé ne semble pas décidé à partir (lire notre dossier). "Il y a quelques mois, je lui ai demandé s'il n'en avait pas marre, confie ainsi l'ancienne ministre de la Santé, Marisol Touraine (2012-2017). Il m'a répondu : "Je suis arrivé en me disant qu'il fallait que l'AP-HP se porte mieux à mon départ qu'à mon arrivée. Ce n'est pas le cas. Je suis orgueilleux, je veux y arriver"."

De son côté, et toujours dans Libération, le professeur de psychologie du travail au Conservatoire national des arts et métiers (Cnam), Yves Clot, reprend la proposition du collectif interhôpitaux d'instituer "un droit de véto pour les médecins, les [...] paramédicaux et les usagers, au même titre que l'administration pour s'opposer quand c'est nécessaire aux décisions contraires à l'intérêt des patients". Ce "verrou du professionnalisme" permettrait de préserver la "souveraineté médicale reconquise" dans les hôpitaux à la faveur de la crise (lire notre article). Le tout sur fond de simplification administrative, appuie via les réseaux sociaux le Dr Thierry Godeau, président de la Conférence des présidents de commission médicale d'établissement de CH.

Les joueurs de cricket auront besoin de plus de soutien en santé mentale, selon l'entraîneur Upton

News 24

(Reuters) – Le verrouillage du nouveau coronavirus a été une expérience traumatisante pour de nombreux joueurs de cricket et les équipes devront changer leur approche de la santé mentale lorsque le match reprendra, a déclaré l'entraîneur en conditionnement mental Paddy Upton.

[...] "Chaque joueur a peut-être vécu son propre" cycle de traumatisme "après que le coronavirus a soudainement retiré le tapis de sous ses pieds", a déclaré à Reuters Upton, qui travaillait avec l’équipe de l’Inde vainqueur de la Coupe du monde 2011.
«Ce n'est pas différent d'un athlète blessé et obligé de s'asseoir pendant des mois. Il s'agit de ne pas pouvoir jouer ni s'entraîner. Maintenant, il y a aussi des problèmes comme le fait de ne pas pouvoir sortir dehors. »
Les experts de la santé des Nations Unies ont mis en garde contre une crise imminente de maladie mentale, des millions de personnes étant entourées de décès et de maladies et contraintes à l'isolement, à la pauvreté et à l'anxiété.

La technologie soutient la santé mentale y compris avec les applications mobiles

SERVICES MOBILES

Publié le 22 mai 2020

Les applications, les appels vidéos, les réseaux sociaux, le streaming et les podcasts jouent un rôle dans la santé mentale des personnes, créant une nouvelle ère de support en ligne.

La santé mentale est un problème mondial de premier plan, le nombre de dépressions et d’anxiété augmentant de façon spectaculaire alors que les gens sont obligés de rester à la maison pour lutter contre le Covid19. Les gens sont isolés dans de nombreux pays où le confinement n’est pas fini, avec peu d’interaction avec le monde extérieur, ce qui peut entraîner une combinaison de fatigue, de sautes d’humeur et de troubles du sommeil, qui sont des problèmes graves qui doivent être abordés dans la société moderne.

DÉCOUVERTE - À Ault, en baie de Somme, la plasticienne Caroline Dahyot a fait de sa “Villa Verveine” un immense tableau

Fichier:Logo France 3 Hauts-de-France.png — Wikipédia
Par Jennifer Alberts   Publié le 24/05/2020
Depuis 20 ans, Caroline Dahyot dessine et peint sur les murs intérieurs et extérieurs de sa maison de Ault en baie de Somme. / © D.Dubourg/FTVDepuis 20 ans, Caroline Dahyot dessine et peint sur les murs intérieurs et extérieurs de sa maison de Ault en baie de Somme. / © D.Dubourg/FTV
Voilà 20 ans que Caroline Dahyot a entièrement et artistiquement investi sa propre maison de Ault, dans la Somme. Mue par une envie irrépressible de dessiner, cette plasticienne a progressivement recouvert les murs, les plafonds, les parquets mais aussi la façade extérieure de sa "Villa Verveine".
L'univers imaginaire de Caroline Dahyot recouvre la moindre partie de la Villa Verveine à Ault en baie de Somme. / © D.Dubourd/FTV
Considérée comme artiste en Art Brut, Caroline Dahyot expose ses dessins sur papier et draps aux quatre coins de France, au Canada, à New York ou encore en Belgique depuis une dizaine d'années. Son art ne se résume pas à la Villa Verveine. Mais dessiner sur sa maison, c'est pour elle une nécessité absolue. "J'ai toujours un peu besoin de peindre cet idéal pour y croire. Plus je vois que ça va mal autour, plus j'ai besoin de le faire, confie l'artiste. Ce que je fais, c'est un tout. Et le fait que ce soit un tout, ça fait que je suis toujours dans une sorte d'imaginaire. Je me lève, je fais un peu de sport et après je fais ça jusqu'à ce que je me couche."
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