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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

mercredi 30 novembre 2016

Santé des jeunes : François Hollande dévoile un plan qui fait la part belle aux psys

Coline Garré    29.11.2016

François Hollande avait fait de la jeunesse une priorité de son quinquennat. Le président de la République, entouré de pas moins de 4 ministres (Marisol Touraine, Najat Vallaud-Belkacem, Laurence Rossignol et Patrick Kanner) a dévoilé ce 29 novembre, à l'Élysée, un plan santé et bien-être des jeunes, nourri du rapport du Pr Marie Rose Moro (professeur de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent, Université de Paris-Descartes, Sorbonne Paris-Cité et chef de service de la Maison de Solenn) et de Jean-Louis Brison (inspecteur d’académie).
Selon le Pr Moro, 8 à 15 % des jeunes Français seraient en souffrance psychique. « Sur 50 000 à 80 000 viols ou violences sexuelles annuelles, 40 % concernent des moins de 15 ans », a souligné de son côté Laurence Rossignol. En face, le système de santé patine : entre 2007 et 2014, on constate une diminution de 48 % des postes de pédopsychiatrie, en même temps qu'une augmentation de 22 % des jeunes suivis en psychiatrie infanto-juvénile. « Il faut augmenter le bien-être de tous, à l'intérieur de l'école », a exhorté le Pr Moro. « L'école est un lieu où l'on peut percevoir les signes de souffrance », a complété Jean-Louis Brison.

mardi 29 novembre 2016

Le débat sur l’avortement se crispe

Les évêques réclament l’abandon d’une proposition de loi qui étend aux sites Internet le délit d’entrave à l’IVG.
LE MONDE  | Par Cécile Chambraudet Gaëlle Dupont
C’est une prise de position importante que la gauche n’attendait sans doute pas, à la veille du débat parlementaire relatif à l’extension aux sites Internet du délit d’entrave à l’interruption volontaire de grossesse (IVG), prévu jeudi 1er décembre à l’Assemblée nationale. Dans une lettre datée du 22 novembre mais rendue publique par l’épiscopat lundi 28 novembre, le président de la Conférence des évêques de France (CEF), Mgr Georges Pontier, demande à François Hollande de ne pas laisser « arriver à son terme » cette réforme. Une telle initiative épistolaire est d’autant plus marquante qu’elle est rare. L’archevêque de Marseille, reconnu pour sa pondération, affirme que la proposition de loi porte « une atteinte très grave aux principes de la démocratie ».
Le texte, présenté par l’ensemble de la majorité à l’Assemblée, relaie une initiative de la ministre des droits des femmes, Laurence Rossignol. Son objectif est de lutter contre les contenus « trompant délibérément les internautes en se faisant passer pour des sites officiels ou neutres, et cherchant à dissuader les femmes de recourir à l’IVG », selon le ministère.
Mme Rossignol a d’abord tenté de faire adopter la mesure début octobre, par un amendement au projet de loi égalité et citoyenneté, mais il a été rejeté par le Sénat. « Etre hostile à l’IVG est une opinion protégée par les libertés publiques en France, avait déclaré la ministre au Monde lors de la présentation de la mesure fin septembre. Mais créer des sites qui ont toutes les apparences officielles pour, en fait, donner des informations biaisées visant à dissuader, à culpabiliser, ou à assigner au traumatisme n’est pas acceptable. Nous ne sommes pas contre l’existence de sites de propagande anti-IVG. Nous souhaitons qu’ils cessent de se dissimuler et s’assument comme tels. »
Selon le gouvernement et sa majorité, le délit d’entrave à l’IVG, créé en 1993, s’est déplacé. Il ne s’exerce plus par une présence physique devant les hôpitaux, mais en ligne. « Internet est souvent la première source d’information en matière de santé, en particulier chez les jeunes, a affirmé Catherine Coutelle, rapporteure du texte, lors de sa présentation devant la commission des affaires sociales de l’Assemblée, mercredi 23 novembre. Certains sites effectuent une désinformation volontaire et exercent une pression morale sur les femmes enceintes. »

FIN DE VIE : "MÊME AUX DERNIÈRES HEURES, LES CHANGEMENTS IDENTITAIRES SONT ENCORE POSSIBLES POUR LA PERSONNE"

Accueil  28 novembre 2016


Plusieurs études concernant le « temps du mourir » commencent à voir le jour, notamment de la part de professionnels des soins palliatifs. Axelle van Lander, psychologue en soins palliatifs au CHU de Clermont-Ferrand, publie « Apports de la psychologie clinique aux soins palliatifs[1]». Elle explique : « Je voulais décrire pourquoi, et notamment chez ceux qui souhaitent maintenir jusqu’au bout les entretiens avec les psychologues, la fin de vie peut devenir, du point de vue identitaire, une opportunité ».

 Apports de la psychologie clinique aux soins palliatifs

Ce sont 344 patients admis en soins palliatifs et 1120 entretiens menés par 26 psychologues qui ont constitué la base de ce livre, qui se présente comme une étude sur « la crise du mourir ». La psychologue a ainsi pu établir que « même aux dernières heures, les changements identitaires sont encore possibles pour la personne, ce qui signifie d’une certaine manière qu’elle peut être vivante jusqu’au bout » (cfRéinventer les soins palliatifs pour échapper aux « unités de soins sédatifs »).


Education Les écoliers français zéro en maths «Un usage "scientifique"des dix doigts est fondamental»

Par Marie Piquemal — 29 novembre 2016 à 22:11

La chercheuse en pédagogie des mathématiques Stella Baruk regrette le manque de formation des professeurs des écoles. Une enquête internationale publiée mardi montre que les élèves de CM1 sont les derniers de la classe européenne.


  • Mauvaise nouvelle : nos CM1 sont des billes en maths et en sciences, derniers en Europe d’un classement international publié mardi, une semaine avant la très attendue enquête Pisa. Déprimant à souhait.
D’où sort cette enquête ?
En France, on connaît surtout l’enquête internationale Pisa, qui évalue depuis 2000 le niveau des élèves en compréhension de l’écrit, mathématiques et culture scientifique. Les prochains résultats qui seront rendus publics mardi prochain vont susciter à coup sûr de très vives réactions… En guise d’apéritif, voici une autre étude du genre, moins connue : Timss de son petit nom, pour Trends in International Mathematics and Science Study. Cette enquête internationale se concentre sur les performances des élèves en maths et en sciences, à trois niveaux : en CM1, en 4e et en terminale scientifique. Timss est pilotée par une association non gouvernementale, l’Association internationale pour l’évaluation de l’efficacité dans le domaine scolaire (IEA), qui regroupe une cinquantaine de pays et territoires. Jusqu’ici, la France n’avait participé qu’une seule fois à ce programme, en 1995, et seulement pour les terminales scientifiques. Deuxième participation, donc, l’année dernière, cette fois pour les terminales et les CM1 : un échantillon de 5 000 écoliers et 8 000 lycéens ont passé les tests au printemps (en fin d’année scolaire). La France ne s’est pas inscrite pour évaluer les quatrièmes, considérant que Pisa, qui se penche sur les élèves de 15 ans, suffisait… Les tests ne se ressemblent pourtant pas tout à fait. Dans Timss, les exercices soumis aux élèves sont très «scolaires», proches de ce qu’ils font en classe, et permettent notamment de mesurer l’efficacité des programmes scolaires. Dans une tout autre logique, Pisa cherche à comparer comment un jeune de 15 ans sait (ou pas) mobiliser les connaissances apprises en classe et ailleurs, pour répondre à une question pratique proche de la vie courante.
En primaire, que montre Timss ?
N’y allons pas par quatre chemins : les petits Français, du haut de leurs 10 ans, affichent les pires résultats de l’Union européenne en mathématiques… Et en sciences, ils ne dépassent qu’un seul pays, Chypre. Nos CM1 ont obtenu un score de 488 points en maths et de 487 en sciences, en deçà de la moyenne internationale (500) et de la moyenne européenne (527 en maths, 525 en sciences). La tête du classement est occupée par cinq pays d’Asie de l’Est : Singapour, Hongkong, Corée du Sud, Taiwan et Japon. En regardant d’un peu plus près les résultats des élèves français, plusieurs éléments interpellent : 13 % des élèves en maths et 12 % en sciences affichent un score inférieur à 400, niveau en dessous duquel les compétences élémentaires ne sont pas maîtrisées… Ce qui veut donc dire qu’un élève français sur huit n’a même pas ces compétences élémentaires ! Autre point intéressant : les enseignants français se disent bien moins à l’aise que leurs collègues européens pour «améliorer la compréhension des mathématiques des élèves en difficulté» (61 % se déclarent à l’aise en France, contre 79 % en moyenne dans le reste de l’UE). Il en va de même pour «aider à comprendre l’importance des mathématiques» ou pour leur «donner du sens». Les écarts sont encore plus marqués en sciences. Ainsi, seuls 47 % des enseignants interrogés (contre 62 % en UE) se disent bien dans leurs baskets pour «expliquer les concepts ou les principes scientifiques en faisant des expériences».

Les infirmiers du secteur 2 de l’hôpital d’Aurillac en colère

Publié le 25/11/2016
Les infirmiers du secteur 2 de l’hôpital d’Aurillac en colère
Les infirmiers du secteur 2 ne veulent pas d’une nouvelle répartition de leur temps de travail. « Pourquoi détruire un système qui fonctionnait à merveille?? » © photo camille sayec
La réorganisation du temps de travail à l’hôpital d’Aurillac est refusée par une partie des infirmiers de psychiatrie, engagés dans un bras de fer avec la direction.
Une réorganisation contestée
C'était presque « l'organisation idéale ». Un système « optimisé depuis quatorze ans ». « Avec le personnel qu'il fallait, ça fonctionnait à merveille », résume une infirmière du secteur 2 de psychiatrie de l'hôpital d'Aurillac.
Alors depuis que la direction a annoncé sa volonté de modifier leur planning, cet agent et ses collègues ne décolèrent pas. « Cette réorganisation affecte la qualité et la sécurité de la prise en charge des patients, assènent-ils. On refuse de laisser faire ça. »
Le secteur 2 est le seul des trois services d'hospitalisation à travailler des journées de 8 h 45. Les infirmiers bouclent donc leurs 35 heures en quatre jours. À partir du 1 janvier, ils travailleraient 7 h 45, sur cinq jours.

Situation tendue au service psychiatrie du CHU de Clermont-Ferrand

28/11/2016


Situation tendue au service psychiatrie du CHU de Clermont-Ferrand 
francis campagnoni © CAMPAGNONI Francis
La situation devient de plus en plus tendue au service psychiatrie du CHU de Clermont-Ferrand où chaque nuit, les employés se sentent démunis, face à une violence en perpétuel développement.
Tout le monde se souvient ici du double meurtre de l’hôpital psychiatrique de Pau (2004) où une infirmière et une aide-soignante ont perdu la vie. Mais surtout, tout le monde juge que les conditions sont de plus en plus réunies à Clermont pour qu’un événement de ce type s’y produise.

"Augmentation de la violence"

La violence est en effet un des éléments principaux dans le conflit qui oppose depuis plus d’un an le personnel du centre médico-psychologique du CHU et sa direction dans la gestion des nuits : « Nos problèmes de sous-effectif se conjuguent avec l’augmentation de la violence. 

Vers des interdictions professionnelles dans le champ de la psychiatrie?

Un projet de résolution portée par des parlementaires se propose d'instaurer une science officielle sous contrôle étatique dans le champ de la psychiatrie, d'éradiquer la psychanalyse du champ du soin psychiatrique, de punir pénalement les récalcitrants. Voici :
Ce projet de résolution, intitulé « promouvoir une prise en charge de l’autisme basée sur les recommandations de la Haute Autorité de santé » va être discuté au Parlement dans les prochains jours. Il a été enregistré le 13 octobre 2016 ; il est signé par plusieurs dizaines de parlementaires sous la conduite de Daniel Fasquelle, parmi lesquelles on trouve aussi bien les archaïques Bernard Debré et Bernard Accoyer que le «jeune » réactionnaire Laurent Wauquiez ou la moderniste ultra-libérale Nathalie Kosciusko-Morizet.
En voici des extraits de ce projet de résolution :
Le Parlement
« Invite le Gouvernement français à prendre « des mesures immédiates pour assurer que les droits des enfants autistes, en particulier leur droit à l’éducation inclusive, soient respectés, que les recommandations de la Haute Autorité de santé de 2012 soient juridiquement contraignantes pour les professionnels qui travaillent avec des enfants autistes, et que seuls les thérapies et les programmes éducatifs qui sont conformes aux recommandations de la Haute Autorité de santé soient autorisés et remboursés » comme le Comité des droits de l’enfant de l’ONU le préconise ;
Invite le Gouvernement français à interdire, sur le plan légal, la pratique du packing sur les personnes autistes et toute autre pratique assimilable à de la maltraitance ;
Invite le Gouvernement français à faire reconnaître sans aucune réserve et officiellement, par la Fédération française de psychiatrie, les recommandations de bonnes pratiques de la HAS et de l’ANESM afin qu’elle renonce officiellement au packing, à la psychanalyse et à toutes les approches maltraitantes ;
Invite le Gouvernement français à faire systématiquement engager la responsabilité pénale des professionnels de santé qui s’opposent aux avancées scientifiques et commettent des erreurs médicales en matière d’autisme conformément à l’article L. 1142-1 du code de santé publique ;
Invite le Gouvernement français à fermement condamner et interdire les pratiques psychanalytiques sous toutes leurs formes, dans la prise en charge de l’autisme car n’étant pas recommandées par la HAS.
Donc ces députés demandent que les « recommandations de la Haute autorité de santé » deviennent « juridiquement contraignantes ». Ils demandent l'interdiction du packing, et à poursuivre « pénalement » ceux qui ne suivront pas ces prescriptions devenues étatiques. Ils écrivent que des « recommandations » deviennent « contraignantes »; ces recommandations concernent le domaine du soin en psychiatrie. C'est une vérité scientifique sous contrôle étatique qui est benoîtement proposée ainsi. Ils ignorent qu'une recommandation n'a pas vocation à devenir impérative, que les discussions scientifiques ne sont pas du même ordre que les discours de néoconservateurs, et c'est bien inquiétant.
Ce sont les pédopsychiatres, psychiatres qui sont visés dans leur liberté de prescription. Ces adeptes de la liberté d'installation sans entrave des médecins et surtout des cliniques privées veulent contrôler au plus prêt les prescriptions médicales ici! C'est nouveau.

PSYCHIATRIE L'Adesm se penche sur la territorialisation de la santé mentale

L'Association des établissements participant au service public de santé mentale (Adesm) organise ces 24 et 25 novembre ses journées annuelles. La première journée était consacrée à une réflexion sur l'articulation entre territoires de santé mentale et parcours de soins.
"Les nouveaux horizons de la psychiatrie", tel est le thème retenu cette année pour les journées annuelles de l'Adesm, ces 24 et 25 novembre. Pour la première journée, l'axe majeur de réflexion retenu était la construction des territoires de santé mentale et leur articulation avec le parcours du soin du patient. Une thématique d'autant plus d'actualité que le décret relatif aux priorités des projets territoriaux de santé mentale est en cours de rédaction, selon Thierry Kurth, représentant la Direction générale de l'offre de soins (DGOS). Ces priorités, qui constituent l'un des quatre axes majeurs de travail du nouveau Conseil national de la santé mentale, sont la réduction du délai d'accès aux soins, l'espérance de vie des personnes atteintes de troubles sévères, la gestion des situations de crises, l'insertion et l'empowerment des patients et famille.

PSYCHIATRIE Réduire les soins sans consentement nécessite un changement culturel profond

Si l'évolution juridique induit un meilleur contrôle des pratiques de soins sans consentement, celles-ci, très hétérogènes, ne changeront qu'avec les mentalités. Lors des journées nationales de l'Adesm, la DGOS a annoncé une prochaine instruction sur le sujet, reprenant les recommandations du CGLPL.
En guise de contextualisation pour cette deuxième journée de l'Adesm consacrée aux soins sans consentement, le 5 novembre, Benoît Eyraud, sociologue à l'université de Lyon 2, a présenté le long processus de judiciarisation de l'isolement et de la contention, dans une perspective internationale. Il rappelle la densité croissante de la législation relative à la santé mentale, entraînant un "tournant juridique" dans les soins. Le rôle du juge et le recours au juge changent, la relation entre médecins et patients également, le principe du consentement devient central. "L'éthiques'institutionnalise". Progressivement, des textes généraux s'appliquent à la santé mentale, à commencer par la Convention européenne des droits de l'homme, puis celle de l'Onu de décembre 1991. Les restrictions de liberté ne peuvent désormais plus se fonder uniquement sur une prescription thérapeutique. En France, il faudra attendre la loi du 5 juillet 2011, modifiée en 2013, puis la loi de modernisation de notre système de santé (LMSS), pour que ce changement de paradigme soit inscrit dans la loi, en s'inspirant de décisions du Conseil Constitutionnel de 20102011 et 2012. La pratique des soins sans consentement n'a pour autant pas cessé de se banaliser ces dernières décennies.

Dans les quartiers prioritaires, les jeunes estiment ne pas avoir les mêmes chances que les autres

L’Unicef dévoile, mardi, les résultats d’une large consultation réalisée auprès de 22 000 enfants, âgés de 6 à 18 ans, et vivant en France.
Le Monde.fr avec AFP
Rentrée scolaire dans une école de Marseille, le 1er septembre.
Rentrée scolaire dans une école de Marseille, le 1er septembre. ANNE-CHRISTINE POUJOULAT / AFP
Respect des droits, accès au savoir, privation matérielle… les enfants des quartiers prioritaires estiment ne pas avoir les mêmes chances que les autres, révèle une consultation, organisée par l’Unicef auprès de 22 000 jeunes âgés de 6 à 18 ans et vivant en France, dont les résultats sont diffusés mardi 29 novembre.

PSYCHIATRIE Les ergothérapeutes militent pour la reconnaissance de leur rôle en santé mentale

L'Association nationale française des ergothérapeutes (ANFE) publie un livre blanc relatif à l'ergothérapie en santé mentale. Elle y émet critiques et propositions, notamment quant à la reconnaissance du rôle de la profession et à ses effectifs.

Perturbateurs endocriniens : halte à la manipulation de la science

Près de cent scientifiques dénoncent la fabrication du doute par les industriels, déjà à l’œuvre dans la lutte contre le changement climatique.
LE MONDE
Depuis des décennies, la science est la cible d’attaques dès lors que ses découvertes touchent de puissants intérêts commerciaux. Des individus dans le déni de la science ou financés par des intérêts industriels déforment délibérément des preuves scientifiques afin de créer une fausse impression de controverse. Cette manufacture du doute a retardé des actions préventives et eu de graves conséquences pour la santé des populations et l’environnement.
Les « marchands de doute » sont à l’œuvre dans plusieurs domaines, comme les industries du tabac et de la pétrochimie ou le secteur agrochimique. A elle seule, l’industrie pétrochimique est la source de milliers de produits toxiques et contribue à l’augmentation massive des niveaux de dioxyde de carbone atmosphérique, à l’origine du changement climatique.

Le CNS appelle à garantir l'accès aux soins des étrangers malades

Dr Lydia Archimède  28.11.2016

« Plusieurs évolutions récentes ou en cours, d’ordre législatif ou réglementaire, incitent le Conseil national du sida et des hépatites virales à une vigilance accrue », déclare ce lundi le CNS qui interpelle les pouvoirs publics à la veille de la Journée mondiale de lutte contre le sida. Le CNS souhaite à nouveau attirer l’attention « sur le fait que les mesures tendant à restreindre l’accès aux soins des étrangers vivant sur le territoire français compromettent la cohérence des stratégies mises en œuvre pour réduire l’épidémie de VIH/sida ».

Les étudiants infirmiers obtiennent une hausse de 25% de leurs indemnités de stage

Ce 24 novembre, la Fédération nationale des étudiants en soins infirmiers (Fnesi) a organisé son congrès national à Limoges (Haute-Vienne). Un temps fort attendu par les étudiants, deux semaines après un mouvement de grève particulièrement suivi. Le 8 novembre dernier, 5 000 d'entre eux ont pris part en effet au mouvement de grève nationale. La présidente de la Fnesi, Lisa Cann, a alors été reçue par la ministre des Affaires sociales et de la Santé afin "d'envisager ensemble les solutions au malaise des étudiants en soins infirmiers". Ce 24 novembre, la fédération annonce avoir obtenu gain de cause : devant plus de 200 étudiants, elle a reçu la directrice générale de l'offre de soins (DGOS), Anne-Marie Amantéras-de Saxcé. L'occasion pour la DGOS d'annoncer du changement pour les étudiants infirmiers, changement relayé le même jour par la Fnesi. "Ces annonces viennent concrétiser des revendications que les étudiants portent depuis plus de dix ans et sur lesquelles il était jusqu'alors difficile d'envisager des avancées", souligne-t-elle.

Prof. Mory Fodé de Donka : « la Psychiatrie n’a ni infirmiers spécialistes, ni centre d’isolement»



Nov 25, 2016
professeur-morifode-de-donka« … il y a des gens qui prient beaucoup, ce n’est pas parce qu’ils sont pieux, ils sont malades. Il y a des gens qui ne peuvent pas parler en public,No n appelle cela, la folie sociale. Ça peut même les amener à la consommation de l’alcool ou de la drogue pour pouvoir tenir. Et, il y a des gens qui sont trop propres, même quand vous leur dites bonjour, ils sont obligés d’aller se laver les mains. Quand ils ferment la porte, ils sont obligés de nettoyer les poignets. Ce sont des problèmes de santé que les gens ne considèrent pas. Je connais des personnes qui ne peuvent pas regarder le ciel, parce qu’ils ont peur que les nuages tombent sur eux…. », a notamment expliqué à Guineematin.com le professeur Morifodé Doukouré, le chef du service psychiatrie de l’hôpital national Donka. 

Ces derniers temps, on constate que de nombreux citoyens, en majorité des jeunes, sont atteints de troubles mentaux. Pourtant, c’est une maladie dont on ne parle pas assez. Pour comprendre les causes réelles de ces troubles et leur mode de traitement, un reporter de Guineematin.com est allé à la rencontre du professeur Mory Fodé Doukouré, chef de service à la psychiatrie du CHU Donka.

Décryptage !
Guineematin.com : Bonjour Professeur et merci de nous recevoir chez vous. Combien de patients vous recevez par mois et par an ici à Donka ?

Professeur Doukouré Mory Fodé : bonjour et merci à vous. Nous recevons en moyenne de 1 200 à 1 500 nouvelles consultations par an. Mais, en ce qui concerne le nombre de consultations, c’est beaucoup plus. Parce qu’on peut voir le malade plusieurs fois dans le mois. Si nous comptons tout ça, nous sommes à plus de 25 000 consultations à peu près.

Guineematin.com: Quelle est la tranche d’âge de ces patients ?

Professeur Doukouré Mory Fodé : Vous savez que nous sommes dans un service de psychiatrie générale. On s’occupe non seulement des adultes, des personnes du troisième âge, des enfants, mais également des adolescents. Nous avons presque tous les âges ici. Nous voyons des enfants, des adolescents, des jeunes, des adultes, mais également des personnes du troisième âge. On a des patients de 80 jusqu’à 90 ans, qui présentent des pathologies particulières. A un âge avancé, il y a une pathologie particulière qu’on appelle la démence. Et, ces troubles s’accompagnent de gros problèmes de comportement. C’est devant ces comportements qu’ils viennent en psychiatrie.

Guineematin.com: Professeur, mais parmi ces tranches d’âge, il y a au moins une tranche d’âge qui prédomine ?

Professeur Doukouré Mory Fodé : En général, lorsqu’on fait des statistiques, les adolescents et les jeunes sont fréquemment vus en consultation. Pourquoi ? Parce que, c’est une période charnière de la vie de l’individu. C’est une période de grande fragilité où la plupart des pathologies psychiques commencent.


Frédéric Worms : «La violence commence quand on considère les corps comme des objets»

Par Belinda Mathieu — 21 novembre 2016 à 19:01

Le contact humain est vital au même titre qu'un traitement.

Après la journée mondiale de l’AVC, Libération organise «Quand le corps s’éclipse», une journée de débats sur les liens entre maladie et société. Le philosophe Frédéric Worms analyse ici la notion de soin. Inscrivez-vous ici pour assister au Forum.
La maladie s'immisce t-elle de la même manière dans le corps et l'esprit ?
Il ne faut pas tomber dans un dualisme du corps et de l’esprit, mais plutôt distinguer deux dimensions de la vie psychique : la première est directement affectée par la maladie même quand elle n’est pas mentale, la deuxième est rationnelle, réflexive, capable de distance et de jugement. On ne peut pas non plus distinguer le corps et l’esprit de la personne sociale. Ces trois dimensions sont impliquées dans n’importe quelle maladie, du bobo à la maladie grave et ce même l’échéance ultime de la mort. Par exemple, si je me casse une jambe, mon corps est atteint, mais aussi mon esprit et ma capacité sociale. Et, dans la maladie mentale, il y a une dimension subjective qui n’est pas traitée par les médicaments. En fait il y a de l’objectif et du subjectif dans toutes les maladies. C’est pour cela que le soin n’est jamais seulement un secours objectif mais aussi un soutien psychique. Il faut prendre en compte la dimension réflexive car même ébranlé, l’esprit humain est capable d’autonomie et quand il ne l’est plus c’est un proche ou une « personne de confiance » qui la prend en charge. Même si la maladie affecte la vie psychique, le sujet veut continuer à être traité comme un citoyen. Prendre soin du sujet psychique c’est reconnaître sa faiblesse, prendre soin du sujet moral et politique, c’est reconnaître son autonomie.